Oui, et les trams ne peuvent pas circuler les soirs de pleine lune si elle tombe un dimanche…
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Quelle page du référentiel ?
Oui, et les trams ne peuvent pas circuler les soirs de pleine lune si elle tombe un dimanche…
Francheville : ils affichent une pancarte anti-téléphérique, le maire les menace d'une amende de 200 euros par jour
Jusqu'à la décision finale, le projet de téléphérique ne cessera sans doute jamais de semer la discorde dans l'Ouest lyonnais.
Depuis quelque temps, les propriétaires d'un lotissement de Francheville affichent leur mécontentement face à ce projet de transport aérien voulu par la nouvelle majorité écologiste de la Métropole de Lyon. Ils ont récemment décidé de placarder une grande pancarte sur laquelle est inscrit le slogan "Non au téléphérique". Le sujet de cet affichage est d'autant plus brûlant que ces mots sont visibles par beaucoup de monde : le panneau donne directement sur une grande enseigne "Carrefour" très fréquentée.
Mais voilà que la copropriété a reçu vendredi dernier une lettre aussi étonnante qu'attendue. Il s'agit d'une mise en demeure du maire LR Michel Rantonnet, favorable au projet de téléphérique. En s'appuyant sur l'article L. 581-3 du Code de l'environnement, l'élu ordonne le retrait de la pancarte en imposant un ultimatum de 24h. Il menace par ailleurs de facturer 200 euros à la copropriété par jour de retard.
Les habitants, regroupés derrière le collectif "Touche pas à mon Ciel", dénoncent une liberté d'expression "bafouée sans vergogne" et une action "contraire au droit constitutionnel". En effet, l'article du Code cité par le maire ne concerne que l'affichage publicitaire. Pour l'association, l'inscription "Non au téléphérique" rentre dans le cadre d'une "primauté de la liberté d'expression" définie par la jurisprudence FEMEN.
L'association se dit prête à "saisir des associations attachées aux droits de l'Homme". Joint par notre rédaction, le bureau de "Touche pas à mon Ciel" assure que si le maire mettait ses menaces à exécution, l'opposition au projet ne serait que renforcée.
qui laissent les Fidésiens dans leur splendide isolement
Il y a plusieurs solutions de rechange. Soit pour continuer de desservir Francheville mais de ne pas desservir Sainte-Foy-lès-Lyon, si Sainte-Foy s’y oppose.
BBArchi a écrit :qui laissent les Fidésiens dans leur splendide isolement
Pas compris... Quel isolement ?
Pas plus, pas moins qu'avec le métro E, en fait ?
En implantant très sommairement les fuseaux sur une carte, c'est le jeu du chat et de la souris : les partisans du NIMBY vont pouvoir s'activer à plein...
Nonopoly a écrit :Le tramway tue aussi entre 2 et 8 personnes par an en France... https://www.lemonde.fr/blog/transports/ ... es-par-an/ et donc ?
Nonopoly a écrit :Le tramway tue aussi entre 2 et 8 personnes par an en France... https://www.lemonde.fr/blog/transports/ ... es-par-an/ et donc ?
90' ENQUETES
Pourquoi nos routes sont elles de plus en plus dangereuses ? Depuis le début de l'année 2015, plus de 20 000 personnes ont été hospitalisées à la suite d'une accident de voiture et 2515 sont décédées. L'équipe de l'émission a enquêté sur les raisons de cette hécatombe
Linkinito a écrit :Nonopoly a écrit :Le tramway tue aussi entre 2 et 8 personnes par an en France... https://www.lemonde.fr/blog/transports/ ... es-par-an/ et donc ?
Sinon je pense qu'il serait intéressant de discuter avec ces riverains qui prévoient cette manifestation le 19, qui je pense, tiennent plus à leur vie privée et à la valeur de leur patrimoine immobilier. De plus, je ne pense pas qu'ils seraient usagers de cette ligne, et préféreront toujours la voiture. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un des rares projets de téléphériques qui survole des lotissements, juste pour faire plaisir au maire de Francheville pour que le téléphérique desserve sa commune. Je maintiens que l'idée du téléphérique pour monter sur le plateau est bonne, mais que tirer jusqu'à Francheville est simplement suicidaire.
Je pense que si on leur proposait soit un téléphérique, soit un statu quo ad vitam aeternam avec des bus et rien que des bus jusqu'à leur décès, les habitants du plateau choisiraient sans hésiter la deuxième solution... On ne peut pas vraiment les considérer comme NIMBYistes, simplement parce qu'ils ne veulent pas "profiter" des avantages du téléphérique en premier lieu. Pour eux, c'est une nuisance permanente.
Transports
DOSSIER. Téléphérique à Lyon : pourquoi les Verts y tiennent tant
Vilipendés depuis fin 2020 et leur annonce en faveur d’un téléphérique entre Francheville et Gerland, les Verts tentent aujourd’hui de reprendre la main sur un débat en passe de leur échapper. Marqueur politique écolo, gadget ou vraie solution d’urgence pour les déplacements dans l’Ouest lyonnais ? Devant les freins qui se dressent sur leur chemin, c’est à se demander pourquoi les Verts tiennent tant à faire passer des cabines au-dessus de Lyon.
Dossier réalisé par David Gossart, Rodolphe Koller et Lilian Renard.
Le ciel ne leur est pas encore tombé sur la tête, les pluies de critiques si. « On ne s’attendait pas à autant de critiques, au côté instrumentalisation politicienne. Ni à ce que les élus de Sainte-Foy alimentent l’opposition, alors qu’ils étaient demandeurs et que l’on pensait répondre à leur désir… Le pire c’est presque La Mulatière, où la maire est encore plus remontée que Véronique Sarselli (maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, NDRL) alors qu’il y a beaucoup moins de ses habitants qui sont opposés au projet qu’à Sainte-Foy… On a peut-être été un peu naïfs là-dessus. » Le vice-président écologiste du Sytral Jean-Charles Kohlhaas bat sa coulpe, mercredi 2 juin. Au 32e étage du Crayon, il tient un point presse au côté de son président Bruno Bernard pour tenter de dégonfler le soufflé anti téléphérique. Ils sortent à peine d’un comité de pilotage sur le transport par câble avec les élus des secteurs concernés.
En bas de la tour, une poignée de manifestants. Dans les boîtes mail, un communiqué de Clotilde Pouzergue, maire d’Oullins, délicatement pince-sans-rire : « Invitée pour la première fois ce jour au comité de pilotage relatif au projet de transport par câble, j’ai appris dans le même temps qu’un fuseau passant par Oullins avait été étudié par le Sytral, mais qu’il ne serait finalement pas retenu parmi les trois soumis à la concertation au mois de novembre prochain… Au-delà du soulagement que représente cette décision — le fuseau oullinois impactant directement la vallée de l’Yzeron et La Saulaie —, j’apporte tout mon soutien aux maires des villes de Sainte-Foy-lès-Lyon et La Mulatière. »
Naïveté
Les Verts, encore pris dans les feux d’une certaine candeur, ne s’imaginaient pas que l’étiquette « verte » collée dans leur dos les exposait un peu plus encore aux procès en « boboïtude », « gadgetologie » et en tentative d’enterrement vivant du métro E. Après l’épisode des cantines, des déplacements en avion, du Tour de France, on aurait pu les imaginer « vaccinés ».
« À notre arrivée, nous avons trouvé un courrier de plusieurs maires de l’Ouest lyonnais demandant, en 2017, au Sytral d’inscrire une étude pour une liaison par câble. Les élus ont le droit de changer d’avis. Mais vu l’attente, et vu qu’à chaque comité de pilotage des documents étaient diffusés, y compris des pré-études qui ne devaient pas sortir sans explications et qui ont été mises en ligne sur le site de la Ville de Sainte-Foy, on a souhaité faire en sorte de pouvoir débattre sans tomber dans la caricature », a regretté Bruno Bernard pour expliquer ce point d’étape public plutôt chiche en détails techniques.
© Sytral
Pour cela, il faudra attendre fin juillet, et surtout la concertation de trois mois qui débutera mi-novembre. Mais un creux s’étirant entre l’annonce du projet de téléphérique fin 2020 et l’automne suivant, c’est long. Dès juillet 2020, Gérard Collomb, en conseiller municipal du 9e arrondissement mais habitant du 5e, avait d’ailleurs menacé de monter dans les arbres pour y installer sa propre ZAD, une zone à défendre…
La double mobilisation publique de l’équipe de Yann Cucherat et des maires de l’Ouest lyonnais, il y a 15 jours, a dû achever de convaincre Bruno Bernard qu’il était temps de débrayer la polémique. Les élections régionales approchant y sont sans doute aussi pour quelque chose, comme la nécessité de faire « démonstration » que l’écologie au pouvoir sait avancer concrètement.
« Projet très mal embarqué »
Ce retard à l’allumage est-il déjà rédhibitoire ? La mise en ligne par la Mairie de Sainte-Foy — la plus touchée par le projet — des documents de la pré-étude du Sytral datant d’octobre 2020 « a effrayé les gens », regrette amèrement Yvette Lathuilière, tête de la liste d’opposition majoritairement écolo de Sainte-Foy. « Ce que l’on reproche, c’est d’avoir dit qu’il n’y aurait pas de concertation et d’avoir mis le feu. Alors qu’une concertation est obligatoire. Il y en aura une, forcément. C’est dommageable, car maintenant on est sur un blocage très politicien, et ce projet est quelque chose de très mal embarqué, avec de nombreux recours qui se dessinent, et qui ne pourra pas se faire sauf si la Métropole, avec le garant du débat public la CNDP (Commission nationale du débat public, NDLR), arrive à redresser les choses. »
Laurence Boffet, vice-présidente (Lyon en commun) à la Participation et aux initiatives citoyennes, insiste pour que la Métropole participe au dialogue avec la population au côté du Sytral pour aller dégonfler peurs et fantasmes. « Il y a toujours des gens qui font monter la mayonnaise, et de vraies inquiétudes, c’est normal. Il faut qu’on informe. À la rentrée, il y aura la consultation pour l’avenir du métro. Et ce que je demande au Sytral, c’est de consulter au-delà du cadre des transports, de discuter du lieu de vie. Et même là où il n’y aura pas de métro, de discuter des alternatives. »
Alors aujourd’hui, l’exécutif met en avant une consultation transparente où le premier des sujets sera l’opportunité, ou non, de faire ce téléphérique. Au final, ce seront quand même les Verts qui tiendront les ciseaux. Or, c’est bien ça qui pose problème. Alors que le métro E aura droit à une deuxième concertation à l’automne pour choisir entre son lancement ou le prolongement d’autres lignes, le téléphérique est lui arrivé comme un projet à prendre ou à… prendre. Ce qui fait s’étrangler la maire de Sainte-Foy, Véronique Sarselli, qui n’a de cesse de vilipender une concertation minimum, malgré l’appel du Sytral à la CNDP pour appuyer le processus.
Louis Pelaez, du groupe Pour Lyon, se montre aussi très, très dubitatif sur les trois branches proposées : un atterrissage à Gerland, Perrache ou Jean-Jaurès. « Personne ne comprend quelle est leur nouvelle stratégie. C’est à se demander s’ils ne se rendent pas compte qu’ils se sont précipités au départ, et s’ils ne cherchent pas à enterrer le projet. Perrache est une zone très urbanisée, et ils y arriveraient, alors que ce sera déjà difficile dans des zones moins denses ? Est-ce une stratégie pour finir par abandonner le projet en grands seigneurs, en grands démocrates ? En tout cas, il n’y a même pas de communication positive sur le projet. »
C’est à se demander s’ils ne se rendent pas compte qu’ils se sont précipités au départ, et s’ils ne cherchent pas à enterrer le projet.
Le maire de Tassin Pascal Charmot n’est guère plus encourageant. « Les besoins ne seront pas couverts par ce type de réalisation. Il y a une volonté manifeste de l’exécutif écologiste et d’extrême gauche, surtout des écologistes, de mener ce projet en laissant penser que comme par miracle il pourrait aboutir en un temps record. À eux de démontrer que ce qu’ils disent est vrai et de convaincre la population, ce qui à ce jour, n’est pas le cas. »
Pourtant l’idée elle-même, perçue comme une lubie des Verts pour marquer le terrain d’une empreinte ineffaçable écolo-bobo, ou tirée par l’appât égotique de pouvoir couper un ruban avant la fin du mandat, ne date pas d’hier. Outre ce premier examen en date de 2017, en 2013 déjà, le maire de Décines Jérôme Sturla avait porté un dossier de transport par câble sur le bureau du Sytral, pour relier principalement l’entrée nord du parc de Miribel Jonage au centre-ville de Décines et au tramway T3. Cela permettait de desservir le site touristique en s’affranchissant des bouchons. Mais le dossier avait avorté, faute de soutien politique. « Il avait l’avantage de ne survoler aucune habitation. Cela aurait peut-être été plus pertinent de réétudier cette ligne de l’Est lyonnais, qui est toujours réactivable aujourd’hui… », glisse Jérôme Sturla.
« C’est un projet hyper vieux »
Chez les Verts, l’idée du câble infuse en fait au niveau national depuis 15 ans « au sein de la commission déplacements. C’est ancré depuis longtemps, mais il n’y avait pas eu de maire écolo jusqu’ici pour le faire. Il est donc logique que Bruno Bernard en ait fait un axe de campagne », pointe un cadre écolo auralpin. D’autant que Jean-Charles Kohlhaas fait partie de ceux qui portaient le sujet déjà quand il était élu à la Région. « C’est hyper vieux, j’en entends parler depuis les années 2000 », confirme la première vice-présidente de la Métropole, Émeline Baume. Pas surprenant, dès lors, que pendant la campagne, le projet ressorte de lui-même des ateliers de concertation citoyens, et que les « petites mains » à la rédaction du programme transports, Jimmy Ribeiro, Pierre Hémon ou Jean-Charles Kohlhaas, remettent les cabines en vitrine des envies vertes.
Même si chez certains, on considère que la solution technique, certes moins chère et plus rapide qu’un métro (mais équivalente à l’investissement d’un tramway), manque du caractère structurant de l’urbanisme que parvient à produire un métro ou un tram. « On ne structure pas la vie des commerces autour d’un pylône comme on le fait autour d’un arrêt de tram », glisse un observateur de la place lyonnaise écologiste.
Reste que déjà en 2019, le Sytral de Fouziya Bouzerda avait annoncé avoir étudié dix tracés de transport par câble pour en garder trois : Caluire – Industrie – Vaise, Plateau nord Rillieux – Grand parc – Grand Montout, et Francheville – Confluence – Gerland. Celui qui ressortait comme le plus pertinent selon la présidente de l’époque : justement celui du Grand parc.
L’Ouest lyonnais : pari casse-gueule
À ce titre, choisir d’aller dans l’Ouest lyonnais avait donc tout d’un pari casse-gueule pour les Verts : des élus LR à foison, de nombreuses problématiques de survol de propriétés cossues avec piscines, ou d’espaces verts… Pourquoi diable aller se fourrer dans une telle galère ?
La réponse se concentre sur l’aspect technique : il s’agit surtout d’agir au plus vite dans un Ouest lyonnais engorgé, alors que les modes de transport lourd sont longs à mettre en chantier, et ne s’adapteraient pas au territoire. Pas assez de voiries au bon gabarit, trop de dénivelés pour envisager des trams, un métro, voire un bus à haut niveau de service. Or, pointe Bruno Bernard, « 65% des déplacements dans l’Ouest lyonnais se font en voiture, davantage encore qu’ailleurs. Peu de solutions en site propre sont envisageables. Le téléphérique est rapide, avec une vitesse commerciale équivalente au tramway », plaide le président du Sytral qui décorrèle complètement le choix du câble de celui d’un métro. Les deux ne desservent pas le même territoire à l’ouest, et ne sont pas en concurrence.
« Selon les résultats de la consultation, nous ferons ou non le métro E. Les différents projets dans l’Ouest lyonnais répondent à des besoins différents, nous pourrons les faire tous, ou aucun », prolonge Jean-Charles Kohlhaas.
Point de non-retour
Les Verts devront-ils lâcher leur télécabine devant la fronde ? « Non, il n’y a pas de doute en interne là-dessus, renoncer n’est pas une option », glisse un proche de l’exécutif pour qui « la levée de boucliers dans la population n’est pas aussi importante que ce qu’on pense, c’est avant tout une opposition politique ». En public, Kohlhaas et Bernard sont plus prudents, laissant entendre que la concertation pourra déboucher sur un abandon. Le vice-président, dans un soupir, « espère quand même qu’on va arriver à convaincre, comme pour le tram en 1998–1999, que c’est un bon projet ».
Des études plus avancées et plus précises sont attendues pour fin juillet, et un colloque avec les ingénieurs spécialistes du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), établi à Bron, est aussi prévu pour fin juin.
La mission est aujourd’hui claire : rassurer pour éviter que le téléphérique ne soit accueilli en novembre à coups de fourche, avec Gérard Collomb planté dans un hamac en résistance sur son toit, coupe-boulon en main.
Ce que l’on sait des différents tracés
· Les arrivées
À Perrache, Gerland, Jean-Jaurès… Ce ne sont pas des tracés qui ont été présentés lors du point d’étape, mais des fuseaux larges de 500 mètres. La prudence est de mise…
· Les choix techniques
Capacité : 4 000 personnes par heure, 20 000 à 25 000 voyages attendus par jour.
Vitesse : entre 15 et 25 km/h, l’équivalent du tramway.
Monocâble ou technologie 3S :la 3S est plus performante, plus résistante au vent, demandant moins de pylônes (mais plus gros…). Mais elle coûte 80 millions d’euros de plus.
Nombre de stations :entre six et huit.
La date de réalisation est espérée en 2025, « mais cela peut être en 2027 ou 2028, cela n’est pas lié à un calendrier électoral », promet Bruno Bernard, à qui Yann Cucherat prête des velléités de couper le ruban le plus vite possible.
· Les fuseaux
Tous les départs se font de Francheville et passent ensuite soit par Le Châtelard, soit par Francheville-Le-Haut avant d’atteindre la gare de Francheville.
L’arrivée peut se faire soit au métro Jean-Jaurès en passant par la darse de la Confluence, soit à Perrache, soit à Gerland. Jean-Charles Kohlhaas ne cache pas une petite préférence pour une arrivée en passant par la Confluence. « L’image de la ville et de la métropole en serait changée. »
La ligne nord apporterait 25 % à 35 % de voyages supplémentaires que la ligne centrale « de référence ».
La ligne sud, c’est plutôt 25 % de moins. La ligne nord serait celle qui survolerait le moins de propriétés, mais davantage d’espaces naturels.
· Le coût
Le Sytral a prévu 160 millions d’euros dans le plan de mandat, là où la préétude tablait sur 200 à 210 millions d’euros d’investissement simplement pour les travaux. Selon le Cerema, le coût d’investissement au kilomètre s’étale : pour un bus à haut niveau de service, de deux à dix millions d’euros ; pour un tram, de 13 à 22 millions d’euros ; pour un métro léger, de 60 à 80 millions d’euros ; et pour un métro lourd, de 90 à 120 millions d’euros.
Pour cette ligne, le coût au kilomètre reviendrait, en prenant l’hypothèse d’un tracé de six kilomètres et le scénario bas de 160 millions, à 26,5 millions d’euros. Pour le scénario à 210 millions, ce serait 35 millions d’euros/km. Mais Bruno Bernard ne semble pas traumatisé, sur un plan d’investissement sur le mandat à 2,55 milliards d’euros, de voir passer la note de 160 à 250 millions.
· La concertation
Elle aura lieu de mi-novembre à février 2022, avec l’appui de la CNDP, Commission nationale du débat public. Elle étudiera les différents fuseaux, mais aussi l’opportunité même du projet. Elle pourrait donc sur le papier s’achever par la conclusion que le téléphérique n’est pas pertinent et qu’il ne doit pas être réalisé. Dans cette perspective, des solutions alternatives seront proposées… Et elles sont limitées, selon le Sytral : métro et tram trop contraints par le dénivelé ou l’étroitesse des voiries ; reste le bus à haut niveau de service en site propre, ou inséré dans la circulation. Le choix de tracé sera déterminé par une analyse multicritère : impacts environnementaux, sociaux, nombre de propriétés impactées… Avec une final cut pour le Sytral.
Du côté des riverains, la grande incompréhension
© Theo Bouix
Pendant que le projet de transport par câble est étudié et mûri par le Sytral, la résistance s’organise loin des regards lyonnais, derrière la balme de La Mulatière. « Nous en sommes à 750 membres à jour de cotisation », se félicite Alain Bavozet, coordinateur du collectif Touche pas à mon ciel, hostile au projet. Parmi les quelque 5 500 signataires de la pétition lancée quelques jours seulement après la présentation du plan de mandat du Sytral, le 17 décembre 2020, « une large majorité de Fidésiens, et plus de 20 % de Lyonnais qui craignent notamment que le métro E ne se fasse pas ».
De la supposée station « Francheville Bourg » à celle du « Roule » à La Mulatière, préfigurées par l’étude commandée auprès d’Egis en novembre 2020, les riverains partagent leur inquiétude et plusieurs autres traits : majoritairement quinquagénaires voire retraités, résidant pour l’essentiel en pavillon, et surtout abondamment renseignés sur le projet. Emplacement prévisionnel des stations, hauteur des pylônes, type de câble utilisé, intervalle entre le passage de deux cabines… Ils connaissent tout des enjeux.
L’essentiel de ces données n’est qu’indicatif, fruit de préétudes soumises à concertation, enquête publique, tractations politiques voire contentieux. Des documents que la Mairie de Sainte-Foy-lès-Lyon a opportunément fait fuiter auprès des opposants, Alain Bavozet ayant fait le lien en tant qu’ancien adjoint de la maire LR Véronique Sarselli. Reste que la possibilité de voir un pylône implanté dans son jardin ou un câble passer devant sa fenêtre ne pousse pas à la prise de recul et à l’attente bien sage de la prochaine étape du calendrier prévisionnel, à savoir une concertation annoncée en septembre. « Tout a été fait à l’envers », souffle l’ex-élu fidésien.
« On est très bien desservis par les TCL »
Les riverains du « trajet médian » esquissé par le Sytral n’ont ainsi pas de peine à pointer ce qu’ils considèrent comme des incohérences. Autour de l’hypermarché Carrefour de Francheville, on s’interroge ainsi sur l’utilité du transport par câble. « Ici on a le C19, le C20, le 14, on est très bien desservis par les TCL, assure Daniel Cœurdray. On a seulement une heure de bouchon matin et soir, c’est tout. » « Et puis, on ne travaille pas tous à Gerland », abonde Philippe Bonnet.
« On n’est pas à 45 minutes de Gerland, ce n’est pas vrai », glisse-t-on derrière lui, remettant en cause les estimations du Sytral donnant un avantage de vitesse au téléphérique. Autour, on s’étonne également que les alternatives ne soient pas davantage développées, à l’image du tram-train de l’Ouest lyonnais. « Il a coûté 300 millions d’euros et il est très clairement sous-utilisé, pointe Alain Bavozet. Il y a un problème de fréquence, il n’y en a qu’un toutes les demi-heures. Il n’est pas connecté au réseau TCL, et il n’existe pas de tarification unique. »
Interpeller les gens en leur rappelant que l’Ouest lyonnais, c’est une partie du poumon vert de la métropole.
La circulation automobile autour du centre commercial est pourtant dense, mais ce que les riverains redoutent, c’est le « clic » produit par les cabines à leur franchissement d’un pylône. « Le bruit des voitures est continu, là, on aurait des crêtes », redoute Bernard Delserieys, quant à lui résident de Sainte-Foy-lès-Lyon. « On atteint les 110 décibels en haut du pylône, et ce sera ça toutes les 11 secondes », s’alarme Élie Khoury, qui s’imagine déjà avec un mât de 35 mètres face à sa terrasse, et dont la compagne menace de se lancer dans une grève de la faim. « Les gens se sont installés ici pour être au vert. Le matin, je me réveille avec le gazouillis des oiseaux. C’est rare de trouver un environnement aussi calme aussi proche d’une grande ville. » Le Plan du Loup ne se situe en effet qu’à quatre kilomètres à vol d’oiseau de la place Bellecour.
Daniel Cœurdray décrit lui aussi son quartier franchevillois comme « un petit village paisible », avec « des petites maisons tranquilles », dont 38 des 44 résidents se sont déclarés contre le projet de transport par câble, les six autres… n’ayant pas répondu. La crainte est également de voir le bois dominant le lotissement raboté, voire rasé. « Les cabines doivent passer au moins 30 mètres au-dessus en cas d’incendie », avancent les riverains.
L’argument sécuritaire revient également avec insistance : « En tant que femme, je ne prends pas le risque de partager la cabine seule avec un mec tordu pendant 20 minutes », grimace la Franchevilloise Claudette Eckenspieller.
« Pas un truc de bourgeois »
À mesure que le tracé se rapproche de Lyon, un autre élément émerge : « Nous sommes traversés mais pas desservis, estime ainsi Élie Khoury. Je me trouve à 18 minutes de Perrache avec un bus toutes les dix minutes. Pas besoin de téléphérique. » Argument renforcé selon de nombreux riverains par l’absence de parc relais autour des différentes stations.
Danièlle Jarrosson dispose depuis le 5e étage de son immeuble de La Mulatière d’un panorama sur le Rhône et le sud de la métropole. « Je m’étais dit que ma vue, personne ne pourrait me la prendre. Je n’avais pas pensé aux Verts », soupire-t-elle, s’imaginant déjà survolée par les télécabines.
Les relations de voisinage se sont d’ailleurs rafraîchies depuis l’apparition du projet dans le paysage, entre pro et anti.
« Il ne faut pas résumer l’opposition à un truc de bourgeois, met en garde Alain Bavozet. Autant il y en a à Sainte-Foy, mais pas que, mais on ne peut pas dire ça de La Mulatière. » Le problème n’est pas là pour Danièlle Jarrosson : « Ils peuvent déplacer le tracé de 100 ou 200 mètres, ça ne changera rien puisque ce sont d’autres qui subiront les inconvénients. Le problème, c’est de vouloir le faire passer dans une zone aussi dense. » Touche pas à mon ciel estime à 1 300 le nombre de « familles concernées par l’avant-projet ».
Si les panneaux hostiles au projet sont légion dans les jardins, sur les fenêtres ou sur les voitures jouxtant le tracé prévisionnel, les riverains veulent maintenant sensibiliser à plus large échelle. Un rassemblement est ainsi dans les cartons et aura lieu le 19 juin place Bellecour « afin d’interpeller les gens en leur rappelant que l’Ouest lyonnais, c’est une partie du poumon vert de la métropole ».
Ce qui peut freiner les cabines
Les Bâtiments de France. Non seulement les tracés survolent le poumon vert de la métropole au risque de défigurer le paysage, mais ils risquent de survoler pour certains des sites remarquables, comme la tour du Télégraphe et l’aqueduc du Gier.
Les recours. À Sainte-Foy-lès-Lyon notamment, un passage au-dessus du chemin du Plan du Loup, du centre-ville, de maisons individuelles, va constituer un point de blocage fort. Déplacer au sud ou au nord présente d’autres inconvénients et peut nécessiter des pylônes supplémentaires. Des recours administratifs sont susceptibles de retarder le projet de plusieurs années.
Si les coûts s’envolent : expropriation, choix de la solution « 3S » plus performante… La note peut vite s’envoler.
3 questions à…
…Jean-Charles Kohlhaas, vice-président du Sytral : « Historiquement, le Sytral a été opposé au transport par câble »
Sous le mandat précédent, le Sytral avait étudié dix tracés de téléphérique et en avait retenu trois, le plus favorable étant, selon Fouziya Bouzerda, celui autour du Grand parc de Miribel Jonage. Pourquoi ne pas avoir choisi celui-là qui aurait été plus « facile » à envisager ?
Non, je n’ai pas eu les mêmes éléments. Moi, j’ai vu huit études et pas dix ; et parmi les quatre « premières », la numéro un était celle de l’Ouest, et la deuxième, celle de Rillieux – Grand parc. Cela aurait été plus fluide peut-être, mais comme celle de l’Ouest était numéro un et que les élus locaux nous la demandaient, on est partis pour elle…
Vous êtes donc en désaccord avec Fouziya Bouzerda sur l’intérêt du tracé, et même sur certains chiffres, comme ceux du nombre de voyageurs concernés…
Fondamentalement, historiquement, le Sytral a été opposé au transport par câble et aux navettes fluviales. Je ne suis pas surpris qu’après les premières études à grosses mailles, Fouziya Bouzerda ait dit : « Non, ce n’est pas rentable. » C’est clair que ces études ne donnaient pas des chiffres nécessitant un tel investissement. Nous, on y croit, on a demandé des études plus fines qui nous parlent de 15 000 à 25 000 voyages par jour. Là, ça devient intéressant.
Pourquoi ne pas avoir mis plusieurs lignes en concertation comme pour le métro à l’automne ?
Ce n’est pas le même enjeu. La consultation sur le plan métro à venir est un sujet métropolitain et même au-delà. A-t-on encore besoin de faire du métro ? Combien ? C’est un vrai enjeu. On sait pertinemment que si l’on en fait un dans les 15 ans qui viennent, on en fera un autre dans les 15 ans qui suivent. Le câble, si on en fait un premier vite et qu’il rentre dans la culture des gens, on pourra en faire plusieurs autres derrière. Regardez le tram, il a fait son retour en 2001 et on en est au 9e ou au 10e. J’espère que dans 20 ans, on sera capables de faire quatre ou cinq transports par câble. Il y a des besoins, comme sur le plateau du 5e aussi, si l’on n’arrive pas à faire du tram.
…Fouziya Bouzerda, ancienne présidente du Sytral : « La question, ce n’est pas le téléphérique, mais le métro E »
L’ancienne présidente du Sytral sous les mandats de Gérard Collomb et David Kimelfeld, Fouziya Bouzerda, avait fait réaliser des études sur une dizaine de fuseaux de téléphériques. Elle en avait conclu que le projet Francheville n’était pas pertinent. Selon elle, pour l’Ouest, un seul projet s’impose : le métro E.
Que disaient les études que vous aviez fait réaliser sur des projets de téléphériques à l’époque ?
Dans le cadre des études sur le métro E (entre Alaï et Bellecour, voire Part-Dieu NDLR), nous avions souhaité avoir une vision plus globale et intégrant tous les modes de transport, y compris le fluvial et le téléphérique. Une dizaine de lignes avaient été mises à l’étude. Celle que nous avions retenue comme potentiellement la plus pertinente permettait la liaison Rillieux, Miribel, Décines, Meyzieu. Cette ligne avait l’avantage de desservir le parc, de permettre la connexion des usagers arrivant de l’Ain et un branchement à l’est avec le T3. En survolant des zones peu habitées qui plus est. Quant à la ligne aujourd’hui mise en avant, depuis Francheville, elle n’a jamais semblé vraiment nécessaire, d’abord car son point de départ n’est pas une grande zone d’affluence, ensuite car son insertion compliquée et son coût interrogent. Il ressortait de nos études que cela coûterait quelque 200 millions d’euros, qu’il fallait 25 pylônes pour 2 000 passagers par jour en cas d’arrivée à la Confluence, 4 000 à Gerland. Le C3, c’est 60 000 personnes par jour, et je ne vous parle pas du métro.
Un transport par câble ne saurait donc être qu’un complément ?
La question, ce n’est pas le téléphérique. C’est métro E ou pas. Le téléphérique est un moyen complémentaire, ça ne peut pas être le cœur d’une politique de transport. J’ai bien peur en fait qu’il serve à compenser et à habiller le refus de faire le métro E, ainsi qu’à vouloir se distinguer en réalisant un ouvrage pendant le mandat. C’est pourtant d’un projet à long terme dont le territoire a besoin. Où en serait-on s’il y a 50 ans n’avait pas été prise la décision de lancer le plan métro ? Or, on arrive au bout du plan, il n’y a plus rien sur la table. Dès à présent, on pouvait financer et organiser le lancement de la ligne E du métro. Le câble ne remplacera jamais le métro.
Le métro E demeure pourtant une hypothèse, comme les prolongements des lignes A, B et D. Une consultation est lancée pour choisir entre ces options…
Il ne faut pas opposer les territoires entre eux. Si vous ne faites pas le métro E, vous tournez le dos à l’ouest, alors privé de desserte efficace. Et je parle d’un grand Ouest lyonnais, vers les zones périurbaines qui se sentent parfois délaissées, où par exemple s’est développé le mouvement des Gilets jaunes. C’est cynique et faux de considérer que, sur le sujet du téléphérique ou du métro dans ce secteur, on ne parle que des beaux quartiers. On lance un téléphérique sans concertation préalable et sans études, c’est logique que des oppositions s’expriment vivement. Jamais on n’avait inscrit dans un plan de mandat une desserte aussi peu instruite. Sur le métro E, la concertation était faite, les études étaient faites, le projet est prêt. Mais là, on va vers mandat blanc, on prend beaucoup de retard.
Article transmis par nanar a écrit :Autour, on s’étonne également que les alternatives ne soient pas davantage développées, à l’image du tram-train de l’Ouest lyonnais. « Il a coûté 300 millions d’euros et il est très clairement sous-utilisé, pointe Alain Bavozet. Il y a un problème de fréquence, il n’y en a qu’un toutes les demi-heures. Il n’est pas connecté au réseau TCL, et il n’existe pas de tarification unique. »
Propos de Jean-Charles KOHLHAAS rapportés par l'article a écrit :La consultation sur le plan métro à venir est un sujet métropolitain et même au-delà. A-t-on encore besoin de faire du métro ? Combien ? C’est un vrai enjeu. On sait pertinemment que si l’on en fait un dans les 15 ans qui viennent, on en fera un autre dans les 15 ans qui suivent.
Téléphérique : les emplacements des stations de Sainte-Foy-lès-Lyon sont connus, la maire furieuse
Sur quoi aboutira la concertation autour du projet de transport par câble souhaité par les écologistes de la Métropole de Lyon et du Sytral ?
A l'automne, les avis des élus et des habitants seront recueillis, et on saura ensuite si le téléphérique se fera ou non sur les tracés retenus entre Francheville et Lyon.
Véronique Sarselli, maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon est une farouche opposante au projet. Déjà circonspecte sur la sincérité de la concertation à venir, l'élue s'étonne d'avoir reçu en mairie les premières déclarations de projet de travaux de l'assistant à maîtrise d'ouvrage SETEC du Sytral. Il s'agit de "demandes d'urbanisme relatives à la construction de plusieurs 'stations de téléphérique' pour un début des travaux en 2023".
Concrètement, ces déclarations sont un premier pas logique dans la réalisation du projet puisqu'elles sondent les exploitants des réseaux type Enedis, GRDF pour "vérifier la compatibilité du projet (...) ou prévoir des claudes techniques et financières".
Et elles permettent donc d'en savoir davantage sur le parcours du téléphérique à Sainte-Foy-lès-Lyon puisqu'elles indiquent précisement où se situeraient les stations.
La première, la station Chemin des Prés, verrait le jour dans un secteur ultra-résidentiel, au niveau du chemin des Prés et du chemin des Fonds.
La deuxième, station Parc du Brulet et la troisième station Montray se feraient sur le parc éponyme et le conservatoire de mûriers et un terrain agricole (les vignes de Montraÿ).
Tandis que la 4e, station Paul Fabre, arriverait au pied des tours avenue Maréchal Foch.
"Les habitants, les associations, les élus, le maire sont-ils prévenus ? Non, comme toujours", se plaint Véronique Sarselli dans un communiqué de presse.
"La 'large concertation' proposée par le SYTRAL n’est qu’une plaisanterie. C’est la preuve que l’opportunité du projet n’est pas questionnée et ne sera jamais proposée à la population. Je re-demande l’arrêt immédiat de ce projet à marche forcée et de toutes les démarches administratives de travaux", poursuit l'édile fidésienne.
Véronique Sarselli promet de "mettre toutes les compétences de notre ville pour poursuivre notre travail de transparence et soutenir la lutte citoyenne grandissante. La défaillance du SYTRAL est majeure. Bruno Bernard et le SYTRAL enchainent les provocations avec un amateurisme déconcertant".
Téléphérique lyonnais. Bruit, vent… Ce qu’on a appris du colloque du Sytral
DAVID GOSSART - 30 JUIN 2021, 11H43
Le Sytral devait être un brin agaçé de voir son projet de téléphérique attaqué de toutes parts. Et parfois de son point de vue, à mauvais escient ou de mauvaise foi. Armé de l’envie de dissiper, aussi, certaines craintes légitimes, le Sytral a donc organisé ce mardi un colloque en ligne à pure visée pédagogique.
Les intervenants : les ingénieurs du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) de Bron, les exploitants du seul transport par câble en usage en France, à Brest, ainsi que ceux qui ont quelques pylônes d’avance dans la mise en oeuvre, d’ici quelques mois, de la même solution, à savoir Toulouse et l’Île de la Réunion.
En prise de parole liminaire, Bruno Bernard a rappelé que « tout était sur la table, y compris l’opportunité même de ce projet ». Mais ça, ce sera pour la concertation cet automne. D’ici-là, quelques points intéressants ont été abordés.
Le vent : le faux épouvantail du câble
Depuis que Gérard Collomb a agité l’épouvantail du vent et de cabines tout le temps à l’arrêt, les réticents au projet utilisent régulièrement cet argument. A tort, si l’on en croit par exemple Victor Antonio, directeur de mobilités Brest Métropole. « Il n’y a pas de problème avec le vent, c’est une idée que l’on se fait. On arrête l’exploitation seulement quelques heures, quatre à cinq fois par an, même à Brest ». A savoir quand le vent dépasse les 108 km/heure. Et au-delà de 70 km/h, les cabines sont ralenties.
Même retour à Toulouse, où les études sont plus avancées qu’à Lyon, avec une ouverture en fin d’année : « Nous prévoyons moins de dix indisponibilités par an, tout compris », estime Patrick Vial, chef du projet Tisseo. Remarque à moduler toutefois : Toulouse a fait le choix de la technologie 3S, plus chère mais plus stable. Lyon n’a pas encore tranché cette question.
Pour Nicolas Mallot, directeur général adjoint du Sytral, « le vent est effectivement la première question qui se pose, mais ce que j’ai entendu confirme nos premières études, à savoir la faible contrainte que le vent fait peser sur le transport par câble. Sur 7 200 heures d’exploitation, notre première estimation de l’indisponibilité liée au vent ne monterait qu’à quelques heures ». Soit une indisponibilité meilleure que le bus ou le tramway. Seul problème : quand les cabines s’arrêtent, tout s’arrête. Un bus peut lui toujours être remplacé…
Le bruit : gare aux surprises
À Brest, « le bruit n’est pas venu de là où on l’attendait », reconnait Victor Antonio. À savoir, non pas de la station, mais des pylônes eux-mêmes. À peine le système mis en place, les plaintes ont afflué : le frottement du câble sur 130 galets au passage du pylône provoquait un bruit à basse fréquence qui passait à travers les double-vitrages dans les appartements des immeubles. « Mais le bruit ambiant était filtré, lui, donc si le bruit de fonds n’émergeait pas à l’extérieur, dans les appartements, on n’entendait plus que lui ! » Brest Métropole a du changer ce câble fait de creux et de bosses pour une version lisse plastique, baissant illico le bruit de cinq décibels.
nanar a écrit :Non, on ne s'est peut être pas compris :
j'ai tendance à opposer téléphérique (2 grandes cabines en va-et-vient) à télécabine (débrayable, monocâble ou 3 S avec plusieurs cabines)
A+
nanar
"Si vous ne considérez pas le vélo urbain comme une partie de la solution pour l'aménagement des villes, vous êtes une partie du problème"
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