ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

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BBArchi
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ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 06 avr. 2011, 12:19

2 articles ce jour :

http://actu.orange.fr/france/qualite-de ... 21577.html

Qualité de l'air: qui aura le droit de rouler en ville?
Bannir les véhicules les plus polluants des villes pour améliorer la qualité de l'air: les huit agglomérations volontaires pour expérimenter des zones réglementées à partir de 2012 s'appuieront sur une classification des véhicules les plus polluants présentée mercredi.

Ces zones "doivent être des moyens de redynamiser les centres-villes", souhaite la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui présente un projet de "nomenclature" organisant camions, utilitaires, voitures et deux-roues d'après leur niveau de pollution, mercredi aux Assises de la qualité de l'air à Paris.

Les "Zapa", pour "Zones d'actions prioritaires pour l'air", nées des engagements du Grenelle de l'environement, seront des zones urbaines interdites aux véhicules les plus polluants, s'inspirant de celles existant déjà dans quelque 180 villes européennes.

Elles doivent être expérimentées à partir de 2012 et durant au moins trois ans dans huit agglomérations volontaires: Paris, Saint-Denis, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Nice et Aix-en-Provence.

La plupart de ces villes sont visées par un contentieux européen pour non-respect des normes de qualité de l'air, ce qui pourrait valoir à la France de sévères amendes.

Selon l'OMS, il y aurait 42.000 morts prématurées en France chaque année du fait de problèmes de qualité de l'air, avait indiqué le ministère à l'été 2010.

En milieu urbain, le trafic génère plus de la moitié des particules fines présentes dans l'atmosphère, particules pénétrant profondément dans les voies respiratoires, une part qui peut parfois atteindre 85%, rappelle le ministère.

La nomenclature proposée aujourd'hui établit quatre catégories de véhicules des plus polluants (A) au moins nocif (D) pour les deux-roues, les voitures particulières, les utilitaires et les poids lourds et bus.

Des catégories calquées sur les normes européennes successives élaborées au fil des ans pour fixer les limites maximales de rejets polluants des véhicules.

Dans la catégorie la plus polluante figurent les voitures datant d'avant le 30 septembre 1997 ou les deux-roues datant d'avant le 30 juin 2004.

"A l'instar du bonus malus pour le CO2, les Zapa doivent inciter les constructeurs à concevoir des véhicules de moins en moins émetteurs de particules, c'est avant tout un enjeu de santé publique", souligne Nathalie Kosciusko-Morizet.

L'expérimentation se fera toutefois "à la carte": les agglomérations seront en effet libres de n'interdire leur zone qu'à une certaine catégorie de véhicules, par exemple seulement les poids lourds, souligne le ministère.

Le périmètre géographique et certaines modalités comme les horaires ou les périodes d'interdiction sont également laissés à la discrétion des villes.

En Europe, des "zones de faibles émissions" existent déjà à Stockholm, pionnière en 1996, Londres, Copenhague, Prague et "dans 43 villes d'Allemagne, dont Berlin", souligne à l'AFP, Joëlle Colosio, chef du service du qualité de l'air à l'Agence pour l'environnement et la maîtrise de l'énergie (Ademe).

La mise en place de ces zones n'a pas entraîné "une disparition de la pollution, mais les données montrent une vraie diminution", assure-t-elle, soulignant l'importance d'une zone étendue pour entraîner un impact sensible.

Denis Baupin, adjoint au maire de Paris en charge de l'environnement, plaide pour sa part pour une expérimentation avec "le maximum de lisibilité", notamment sur le choix des véhicules interdits.

L'élu écologiste craint que ces Zapa n'aient "pas un effet suffisant" pour améliorer la qualité de l'air alors que Paris connaît une inquiétante série de pics de pollution depuis le début de l'année.



Et donc, Marseille, avec l'intégralité de ses déchets intégrant la pollution de l'air... rien ? Ohbah, la mairie ne doit pas être concernée...

Article très alarmiste, mais annonçant des mesures somme toute assez "light"...


Mais par contre :

http://www.20minutes.fr/article/701810/ ... ent-faible

Exclusif: L’impact sur la qualité de l’air des mesures de restriction de circulation est relativement faible

POLLUTION - Selon une enquête de l'Ademe qui a analysé plusieurs études menées dans les villes disposant déjà de zones de restriction de la circulation des véhicules, l'impact sur la qualité de l'air est faible. Mais ces dispositifs restent «nécessaires»...

Dans le domaine des interdictions ou des restrictions de circulation en centre-ville, la France est très en retard au niveau européen. Suède, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Royaume-Uni… ont déjà mis en place depuis des années ce qu’ils appellent des «low emission zone» (LEZ). La Suède a été le premier pays européen à expérimenter ce schéma en 1996. A ce jour 180 zones à faibles émissions sont recensées à travers huit pays.

Mais quel impact ont-elles réellement sur la qualité de l’air? Dans une étude menée par l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie, que 20Minutes s’est procurée, il s’avère qu’il est relativement faible. «Ce dispositif ne peut constituer à lui seul une solution aux problèmes de dépassements des valeurs limites réglementaires pour la qualité de l’air et doit s’inscrire dans le cadre de plans d’actions plus larges» conclut l’Ademe.

L’agence ne remet pas en cause pour autant ces schémas. «Le développement des LEZ nous paraît toutefois être un outil nécessaire à mettre à disposition des décideurs pour agir dans le sens du développement durable des villes et territoires urbanisés».

A Londres, l'amélioration de la qualité de l'air au sens général sera faible

A Londres, qui a mis en place un dispositif très ambitieux, avec un système de vidéosurveillance où la lecture du numéro de la plaque d’immatriculation par les caméras renseigne sur la norme Euro du véhicule*, et s’étendant sur 1.500 km2, une étude réalisée en 2003 démontrait que la LEZ ne permettrait pas d’atteindre l’objectif de qualité de l’air européen du dioxyde d’azote en 2010.

En outre des mesures de qualité de l’air réalisées au cœur du Grand Londres pendant la première année de mise en œuvre de la LEZ n’ont pas montré d’impact sur les concentrations en particules PM10, «sans doute du fait que les taxis et les bus ne sont pas concernés par le dispositif alors qu’ils sont en quantité importante.»

Par contre on observe une diminution des concentrations en Black Carbon et en particules PM2,5 au niveau des stations de trafic. «La LEZ permet de réduire fortement (30%) la superficie de Londres dépassant la moyenne annuelle réglementaire en PM10 (particules) (…) mais l’amélioration de la qualité de l’air au sens général sera faible» conclut l’Ademe.

Aux Pays-Bas «les réductions de concentrations sont de 0,2 à 1,1 µg/m3 pour le dioxyde d’azote et de 0,1 à 0,6 µg/m3 pour les PM1 » pour les villes disposant de LEZ.
A Berlin «les mesures de qualité de l’air n’ont pas montré d’impact de la LEZ sur les concentrations en PM10. En revanche les concentrations en NO2 ont diminué de 6 à 10% et celles en Black Carbon de 6 à 14%».
A Cologne, «la première année de fonctionnement de la LEZ a entraîné une diminution de la concentration moyenne annuelle des PM10 d’environ 4% et une diminution de 17% du nombre de jours dépassant la valeur limite journalière pour les PM10.»
Seule l’étude menée à Stockholm en 2000 «a montré que l’effet de cette zone environnementale était grand par rapport à celui qu’auraient eu d’autres actions». Mais ici les bénéfices de la qualité de l’air ont été estimés par modélisation par rapport à la situation où la LEZ n’existerait pas.

Un dimensionnement très variable selon les villes

Toutes les situations ne sont cependant pas comparables. «Le dimensionnement des LEZ est en effet très variable selon les villes et dépend du contexte local. Elle peut concerner uniquement une petite partie du centre-ville ou la totalité d’une agglomération. Ainsi il existe des LEZs de moins de 2km2 (Illsfeld en Allemagne) ou de 1.500 km2 pour le Grand Londres » précise l’Ademe.

Les véhicules concernés ne sont pas tous identiques, même s’il s’agit majoritairement des poids-lourds et des bus/autocars. Enfin la réussite du dispositif «repose en grande partie sur les moyens de surveillance déployés», c’est-à-dire soit la vidéosurveillance comme à Londres, soit par contrôle visuel par la police. Mais les coûts de mise en œuvre de la vidéosurveillance sont 3,5 fois plus élevés que les coûts de la surveillance manuelle. «En contre partie la vidéosurveillance engendre des revenus annuels dix fois supérieurs.»

Les agglomérations françaises qui se sont portées candidates pour tester une Zapa (Zone d’action prioritaire pour l’air) à partir de 2012, vont devoir désormais mouliner tous ces paramètres pour faire leur choix.

Mickaël Bosredon


Alors certes, il est nécessaire d'agir. Sinon, on va tous [s]courir[/s] mourir dans d'atroces souffrances, nos pauvres poumons déjà corrodés par les diverses émanations et particules méphistophéliques ne pouvant plus assumer leur charge de gestion de la pollution...
:'(

Mais tout ce que je comprend des infos disponibles (et pas seulement celles-ci, les plus représentatives), dans l'immédiat, est la relative inefficacité de ce type de mesure, et une justification de la vidéosurveillance comme élément économiquement rentable, et pas comme élément effectivement efficace.

:buck2: >:(
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar NP73 » 06 avr. 2011, 13:31

Salut
Un autre article: http://www.boursier.com/actualites/economie/interdire-l-acces-de-certains-vehicules-aux-grandes-villes-pour-limiter-la-pollution-7802.html

Pour lutter contre la pollution dans les centres des grandes villes, le gouvernement français veut interdire l'accès à certains véhicules comme les poids lourds ou les voitures anciennes. A l'occasion des premières Assises nationales de la qualité de l'air, la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, présente ce matin un projet allant en ce sens. "L'avenir en ville est aux petites voitures et à l'électrique", estime-t-elle dans un entretien publié par 'Le Parisien' du jour.

Des zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) seront ainsi créées dans les villes, chaque commune pouvant décider du périmètre concerné et du type de véhicule qu'elle souhaite proscrire. "Sauf à transformer les centres-villes en immense zone piétonne, les agglomérations ne pourront pas interdire tous les véhicules d'un seul coup. Ils peuvent en revanche agir progressivement en excluant certains poids lourds ou véhicules de livraison trop polluants" explique la ministre. Elle dévoilera aujourd'hui la liste des véhicules visés : il s'agira de chasser progressivement des villes environ 10 millions de véhicules, dont 8 millions de voitures de plus de 13 ans, 1,6 million de deux-roues et 300.000 poids-lourds trop vieux pour être équipés de filtres à particules.

Dans un premier temps, huit villes (Paris, Lyon, Bordeaux, Nice, Grenoble, Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence et Saint-Denis) se sont portées volontaires pour créer des 'Zapa' d'ici à 2012 et tester leur efficacité pendant au moins trois ans... Le système pourra ensuite être généralisé à toute la France, espère la ministre.

A noter que la France est en queue de peloton en Europe pour la qualité de l'air dans ses villes : la Commission européenne menace d'ailleurs Paris de lourdes amendes en raison du non respect des normes dans plusieurs grandes agglomérations... A l'étranger, huit pays européens et 180 villes, dont Londres et Berlin, ont déjà adopté un système interdisant les véhicules polluants, et ont constaté une amélioration de la qualité de l'air dans ces zones...


Le besoin en TC va aller en augmentant, pas les financements ....  :-[
@+
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar Didier 74 » 22 avr. 2011, 13:01

http://www.leprogres.fr/rhone/2011/04/1 ... -tout-lyon[br]: Lundi 11 Avril 2011 à 20:08:21[hr][/hr]Collomb dans Le Progrès du 22 avril
Lyon compte expérimenter les Zones d’actions prioritaires pour l’Air, en excluant les véhicules les plus anciens, ce qui risque de pénaliser les usagers les plus modestes. Mais le gros problème, c’est quand même l’autoroute et son hypothétique déclassement. Comment ça va se passer ?

Il faut essayer de réduire la pollution dans notre agglomération. Il y a des mesures internes, mais également des mesures qui dépassent le cadre de notre agglomération. La circulation nationale et internationale passe par le cœur de Lyon, alors il ne faut pas s’étonner des pics de pollution. Moi j’essaie de pousser pour un contournement. Pour lequel l’État n’a pas d’argent. Le préfet est en train de travailler sur un schéma régional des infrastructures. C’est un sujet qui est au cœur de ses préoccupations. Les infrastructures, ce sont les routes, mais aussi les trains. En attendant, il faut que nous prenions, malgré tout, un certain nombre de mesures. On essaie par exemple de faire un pôle métropolitain en pensant transports. Que ceux qui viennent dans l’agglomération puissent laisser leurs véhicules dans des parcs relais pour se déplacer ensuite en transports en commun. Quant à la Zapa, elle ne doit pas être socialement inacceptable. Il faut d’abord commencer par les camions les plus vieux, les plus polluants puis aller vers les voitures les plus polluantes. On le fera dans le temps. À cette occasion, je peux annoncer que nous venons de valider un accord avec un grand loueur qui prévoit la mise à disposition de trois cents Smart hybrides en location dans les rues de Lyon. C’est le principe d’Autolib mais perfectionné, l’automobiliste ne sera pas obligé de reposer la voiture là où il l’a prise. La mise en service est prévue début 2012, peut-être même avant. Des discussions sont toujours en cours.
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar amaury » 22 avr. 2011, 20:48

Les 8% de trafic international du tunnel sous Fourvière doivent effectivement expliquer la pollution locale...
A quand le retour des trolleys sur l'axe A2 ?!? Pourquoi attendre le TOP ??? En attendant, RDV sur les traces du FOL: http://folsaintjust.free.fr.
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BBArchi
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 19 juin 2012, 00:03

"Quant à la Zapa, elle ne doit pas être socialement inacceptable. "


Bien. Le problème de nature électorale est donc identifié...  >:D[br]: Lundi 25 Avril 2011 à 12:06:43[hr][/hr]Le sujet revient sur le devant de la scène, avec la signature "in extrémis" par la ministre d'un arrété préalable à la mise en place des ZAPA... juste entre les 2 tours des élections.

http://www.nicematin.com/derniere-minut ... 71621.html

Et hop. Comme par hasard, la ville la plus conservatrice et arc boutée sur la sacro sainte bagnole : NICE.

:funny:

Les vieilles voitures bannies du centre de Nice: quels véhicules, quelles amendes?

Zone d’action prioritaire pour l’air, la métropole Nice Côte d’Azur pourrait limiter, dès fin 2013, la circulation des véhicules les plus anciens en centre-ville. Une urgence sanitaire qui fait polémique.

Il n'y aura pas eu de trêve électorale. Tout au moins au ministère de l'Écologie et des transports. A la veille du second tour de la présidentielle, Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy en charge de ce portefeuille ministériel, a trouvé le temps de signer un arrêté qui, en interdisant la circulation en ville des vieux véhicules jugés trop polluants pourrait bien, à terme, envoyer à la casse quelque« 17 millions de véhicules ».C'est en tout cas ce qu'affirme l'association "40 millions d'automobilistes" qui dénonce les « conséquences sociales »de cet arrêté du 3 mai préalable à l'instauration des ZAPA.

Derrière cet acronyme barbare se cachent les zones d'action prioritaires pour l'air : huit territoires candidats à une expérience nationale d'un nouveau genre. C'est le cas de l'ex-communauté d'agglomération Nice - Côte d'Azur devenue métropole. Pour limiter la pollution atmosphérique certains véhicules pourraient bien, dès fin 2013, y être interdits de cité en fonction de leur année de mise en circulation et de leur type de motorisation.


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Quels véhicules ?
Le ministère affecte à chaque véhicule un nombre d’étoiles en fonction de son type, de sa motorisation et de son âge.
- Si la ville décide ensuite d’interdire les catégories une et deux étoiles, seront bannis les voitures essence de plus de 15 ans et les diesel de plus de 11 ans, ainsi que les  deux-roues de plus de 8 ans.
- Si les catégories trois étoiles sont aussi concernées, cela porte la barre aux diesel de plus de 6 ans et aux  deux-roues non électriques !

Quelle amende ?
En cas de non-respect de ces restrictions de circulation, l’automobiliste risque une amende forfaitaire de 68 euros.

Quand?
La mise en place de la « ZAPA » azuréenne ne devrait pas intervenir avant fin 2013. Elle sera ensuite testée durant 3 ans.


--------------------------------------------------------------------------------

« Urgence sanitaire »

Le ministère a ainsi divisé le parc automobile français en cinq grands groupes. Tel était l'objet de l'arrêté du 3 mai dernier. Aux communes de décider désormais lesquels seront interdits de centre-ville.

Véronique Paquis, adjointe à l'environnement et au développement durable, assure que ces mesures seront prises en concertation avec la population. Avant même d'être arrêtées, elles hérissent le poil de certains usagers qui ne veulent pas être « sacrifiés » au profit des « constructeurs automobiles ».

Une affaire de gros sous ? Pour Véronique Paquis, il s'agit surtout d'une « question de santé publique »: « la pollution atmosphérique est responsable de plus de 40 000 décès prématurés en France dont environ 150 pour la seule agglomération niçoise. »

Il y aurait donc urgence sanitaire. Les instances communautaires ont toutefois dû le rappeler à la France en mars dernier. L'Europe intentait alors des poursuites à l'encontre de notre pays qui, régulièrement, dépasse les seuils de pollution au monoxyde d'azote ou aux particules fines. Or, les études conduites par Air PACA qui mesure en temps réel la qualité de l'air dans notre région, révèlent que près des deux tiers de la pollution est imputable aux transports.

D'où l'urgence de revoir nos modes de déplacement ? En limitant la circulation automobile et en développant les transports en commun ?

"On met la charrue avant les bœufs"

« Le problème, c'est que comme, souvent, on a mis la charrue avant les bœufs, gronde Louis Berboulle, le président de « 40 millions d'automobilistes ». C'est bien gentil d'interdire aux gens d'entrer en centre-ville avec leur véhicule, mais encore faut-il leur proposer des solutions alternatives… »

C'est précisément « l'objet de l'étude de faisabilité qui va être menée », souligne Véronique Paquis, tout en rappelant que « du bus à 1 euro à l'Auto bleue, en passant par le projet de ligne 2 du tramway, on ne peut pas dire que rien n'a été fait. »



J'adore particulièrement la réponse pertinente et argumentée de l'adjointe à l'environnement et au développement durable  :crazy2: ; la bascule risque de se faire en très peu de temps, mais rien n'est prêt au niveau des TC dela ville pour prendre le relai à la volée !

Le raisonnement est pathétique : un projet de ligne 2 de tram, ce n'est pas une réponse opérationnelle en 2013 !  :uglystupid2:

J'imagine aisément le bronx que cela va donner si le report se fait en moins de quelques mois...  :o


Ce qu'il faut retenir en revanche, c'est la forme définitive que prend le dispositif : les spécifications des véhicules concernés sont maintenant bien précises. Et il va y avoir de la casse... Mais à Nice, "il n'y a que des vieux qui peuvent se payer des voitures neuves", alors...  >:D

Bref bref, on en est où, à Lyon ?
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar nanar » 19 juin 2012, 19:46

Euh, à Lyon, je crois qu'on a déjà une deuxième ligne de tram ??? ?

Quels véhicules ?
Le ministère affecte à chaque véhicule un nombre d’étoiles en fonction de son type, de sa motorisation et de son âge.
- Si la ville décide ensuite d’interdire les catégories une et deux étoiles, seront bannis les voitures essence de plus de 15 ans et les diesel de plus de 11 ans, ainsi que les  deux-roues de plus de 8 ans.
- Si les catégories trois étoiles sont aussi concernées, cela porte la barre aux diesel de plus de 6 ans et aux  deux-roues non électriques !

Ca nous ferait quelle proportion de véhicules, ou de véh/km, ça ?

Pour répondre très vite à une demande accrue, pas 36 solutions : de la peinture, pour peindre des couloirs de bus, et des bandes blanches  de STOP sur les rue débouchantes

A+
Dernière modification par nanar le 19 juin 2012, 19:55, modifié 1 fois.
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Re : Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar man-x86 » 19 juin 2012, 21:16

nanar a écrit :Euh, à Lyon, je crois qu'on a déjà une deuxième ligne de tram ??? ?
Ca nous ferait quelle proportion de véhicules, ou de véh/km, ça ?

Pour répondre très vite à une demande accrue, pas 36 solutions : de la peinture, pour peindre des couloirs de bus, et des bandes blanches  de STOP sur les rue débouchantes


Franchement je trouve ça très con de limiter l'accès au centre-ville aux "vieilles" voitures.
C'est plus du tout ou rien qu'il faudrait faire, un "pauvre" avec une 205 de 20 ans pourra difficilement changer sans faire de grosses concessions, alors qu'un riche va mettre à la casse sa "vieille" voiture de 6 ans et en racheter une toute neuve.

Je ne vois que trois solutions...
  • Interdire la circulation de toutes les voitures
  • Interdire certaines catégories de véhicules classés par catégories indépendantes de leur âge (un gros 4x4 polluera toujours plus qu'une petite voiture à niveau technologique égal)
  • Mettre un péage urbain

Après, ça ne se conçoit pas sans un réseau de bus performant.
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar Rémi » 19 juin 2012, 21:34

Salut

Non, pas sans un réseau de bus : sans un réseau tout court !

Après, ce qu'il y a de gênant dans ces projets, c'est que des contraintes sont générées sur la gestion du réseau de transports publics, en imposant dans la zone concernée des matériels roulant "propres", et par exemple a minima Euro3 ou Euro4, ce qui pourrait conduire à des remplacements anticipés de matériels thermiques. Or un bus, fut-il Euro2 est, proportionnellement au nombre de voyageurs transporté, toujours moins polluant qu'une voiture en centre-ville...

A+
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar petitours » 19 juin 2012, 21:48

Bonjour,

en fait, il semblerait que le problème soit un peu plus complexe que l'âge des véhicules. En effet, depuis une vingtaine d'années, les voitures répondent à des normes dite Euro I, II, III, etc... Mais, la date d'application de ces normes n'est pas la même pour tous les modèles. En effet, les normes sont à chaque fois d'application obligatoire pour les nouveaux modèles à une date antérieure à celle à laquelle il devient interdit de commercialiser d'anciens modèles ne répondant plus à la norme.


De plus, pour des raisons de rythme de renouvellement de gamme, de marketing, de rationalisation des références de moteurs, etc... voire dans un souci écologique (qui les blamera ?), les constructeurs ont pu anticiper la mise aux normes de leurs véhicules. Ainsi, les constructeurs commencent à commercialiser des véhicules à la norme Euro VI, qui sera obligatoire en 2014.

Résultats, vous pouvez très bien avoir cassé votre tirelire pour acheter un véhicule diesel aux normes Euro V (la dernière en date) avant le 1er janvier 2011 ou avoir choisi un véhicule avec filtres à particule en option. Voire avoir bénéficié des bonus écologiques qui s'appliquaient au diesel avant 2011, et vous voir interdire l'entrée de certaines villes.

De toute évidence, l'arrêté de classement a été pris dans la précipitation, et ne correspond pas aux réelles spécifications des véhicules.

Une fois n'est pas coûtume, un petit lien vers un site consacré à ce mode de transport détesté de certains d'entre nous  ^-^
http://www.automobile-magazine.fr/actua ... ntre_ville

A noter également que la Suisse aurait renoncé à ce système du fait de la disproportion entre les inégalités induites, et les bénéfices en terme de santé publique. Si quelqu'un a plus d'info ...

A+
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 19 juin 2012, 23:11

Les particules générées par les moteurs diesel viennent -enfin- d'être reconnues cancérigène.

Une solution "simple" : on interdit l'accès au centre ville à toutes les voitures diesel, sans distinction.

Parallèlement, les bus continuent de circuler librement. Quand on aura la densité de bus équivalente à la densité actuelle de voitures pour répondre à la demande, on avisera...

>:D
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Re : ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar amaury » 21 juin 2012, 12:42

Ce qui m'étonne un peu dans le débat tel qu'il est souvent porté, c'est :
  • "C'est une atteinte à la liberté de circuler"
C'est marrant de considérer que restreindre la liberté de circuler en voiture, pour certains véhicules, c'est restreindre la liberté de circuler ! Et les sens-interdit ?! Ce n'est pas non plus une atteinte à la liberté de circuler ? Et les zones piétonnes ?! Cette façon de généraliser me semble bien prouver que, pour certains, la liberté de circuler en voiture est parfaitement synonyme de liberté de circuler "tout court"... ce qui est particulièrement stupide si on réfléchit deux minutes...  :P

  • "ça favorise les riches"
ça aussi, c'est un argument spécieux. Il l'est d'autant plus qu'il est souvent utilisé par les gens qui ne sont pas concernés en tant que "victime". Ils argumenteront probablement sur le fait qu'ils sont solidaires. Soit. Mais poussons le raisonnement un peu plus loin. Si ce sont les pauvres qui possèdent de très vieilles voitures, ils ne sont pas si pauvres que ça. Certes, à l'achat, elles ne leur ont peut-être pas coûté grand chose mais il faut payer l'assurance. Un "vrai" pauvre n'a pas du tout de voiture ! Continuons le raisonnement. Imaginons que ce soit quelqu'un qui a les moyens de posséder son véhicule (on oublie le terme de "pauvre") mais pas les moyens de le changer pour un qui peut circuler dans la ZAPA. Sachant qu'à ma connaissance (je n'ai pas vérifié mais c'est ce que j'avais compris), les ZAPA sont des zones historiques et/ou denses qui sont celles qui bénéficient d'ores et déjà d'une desserte en TC abondante, doublée de difficultés de stationnement avec un stationnement généralement payant, d'un point de vue financier, les personnes n'ont-elles pas un intérêt à ne pas y circuler en voiture ?

[/list]
On a donc deux arguments qui me semblent complètement à côté de la plaque ! Mélanger la liberté de circuler en voitures avec la liberté de circuler ou prétendre qu'on pénalise les plus pauvres, c'est soit de la mauvaise foi, soit le révélateur d'une pensée monomodale...

Les vraies questions à se poser me semblent être : combien de véhicules sont concernés ? Le surplus de déplacements peut-il être absorbé par les TC (à supposer que le rabattement se fasse exclusivement par les TC) ? Ne peut-on pas aller plus loin, dans l'esprit de petitours, avec des zones à trafic limité ?
A quand le retour des trolleys sur l'axe A2 ?!? Pourquoi attendre le TOP ??? En attendant, RDV sur les traces du FOL: http://folsaintjust.free.fr.
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar alecjcclyon » 19 déc. 2019, 22:04

Pas trop perdus après cette remontée ?

A partir du 1er janvier, il va avoir du changement. Enfin bref les amendes ne sont pas vraiment nouvelles.
http://www.lyoncapitale.fr/actualite/ly ... sur-la-zfe
Pour une fois que je cite ::)
À partir du 1er janvier 2020, la métropole de Lyon met en place une zone à faibles émissions avec verbalisation. Quels sont les véhicules interdits ? Quel est le périmètre concerné ?Comment seront effectués les contrôles... Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur la ZFE.
Depuis février 2019, la zone à faibles émissions de la métropole de Lyon est entrée dans une phase pédagogique. À l'intérieur d'un périmètre comprenant Lyon, Caluire et Villeurbanne, certains types de véhicules étaient interdits.
À partir du 1er janvier 2020, la ZFE entrera dans sa mise en oeuvre concrète. Découvrez tous les détails sur cette mesure.
À quoi sert une ZFE ?
En théorie, à éloigner les véhicules les plus polluants des centres urbains, limiter l'exposition au dioxyde d'azote et particules fines et contribuer à améliorer la qualité de l'air.
Quel périmètre ?

périmètre ZFE
Le périmètre inclut Lyon, Villeurbanne, Caluire-et-Cuire, une partie de Bron et Vénissieux. Néanmoins, il existe de très grandes exceptions.
Ainsi, au nord, la ZFE englobe la commune de Caluire-et-Cuire, et est délimitée par le boulevard périphérique nord (qui n'est pas concerné).
À l'est et au sud, elle est délimitée par le boulevard Laurent Bonnevay (pas concerné), à l'ouest, par les limites administratives de la ville de Lyon, soit, le bord ouest du 5e arrondissement et celui du 9e arrondissement.
Enfin, l'A6/A7 traverse Lyon, mais elle n'est pas comprise dans la ZFE. Les véhicules pourront donc continuer de passer librement sur cet axe (tout comme sur les périphériques qui font office de limites, mais ne sont pas concernés par la ZFE).
Quels sont les véhicules concernés ?
À partir du 1er janvier 2020, les véhicules utilitaires légers et poids lourds et destinés au transport de marchandise (catégorie N), non classés Crit'Air ou disposant d'une vignette Crit'Air 4 ou 5 n'auront pas le droit de circuler et de stationner dans la ZFE.
Tous les propriétaires de ces types de véhicules doivent acquérir la vignette indispensable pour circuler et stationner dans le périmètre de la ZFE. Un véhicule sans vignette qui serait pourtant autorisé, pourra être verbalisé en cas d'absence de Crit'Air.
À partir du 1er janvier 2021, les véhicules utilitaires légers destinés au transport de marchandise et poids lourds non classés ou disposant d'une vignette Crit'Air 3, 4 ou 5 n'auront pas le droit de circuler et de stationner dans la ZFE.
Quels sont les montants des amendes ?
En cas de non respect de la ZFE, l’amende est de 68 euros pour les véhicules utilitaires légers, 135 euros pour les poids lourds. 
Comment vont être distribuées les amendes ?
C'est également une très grande limite de cette ZFE. Contrairement aux villes italiennes, aucun dispositif de verbalisation automatique par lecture de plaque n'est mis en place. Les contrevenants seront verbalisés uniquement s'ils croisent les forces de l'ordre.
Selon la métropole, "À partir du 1er janvier 2020, environ 250 panneaux réglementaires seront mis en place à l’entrée, à la sortie et à l’intérieur du périmètre". Mais cela restera une histoire de "chance ou de malchance" pour se faire verbaliser.
Les voitures individuelles vont-elles être interdites ? 
Elles ne sont pas concernées par cette ZFE.
Quelles sont les dérogations possibles ?
Les véhicules d’intérêt général prioritaires, bénéficiant de facilités de passage ne seront pas concernés par la ZFE, tout comme ceux portant une carte de stationnement pour personnes handicapées.
Les camions bétonnières, les bennes amovibles et bennes basculantes, les porte-engins, les camions citernes à eau et les véhicules frigorifiques obtiendront une dérogation de trois ans pour continuer de circuler et de stationner dans la ZFE. Cette dérogation doit permettre aux acteurs économiques d'avoir le temps de renouveler leur véhicule.
Des dérogations individuelles d'une durée de 12 mois, renouvelables une fois, pourront être accordées à plusieurs types de véhicules selon la délibération que nous avons pu consulter :
- véhicules utilisés dans le cadre d’évènements ou de manifestations se déroulant sur la voie publique, de type festif, économique, sportif ou culturel,
- véhicules utilisés dans le cadre de tournages faisant l’objet d’une autorisation,
- véhicules de convois exceptionnels,
- véhicules affectés à un service public, dans le cadre d’interventions ponctuelles,
- véhicules utilisés par les entreprises en état de cessation de paiement et faisant l’objet d’une procédure de redressement judiciaire,
- véhicules d’entreprises pouvant justifier de l’achat de véhicules autorisés à circuler dans la ZFE avec un délai de livraison au plus tard le 31 décembre 2021,
- véhicules d’approvisionnement des marchés, munis d’une autorisation délivrée par la commune ou d’une carte de commerçant non sédentaire, ou véhicules d'approvisionnement de denrées alimentaires de proximité,
- camions citernes (CIT et CARB)
La métropole prévoit-elle des aides pour changer de véhicule ?
Plusieurs aides à l'achat d'un nouveau véhicule vont être proposés par la métropole aux micros, petites entreprises et PME (dans la limite de l'acquisition de 3 véhicules).
Pour l'achat d'un poids lourd :
10 000 euros d'aides en cas d'achat d'un véhicule au gaz naturel comprimé, gaz naturel liquéfié
10 000 euros d'aides pour l'achat d'un véhicule 100 % électrique
13 000 euros d'aides pour l'achat d'un véhicule à hydrogène
Pour l'achat d'un véhicule utilitaire léger :
5 000 euros d'aides en cas d'achat d'un véhicule au gaz naturel comprimé, gaz naturel liquéfié
5 000 euros d'aides pour l'achat d'un véhicule 100 % électrique
8 000 euros d'aides pour l'achat d'un véhicule à hydrogène
Pour l'achat d'un triporteur :
300 euros
À noter que la métropole pourra verser 1 000 euros supplémentaires si le demandeur de l'aide décide de souscrire un contrat de deux ans pour du gaz "vert" ou de l’électricité "verte".
Proposition réseau tramway Lyon 2030 : https://www.google.com/maps/d/viewer?mi ... 00005&z=11
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BBArchi
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 20 déc. 2019, 11:12

Et bim. Info que je donne 'à titre purement informatif', compilation / synthèse de mes discussions avec les entrepreneurs à qui je confie les travaux de rénovation de logements en centre ville de Lyon :

Augmentation sérieuse des tarifs et de prix fourniture et pose à très brefs délais, vu qu'il faudra :
. mettre à jour l'équipement et les véhicules (qui ne coûtent plus rien aujourd'hui, c'est bien connu) pour accéder à l'intérieur de la zone
. plus les contraintes devenues draconiennes pour le stationnement pendant les livraisons / approvisionnements (voire interdiction totale de stationnement sur plusieurs endroits, ne serait ce que pour 30 minutes le temps de faire les déchargements)
. plus les mêmes contraintes pour évacuer déchets et gravats (dont le chargement prend plus de temps que le déchargement des fournitures et matériaux)
. plus les prunes et tarifications déguisées diverses pour dépassement de une ou deux minutes (l'appli stationnement est une véritable sournoiserie de ce point de vue, avec une 'souplesse' absolument pas évidente par rapport aux fonctionnements précédents)
. plus l'obligation de s'inscrire dans des processus de timing incompatibles avec les contraintes et imprévus du chantier (parce que jusqu'à preuve du contraire, non, le bâtiment n'est pas une science exacte calculable à la minute près) et donc la coordination de plus en plus psychorigide avec les services de la mairie (en matière de droit de stationnement et de réservation d'emprises sur le trottoir ou la rue...)

A votre avis, toute entreprise sérieuse en fait cadeau à ses clients, de ces frais et de ces temps passés conséquents & supplémentaires ?
Les clients ont un budget de, mettons en hypothèse virtuelle, 10.
Pas un de plus. Plutôt moins d'ailleurs, par les temps sauvages et incertains qui s'écoulent...
S'ils ne peuvent pas payer 10,5 ou 10,8, voire 12,7 ... à votre avis ils vont faire quoi ?
> Tenter le coup avec des équipes de branquignoles qui flirtent avec l'illégalité (tant qu'ils ne sont pas gauffrés, ils continuent à faire l'impasse sur les frais liés à la légalité...) ?
> Réduire le montant des travaux pour rester légalement dans la plaque, dans le cadre des artisans jouant le jeu de la légalité, et donc moins faire tourner le tissu économique ?
> Renoncer aux travaux, et de fait entrer dans une spirale vers les défauts graves et l'insalubrité à moyen terme ?
> Ne plus trouver d'entrepreneurs motivés pour venir se compliquer la vie en intervenant dans la zone, parfois pour des queues de cerise ?

Alerte.

On est en train de rentrer dans une zone grise 'vertueuse' sur le plan administratif et théorique, sauf que la vraie vie, elle, n'est pas théorique et ne se règle pas à coup de clic de souris.
Le bâtiment, ce n'est pas le monde de l'informatique et de la com.
Du tout.
Et le retour de flamme fait parfois quelques douleurs.

Et accessoirement (très) en matière de TC, toutes ces mesures, dispositions, contraintes et diverses tournures d'esprit qui compliquent les chantiers, rajoutent des embiernes au quotidien en matière de fluidité et de régularité...
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar NP73 » 20 déc. 2019, 15:20

:bravo:
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar amaury » 21 déc. 2019, 15:38

Je ne crois pas que Lyon soit la seule ville au monde concernée par de telles mesures qui ont, il me semble, déjà été mises en œuvre ailleurs. Plutôt que d'extrapoler en se basant sur ce qu'en pensent aujourd'hui les entrepreneurs qui ne connaissent pas ce fonctionnement, ne peut-on pas regarder les retours d'expérience ? ???
A quand le retour des trolleys sur l'axe A2 ?!? Pourquoi attendre le TOP ??? En attendant, RDV sur les traces du FOL: http://folsaintjust.free.fr.
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 22 déc. 2019, 17:08

Si, très certainement. :angel:

Sauf que les entreprises qui ont déjà du mal à lever le nez du guidon avec des conditions d'exercice de plus en plus compliquées, ne vont certainement pas consacrer le moindre bout de temps à aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte, alors que d'autres sont payés pour s'en occuper et leur proposer certes un autre fonctionnement, mais qui doit rouler sans secousse.

Juste pour résumer, et à la hache, le problème qui se pose tout de suite, là, maintenant.

Pour rappel à toutes fins utiles, des élus ont sollicité un mandat pour faire le taf, et ont été élus pour le faire, ce taf.
Des gens ont sollicité un poste / un emploi pour faire ce travail (en tant qu'employés de la collectivité), et sont employés par la collectivité, c'est à dire l'ensemble des habitants, citoyens, contribuables, tous intéressés à ce que cela fonctionne le plus efficacement et harmonieusement possible.

Dans ces 2 cas :
S'ils ne sont pas en mesure de faire DANS L'ORDRE le travail de réflexion en amont, de préparation et de mise en forme pendant, et de gestion et de suivi pour prise en compte des retours d'expérience en aval
S'ils conduisent les projets en mélangeant tout, en intervertissant les étapes de conduite du projet, et en s'imaginant que ceux qui les payent (quelque part) ne sont pas en situation de demander des comptes...

Qu'ils cèdent la place !

Il faut arrêter d'empiler les solutions à faire la ville belle en théorie, mais invivable par tracasseries, en démontant ce qui marche avant de se poser la question et de trouver d'éventuelles réponses pour lesquelles il serait peut être légitime de savoir si elles fonctionnent... ailleurs.

Quelles sont les solutions mises en place ailleurs ? Si c'est le cas, pourquoi ne sont elles pas appliquées de façon pertinente à Lyon ?
A Londres, la mise en place de cette politique à conduit à un désastre pour le tissu économique des entreprises, et à un renchérissement du coût des travaux au centre... qui impliquent un niveau de revenu permettant de les faire, ces travaux...
Ce n'est pas le seul paramètre de causalité... Bilan, la stratification et la composition de la population devient un problème pour peu que l'on se soucie de mixité, de mélange des catégories, etc.
C'est devenu très brutal : en dessous d'un certain seuil de revenus, pas de possibilité d'y vivre.

Si c'est ce qu'on veut reproduire à Lyon, encore faudrait il poser la question globablement et savoir s'il y a un consensus de la population pour cela ?

A condition de les payer correctement au lieu de retenir les moins chers, je suis certain qu'on doit trouver les professionnels compétents capables de résoudre et de conduire ce genre de projet !
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Particules fines : les pneus polluent plus que les moteurs !

Message non lupar nanar » 04 avr. 2020, 23:10

Salut

Pour notre culture générale

https://www.transitionsenergies.com/par ... upIXP6QZxg

Contrairement aux idées reçues, les particules fines nocives pour la santé sont émises par tous les types de véhicules, à moteur diesel, à moteur essence et à moteur électrique… Tout simplement parce qu’elles proviennent avant tout, à plus de 70%, de l’abrasion des pneumatiques et des systèmes de freinage
.

L’interdiction annoncée dans les prochaines années par de nombreuses villes des véhicules à moteur diesel vise, avant tout, dans les discours officiels, à préserver l’atmosphère de la pollution aux particules fines nocives pour la santé. Et cela même si l’automobile ne représente qu’une partie des particules émises, l’industrie, l’agriculture et le chauffage ayant également un rôle majeur. Selon des chiffres du Citepa (Centre technique de référence en matière de pollution atmosphérique et de changement climatique) qui remontent à quelques années, entre 25% et 34% des émissions de particules fines proviennent en Île-de-France de la circulation automobile et entre 13% et 15% dans l’ensemble de la France métropolitaine.

La mauvaise réputation du diesel tient notamment aux mensonges et de la triche systématique des constructeurs automobile révélée notamment par le dieselgate. Mais contrairement à certaines idées reçues, le rejet du diesel a peu à voir avec le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. En fait, les moteurs diesel en rejettent moins à performances égales que les moteurs à essence. Il s’agit uniquement de pollution de l’air et de maladies respiratoires.


Les particules proviennent à plus de 70% des pneus et des freins


Le problème est que le diesel, et les moteurs thermiques en général, ne représentent qu’une part limitée des émissions de particules liées à la circulation des véhicules. Dans ce domaine également, le simplisme règne. Car les particules fines sont émises par tous les types de véhicules, à moteur diesel, à moteur essence et à moteur électrique… Tout simplement parce qu’elles proviennent avant tout de l’abrasion des pneumatiques et des systèmes de freinage.

L’Agence allemande de Protection de l’Environnement (Umweltbundesamt) a calculé en 2018 que l’usure des plaquettes et des disques de frein a libéré dans l’atmosphère quelque 7.340 tonnes par an de particules fines, un chiffre proche des 7.740 tonnes de particules de même calibre (PM 10) issues de la combustion des carburants. Et l’alourdissement permanent des véhicules augmente les émissions des systèmes de freinage tandis que le durcissement des normes de pollution et de la fiscalité réduisent celles des moteurs.
Mais les quantités de particules fines envoyées dans l’atmosphère par les moteurs et les freins sont très nettement inférieures aux 13.980 tonnes de particules (toujours PM 10) provenant chaque année des frottements des pneumatiques sur la chaussée.

En partant de ses chiffres, les motorisations ne représentent donc que 27% des émissions de particules, les freins 25% et les pneumatiques 48%! La Commission européenne estimait pour sa part, toujours en 2018, que le freinage est responsable de 20% environ des particules émises par la circulation routière (voitures et camions confondus).


Jusqu’à mille fois plus de particules!


En 2015, l’Observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France (Airparif) donnait l’ordre de grandeur suivant: 30 mg/km de particules émises par les freins, pour 4,5 mg/km pour un moteur à essence et 5 mg/km pour un moteur Diesel tous deux conformes à la norme Euro 6. En 2014, le chercheur de l’INSERM Jean-Paul Morin affirmait que le volume de particules issues de l’usure des pneumatiques et des freins dépassait celui émis par les moteurs. Le chercheur avait été alors attaqué par les écologistes qui lui reprochaient ses liens avec l’industrie automobile.

Selon la société française Tallano Technologie, spécialisée dans la réduction des particules liées au freinage, l’abrasion des plaquettes émet environ quatre fois plus de particules que le moteur (20 mg/km contre 5 mg/km).

L’entreprise britannique spécialisée dans la mesure des émissions des véhicules, Emissions Analytics, a décidé de quantifier le plus précisément possible la part des pneus et des freins dans les émissions de particules d’une berline familiale compacte en conditions réelles d’utilisation. Les résultats sont édifiants. Équipé d’un laboratoire roulant, le véhicule circulait avec des pneumatiques gonflés à la pression recommandée par le fabricant. L’usure de ses quatre enveloppes a relâché l’équivalent de 5,8 grammes de particules au kilomètre contre 4,5 mg/km pour le moteur.
On compare des grammes et des milligrammes avec un écart supérieur à mille!

Emissions Analytics prouve ainsi que les voitures électriques ne permettent pas de réduire massivement les émissions de particules fines. Leur système de freinage régénératif leur permet, certes, de moins solliciter leurs plaquettes et leurs disques. Mais leurs pneumatiques ont tendance à s’user plus rapidement, sous l’effet du poids des batterie et plus encore du couple très important des moteurs électriques disponible immédiatement quel que soit le régime.

En plus, réduire les émissions de particules fines provenant des freins et des pneumatiques est techniquement très compliqué. La ville de Paris évalue depuis l’été 2018 sur une voiture électrique Renault ZOE un système de récupération des particules de freinage mis au point par Tallano Technologie. D’autres équipementiers travaillent à des solutions comparables. Mais elles sont encore loin d’avoir fait leurs preuves.

Pour les pneumatiques, il n’y a pas vraiment de solution. Michelin travaille à rendre biodégradable la gomme de ses pneus en y associant des particules de papier, de bambou et d’écorces de fruits. Le résultat de ces recherches a été présenté en 2019 sous la forme d’un prototype «pneu Vision» qui semble encore bien loin du stade de la production en série.

Enfin, les transports en commun ne sont pas non plus une solution. Airparif montrait il y a quelques années que la concentration en particules fines PM 10 atteignait des seuils très élevés dans les stations de métro et de RER… (souterraines, mais pas celles en extérieur)


A+
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"Si vous ne considérez pas le vélo urbain comme une partie de la solution pour l'aménagement des villes, vous êtes une partie du problème."
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 05 avr. 2020, 01:12

Merci Nanar pour le lien :pouce:
Le rédacteur est basé à Marseille ?

C'est ahurissant ce qui est dit là... ça va à l'encontre de la totalité des leçons de morales admonestées aux vilains pollueurs, incluant la bisbille savamment entretenue entre 'diesel' et 'pas diesel'...
Les chiffres des tonnages produits par l'usure des pneus prennent subitement une lumière inattendue ! On n'est plus dans l'accessoire, mais directement dans le dur ; tiendrait - on l'aveu de la cause réelle de l'accumulation des particules fines ?

Encore un petit effort, et on pourra enfin corriger certaines conclusions (hâtives, du coup ? ??? ) sur les particules fines issues des scandaleuses cheminées à bois...
:o J'y suis ! Pinaise, si ça se trouve, cela va même contrarier significativement les stratégies de mise en place d'une taxe sur les bûches, les plaquettes et les granulés de bois (en forte cogitation semble t-il) !


Et on pourra également faire une relecture des conclusions sur l'origine de la pollution en vallée de l'Arve, par exemple.

::) Ce qui m'étonne, c'est donc qu'il est légitime de conclure que les postures tenues jusque là ne reposaient sur aucune 'base scientifique avec une méthodologie rigoureuse' en double aveugle, donc.
Il va falloir repenser la totalité des constructions intellectuelles, mais on peut déjà directement en conclure deux ou trois trucs :

Le tram fer, c'est super bien.
Le tram sur pneus, c'est le Mal >:D
Le métro sur pneus, c'est le MAL... euh ? ???
Ben si, les particules fines produites par les pneus restent coincées dans les tunnels !
:o :crazy2: :buck2:
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar amaury » 05 avr. 2020, 11:54

L'intérêt de l'article est de reprendre un élément important (parce que longtemps ignoré ou mis de côté) : les particules émises par les véhicules proviennent aussi de l'usure des pneus (ou des roues ferroviaires) et des freins... et dans des quantités non négligeables. C'est notamment une des raisons qui expliquent la piètre qualité de l'air des stations de métro (avec, bien sûr, la problématique de ventilation). L'auteur l'évoque d'ailleurs en conclusion.

Une chose m'a néanmoins étonné à la première lecture : on ne mentionne que les PM10. Quid des PM 2.5 ? ??? Un article de Sciences et vie de 2015 évoque le fait que les particules plus fines ne seraient pas concernées pour ces usures de pneus ou freins ("[...]il s'agit d'une seule classe de particules fines, celles dont le diamètre est compris entre 10 et 2,5 micromètres (nommées PM10) — les PM2.5 (inférieures à 2,5 micromètres) et les PM1 (inférieures à 1 micromètre) ne seraient pas concernées."). Or, c'est justement ce qu'on reproche aux véhicules diesel récents à filtres à particules : pour éviter la pollution des PM10, on a mis en place des filtres à particules. Mais les PM2.5 (qu'on ne mesurait pas spécialement avant 2009 selon l'article de Wikipédia) et les nanoparticules ne sont pas filtrées car trop petites.

Là, je commence à me poser des questions, d’autant que je ne comprends pas quelle conclusion on est censé tirer de l'article : "passons-tous aux modes actifs' ou "tous les modes de déplacement sont polluants donc je choisis celui que je préfère et je ne me pose pas de questions" ? ??? Qui est derrière l'article ? Je suis toujours très prudent avec ce genre d'articles et qui en est l'auteur. En effet, vu l'importance du sujet, on est assailli par des affirmations à l'emporte-pièce. Comme beaucoup de raisonnements fallacieux, un des plus gros écueils est de ne pas adopter une vision globale. Les défenseurs du diesel se focalisent sur les émissions théoriques de gaz à effet de serre (GES)... alors qu'on lui reproche ses émissions de particules (PM) ! Ici, on se focalise sur les PM10 mais on ignore les PM 2.5 et inférieures. Les raisonnements sont toujours biaisés si on ne prend pas en même temps toutes les émissions : au moins GES, PM (avec les différents diamètres de particules), NOx et COV. Je reprends donc ma lecture.

Paragraphe 1 : On minimise ("[...]vise, avant tout, dans les discours officiels[...]") le rôle de la circulation automobile. Quelle que soit la part respective des types de pollution, qui a la main sur quoi ? Celui qui peut réglementer la circulation des véhicules dans sa ville a-t-il a main sur la pollution des industries ? Est-il plus facile de réglementer (et vérifier) la pollution des cheminées que de contraindre la circulation de véhicules dans les zones les mieux desservies par les TC ?

La suite de l'article déroule un raisonnement ambigu qui conclut sur la part supposée des freins et pneus dans les particules... mais uniquement sur la base des PM10.

Dans le paragraphe suivant, on commence à se poser de plus en plus de questions quand on lit ça :
En 2014, le chercheur de l’INSERM Jean-Paul Morin affirmait que le volume de particules issues de l’usure des pneumatiques et des freins dépassait celui émis par les moteurs. Le chercheur avait été alors attaqué par les écologistes qui lui reprochaient ses liens avec l’industrie automobile.

Une petite recherche web m'amène à cet article : https://www.liberation.fr/futurs/2014/0 ... ent_993621. On y lit que ce monsieur Morin serait intervenu aux "États généraux du diesel" organisé en 2014 par les "Diésélistes de France". Il se serait attaqué au "mythe" de la pollution, aurait dit que les diesel récents polluaient moins que les essence et que le transport routier ne représentait pas grand chose derrière l'agriculture l'industrie et le résidentiel. Bref, qu'il soit en lien ou non avec l'industrie diesel, il semble avoir un parti-pris clair. Les conclusions de ses études ne sont évidemment pas pour autant à rejeter. On peut juste se méfier des conclusions qu'il en tire !

Un autre truc m'étonne dans cette phrase, c'est la formule "les écologistes". De qui on parle ? Un parti (EELV ou autre) ? Une ONG (Greenpeace ou autre) ? Le fait de dire "les écologistes" traduit le fait que l'auteur considère à la fois que c'est une catégorie aisément identifiable (alors que c'est une nébuleuse particulièrement complexe !) et qu'il n'en fait pas partie lui-même. On creuse un peu et on se rend compte que le rédacteur en chef de ce nouveau magazine s'appelle Eric LESER et qu'il a été DG de Slate. D'un coup, je me remémore vaguement des articles détestables de Slate d'il y a plusieurs années. Je continue à creuser. Sur le sujets qui nous intéressent, il est l'auteur, par exemple, de : "Pollution automobile: la Mairie de Paris entre esbroufe et démagogie" ou "La vérité sur la mortalité routière" (où il s'appuie sur le discours lobbyiste de l'association "40 millions d'automobilistes"). Tout devient encore plus clair quand je trouve qu'il est l'auteur d'un ouvrage intitulé "Automobile, France d'en haut contre France d'en bas" et dont le sous-titre est riche d'enseignements : "Enquête sur une politique scandaleuse : 80 km/h, pollution, radars, taxes, embouteillages" (même lien). Le bouquin est apparemment sorti en septembre 2018, juste avant le début du mouvement des Gilets jaunes. Pour le plaisir, un extrait du résumé (même lien) :
Automobile, France d'en haut contre France d'en bas - Eric LESER, 2018 a écrit :La guerre idéologique menée contre la voiture depuis des décennies est dangereuse, socialement comme politiquement. Elle s'affranchit souvent des faits et creuse la fracture territoriale et sociale qui mine le pays. Pourtant, comme le montrent les stratégies menées avec succès dans plusieurs pays, d'autres modèles sont possibles.
Je serais vraiment curieux de voir de quel modèle il parle !!

Conclusion : je ne catalogue pas les gens sur ce qu'ils sont ou font par ailleurs mais même si cet article présente un point essentiel à souligner (la pollution des véhicules vient aussi beaucoup des freins et des roues), je note que l'auteur fait la même erreur que la plupart des articles du genre en se focalisant sur un type de polluants (ici les PM10). Et j'aimerais bien comprendre quelle conclusion il tire de cet article ! ^-^
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 05 avr. 2020, 16:03

Sans rentrer dans le débat d'experts dans lequel je serai le premier largué, je resterai sur un niveau plus général; mais avec quelques questions tout de même :

> "L'efficacité" en terme de pollution des PM10 par rapport aux PM2.5 est de quel ordre ?

> 6 grammes au kilomètre de PM10 pour les pneus contre 4.8 mg pour les moteurs (diesel ou essence, semble t-il peu de différence à cette échelle au final). Pourquoi ce chiffre ne sort que maintenant, alors que le questionnement est assez ancien ?

> ...


De partout, les études, analyses, recherches sont menées sur des problématiques ciblées, des points particuliers, des particules précises, des composants pris isolément, comme s'ils étaient extraits d'un contexte global sans chercher à obtenir une vision d'ensemble du résultat du cocktail qui nous tue à petit feu...

Mais on en voit ce printemps enfin les limites, directement, avec un degré de diplomatie assez rugueux.

C'est une démarche logique au regard de l'organisation du monde de la recherche auquel le monde est arrivé aujourd'hui, avec une multiplicité de spécialistes hypra pointus agglomérés en nébuleuses et réseaux, reliés avec une production de publications de leurs recherches. Qui cherchent, et qui trouvent.

Telle que la Recherche est organisée actuellement, priorité est donnée à quelques uns de ces paramètres, choisis selon des critères qui varient au gré des prises de consciences, mais aussi des modes (parce qu'il y a des modes aussi dans le monde scientifique, des tendances, des appropriations de concepts par le monde économique qui suit 'avec intérêt' ce qui est découvert pour le traduire en cash), des luttes d'influences entre chapelles scientifiques et économiques, des soucis économiques /de survie de labos, qui conduisent parfois à ne pas déplaire au financier qui commande et qui paye l'étude, des changements de paradigmes au fur et à mesure des avancées, des remises en cause éventuelles après les départs en retraite de certains dogmatiques, des engouements médiatiques qui retombent comme des soufflés, etc.

Où est le coordinateur central qui permettrait de faire une synthèse réellement transversale des recherches conduites sur ce(s) phénomène(s) de pollution qui n'est pas du à un seul ou quelques paramètreq, mais à l'interaction de millions, peut-être même de milliards de paramètres ?

Cette approche quasi parcellaire sur le NOx ou les PM, ou autres cibles, oublie certains paramètres en mettant l'accent sur quelques uns ; quand ils seront pris en compte à l'échelle globale, et réglés par des solutions elles aussi globales, peut-être sortira t-on enfin de cette succession de décisions qui règlent - mal - une partie des problèmes sans en résoudre d'autres, en aggravant ou en créant des conséquences néfastes dans certains cas, et surtout en alimentant des business sélectifs...
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar TubeSurf » 05 avr. 2020, 16:51

Salut,

J'ai juste un petit problème d'ordre de grandeur. Un pneu moyen a un poids de 7kg environ. S'il doit 'perdre' 7 grammes au kilomètre (et encore, on ne compte que les micro particules là), quelle sera sa durée de vie avant qu'on roule directement sur la jante? Vous avez 5 minutes, niveau CE2 :-)
Ca me rappelle totalement le lien de la dernière ânerie de l'Ademe, selon lesquels un français moyen consommerait 3,5 éponges... par jour. ( https://twitter.com/ademe/status/1246361868303618048, pour ceux qui auraient raté ce moment consternant).

Pour le reste, je trouve qu'il manque un peu une vision globale sur les sources de la pollution (oui, le carburant brûlé pollue, tout comme les pneus, les freins, etc., c'est une évidence). Reste à voir en quelles proportions, sans en mettre une en avant en poussant l'autre sous le tapis...
D'ailleurs une étude d'Atmo https://www.lyoncapitale.fr/actualite/coronavirus-a-lyon-un-premier-bilan-de-l-evolution-de-la-qualite-de-l-air/ les PM10 en dehors des grands axes n'auraient pas eu de variation nette; ça vient bien de quelque part (on en retrouve aussi en dehors des centres urbains).

@BBArchi: pour le métro sur pneu, on sait depuis longtemps que c'est le Mal... :) Vive le ferré!

X.
Avoue travailler pour le réseau TCL.
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar NP73 » 05 avr. 2020, 17:09

Salut
Quid du frottement de la semelle des chaussures sur la chaussée ?
:sors:
@+
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar nanar » 05 avr. 2020, 19:36

Bien vu X. :pouce:

je viens d'envoyer un message de demande d'explications à la rédaction de la revue Transition&Energie,
et je vous tiendrais au courant de la réponse, qui sera peut être longue à venir s'ils interrogent les Anglais - lesquels paraissent s'être complètement fourvoyés dans les grammes et les kilomètres.

Egalement questionné l'entreprise britannique Emissions Analytics. ;)

A+
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 05 avr. 2020, 20:17

NP73 a écrit :Salut
Quid du frottement de la semelle des chaussures sur la chaussée ?
:sors:
@+

Toi, tu es en train de faire fuiter les sujets du bac 2020... :police: Pas bien... Attention à la chatouille :knuppel2:

Tubesurf> tiens, pour aller dans ton sens, je t'ai trouvé un site qui donne toutes les données de l'équation / règle de 3 à faire en ayant les bonnes hypothèses de départ >:D
https://www.oponeo.fr/blog/poids-des-pneus

Un calcul inverse... Pour passer de l'usure 0% à l'usure 100%, mes pneus (parce que je conduis particulièrement bien et de façon souple, toussa 8) ) tiennent environ 60 000kms (certains poussés à 70 000... mais pas eu de souci de contrôle inopiné >:D ) Si on prend comme base de calcul les 5 grammes / km, ça donnerait :

5 x 60 000 = 300 000grs, soit 300kgs.

Même pour des pneus d'environ 10/11kgs... y a un loup. Et là, c'est plus un loup, mais une meute... ou alors j'ai acheté à l'insu de ma pleine conscience une voiture sur coussin d'air. :banane:
Effectivement, les conclusions de l'article sont à revoir ; c'est bien dommage.
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar nanar » 16 avr. 2020, 11:26

Salut

J'avais interrogé l'entreprise britannique (question soulevée par Tubesurf sur l'usure des pneus) :

You wrote (Oxford, 6th March 2020) : Pollution from tyre wear can be 1,000 times worse than what comes out of a car’s exhaust,
Vous avez écrit que la pollution venant des pneus pouvait être 1000 fois pire que celle venant du moteur

https://www.emissionsanalytics.com/news ... -emissions :
Emissions Analytics a écrit :To understand the scale of the problem, Emissions Analytics – the leading independent global testing and data specialist for the scientific measurement of realworld emissions – performed some initial tyre wear testing. Using a popular family hatchback running on brand new, correctly inflated tyres, we found that the car emitted 5.8 grams per kilometer of particles.
Pour comprendre l'échelle du problème Emision Analytics a testé des pneus. Utilisant une berline familiale compacte roulant sur des pneus de marque, correctement gonflés, nous avons trouvé que la voiture émettait 5,8 g de particules par km.


My question is this one :The weight of four tyres is around 36 kg or 36 000 grams. So we could deduce than running only 6200 km would be sufficient to use and completely transform the four tyres into particles PM10 ?
Please, could you explain if my deduction is false, or not ?
Ma question est celle-ci : Le poids de 4 pneus est environ 36 kg ou 36000 g. Pouvons nous en déduire que rouler seulement 6200 km suffiraient à user et complètement transformer en PM10 les 4 pneus ?
Pouvez vous expliquer si la déduction est fausse ou pas ?



et la réponse de l'entreprise britannique

Thank you for your email to our website.
In short, your deduction is correct.
We were trying to quantify the worst case scenario of legal driving: high payload vehicle, aggressive driving, cheap tyres. This is of course not average driving, but it is true that such driving would wear the tyres out that quickly.
Nick Molden
EMISSIONS ANALYTICS

En bref, votre déduction est correcte.
Nous avons essayé de quantifier le pire scénario tout en respectant les règles de conduite : véhicule lourdement chargé utile, conduite agressive, pneus bas de gamme. Ce n'est bien sûr pas une conduite moyenne, mais il est vrai que conduire ainsi mettrait les pneus hors d'état rapidement


La revue Transitions & Energie avait déjà répondu en notant la justesse de la remarque de Tubesurf et dit qu'elle poserait aussi la question aux Anglais.

A+
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar Timeas » 18 avr. 2020, 11:17

Un élément qui sauf erreur de ma part n'a pas été mentionné plus haut: la resuspension des particules fines.
Le roulement des pneus sur la chaussée remet en suspension des particules fines déjà émises. En sachant que d’après wiki, ces particules peuvent alors subsister en suspension pendant plusieurs jours. https://fr.wikipedia.org/wiki/Particules_en_suspension#Dur%C3%A9e_de_suspension
Les études londoniennes estiment que la resuspension représente 40-50% des émissions non-thermiques, c'est à dire freins+pneumatiques https://uk-air.defra.gov.uk/assets/documents/reports/cat15/0706061624_Report2__Emission_modelling.PDF

Je n'ai pas regardé le détail de la configuration expérimentale des mesures qui sont citées dans ce thread mais c'est un facteur qui mérite de conserver en mémoire quand on interprète les données de pollution.

La question subsidiaire que je n'ai jamais eu la chance de poser c'est de savoir combien les freins des vélos et la resuspension émettent. Je présume que c'est pipi de chat :)
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar amaury » 18 avr. 2020, 16:17

Si ce phénomène de resuspension est peu ou prou comparable à ce qu'on voit lorsqu'on fait circuler un vélo, une voiture et un poids-lourds sur un même chemin poussiéreux alors oui, il n'y aura pas photo. :) Évidemment, je n'affirme rien. Il y a parfois des effets contre-intuitifs.
A quand le retour des trolleys sur l'axe A2 ?!? Pourquoi attendre le TOP ??? En attendant, RDV sur les traces du FOL: http://folsaintjust.free.fr.
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 17 mai 2020, 15:39

Tournant, ou découverte que le modèle est sans issue ?
https://www.20min.ch/fr/story/la-pandem ... 6475798067
Coronavirus
La pandémie et le télétravail font vaciller les gratte-ciels

Les grandes tours de bureaux ont-elle encore un avenir ? L'explosion du travail à distance avec la pandémie donne des idées aux entreprises qui y voient une source d'économies, quitte à changer le monde du travail en profondeur.


Jes Staley, le patron de la banque britannique Barclays, dont les imposants et luxueux locaux sont situés à Canary Wharf, estime ainsi que «mettre 7000 personnes dans un immeuble pourrait être du passé. Nous trouverons des moyens pour opérer avec davantage de distances pendant longtemps». Il résume l'état d'esprit de nombres de dirigeants de multinationales qui constatent le succès du travail à distance pendant la pandémie.

Le géant automobile français PSA réfléchit à en faire la «référence» pour ses activités hors production, soit des dizaines de milliers de personnes, et le réseau social américain Twitter compte même autoriser certains salariés à travailler de chez eux de façon permanente.

«Cette pandémie a prouvé que la technologie permettait le travail à distance. Je pense que la vraie révolution viendra d'un changement d'état d'esprit des dirigeants sur la manière d'envisager la flexibilité», explique à l'AFP Cydney Roach, une responsable du cabinet de conseil américain Edelman. «Il est difficile de savoir ce sur quoi cela va déboucher, mais les salariés devront être impliqués dans la recherche de solutions», estime-t-elle.

Certes tous les secteurs ne peuvent pas l'appliquer, mais cette pratique s'est massivement imposée. Le géant britannique de la publicité WPP a placé près de 95% de 107.000 employés en télétravail, en continuant à maintenir les services à ses clients. Le promoteur immobilier britannique Land Securities, très présent dans la City de Londres, a lui estimé récemment que seuls 10% de ses espaces de bureaux étaient utilisés.


Dans les commentaires, un a attiré mon attention :
Ce serait se tirer une balle le pied. Toutes ces personne travaillant en ville font aussi vivre la ville. Pas seulement en y amenant de la vie mais surtout de l argent. Les repas de midi, les cafés du matin,les petites courses du soir. Tout ça fait vivre plein d'autres personnes. Et ces grandes entreprises ont besoin que les gens consomment. Il s'agit d'une chaîne qu'on peut difficilement changer sans faire de victime. Elles ont en principe assez d'argent pour les loyers.


Sauf que les gens en télétravail vont consommer autrement. Pas aux mêmes endroits comme actuellement, pas les endroits ou prendre les repas de midi, les cafés du matin, les petites courses du soir en même temps que tout le monde coincé aux HP ; mais à coté de chez eux, qui peut être tout aussi bien en périphérie qu'au coeur de la ville elle même selon les moyens financiers. Au final, ils ne consommeront toujours pas plus que ce qu'ils gagnent, mais le circuit financier sera réparti différemment sur le territoire : il y aura un rééquilibrage de fait.

Sans oublier un détail qui est extrêmement dangereux : sur le plan économique, le dirigeant d'une boite (évoluant uniquement dans le tertiaire ou avec une production délocalisée) sait qu'à partir du moment où le télétravail fonctionne, il peut être aussi bien assuré par le local... que par une personne au Maroc (50% moins cher) ou en Indonésie (-70 à -80% moins cher). Vous voyez le risque ?

C'est tout le principe d'organisation et d'échanges économiques articulés autour du modèle de la tour de bureaux qui se retrouve en moins de deux mois directement en face de ses contradictions et de ses germes pathogènes...

Plus les gros trous en dessous des lignes de flottaison des principaux acteurs et porteurs de la construction... pour certains assez mal, en moins de deux mois également ... Comment mettre en chantier avec un espoir raisonnable de rentrer dans les fonds prévus ? ???

Et pour ce qui nous concerne directement...

Quid du quartier de la Part Dieu, maintenant qu'on a dévasté la place de la gare, détruit l'ordonnancement urbain initial, cassé ses principes architecturaux permettant d'unifier et d'harmoniser les immeubles contigus, et arraché le sol jusqu'au niveau -3 ?
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar nanar » 17 mai 2020, 19:05

Nan, pour l'instant le sol de la place Béraudier n'est "arraché" que jusqu'au niveau -1 8)

Pour les gratte ciel, et leurs ascenseurs, oui il y a de quoi se poser des questions ... qui pourraient en émouvoir plus d'un sur le forum Skyscrapercity.

Autre réflexion : l'utilité d'avoir des locaux de bureaux, s'ils restent un peu trop vides.
Prenons le cas d'une certaine boîte que toi et moi connaissons bien, située aux Cordeliers :
environ 3000 m2 de plancher, située dans un bâtiment qui fut autrefois un immeuble d'appartements.
Une petite centaine d'employés, dont certains habitent loin car incapables de payer un loyer en ville;
Pourquoi ne pas proposer à 10 ou 15 d'entre eux, s'ils le veulent bien, de venir vivre en ville avec leur famille, après reconversion en logements ? en plus, c'est toi qui pourrait faire. :coolsmiley:

A+
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 17 mai 2020, 23:27

Tu ne crois pas si bien dire. :coolsmiley:

Ce sont des conclusions qui sont sorties pas plus tard que la semaine dernière d'un groupe de discussion (en activité depuis quelques années) regroupant investisseurs, architectes, urbanistes, (et même géographes et philosophes) pour réfléchir à la conversion des bâtiments tertiaires ... si on veut conserver à tout prix le dogme de l'empilement urbain comme seule solution admissible (alors qu'on peut imaginer bien d'autres solutions d'aménagement du territoire !)

Et, effectivement, c'est une piste très convaincante qui est susceptible, par le simple jeu des basculements d'usages, d'éviter aux investisseurs immobiliers potentiellement à la veille d'un surstock toxique de se retrouver en perdition.
Et la réversibilité d'usage est tout à fait possible et naturelle, de fait, sans que cela porte trop à conséquence (par rapport à des plateaux désespérément vides).

Et la ville pourrait reprendre naturellement le sens qu'elle devrait logiquement avoir : un lieu d'échanges, de vie, et pas seulement un lieu limité au jeu économique.

(Mais pour ce qui me concerne, je serai surpris que des p'tits coqs ne viennent pas m'expliquer doctement (en m'admonestant des leçons de morale en plus !) comment je devrais m'y prendre pour concevoir et suivre les travaux de ce type de projet qui sont -un peu- la signature de la maison...)

Pour SSC, pour lequel je n'ai aucune raison objective d'avoir de l'appétit (positions assez dogmatiques, suivies quasi religieusement, débats et projets déjà vus dans les revues d'architecture des années 60/70/80 quand je faisais mes études d'archi, mais repompés pour une autre implantation sans en avoir compris le sens et l'intelligence du rapport au contexte) j'ai presque envie de m'inscrire et de troller en glissant un poil de butane dans les jointures d'attitudes un peu trop psychorigides et d'abus de positions "tranchées" :

[align=center]"Et donc, en cas de retournement de la situation et si l'abandon du modèle "impératif" de la tour se confirme, quel effet cela vous fait-il de se retrouver brutalement en position de hasbeen ?
N'est ce pas contradictoire avec la défense de la 'modernitude' absolue sous entendant la lèche dévote de la verticalité ?"
[/align]

Tant pis si cela fait trépigner quelques p'tits pieds et quelques p'tits poings sur la table : on n'est plus en train de jouer aux osselets. >:D

Parce que, quand même... S'obstiner à défendre des concepts et surtout les mêmes modèles architecturaux figés, déjà vus, revus, réécrits, repompés sans trop de secousses ni de scrupules depuis le raz de marée de l'architecture internationale au siècle dernier, la seule différence étant la CAO en prothèse pour faire des images plus bluffantes... : en 2020, ça manque de souffle.

Parce qu'à un moment, il va falloir secouer gravement ces dizaines d'années d'habitudes prises, de facilités intellectuelles, d'arrangements divers, d'accumulations de freins, d'injonctions économiques en contradiction avec le temps disponible pour réfléchir et concevoir, de sclérose en quelque sorte.

Parce qu'avec l'empilement de normes, de vérifications en tous genres, de certificateurs et producteurs de règles et de référentiels contrôlé par des sortes de cour de petits marquis, les tribus administratives du bâtiment qui bruissent autour des créateurs et concepteurs, cela fini par engluer la créativité, freiner puis paralyser l'énergie (non inépuisable) pour mobiliser et faire avancer le projet, et au final, comme il faut aussi mettre des lentilles dans la gamelle en allant le plus vite possible, il se produit naturellement une sorte d'abdication devant l'adversité.

Ras la frange du résultat, quasi photocopie d'un modèle bâti et sa reproduction d'un bout à l'autre des territoires sans aucune pertinence ni adéquation avec des contextes locaux (mais permettant de faire quelques coups financiers sans se soucier du lendemain et des conséquences urbaines).
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Re: ZAPA / LEZ : l'avenir des villes ?

Message non lupar BBArchi » 19 mai 2020, 14:47

Comme prévu, cela commence à bouger, avec une dynamique commune entre les habitants des grandes agglos et les villes de taille plus raisonnable (je n'aime pas cette appellation de ville moyenne qui en fait n'a pas de sens) qui sont susceptibles de cocher les nouvelles cases de la demande.
Un exemple : Brive

Et un article pour expliquer ce qui démarre : https://www.lamontagne.fr/brive-la-gail ... _13788913/
Jouer la carte de la « smart city »

Les villes moyennes ont des atouts mais est-ce que les gens qui veulent quitter les métropoles vont se tourner vers elles ? Pour Sébastien Côte, fondateur de Mon territoire numérique (1), « cela va dépendre de la manière dont elles vont se présenter : comme des villes avec des quartiers très denses, un centre-ville assez concentré avec un quartier à barres d’immeubles. En fait, de petites métropoles aussi moches et concentrées. Ou est-ce qu’elles vont se présenter comme des villes qui respirent, avec des territoires étendus, donc plutôt jouer la carte du niveau de l’agglomération ».

Pour ce Briviste d’origine, les arguments massues sont : « à Brive, on peut avoir une petite maison avec jardin en ville. On a mis en place des déplacements doux. Vous n’êtes pas tous obligés de vous empiler dans des bus ou de faire deux heures de voiture pour faire quatre kilomètres parce qu’il y a des bouchons. Il y a une connectivité numérique nickel. On travaille avec les producteurs locaux qui sont autour de nous… » Pour résumer, il faut jouer la carte de la « smart city », « parce que quand vous dites villes, vous êtes repoussoir pour ceux qui veulent quitter la ville ».


Il reste à convaincre qu'on peut envisager un 'déplacement' en acceptant un salaire moindre, puisque les frais chargés inévitables dans une grosse agglo deviennent sans objet dans des villes de taille plus humaines... transport, logement, coût de la vie, etc. Ce n'est peut être pas le plus compliqué.

Et puis il y a aussi l'hostilité historique vis à vis des 'ceusses qui ne sont pas d'ici', au sens 'qui n'ont pas 7 générations au cimetière'. C'est un paramètre qui sera encore plus compliqué à gérer...

Mais la dynamique est tout simplement enthousiasmante ! surtout si au final, cette amorce de rééquilibrage est accompagnée d'une relocalisation d'une partie de la fabrication / transformation / production sur le même territoire... :laugh:

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