"Canardeur" a écrit :"amaury" a écrit :Réhabilitons le concepet de "ville aux courtes distances" de Graz ! :-)
Ca consiste en quoi?
Je sors un peu du modèle original de Graz pour l'adapter à une sauce plus française (et accessoirement, ça m'évitera les imprécisions :wink:).
Pourquoi se déplace-t-on ? Non, on n'a pas le droit de répondre "pour aller quelque part". :wink: Globalement pour schématiser : école-formation/travail, achats, loisirs, administratif/santé. Peut-être que certains déplacements ne sont pas comptés dans ces grandes familles mais ce sont justement les grandes familles. On voit qu'à l'intérieur d'elles, on a des motifs de déplacement qui peuvent être "gérés". Prenons l'exemple des écoles (remarquez, ça ne sera bientôt plus d'actualité si normalement Ségolène ou Nicolas passent... :wink:). Les écoles maternelles ont une certaine aire d'influence, les écoles primaires, une autres, les collèges, une autre, etc. En sachant que la majorité des flux d'un secteur vont être orientés vers l'école du secteur, on peut imaginer une desserte alternative à la desserte individuelle motorisée. Par exemple, on crée des "pedibus" pour se render à pieds à l'école en toute sécurité ou, si c'est trop loin, on peut mettre en place le ramassage scolaire.
Globalement, on peut développer ce principe à l'échelle d'une agglomération et définir une aire d'influence théorique des activités. Le principe de la "ville aux courtes distances" est d'essayer de créer un système polycentrique organisé de telle manière que les déplacements puissent être assurés en mode doux. Imaginons que nous ayons tous à 10/15 min de marche maxi un "centre des services publics" de proximité rassemblant je ne sais quoi comme ce qui a rapport au postal, aux timbres fiscaux, etc. ça serait pas mal, non ? De même, à l'heure où la livraison après commande par Internet devient une alternative efficace au rituel du samedi après-midi de courses à Carrefour ou Auchan, les petits commerces de proximité servant à "dépanner" prennent tout leur sens.
Imaginer la "ville à courtes distances", c'est réfléchir aux distances pertinentes pour être parcourues en modes doux, donc à la répartition des différentes fonctions au sein de la ville et aux modes d'organisation de la voirie pour répondre à ces besoins.
A Graz, par exemple, seuls les axes principaux sont restés limités à 50. Les autres sont devenus des zones 30. Ainsi, la circulation étant moins rapide (contrairement aux idées reçues sur le comportement germanique, le respect de la zone 30 est passé aussi bien par la prévention que la répression...), les usagers des modes doux se sentent plus en sécurité et l'usage de ces modes ainsi que des TC devient plus concurrentiel.
Graz n'a pas la taille de Lyon donc il ne s'agit pas de calquer un modèle évidemment mais ça donne des idées sur une façon d'envisager la ville autrement ou, simplement, comment organiser la ville pour limiter la mobilité individuelle motorisée en s'attaquant à la racine du problème. :-) Une telle action suscitera d'ailleurs peu ou pas d'opposition politique contrairement aux politiques du "court terme" ou, plutôt, applicable immédiatement (internalisation des coûts externes de l'usage d'un TIM et/ou priorités données aux TC et modes doux sans action sur la forme urbaine)... même si ces actions sont utiles pour agir dans l'immédiat, l'évolution sur les formes urbaines ne pouvant porter ses fruits que dans quelques années... :cry:
Concernant les TER, il faut bien se rendre compte d'une chose qui a déjà été dite : le deficit d'exploitation est phénoménal. Je suis pour les services publics, ça tout le monde devrait le savoir maintenant :-), mais il faut savoir se fixer des règles. On peut accepter de perdre "tant" d'argent mais si on perd de plus en plus, comment on finira par financer ?
A +
Amaury
P.S. TIM = Transport Individuel Motorisé