Message non lupar nanar » 23 oct. 2008, 23:13
Salut
Comme les deux Alain(s) et le 26, je note la ré-urbanisation, ou plutôt la ré-urbanité des lieux sur le trajet du T2.
Arbres, trottoirs plus larges, 2 files automobiles au lieu de 4, ont généré sur Berthelot une multiplication de commerces
et restaurants. Il n'y avait en 1995 quasiment rien une fois dépassée la place Jean Macé en partant du Rhône vers l'Est.
C'est une avenue que j'ai parcourue à pied ou en vélo, mais aussi en transport en commun, des centaines,
voire des milliers de fois sur une durée de 39 ans, je pense pouvoir dire que je la connais et que je l'ai vu "vivre".
Elle est à double sens de circulation jusqu'à 1971 ou 1974 (1ère ou 2ème phase du plan de circulation, cela m'échappe aujourd'hui)
Je rappelle le profil en travers de Berthelot, avant et après tramway, sur une largeur totale de 25 mètres entre façades :
Avant, depuis 1974 - année de mise en place du Plan Global de circulation destiné à faciliter la circulation (automobile) :
2 trottoirs n'excédant à coup sûr pas 2, 50 m chacun, et entre eux 20 mètres de chaussée : du nord au sud
- un couloir de bus à contre sens de 3 mètres et quelques (inférieur à 3,50 m)
- une file de stationnement
- 4 files de circulation générale
- du stationnement à raison de 2 places successives entre 2 arbres
Après :
- trottoir nord de 5 mètres
- emprise tramway de 5,8 m
- bande centrale de 3,70 m pour stationnement, (ouverture des portes de voitures possible sans engager le gabarit du tram)
et courte files de tourne à gauche
- 2 files de circulation générale (5,50 m en tout)
- stationnement entre arbres
- trottoirs sud d'au moins 3 mètres.
Le nombre de files à laisser à la circulation générale a oscillé pendant un temps entre 2 et 3, la décision de se limiter à 2
l'a finalement emporté, et permet le stationnement central.
A l'évidence aussi, le tramway stimule le bâti.
Ce phénomène a commencé peut être même avant les travaux, des promoteurs s'étant appuyés sur le dess(e)in
du tramway à peu de distance de leurs projets immobiliers avant même la construction.
Détail intéressant : cela concernait des immeubles devant se construire non pas sur Berthelot même (la perspective
des travaux auraient effrayé les acheteurs potentiels) mais sur des rues proches, et jusqu'à 3 ou 4 rues plus loin.
L'autre secteur modifé spectaculairement est à mon avis la grande rue de Bron.
Pour avoir une idée de sa largeur initiale, vers 1975 ou 1980, il faut retenir les anciennes maisons les plus
proches de part et d'autre de l'emprise tramway (ce sont souvent des R+1 en pisé) et visualiser une rue
entièrement à l'alignement de ces maisons, donc une voie beaucoup plus étroite, et qui, 10 ans avant la mise
en service du tramway est un "vomitoire à bagnole", une rue sans aucune aménité bordées d'immeubles mal entretenus.
Les cinq ou dix années qui entourent la construction de la ligne (qui n'a pris que deux ans) sont
(si ma mémoire est bonne) celles ou les travaux d'élargissement on atteint leur maximum.
L'hémicycle d'immeubles et commerces au niveau de la station Bron les Alizés, bien qu'antérieur au tramway a déjà pris en compte la
capacité du future transport en site propre à "créer, ou renforcer de la centralité", tout en créant un "deuxième centre" à Bron.
Il est heureux qu'édiles municipaux et communautaires d'un côté, promoteurs et commerçants de l'autre, aient
pressenti et encouragé, en acceptant le pari des rez de chaussée commerciaux.
Car la présence de grandes surfaces commerciales proches (Auchan, Ikea et le secteur de la Porte des Alpes)
couplée au traumatisme des travaux auraient très bien pu couler le commerce de la Grand rue.
On peut aussi penser rétrospectivement que la Grande rue aurait pu plonger dans le marasme si le tramway
était passé le long de l'A 43, 800 mètres plus au sud, plutôt que de faire ce crochet pour venir la desservir.
Avec le recul, je pense également que la station Portes des Alpes a volontairement était positionnée assez loin (400 mètres)
des commerces grandes surfaces voisines, notamment l'hypermarché Auchan et sa galerie commerciale
une station de tramway à 25 mètres de l'entrée de ce lieu aurait constitué une redoutable concurrence, capable de vider
la grande rue de Bron de toute sa moëlle commerciale et ne plus laisser qu'une rue aussi desséchée qu'un vieil os,
alors même que des investissements commerciaux venaient d'y être consentis par les commerçants locaux.
Je n'ai jamais su à vrai dire quelle avait été l'action des commerçants traditionnels Brondillants pour éviter la
construction de cette station au coeur de Porte des Alpes, mais je serai étonné si on me disait qu'elle a été inexistante.
A+
nanar
Dernière modification par
nanar le 27 oct. 2008, 08:17, modifié 1 fois.
.