Autocars longues distances « Cars Macron »

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nanar
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Re: Autocars longues distances « Cars Macron »

Message non lupar nanar » 14 nov. 2023, 00:59

Salut

Ci dessous, le texte d'un communiqué appel commun (liste des signataires en bas, sauf mézigue, hein)
Gares routières : appel commun en faveur d’un plan national pour la mobilité décarbonée de demain.

Organisations représentatives des usagers (FNAUT, Fédération Européenne des Voyageurs), FNTV
(Fédération nationale des transports de voyageurs), opérateurs de transports, experts des mobilités et
élus lancent un appel commun face au manque de gares routières en France et demandent la mise en
œuvre d'un plan national en faveur de ces infrastructures essentielles. Pour parvenir au nécessaire "choc
d'offre" dans les transports et favoriser la mobilité durable, les gares routières doivent être pensées
comme des pôles multimodaux à haut niveau de service et de sécurité, sur tout le territoire, dont Paris.

Le 7 septembre 2023, la mairie de Paris annonçait la fermeture de la gare routière de Bercy Seine aux
autocars longue distance (SLO, services librement organisés, dits "cars Macron"). Alors même que cette
gare routière est la plus fréquentée du pays : entre 3,7 et 4,55 millions de voyageurs en 2022. Cette
annonce soudaine, unilatérale et en contradiction avec les besoins de mobilité pourrait avoir des
conséquences très négatives : report vers des modes de transport plus coûteux et plus polluants ;
renonciation aux déplacements ; moins bonne accessibilité de la capitale pour les touristes ; etc.

Cette situation est le symptôme d’un oubli originel : en 2015, la loi a libéralisé le transport régulier de
voyageurs par autocar mais n’a pas prévu la création d’un réseau national de gares routières. Dès lors,
même si l’autocar est maintenant plébiscité par des millions de Français, le manque d’infrastructures
empêche le développement de cette solution de mobilité partagée.

Pourtant, même s’il est parfois l'objet de critiques infondées et d’idées reçues, l’autocar est un mode de
transport collectif apportant de nombreux bénéfices comme l’a souligné l’Autorité de régulation des
transports3. Il permet aux usagers de se déplacer partout en France à bas coûts, générant des gains
socio-économiques de l’ordre de 100 millions d’euros par an. Surtout, le développement de l’autocar
libéralisé a effectivement réduit les émissions de CO2.

Ce serait donc une erreur de priver des millions de Français, notamment les plus modestes, d’un moyen
de transport qui repose sur l’efficience du réseau routier français, l'un des plus importants en Europe, et
qui peut facilement s’adapter aux évolutions des habitudes de déplacement. Ainsi, pour garantir la
pérennité de l’offre de mobilité en autocars, un plan national ambitieux en faveur des gares routières est
nécessaire. Ce plan que nous appelons de nos vœux repose sur trois piliers simples :

1) Création d’un “standard” s’appuyant notamment sur les travaux du Cerema https://www.cerema.fr/fr/centre-ressour ... -routieres pour garantirl’homogénéité du futur réseau de gares routières : emplacement en centre-ville (ou immédiate périphérie) ; multimodalité avec l’offre ferroviaire et les transports en commun ; haut niveau de sécurité, d'hygiène et de services (billetterie ; commerces ; restauration ; avitaillement ; etc.), accessibilité 24h/24 (notamment aux PMR) pour garantir l'offre de cars de nuit ; etc.
Ce standard permettra de rattraper le retard français et de doter le pays d’infrastructures similaires à ce que les
usagers peuvent trouver dans d’autres villes européennes (Londres, Milan, Amsterdam, Madrid).

2) Mise en place d’une gouvernance repensée pour les gares routières. Jamais un aéroport ou une gare
ferroviaire ne pourraient être supprimés sur simple décision d'un exécutif local. C'est pourtant le cas
avec les gares routières ! Le futur plan “gares routières” devra donc prévoir une gouvernance
garantissant le respect du caractère essentiel de ces infrastructures et imposant la consultation de
l’ensemble des parties prenantes avant toute suppression ou déplacement. Il sera aussi nécessaire
d’harmoniser le modèle économique et de garantir la transparence dans l’utilisation des sommes
payées par les opérateurs de transports. Cette gouvernance pourrait être pensée à l’échelle des
bassins de vie et la coordination entre intercommunalités et régions pourrait reposer sur les contrats
opérationnels de mobilité prévus par la loi d’orientation des mobilités (LOM).

3) Déploiement du plan au sein des territoires et mesures d’urgence pour améliorer certaines
infrastructures (notamment la gare de Bercy Seine à Paris qui n'est actuellement pas "livrable" pour
les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024). Le plan devra cibler des villes en France dépourvues
d'infrastructures routières. Un nombre, même limité, de projets ambitieux dans des territoires
volontaires permettra de faire la preuve de l'intérêt de telles infrastructures, notamment pour lutter
contre l'autosolisme et améliorer l'accessibilité et l'attractivité des territoires.

Ce plan pourrait être en partie financé par l’enveloppe prévue au projet de loi de finances 2024 : entre 600 à
700 millions d’euros pour les infrastructures routières (issus du budget de l’Agence de financement des
infrastructures de transport de France) seront alloués à de nouveaux projets routiers. Une partie
conséquente de ce budget devrait être dévolue au futur plan “gares routières". Par ailleurs, la Commission
européenne vient de débloquer 7 milliards d'euros pour des projets d'infrastructures dans l'Union
européenne, notamment les "pôles d'échanges multimodaux de voyageurs". Les États membres peuvent
prétendre à cette dotation jusqu'au 30 janvier 2024.

Un choc d’offre en matière de transport est nécessaire. En effet, les déplacements longs de la mobilité
quotidienne croissent fortement (ils sont désormais majoritaires) et pèsent de plus en plus lourdement dans
les budgets des ménages modestes4. En parallèle, les transporteurs routiers ont besoin de gares routières
pour exercer leurs activités dans de bonnes conditions (maintenance des véhicules, avitaillement, repos
des conducteurs, etc.). Ainsi, pour permettre aux Français de bénéficier d’une offre d’autocars (SLO,
services conventionnés, cars express) dans de bonnes conditions, il est nécessaire de porter une ambition
forte en matière d’infrastructures.

Nous appelons donc à la création et à la mise en œuvre d’un plan national ambitieux en faveur des gares
routières pour bâtir la mobilité décarbonée de demain. Un plan qui pourrait être mis en application grâce
aux futurs services express régionaux métropolitains prévus par la proposition de loi du député Jean-Marc
Zulesi en ce qu’ils permettraient de répondre à un besoin essentiel : la création de véritables pôles
d'échanges multimodaux pour favoriser les modes de transports les plus écologiques et les mobilités
partagées (train, car, covoiturage, autopartage, vélo, etc.) en complémentarité avec les transports publics.
Ces pôles devront être des lieux d'avitaillement (biocarburants et recharge électrique) tout autant que des
lieux de vie urbains, notamment à Paris qui ne peut pas être la seule grande capitale européenne
dépourvue d’une gare routière digne de ce nom.

Cosignataires :
● Jean-Sébastien BARRAULT, Président de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV).
● André BROTO, Auteur de Transports : les oubliés de la République, Eyrolles, 2022.
● Nicolas BRUSSON, Cofondateur et directeur général de BlaBlaCar.
● Jean COLDEFY, Président du Comité Scientifique France Mobilités et Président du think tank de l'Union routière de France.
● Bruno GAZEAU, Président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT).
● Fabienne KELLER, Députée européenne (Groupe Renew Europe).
● Jean-François LONGEOT, Président de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.
● Jean-Pierre ORFEUIL, Professeur émérite de l'Université Gustave Eiffel, Auteur de L’autocar express, une solution pour les déplacements longs de la vie quotidienne ?, La Fabrique de la Cité, 2022.
● Michel QUIDORT, Président de la Fédération Européenne des Voyageurs.
● André SCHWÄMMLEIN, CEO Groupe Flix.
● Jean-Marc ZULESI, Président de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l’Assemblée nationale
A+
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Re: Autocars longues distances « Cars Macron »

Message non lupar BBArchi » 15 nov. 2023, 00:31

Sympathique, en effet. L'offre en gares routières dignes de ce nom reste à inventer... ce qui est 'offert' aujourd'hui aux clients ressemble dans la philosophie à ce qui était disponible aux States dans les années 50/60 et suivantes, et pas vraiment glamour.

Ceci étant, la liste des signataires est bien centrée sur le routier, ce qui est logique, mais leur qualité illustre assez un énième soubressaut des lobby routiers ; sans leur dénier le "droit" d'existence ni le droit de défendre leur steak, il serait assez utile d'imaginer une participation active et significative à l'entretien du réseau routier, au dela des quelques sesterces entrant dans les caisses publiques : les mettre à "équivalence équitable" avec le monde ferroviaire par exemple, qui doit supporter l'entretien des gares, serait assez logique.

L'ouverture à la concurrence (ces SLO) qui débouche aujourd'hui sur le constat d'une quasi absence de concurrence ressemble assez furieusement au paysage ferroviaire ; alors pourquoi pas leur faire financer ces gares routières plutôt que de flécher des budgets précieux uniquement sur ce mode, en négligeant justement le ferroviaire ?

Ou bien la finalité européenne est déjà actée : la suppression de toutes les dessertes ferroviaires fines et leur transformation en lignes routières "ajustables" quasiment en temps réel si elles ne remplissent pas les caisses ?
???

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