Ach ! Ein tépat ! schön !
Sur le fond de la deuxième partie de votre réponse, lorsque vous dites que les touristes ne seront pas touchés par le prix car finalement c'est dérisoire par rapport à la dépense globale de leurs vacances. Je ne peux pas être en désaccord avec vous mais ce serait avoir une vision très étriquée de ce problème.
J'aime bien les visions étriquées, de temps en temps. Elles ont au moins le mérite de simplifier l'interprétation possible de quelques situations compliquées à loisirs dans des buts souvent inavouables... pour l'argent public.
Car n'oublions pas notre voisin suisse! Vous n'êtes pas sans savoir la guerre que se livrent ces 2 aéroports si proche. Avec le tarif du RE, il est quasiment aussi cher de se rendre à St. Exupery qu'à Genève.
? Oui, et ?
Quel peut-être l'intérêt d'une "suprématie" (?) d'un aéroport sur un autre ? Le trafic qui en découle ajoute quoi, au plan local ?
Attirer plus de monde dans un aéroport se chiffre comment en terme de bénéfices sur la collectivité qui le gère ?
Les passagers qui vont privilégier l'un ou l'autre vont-ils dépenser de l'argent, payer des impôts, ou subventionner des équipements publics à proximité ?
Mis à part la taxe d'aéroport, quelles sont les retombées directes, à part les résidus de combustion ?
Ces histoires de guéguerre / stratégie de "j'ai la plus ... économiquement vigoureuse" souvent mises en avant depuis deux ou trois générations sont limites pathétiques, et carrément dérisoires dans la plupart des cas. Plus grave : dans les 30 glorieuses, cela a constitué un argument bien pratique pour faire valser tous les capitaux subitement disponibles en grande quantité, et prendre des habitudes délicates ; on a vu le résultat : gaspillages insensés, pratiques ahurissantes, état d'esprit totalement déconnecté et débridé, pour une facture finale dont on a même pas idée ! Et qui ne colle pas, mais alors pas du tout, avec les finances disponibles aujourd'hui.
Et l'aviation, mis à part quelques cas précis où elle est irremplaçable, a accompagné cet état d'esprit... donc, perso : pas de quartier. Je sais, je suis un peu excessif, parfois. Mais c'est pour votre bien. >:D
Le touriste qui s'apprête à faire un long trajet en avion n'est pas à 1 h près de transport et donc se laissera beaucoup plus tenté par comparer les 2 et donc cela dessert le trafic lyonnais ( autant que les gens partent de Lyon que de chez nos voisins non ? )
En l'occurence, ce n'est pas parce qu'ils partiraient de Lyon plutôt que de Genêve qui changerait quoi que ce soit, à partir du moment où le volume de passagers n'est pas extensible, et ne doit pas s'accroitre "par principe"... A part le volume de trafic local pour atteindre Genêve ou St Ex, (répercuté sur la voirie, ou les TC avec une part modale très confidentielle dans ce cas), la position des aéroports par rapport à la région n'implique également pas de bénéfice direct (à part les services internes de l'aéroport, évidemment).
Par contre, je ne comprends pas du tout votre satisfaction que le RE ne soit pas dans le giron du sytral??
Si l'infrastructure avait été complètement privée, j'aurais compris;
mais ici, nous avons une infrastructure complètement financée par la collectivité mais dont on laisse l'opportunité à une compagnie privée d'y faire le bénéfice, et en parallèle cette même collectivité finançe l'agrandissement de l'aéroport mais à cause de l'exclusivité donnée la societe RE freine son accès (la société privée à qui on a confié la gestion souhaite avant tout faire son bénéfice en privilégiant la rentabilite sur le prix payé par chaque client, plutôt qu'en privilégiant son nombre, et donc n'a que faire du développement de la plateforme aéroportuaire)
Bref, si l'utilisation de l'argent public est une chose importante pour vous, votre satisfaction est pour moi incompréhensible.
Il y a une très grande différence entre un accès à un aéroport, dont la majorité de la clientèle n'est pas (et ne sera
jamais) dépendante des TC (ou attachée à son utilisation par choix personnel), et le reste du réseau. De ce fait, il serait donc parfaitement incompatible d'englober RE dans une logique généraliste de réseau urbain avec une gestion par le Sytral sur les mêmes bases tarifaires. Par contre, je serai absolument d'accord pour que le Sytral prenne la place du gestionnaire privé, en conservant les mêmes tarifications pour rester à l'équilibre financier, voire dégager des bénéfices réinvestis dans l'amélioration du réseau. En baissant les prix éventuellement de 2 à 5%, pour faire croire que la marge de l'exploitant privé était de cet ordre...
Pour l'agglomération, RE n'est pas un service plus vital que C3 par exemple...
Mais là n'est pas le débat.
Si développement de l'aéroport il y a, il n'est certainement pas lié à la capacité de desserte de RE. C'est comme comparer un vélo et une paire de bretelles. Les deux ont leur utilité, mais à part ça, l'action de l'un sur l'autre est assez réduite.
L'émergence et le développement de St Ex est en gros basé sur l'idée de la centralité lyonnaise dans un espace d'échanges économiques et humains. Cette notion n'est pas vraiment une nouveauté, puisque elle est le coeur et l'âme de la cité, depuis combien... ? Une vingtaine de siècles ?
Et ce développement est surtout basé sur l'idée que si les moyens sont mis en place, l'aéroport va se développer ; cela passe par le développement / renforcement de la logistique et des capacités en matière d'entretien et de dépannage en urgence, le nombre et la longueur des pistes, le rythme de mouvements et les fréquences possibles, les services associés en terme de fret et / ou de passagers, etc... De ce point de vue, l'impact de RE par rapport à l'importance des moyens mis en oeuvre depuis la création de St Ex est totalement mineur et périphérique. Et tripler, ou quintupler la fréquence de RE ne va pas changer grand chose par rapport aux flux de St Ex, dont au passage une bonne partie ne sort pas de l'aéroport...
Quant à dire que RE n'a que faire du développement de la plateforme aéroportuaire... j'ai réellement un peu de mal avec ce concept. Des infos en ce sens ?