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Nadine Micolin pour le Progrès a écrit :Le CIL Sud Presqu’île préoccupé par le projet Tram express de l’ouest Lyonnais
Lors du récent Comité d’Initiative et de Consultation d’Arrondissement en mairie du 2e, Jérôme Humbert, président du CIL Sud Presqu’île a exprimé ses craintes au sujet du projet de tram express de l’Ouest Lyonnais. Il a pointé divers problèmes techniques et attend des réponses avant la concertation courant 2023.
Selon Jérôme Humbert, président du CIl Sud Presqu’île et Serge Thenon, vice-président, sous la voie ferrée Lyon-Givors-Saint-Etienne il n’y a que 9,50 mètres de disponible de trottoir à trottoir. Impossible de gérer le passage de deux voies de tramway avec les deux voies de circulation existantes.
Pour le comité d’intérêt local du Sud Presqu’île, le principal enjeu de leur quartier, c’est le déclassement physique de l’autoroute. « À l’heure où l’on parle d’un grand projet d’apaisement de la Presqu’île allié à la mise en place de la ZFE, on ne voit toujours pas d’impact sur l’axe M6/M7 qui continue de polluer » analyse Jérôme Humbert qui évoque un quartier déjà très enclavé, coincé entre cette autoroute, le Rhône et la Saône ainsi que des voies ferrées.
Le président qui penche pour le projet de tram-train, « plus rapide et moins coûteux que le métro E » d'après lui et porté par ses confrères du CIL Centre Presqu’île, a avoué publiquement son scepticisme quant au projet de tram express semi-enterré vers Tassin pour desservir l’Ouest Lyonnais. Des craintes adressées lors du Comité d’Initiative et de Consultation d’Arrondissement (CICA) en mairie du 2e le 23 juin dernier.
En cause un problème de largeur cours Suchet, au carrefour cours Charlemagne et sous le pont de la voie ferrée.
Les membres du CIL Sud Presqu’île mettent en avant l’axe structurant du cours Suchet ; qui favorise la circulation entre le quai Perrache et le quai Rambaud, et un quartier déjà fortement desservi en transport en commun (T1, T2, métro A, gare SNCF, gare routière et gare TCL). « On n’est pas dans une opposition principe. On veut un vrai projet qui tienne la route et pas du marketing politique. Sans quoi, j’ai bien peur que l’on aboutisse à une impasse d’ici deux ans, comme pour le projet de téléphérique ! » prédit Jérôme Humbert.
Sans être un spécialiste, l’intéressé a listé plusieurs points techniques qui peuvent achopper. À commencer par la faisabilité du cadencement de trois lignes de tramway (T1-T2 et TEOL) sur la même structure sous Perrache. « Cela tournicote beaucoup sur ce secteur et cela crée déjà parfois des attentes avec seulement deux lignes ».
Puis, la faisabilité technique d’un virage à 90 degrés à l’angle du cours Charlemagne et du cours Suchet : « La largeur à cet endroit, d’immeuble à immeuble ne fait que 26 mètres. Nous avons prix la peine de mesurer ce type de virage à 90 degrés sur les portions existantes du T1 et du T2, et nous n’avons pas trouvé de virage qui nécessite moins de 32 mètres » poursuit Jérôme Humbert qui avoue au passage son inquiétude à propos du fonctionnement du carrefour Charlemagne-Suchet : « Nous avons en mémoire le prolongement du T2 à Montrochet qui a nécessité la piétonnisation du secteur pour que le carrefour Charlemagne/Montrochet ne soit pas embolisé ! »
L’autre inquiétude majeure concerne le passage sous la voie ferrée Lyon-Givors-Saint-Etienne, où il n’y a que 9,50 mètres de disponible de trottoir à trottoir. « Impossible » selon le CIL « de gérer le passage de deux voies de tramway avec les deux voies de circulation existantes ».
D’autre part, le CIL s’interroge sur le coût financier du percement d’un tunnel sous la colline au niveau du quai Jean-Jacques Rousseau « réputé instable ». Il craint l’abattage des magnifiques platanes centenaires du cours Suchet : « Comment faire cohabiter plusieurs paramètres sur la portion du cours Suchet (tramway, automobiles, vélos et piétons) alors qu’il n’y a que 14 mètres entre les arbres ? », s’interroge Jérôme Humbert.
Si le maire LR du 2e arrondissement Pierre Oliver, adepte du métro E, a souscrit aux remarques formulées par le CIL, Valentin Lungenstrass, adjoint aux mobilités de Lyon, a mesuré ses propos : « On est sur un avant-projet. Ce projet de relance a fait l’objet d’une étude mais il a été volontairement caché par les élus de l’époque du Sytral et de la Métropole pour des raisons politiques. On a retrouvé cette étude pertinente, avec moins d’investissement et plus adaptée aux besoins de l’Ouest Lyonnais. Des études sont menées par des ingénieurs compétents en la matière. On peut leur faire confiance. Vos craintes sont légitimes. On devrait y répondre dans les mois et les années à venir. »
Pas de quoi rassurer Jérôme Humbert, ni Serge Thenon, vice-président : « Nous avons besoin de réponses rapides avant de mener des concertations. Avec à terme 20 000 habitants au sud de la presqu’île, si on ne crée pas de nouveaux accès, cela va devenir un problème majeur ! »
A+
nanar
"Si vous ne considérez pas le vélo urbain comme une partie de la solution pour l'aménagement des villes, vous êtes une partie du problème."