La SNCF lance le chantier des trains autonomes

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Patafix
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La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar Patafix » 12 sept. 2018, 19:11

Salut,

Tous est dans le titre, voici l'article:

Le Figaro a écrit :La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Des prototypes pour le fret et les TER seraient prêts d'ici à 2023 et déployés dès 2025.

«Le train autonome, c'est parti!», lançait Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, mercredi matin. L'entreprise venait d'annoncer la création de deux consortiums chargés de développer d'ici cinq ans deux prototypes de trains automatiques, l'un pour le fret, l'autre pour le transport de passagers. Alstom, Altran Ansaldo, Bombardier, Apsys, Thales, Bosch ou Spirops réuniront leurs recherches et leurs compétences pour offrir à la SNCF sa nouvelle révolution industrielle, celle du train sans conducteur, après celle, dans les années 1980, du TGV.

Nombre des entreprises réunies par la SNCF planchent déjà sur les véhicules autonomes - voitures ou métros notamment. Ces derniers sont d'ailleurs moins complexes à automatiser que le train car ils circulent en circuit fermé. Déjà très impliqué dans les radars et les capteurs destinés aux voitures du futur, Bosch se chargera par exemple de les déployer au service des trains autonomes. Ceux-ci s'appuieront sur le numérique et les satellites pour se piloter et sur l'intelligence artificielle pour apprendre à gérer leur environnement. Ce projet est doté d'un budget de 57 millions d'euros, dont 30 % financés par la SNCF, 40 % par ses partenaires, et 30 % par l'État, par l'intermédiaire de l'Institut de recherche technologique Railenium, lui aussi partenaire.

Le calendrier est «ambitieux», assure Carole Desnot, directrice de la recherche de l'entreprise publique. Pour le Transilien ou encore le RER E Eole, un pas sera vite franchi. L'industrialisation commencera l'an prochain et le déploiement, dès 2023. Mais il s'agira d'une automatisation partielle, dite de niveau 2 (lire ci-contre). Le train contrôlera tout seul sa vitesse, ses freinages et ses accélérations, notamment à l'arrivée et au départ en gare. Mais un conducteur sera toujours présent à bord pour le reste. Pour arriver au même niveau de pilotage automatique sur les TGV, la SNCF se donne plus de temps. Elle table sur un prototype en 2023, et sur un déploiement à partir de 2025. Avec cette ambition modeste, encore éloignée du train sans chauffeur - mais qui implique déjà de mettre en place sur les lignes une nouvelle signalisation -, elle attend une nette amélioration des performances. Sur la ligne Paris-Lyon, elle pourrait ainsi faire circuler 16 TGV par heure, au lieu de 13.
Bientôt des TER «tout automatiques»

Mais les plâtres du véritable train autonome seront essuyés… par le fret et les TER. Pour les marchandises, un prototype entièrement automatisé, capable de réagir à l'imprévu - un passager sur la voie, par exemple - sans l'aide d'un opérateur devrait être disponible d'ici à 2023 et être déployé dès 2025 après deux années d'industrialisation.

Pour le TER, deux niveaux d'automatisation sont étudiés, avec un calendrier similaire: un vrai train sans opérateur et un train dans lequel le chauffeur sera là pour reprendre la main sur la conduite en cas d'aléa déconcertant pour la machine.

L'enjeu? Une hausse du chiffre d'affaires et une baisse des coûts de l'entreprise publique. Les machines étant plus rapides que les hommes et plus faciles à coordonner, les trains automatiques seront plus nombreux à se succéder sur une même ligne. Cela permettra de transporter davantage de passagers tout en limitant les coups de freins et les accélérations, gourmands en énergie. Certaines lignes de TGV saturées seront soulagées, avec des investissements bien inférieurs au coût de construction de nouvelles voies. Mais la SNCF a pris soin de rassurer sur l'emploi. Supervision à distance, maintenance, télédépannage: le train autonome ne saura pas se passer des hommes.
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BBArchi
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar BBArchi » 12 sept. 2018, 22:08

Et sachant que les candidats à la disparition vont ainsi voir sauter leur dernier tabou (imposer les conséquences de leur acte final ou de leur crétinerie), augmentation des accidents de personnes. Et bim.
Le système est il prêt à gérer les "incidents" ou bien les trains vont ils continuer à rouler comme si de rien n'était ? Ben oui en somme, autant poursuivre jusqu'au bout la logique de la suppression de la conduite humaine...
Et l'alibi de la présence humaine dans un premier temps 'au cas où ' pour répondre au cas risquant de dérouter la machine... wha le job. :crazy2:

L'article a ses petits frères dans plusieurs journaux. Vu dans les nombreux commentaires, le florilège habituel des teubés qui préfèrent ce système plutôt qu'un conducteur beurré comme un p'tit LU avec le taux d'antigel réglé sur max (un cas sur des milliers, houla. Attation...) parce que ce sera parfaitement sécurisé. Ha mais.

Et l'argument des pro-techniques qui considèrent que la suppression des conducteurs sera compensée par 'plus de monde sur les quais et à la gestion'. Donc avec un bilan suppression / création / transfert positif ou neutre. Sûr qu'on va convertir un conducteur (qu'on a déjà toutes les peines à trouver, paraît il, et qui seront pas forcément motivés pour rester assis en cabine, juste ' au cas où ') en quelqu'un capable de réparer le bouzin avec un trombone et un rouleau de scotch, ou réécrire le script du module qui a planté malencontreusement, et reprogrammer le coeur à la volée...) ::)
Ces mêmes qui citent l'exemple du métro automatique 'au hasard' en prétendant au report sans suppression.
Mais sans citer le moindre chiffre avant / après, même sur cet exemple précis, ce qui est étonnamment surprenant... Or quand on sait l'envers du décor, c'est bien une diminution totale du nombre de personnes qui en résulte, sinon pas d'intérêt.

Tous des gens ultra à la pointe, très soucieux de leurs proches et de leurs amis, qui seront les premiers à couiner quand leur propre job sera dégagé par l'automatisation et l'IA,(pas seulement les jobs de m....e, mais aussi les professions dites 'évoluées')... mais pour lesquels il sera bien tard pour réagir, et pas de joker pour y échapper.

Parce qu'on présente depuis quelques temps énormément de techniques très flambardes, avec force détails propres à épastrouiller le badaud, mais curieusement AUCUNE réflexion n'est menée par ces mêmes 'visionnaires' sur les nécessaires voire obligatoires mesures d'accompagnement / évolution / refonte de l'ensemble des liens sociaux, des relations, des échanges entre individus et collectivités... ainsi que les mesures économiques obligatoires pour leur permettre de continuer à vivre (et pas survivre) et exister.

Rien. Nada, que tchi. Pas un radis, pas un budget alloué, que des initiatives privées en ordre dispersé, et peu audibles.
En gros, on est juste des gros marioles, et les autres n'ont qu'à se dépatouiller.

Aucune empathie ni tentative de régulation.

Alors ces gens si marioles, qu'attendent ils pour sauver l'économie en laissant une place à tout le monde ?

C'est quoi le but, au bout du bout ? les machines contre l'humanité ? ???
Et ceux qui ne sont pas d'accord avec le concept, qui n'ont pas envie de se retrouver dans ce bain plutôt sale, on en fait quoi ? >:(
Comme les éjectés / remplacés, on les passe au bac de dégraissage à l'acide chlorhydrique ? :idiot2:
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar Auron » 12 sept. 2018, 22:42

Je ne vais rien dire, BBArchi a dit l'essentiel de ma pensée
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar Rémi » 13 sept. 2018, 13:11

Salut

Problème, on regroupe beaucoup de choses sous l'appellation train autonome.

Des trains qui se mettent en mouvement seuls, sur ordre du conducteur, en suivant la signalisation jusqu'au prochain arrêt, cela fait 60 ans que cela existe, ça s'appelle la conduite programmée du métro (PA135 pour les intimes parisiens par exemple).

Des trains qui font la même chose mais en plus avec une fonction de supervision de la régulation du trafic et en gérant la différence entre des omnibus et des directs, cela existe aussi, sur ERTMS niveau 2 avec la fonction "automatic train operation" qui va gérer le mouvement du train non pas jusqu'à la prochaine gare mais jusqu'à son prochain arrêt commercial (vous saisissez la nuance ?). Il y a notamment cela sur le réseau tchèque, et dans les grands projets visibles, on a Crossrail (sur base CBTC), Thameslink (sur base ERTMS) à Londres, EOLE (sur base CBTC) à Paris et le projet désormais engagé sur LN1 (et je peux vous dire que LN3 suivra dans la foulée).

Donc pour ces deux premiers niveaux, on invente l'eau chaude. L'automatisme assiste la conduite par un agent qui, dans la hiérarchie sécuritaire, assure le niveau 4 de sécurité alors que le premier cas n'assure que le niveau 2, et le second le niveau 3.

Ensuite, si on veut assurer le niveau 4 sans conducteur, c'est le "vrai" mobile autonome, celui qui n'a plus besoin ni de conducteur, ni de système de gestion du trafic (pas de signalisation, pas de canton mobile déformable, rien de tout ça), mais une bardée de capteurs et de géolocalisation en temps réel. Avec les mêmes interrogations que pour la voiture sur la gestion de l'aléa et l'intégration de la sécurité prédictive. Techniquement, on sait faire évoluer un mobile avec capteurs et géolocalisation. C'est gérer l'aléa qui est un peu compliqué pour l'instant.

Je pense que le train autonome reste un objet de recherche expérimentale pour l'instant... et que cela peut rester longtemps comme cela, car pour la voiture, l'impact sécuritaire est limité à quelques personnes... alors que dans un train, il peut concerner potentiellement quelques milliers de personnes. Pas tout à fait la même chose...

En revanche, NExTEO en Ile de France, ERTMS niveau 2 avec fonction de conduite automatisée sur les zones les plus denses, ce n'est pas de la recherche, c'est vraiment une technologie à appliquer. Si on prend l'exemple de la LN1, ERTMS niveau 2 permet de passer de 13 à 16 sillons théoriques et la fonction de pilotage automatique monterait la capacité à 18 trains. Soit 5 sillons de plus par heure et par sens pour un coût d'environ 650 M€... à comparer aux 14 MM€ (minimum) d'une ligne nouvelle pour certes 18 sillons... mais calculez le coût d'investissement au sillon (0,650 / 5 = 130 M€ pour ERTMS sur LN1 contre 14 / 18 = 777 M€ le sillon pour POCL)... sachant qu'on n'a pas besoin de 18 sillons supplémentaires par heure au départ de Paris !

Et vous l'aurez compris, avec ces équipements, on a toujours besoin d'un conducteur, pour le dernier niveau de sécurité... et pour les zones en gestion classique des circulations.

Rémi
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Doktor Villamos
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar Doktor Villamos » 18 sept. 2018, 14:01

Rémi a écrit :Salut

Je pense que le train autonome reste un objet de recherche expérimentale pour l'instant... et que cela peut rester longtemps comme cela, car pour la voiture, l'impact sécuritaire est limité à quelques personnes... alors que dans un train, il peut concerner potentiellement quelques milliers de personnes. Pas tout à fait la même chose...


Rémi

Ben voilà on y est !

On prépare les esprits à trouver normale la circulation d’automobiles autonomes, voire de bus autonomes (Navya), en revanche, il ne saurait en être question pour un train « car ça pourrait impacter des milliers de personnes »

Très honnêtement si pour aller de Tournon à Lamastre (en dehors des jours du train touristique), je peux embarquer dans une version ferroviaire du Navya, je ne serais pas choqué, mais plutôt enchanté.
Et j’ai du mal à saisir les arguments comme quoi un Navya sur la route entre Tournon et Lamastre serait politiquement correcte et pas son homologue ferroviaire sur la voie ferrée…
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BBArchi
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar BBArchi » 18 sept. 2018, 19:03

Oui et non.

Un Navya qui rate le pont du Duzon, ben c'est en gros 10/15 personnes qui y passent. Pas trop grave sur le plan comptable, "puisque c'est la technologie, avec son cortège inévitable de déverminage coûteux et contrariant". ::)

Un train qui se vautre parce que le système 'a oublié' de réduire la vitesse quand il y a besoin... là, on travaille la quantité : en gros, et plus en 1/2 gros ou au détail ; même si cela s'est déjà produit en conduite manuelle depuis que le ferroviaire existe, les stats depuis quelques dizaines d'années sont devenues particulièrement rares sur le sujet, donc j'ai envie de dire que tant que l'entretien est assuré correctement, pas de raison que ça se dégrade (sauf si, en mode mauvaise pensée, certains pensent cyniquement qu'il y a plus d'intérêt à dégrader le fonctionnement pour passer à la modernité).

Voila pour la comparaison entre deux modèles pas forcément comparables.


Accessoirement, concernant l'évolution du nombre d'accident de personnes : ça va se passer comment ? ???
Pratique, non, un outil rapide, net, sans bavure, fiabilité 100%, économie de personnel. Et une fois le moustique collé sur le parechoc du train impair, détecté /arrêt d'urgence en pleine voie : qui prend en charge les passagers et évite qu'ils descendent sur la voie coté voie paire ?

La liste des points qui sont incompatibles avec le fonctionnement sociétal actuel est tout simplement colossale... :coolsmiley: et cela devrait interroger tout le corps social, anonymes comme chercheurs en sciences humaines, en politique, bref tous les sujets qui sont impactés / collisionnés par le modèle...

Ce qui me dérange, c'est bien qu'on habitue les gens à trouver exaltante l'aventure de l'IA, sans rien proposer à coté pour changer le paradigme et le modèle sociétal, tout simplement. Et sans demander leur avis ou leurs idées aux premiers concernés par un changement progressif mais radical, avec en point de mire le conflit avec les machines, pas forcément seulement un sujet de navet de science fiction...


Pour rester sur l'exemple du Tournon Lamastre qui a pris un nouveau départ, avec de nouvelles infras autorisant désormais le passage au cran supérieur avec des circulations commerciales, le simple fait de faire monter la masse salariale permet à un tissu économique et professionnel local de fonctionner, à des gens d'avoir une paye, qui va servir à acheter des prestations localement et donc faire tourner l'économie, faire tourner les écoles, bref d'assurer 'dans le fonctionnement du passé' un rôle d'occupation utile de tous ces bras.

On objectera que ce n'est pas suffisant pour faire vivre un patelin. Ok. Sur le plan comptable et économique, c'est imparable, logique, un peu froid, mais logique. D'ailleurs on n'entend pas beaucoup les comptables sur cet état d'esprit... et comme la loi Elan va leur sucrer une partie de leur rente, ils vont être surpris...

Mais si même ces petits outils économiques ne sont pas viables, ces 'bras' valides qui demandent à servir avec dignité, on leur conseille quoi ? De s'empiler en grosses agglos dépressives, et de vendre de la coke aux déchets humains que sont devenus leurs enfants, et ceux de leurs voisins qui n'ont plus grand chose ? Sinon, quoi d'autre, parce que l'IA ne donnera pas d'occupation à tout le monde ? ???

Alors le clone du Navya sur les rails du Tournon Lamastre, en regard, avec ses quelques salariés pour gérer et accompagner... paraît juste une mauvaise réponse à un faux problème.
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar Doktor Villamos » 18 sept. 2018, 20:43

BBArchi a écrit :Oui et non.

Un Navya qui rate le pont du Duzon, ben c'est en gros 10/15 personnes qui y passent. Pas trop grave sur le plan comptable, "puisque c'est la technologie, avec son cortège inévitable de déverminage coûteux et contrariant". ::)

Un train qui se vautre parce que le système 'a oublié' de réduire la vitesse quand il y a besoin... là, on travaille la quantité : en gros, et plus en 1/2 gros ou au détail ; même si cela s'est déjà produit en conduite manuelle depuis que le ferroviaire existe, les stats depuis quelques dizaines d'années sont devenues particulièrement rares sur le sujet, donc j'ai envie de dire que tant que l'entretien est assuré correctement, pas de raison que ça se dégrade (sauf si, en mode mauvaise pensée, certains pensent cyniquement qu'il y a plus d'intérêt à dégrader le fonctionnement pour passer à la modernité).

Voila pour la comparaison entre deux modèles pas forcément comparables.


Accessoirement, concernant l'évolution du nombre d'accident de personnes : ça va se passer comment ? ???
Pratique, non, un outil rapide, net, sans bavure, fiabilité 100%, économie de personnel. Et une fois le moustique collé sur le parechoc du train impair, détecté /arrêt d'urgence en pleine voie : qui prend en charge les passagers et évite qu'ils descendent sur la voie coté voie paire ?

La liste des points qui sont incompatibles avec le fonctionnement sociétal actuel est tout simplement colossale... :coolsmiley: et cela devrait interroger tout le corps social, anonymes comme chercheurs en sciences humaines, en politique, bref tous les sujets qui sont impactés / collisionnés par le modèle...

Ce qui me dérange, c'est bien qu'on habitue les gens à trouver exaltante l'aventure de l'IA, sans rien proposer à coté pour changer le paradigme et le modèle sociétal, tout simplement. Et sans demander leur avis ou leurs idées aux premiers concernés par un changement progressif mais radical, avec en point de mire le conflit avec les machines, pas forcément seulement un sujet de navet de science fiction...


Pour rester sur l'exemple du Tournon Lamastre qui a pris un nouveau départ, avec de nouvelles infras autorisant désormais le passage au cran supérieur avec des circulations commerciales, le simple fait de faire monter la masse salariale permet à un tissu économique et professionnel local de fonctionner, à des gens d'avoir une paye, qui va servir à acheter des prestations localement et donc faire tourner l'économie, faire tourner les écoles, bref d'assurer 'dans le fonctionnement du passé' un rôle d'occupation utile de tous ces bras.

On objectera que ce n'est pas suffisant pour faire vivre un patelin. Ok. Sur le plan comptable et économique, c'est imparable, logique, un peu froid, mais logique. D'ailleurs on n'entend pas beaucoup les comptables sur cet état d'esprit... et comme la loi Elan va leur sucrer une partie de leur rente, ils vont être surpris...

Mais si même ces petits outils économiques ne sont pas viables, ces 'bras' valides qui demandent à servir avec dignité, on leur conseille quoi ? De s'empiler en grosses agglos dépressives, et de vendre de la coke aux déchets humains que sont devenus leurs enfants, et ceux de leurs voisins qui n'ont plus grand chose ? Sinon, quoi d'autre, parce que l'IA ne donnera pas d'occupation à tout le monde ? ???

Alors le clone du Navya sur les rails du Tournon Lamastre, en regard, avec ses quelques salariés pour gérer et accompagner... paraît juste une mauvaise réponse à un faux problème.


Bon j’ai cité Tournon Lamastre parce que c’était la première ligne secondaire pas trop loin qui me venait à l’esprit.
Bon on va prendre un autre exemple une navette automatique entre Arles et Fontvieille toutes les heures, c’est « juste une mauvaise réponse à un faux problème » la bonne réponse étant la situation actuelle , c'est-à-dire ligne fermée aux voyageurs ?
Va le dire aux habitants de Fontvieille, je suis pas sûr que tu arriverais à convaincre le gars qui trouve pratique une navette qui part toutes les heures pour Nimes, de descendre de la navette et de prendre un taxi à 70 € parce que ce serait « juste une mauvaise réponse à un faux problème "
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar BBArchi » 19 sept. 2018, 15:56

Ha. Oui, mais...
Arles <> Fontvieille toutes les heures ou moins, que ce soit avec une navette routière, un train autonome, ou avec un train classique, ça ne change pas grand chose en terme de coût pur la solution train : une fois l'infra payée et remise en fonctionnement, qu'il y ait une ou plusieurs circulations, la variation de prix est à la marge puisqu'il faut le matériel + le personnel. Voir un des nombreux posts de Rémi qui a expliqué tout ceci mieux que je ne pourrais le restituer...

Si on se contente de regarder uniquement le niveau de la satisfaction d'un besoin pris isolément de son contexte, on décide de faire le choix d'un mode de transport et ça s'arrête là. C'est en gros la logique de l'aménagement du territoire à l'oeuvre depuis plus de 40ans par chez nous, et on en voit bien les limites et le résultat :buck2: . Par contre, en prenant -enfin- en compte toutes les externalités et toutes les implications découlant des problèmes et des choix de solutions, du choix du mode de transport va découler des retombées et des synergies qui seront peut-être autant locales que sur une plus vaste emprise géographique. C'est cette sorte de vision pluridisciplinaire, qui se situe bien au dessus des niveaux de réflexion (?) de décision, et des fonctionnements actuels, qui serait à rechercher...

L'idée étant, à investissement équivalent, de ne pas éjecter (et non plus mettre honteusement de coté) des gens. Des personnes. Aux profils variés, qui n'ont pas forcément la capacité à imaginer la fusion des neutrinos ou simplement la couleur des quarks, mais simplement ont la capacité d'interagir avec leurs semblables avec des règles communes...
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar Doktor Villamos » 20 sept. 2018, 12:02

BBArchi a écrit :Ha. Oui, mais...
Arles <> Fontvieille toutes les heures ou moins, que ce soit avec une navette routière, un train autonome, ou avec un train classique, ça ne change pas grand chose en terme de coût pur la solution train : une fois l'infra payée et remise en fonctionnement, qu'il y ait une ou plusieurs circulations, la variation de prix est à la marge puisqu'il faut le matériel + le personnel. Voir un des nombreux posts de Rémi qui a expliqué tout ceci mieux que je ne pourrais le restituer...


Ben non !
Une fois l'infra payée et remise en fonctionnement, s’il y a une desserte à l’heure avec tes navettes routières ou ferroviaires classique, tu peux espérer en moyenne 4 ou 5 voyageurs par navette.

Il te faudra combien de conducteurs pour assurer un départ toutes les heures de 6 à 22 heures ?

Inutile de te dire que le déficit astronomique prévisible va faire réfléchir le plus farouche décideur pro transports collectifs, et qu’en définitive un tel projet restera dans les cartons !
Avec une navette automatique sur pneus ou rails, tu remplaces un bataillon de conducteurs par un superviseur et un mainteneur et l’exploitation devient financièrement possible…
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar BBArchi » 20 sept. 2018, 19:53

Bon, on va pas chipoter... il y a mieux à faire sur ce sujet.

Pour clôturer et revenir au sujet, j'imagine que préalablement à une réouverture, et quel que soit le modèle technique retenu, il serait proprement ahurissant que le feu vert à la reconstruction soit fait sur une base de 5 personnes à l'heure, compt tenu du prix de l'infra (et du matériel).

Donc si réouverture il est question et pas seulement sur un plan électoral façon XXe siècle, on revient directement sur l'intérêt ou le non intérêt de réfléchir aux implications en terme d'occupation de gens...

En 2018, il serait utile de ne plus se retrancher derrière le seul coût direct immédiat, sorti du contexte, de cette infra et de son fonctionnement, par rapport aux coûts connexes (cachés / ignorés / oubliés / non pris en compte parce qu'il y a un tel saucissonnage des coûts de fonctionnement de la société -au sens large- que par habitudes ils sont sortis du calcul).

Il serait vraiment pertinent de considérer le coût global comme base de travail, et autant il paraît philosophiquement et politiquement difficile d'amener l'ensemble du processus décisionnel sur les intérêts privés, autant le faire sur tous les équipements d'intérêt public paraît juste évident...
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Re: La SNCF lance le chantier des trains autonomes

Message non lupar Doktor Villamos » 22 sept. 2018, 09:56

Les trains et véhicules autonomes comme l’a fait remarquer Rémy peuvent avoir des objectifs différents : amélioration de la capacité dans le cas des métros, mais aussi desserte du dernier kilomètre : Navya.
Il n’y a probablement aucun projet de ce genre sur Arles Fontvieille, mais j’ai cité cette relation comme exemple fictif, vu la taille de Fontvieille (moins de 5000 habitants) on n’est pas dans du métro lourd et la fréquentation moyenne devrait être de l’ordre de 5 à 10 voyageurs par navette, même cadencée à l’heure.
On est donc clairement dans une desserte légère du type dernier kilomètre et ton argument
« il serait proprement ahurissant que le feu vert à la reconstruction soit fait sur une base de 5 personnes à l'heure » ne tient pas. Une telle desserte existe depuis plus de 20 ans aux Pays Bas dans la banlieue de Rotterdam et on a bien 2 ou 3 personnes par navette.
Cette desserte a bien nécessité la construction d’une infra spécifique, mais vu la légèreté et la petite taille des véhicules, l’infra est plus proche de la piste cyclable que du métro lourd !
Pour une version ferroviaire, là encore on serait dans du léger : reprise légère de la géométrie de la voie aménagement de quais et d’accès : on n’est pas dans du métro lourd, ni dans de la grande vitesse...

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