C'est justement avec ces visions réductrices qu'on en est arrivé à un point d'incompréhension total entre les différentes sensibilités, et qu'on assiste à un dialogue entre imprimantes et tournevis. Forcément, avec ou sans prise USB, ça coince.
Puisqu'on en est dans les points godwin

, on va en rajouter : c'est Pol Pot et ses semblables qui pensaient que les intellectuels n'étaient pas des gens convenables, et qu'il convenait de les rééduquer dans les champs... on a vu le résultat, on va essayer de s'abstenir de partir dans cette direction...
Si on veut avance, il faut les 2 mondes, et les faire dialoguer. Et pas seulement entre eux, mais avec les urbanistes qu'il faut faire sortir de la ville et des recettes "éprouvées" enseignées dans des boites à diplomes qui ont beaucoup de mal à sortir des rails.
Cet intellectuel (aux mains prétendument toutes douces et sans cal) dispose de la capacité de réfléchir à autre chose qu'à la façon de se faire des ampoules ; ce qui ne lui interdit pas d'empoigner la faux ou la binette plutôt que les trucs à essence qui puent, qui font un potin d'enfer, et qui ratatinent soigneusement tout le vivant hébergé dans la végétation (d'ailleurs, c'est accessoirement ce qu'il fait, comme pas mal de géographes qui désormais parlent, écrivent, réfléchissent, en s'appuyant sur des relations au concret "consistantes et pas fantasmées"... comme des nouveaux entrants dans le monde agricole avec leurs points de vue différents, qui essaient, se cassent parfois la gueule, mais qui arrivent de plus en plus souvent à des résultats plutôt bons...)
On trouve aussi pas mal de gens dans l'agriculture en lien avec la terre, les mains dans la terre et au contact des bêtes (pas forcément les industriels de la production intensive, aussi), tout à fait à même de soutenir un débat de très bon niveau avec d'autres sensibilités et spécialités pro, et faire le nécessaire pour éviter les sottises court-termistes.
On est à un tournant dans la "représentation" du monde agricole, avec d'autres prises de conscience et surtout d'autres comportements vis à vis du vivant et de la gestion responsable à long terme ; simultanément, s'ajoute le danger des excès, des fanatismes et extrémismes divers qui peuvent tout à fait être utilisés et exploités dans un sens ou dans l'autre suivant les camps... et faire perdurer ou advenir des modèles dangereusement irrémédiables.
Plus concrètement, face à de l'artificialisation de terres végétales pour des valises de dollars ou d'euros, par des équipes peu nombreuses mais qui se comportent comme des criquets d'Afrique, est totalement incompatible avec la notion de préservation et d'entretien du patrimoine. Et l'argument qu'il suffit de pousser les productions agricoles "ailleurs" pour compenser, et qu'il suffit de faire grossir les villes avec toutes les conséquences documentées, est une faillite de l'esprit : c'est la même logique avec la même conséquence non réversible ; la terre est finie, au sens géographique, il n'y a aucune possibilité d'expansion, donc il faut arrêter de faire croire qu'on peut s'appuyer sur une croissance permanente pour bousiller des surfaces en échange d'un chèque.
Alors plutôt que d'opposer les écolos de salon et les producteurs concrets, il est effectivement
urgent de réfléchir avec toutes les sensibilités à ce qu'il est
urgent de faire en hypercentre comme en périphérie, aux marges extérieures de cette périphérie comme à la lisière de l'hypercentre
Un tout petit exemple de questionnement : est il opportun de s'obstiner à autoriser la "commercialisation" de la moindre parcelle verte à moins de 5 kilomètres de Bellecour pour y poser une poignée d'appartements ? La pression financière est terrible, surtout pour les héritiers qui ne peuvent pas conserver ce bien et payer les droits de succession. Sans tomber dans le collectivisme confiscatoire (genre pendre le dernier bourgeois avec les tripes du dernier spéculateur) comment valoriser ce bien pour éviter toute perte aux propriétaires, et trouver une construction technique, juridique et financière pour éviter la minéralisation totale du jardin (excepté les 2 poireaux en bac béton perché en haut du parking à 2 niveaux de sous sol) ? Comment faire passer ce bien privatif associé à un bien commun (la vision des arbres en débord par dessus les clôtures et leur perception dans le champ visuel du passant fait partie du paysage urbain en tant que "bien commun", la biodiversité qui y trouve refuge devient quoi ? etc...)
Pas simple, hein ?