Message non lupar Rémi » 11 oct. 2008, 22:49
Salut
Il y a quelques erreurs à rectifier : sur TOUS les réseaux type S-bahn, il est prévu et accepté d'avoir des voyageurs debout. Même en Suisse. J'ai récemment visité le RER de Zurich, et si l'objectif est bien de transporter tous les voyageurs assis, les autorités du ZVV sont contraintes d'admettre que face au trafic, sur des trajets de 10 à 15 minutes, la présence de voyageurs debout était inéluctable. A Berlin, sur la S-bahn, on voyage debout aussi.
Une TER2NNG n'est pas conçue pour 100% de places assises mais un tiers de sa capacité totale en charge normale est une capacité debout.
J'ajoute qu'un fort taux de places assises est une contrainte lourde sur l'exploitation : plus il y a de sièges, moins il y a de portes. Pointez vous Gare de Lyon sur la ligne D du RER parisien. Sous couvert de bonnes intentions de faire voyager un maximum de gens assis, non seulement on les entasse, mais en plus on se tire une balle dans le pied avec des arrêts qui atteignent 2'30", ce qui mécaniquement réduit le nombre de trains par heure. Même sujet avec les trains à 2 niveaux sur la ligne A : pour flatter le voyageur moyen pour qui "2 niveaux = plus de capacité", on arrive à une situation ubuesque dans laquelle le matériel censé améliorer la capacité de la ligne... la réduit !
Idem sur le métro. Si on veut exploiter un métro de façon correcte, il faut, en exagérant un peu, plus de portes que de sièges. Pour tenir des arrêts de 10 à 25 sec selon le trafic de la station, le taux de places assises correspondant tourne autour de 25%. A Lyon, le diagramme à 3 portes par face sur des caisses longues est un handicap (alors qu'on avait largement la place de caser une quatrième porte). Mais on aurait perdu pas mal de capacité assise.
Mettre 9000 places assises par heure sur le métro, je ne sais pas faire. Même sur le métro parisien, on est loin d'y arriver, pourtant, les trains sont plus longs qu'à Lyon. Pour y arriver, si on prend la ligne A de Lyon comme exemple, il nous faudrait un départ toutes les minutes avec des MPL75 ou une cinquantaine avec des trains de 4 voitures. Pour info, à Paris, on est au taquet sur la 1 avec 41 départs dans l'heure (avec la signalisation qui va avec...) et au moindre pépin, on coule au moins 2 à 3 départs dans l'heure...
La capacité se compte en urbain non pas tellement par la capacité unitaire des véhicules, mais en capacité horaire : aujourd'hui, ce qu'on constate sur la plupart des réseaux, c'est que la conjonction d'un fort trafic et d'un taux de places assises engendre une perte de capacité horaire parce qu'on "bouffe du sillon". Pour reprendre l'exemple du RER A, entre 22 à 24 trains par heure à 40% de places assises et 30 trains par heure à 25% de places assises (et dans les deux cas la même capacité assis+debout)... moi mon choix est vite fait !
Un bus urbain avec 50 places assises, bonjour la gestion des arrêts : déjà, avec des diagrammes à 32 places (type Line), on se rend compte qu'on perd du temps aux arrêts (mettons de côté la MPA).
Enfin, sur Lyon - Villefranche, il y a déjà des TER2NNG. On n'est fort heureusement pas dans une situation de trafic à la parisienne, mais compte tenu des infras disponibles, on approche de la saturation dans le noeud lyonnais. Et on a des contraintes qui n'existent pas en IDF, celle de la longueur utile des gares.
Donc non, on ne peut pas considérer que tout le monde doit être assis dans un transport urbain ou périurbain, parce que ce n'est physiquement et techniquement pas possible.
A+
Rémi
Dernière modification par
Rémi le 11 oct. 2008, 23:08, modifié 1 fois.