Plus rapide et moins cher qu'un scooter, la trottinette électrique envahit les villes pour faciliter les déplacements du quotidien. Mais ce nouveau moyen de transport n’est pas sans risque...
Selon le ministère de l’Intérieur, près de 284 personnes ont été blessées et 5 ont été tuées en trottinette et en rollers l'an dernier, contre 231 personnes blessées et 6 personnes tuées un an plus tôt, soit une hausse de 23% des blessés entre 2016 et 2017.
Avec l’arrivée en force des modèles électriques en libre-service dans plusieurs grandes villes de France (Paris, Lyon, Bordeaux...) et le boom de la vente aux particuliers, le nombre de potentiels victimes ne fera qu’augmenter, d'autant que la loi reste floue quant aux lieux autorisés où l'on peut en faire...
Un prochain projet de loi d’orientation des mobilités devrait d'ailleurs fixer prochainement un cadre légal.
Décryptage avec Hadrien Muller, avocat au Barreau de Paris, spécialisé sur l’ensemble des thématiques liées au préjudices corporels.
La trottinette électrique, où a-t-on le droit d'en faire ?
"Vu qu'il n'y a pas encore de législation, c'est un peu flou. Sur le trottoir, en principe, c'est 6 km/h, c'est-à-dire la vitesse des piétons (1). Au-delà, on n'a pas le droit de circuler sur le trottoir, d'autant plus quand il s'agit d'un véhicule terrestre à moteur, et la trottinette électrique en fait partie. Cela signifie qu'elle doit rouler sur la route, avec les voitures. Ça, c'est ce qu'on essaye de recouper avec les éléments qu'on trouve dans le Code de la route, en essayant de mettre cette trottinette dans une catégorie, même si, pour l'instant, elle n'en a pas réellement".
Comme les hoverboards donc ?
"Tant que ça va en-dessous de 25 km/h. En principe, les trottinettes sont bridées pour ne pas les dépasser. Au-delà de ces 25 km/h, théoriquement, il faudrait même une plaque d'immatriculation".
Les pouvoirs publics vont-ils être amenés à prendre des décisions ?
"Il va falloir qu'ils précisent simplement cette obligation de rouler avec les véhicules".
Donc, les gens en trottinettes sur les trottoirs vont recevoir des amendes ?
"Oui, tout à fait, ce sera une infraction au Code de la route, avec des suites pénales... et ça l'est déjà, en théorie (2)".
Vous avez déjà reçu des clients en ce sens ?
"Je suis spécialisé dans les dommages corporels, c'est-à-dire que j'incite les gens à être indemnisés quand ils ont été victimes d'un accident de la route. Et le second problème qui va se poser avec les trottinettes électriques, outre le fait de déterminer leur lieu de circulation, c'est le problème de la responsabilité civile si vous percutez quelqu'un. Si vous percutez quelqu'un, en l'état actuel du droit, vous êtes considéré comme étant le conducteur d'un véhicule terrestre à moteur. Ces véhicules sont régis par la loi du 5 juillet 1985, la loi dite Badinter, laquelle détermine toutes les conséquences des accidents de la voie publique pour les victimes".
Il faut contracter une assurance ?
"Oui, il faut avoir une assurance. Parce que la plupart des gens qui achètent une trottinette électrique ne se disent pas forcément qu'il faut s'assurer. Ils pensent qu'ils sont couverts dans le cadre de leur assurance habitation, tout risque, ou responsabilité civile... Mais pour un véhicule terrestre à moteur, cela relève d'une loi spécifique et les assureurs n'indemnisent pas dans cette situation là. Cela veut dire que si vous percutez quelqu'un avec une trottinette électrique, et que vous n'avez pas pris un contrat véhicule terrestre à moteur comme pour une voiture, vous allez vous retrouver à indemniser cette personne là avec vos fonds propres. Et quand vous percutez quelqu'un et que vous lui fracturez la jambe, cela peut vous coûter 50 000 euros, voire beaucoup plus. C'est exactement comme en voiture".
Quels conseils donneriez-vous pour les loueurs ou les propriétaires de trottinettes électriques ?
"Ce que je conseillerai, déjà, c'est de ne jamais circuler sur les trottoirs. C'est dangereux, et c'est probablement une infraction au Code de la route. Ensuite, concernant les locations, l'assurance est comprise dans le forfait avec la société qui loue la trottinette, comme une Autolib'. Là, pas de souci. En revanche, si on en achète une, il faut absolument contacter son assureur pour vérifier s'il assure ce type de véhicule ou s'il faut un contrat spécifique, et il en faudra probablement un. Sans assurance, en cas d'accident, si la personne ne peut pas payer l'indemnisation de la victime, le fonds de garantie va intervenir, payer à sa place mais il va ensuite se retourner contre elle pour être remboursé de chaque centime. Et si vous rendez quelqu'un tétraplégique, vous pouvez payer jusqu'à 5 millions d'euros... Vous ne vivrez jamais normalement".
(1) Un comportement dangereux "mettant délibérément la vie d'autrui en danger" est puni par un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
(2) Sur le site de l'administration française, il est précisé que "les utilisateurs de rollers, skateboards ou trottinettes (sans moteur) sont considérés comme des piétons, aussi ils doivent rouler sur le trottoir. Les engins de déplacements électriques (hoverboard, gyropode, monoroue, trottinette électrique) ne sont que tolérés sur les trottoirs". Ils doivent alors circuler au maximum à l'allure de la marche, c'est-à-dire 6 km/h.
BBArchi a écrit :Cela suppose que l'utilisateur sache connecter deux neurones (ou plus) plus ou moins contigüs, pour analyser le principe de la géolocalisation qui ne transmet pas les acrobaties aériennes en cours, couplé au fait qu'il doit savoir lire les conditions générales, les comprendre, les assimiler, et les mettre en pratique pour faire la corrélation cause > expérience > conséquences > sanction(s) dans un sens positif et dsiprutfi sdirutipf*$}!%*%µ ... disruptif et agile !
Pas gagné, visiblement ; en plus, à chaque étape se cache un piège.
Leurs conditions générales sont assez étanches... Alors pour faciliter la comprenette, le gros numéro en caractères gras, noir, ht 10cm mini, sur une plaque jaune ou orange pétard, ce serait cool. Plus l'option 'distribution' activée...
Un petit mois et puis s’en vont. Alors que le service avait débarqué à Bordeaux le 26 septembre dernier, la société américaine Lime annonce ce mercredi matin qu’elle arrête le dispositif de trottinettes électriques en libre-service qu’elle avait déployé dans la ville. Comme à Toulouse, où elle n'était restée que... trois jours.
« En parfait accord avec la demande formulée par le maire de Bordeaux, Lime France a décidé de suspendre son service de trottinettes électriques en libre-service dans la métropole de Bordeaux, annonce-t-elle dans un communiqué. Soucieux de donner un cadre pérenne à son activité, Lime propose à la mairie d’ouvrir un dialogue pour rendre à nouveau possible l’accès des Bordelais à ce service dans des conditions optimales. »
Urgence à fixer un cadre à l’usage de ces nouveaux véhicules
La problématique de la place de ce nouveau mode de transport en ville est évidemment au cœur de cette décision. D’une autonomie de 50 km, ces trottinettes pouvaient se déplacer jusqu’à 24 km/h, ce qui n’était pas sans poser problème, que ce soit dans la rue ou sur les trottoirs…
« Lime rejoint les préoccupations des responsables politiques sur l’urgente nécessité de fixer un cadre à l’usage de ces nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI). Lime propose donc l’ouverture de concertations et réflexions avec la mairie de Bordeaux pour rapidement rendre à nouveau possible l’accès des Bordelais à ce service dans des conditions optimisées. »
Cet opérateur a lancé son service de free floating à Paris fin juin, avant d’arriver à Bordeaux puis à Toulouse où elle avait suspendu son dispositif quasi-immédiatement. Un autre opérateur de trottinettes électriques en libre-service a fait son apparition, discrètement, il y a une quinzaine de jours à Bordeaux. L'Allemand Bike Mobility Gmbh a disposé une vingtaine d'engins siglés Wind dans la ville.
TECHNOLOGIE - "Notre métier, c'est comme 'Pokemon Go', sauf qu'on est payés!" Renaud, la trentaine, voit son métier de "juicer" comme un jeu vidéo. C'est grâce à des personnes comme lui que les Parisiens peuvent tous les matins trouver leurs trottinettes électriques chargées et soigneusement mises en place près de chez eux. En quoi consiste ce nouveau travail des "juicers" qui, discrets et méthodiques, rechargent les trottinettes électriques pendant que la ville dort?
"Les utilisateurs ne se posent même pas la question" explique au HuffPost, Renaud, lucide sur le fait que son travail de "juicer" se fait à l'ombre du regard de la société. Comme tous les autres, il a un contrat d'auto-entrepreneur, payé à la recharge "entre 5 et 20 euros la batterie rechargée" par les start-ups de location de trottinettes électriques. Il n'est pas salarié et préfère y voir le bon côté des choses: "On a une grande liberté, on travaille quand on veut. On a pas de compte a rendre".
"Là, il faut être hyperactif"
C'est à la nuit tombée que commence sa tournée des rues parisiennes, à la quête des trottinettes électriques vides. Et il n'est pas le seul à les chasser. Son point de départ commence en Seine-et -Marne, où il habite.
Après avoir fait quarante-cinq minutes de camionnette -pour pouvoir stocker les trottinettes- jusqu'à Paris, Renaud active l'une des applications de location de trottinettes électriques (Lime, Bird, ou plus récemment Bold et Wind). Celle-ci géolocalise les batteries vides ou presque. "Il faut commencer au plus tard à 21 heures, les dernières personnes qui rentrent du travail déposent les trottinettes. Là, il faut être hyperactif." nous raconte-t-il.
"L'été, jusqu'à 200 euros la journée"
Tout est une question de calcul: Renaud n'a qu'une petite heure pour en amasser un maximum, et "à 22 heures au plus tard, je suis reparti", car il doit vite faire le chemin du retour jusqu'à chez lui pour recharger ses prises du soir. C'est à ce moment là qu'il trouve un peu de repos: "Je mets entre 4 et 5 heures à recharger une batterie vide". Quelques heures de repos à peine avant de repartir pour la capitale au petit matin: "Il faut les déposer aux endroits stratégiques que nous indique l'application."
"Il y a des jours avec et des jours sans, quand il pleut par exemple". Pendant l'été, le tourisme et les beaux jours pouvaient lui permettre de récolter jusqu'à 30 trottinettes par jour, lui rapportant parfois 200 euros la journée. "Ce sont ceux qui se démènent le plus qui font les meilleurs chiffres", dit-il, conscient que cette quête ressemble en de nombreux points à une chasse.
Les "juicers" bientôt en surnombre?
"L'idée c'est d'aller le plus vite possible: le premier qui scanne est le premier servi" nous dit Renaud, qui malgré cette règle, qui peut paraître assez simpliste, n'a jamais senti de tensions particulières entre les "juicers". Mais tous ne sont pas du même avis.
Comme cet autre "juicer" David, qui raconte à Numerama que de plus en plus de personnes se câblent sur ce créneau: "En juillet, quand j'ai commencé, c'était bien plus facile de charger les trottinettes. Depuis septembre, les choses se compliquent. Il y a plus de chargeurs (ou "juicers"), donc de capacité de chargement que de trottinettes disponibles. Sur l'application, il n'est pas possible de réserver la trottinette que l'on repère. Avec le temps, cela risque de devenir de plus en plus compliqué"
BBArchi a écrit :Donc non ; si ces sociétés font du beurre tranquillou en contrepartie d'un bronx exponentiel, et avec effets secondaires négatifs, halte là.
Lyon: L'augmentation vertigineuse du nombre d'accidents de trottinettes alerte des services d'urgence
PHENOMENE Certains services d'urgence des hôpitaux de la ville ont constaté une recrudescence du nombre d'accidents dans les trois derniers mois avec à la clé, d'importants traumatismes
Des centaines de trottinettes électriques jetées à la mer de l’esplanade du Mucem, de la Corniche ou de la plage du Prado : à Marseille, opérateurs et bénévoles tentent de mettre fin à un jeu destructeur et polluant.
Qui sont les "coupables" ?
La mode» de la trottinette à la mer, selon le responsable des opérations de Lime, le leader du marché, a explosé avec les vacances scolaires. « On a remarqué que beaucoup de nos trottinettes perdaient le signal sur le littoral », explique Jérôme Poulet, dont la société déploie 1 000 appareils par jour à Marseille.
Les coupables selon lui ? « Des enfants, de 8-10 ans, qui sont seuls dans la ville du matin au soir et nous expliquent que pour eux c’est un jeu », répond Jérôme Poulet. Pour Lime, les trottinettes jetées à l’eau sont perdues : «A part quelques pièces détachées, on ne peut plus rien en tirer».
Un manque à gagner énorme
Le manque à gagner pour les opérateurs, ce n’est pas ce qui inquiète Adrien Painchaud. Cet éducateur spécialisé marseillais a découvert le phénomène des trottinettes immergés début juillet en nageant. «Ça me faisait mal au cœur de voir ça dans ces eaux si belles, j’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux et avec quatre amis on est allé les chercher», explique-t-il.
Avec une corde et un masque de plongée, Adrien Painchaud et ses amis ont remonté 35 trottinettes en une soirée. Des charges lourdes - une trottinette pèse 15 kilos environ - qu’ils amassent ensuite sur la corniche. La vidéo de sa pêche miraculeuse, partagée sur Facebook le 5 juillet, fait aussitôt le buzz.
Justin Boche dans Lyon Capitale a écrit :Selon une étude publiée le 2 août les trottinettes électriques en libre service seraient plus polluantes que les bus à forte fréquentation, les vélos électriques et les vélos, mais toujours moins que les voitures individuelles. D'après les auteurs, ces deux roues “ne réduisent pas nécessairement les impacts environnementaux du système de transport”. À Lyon on estime à près de 5000 le nombre de trottinettes électriques déployées dans la ville.
Dans une étude publiée le 2 août, des scientifiques de la North Carolina State University ont calculé l'impact moyen en gaz à effet de serre des trottinettes électriques, rapporte le magazine Uzbek & Rika. Selon les chercheurs, l'impact de ces deux roues serait de 202 g de gaz à effet de serre par passager et par mile (1,6 km) parcouru. Parmi les émissions de gaz à effet de serre 50 % sont liées à l'origine des matériaux utilisés et à leur assemblage, 43 % à la collecte et distribution des deux roues et 4,7 % à leur recharge.
Améliorer collecte et durée de vie
La moitié des émissions étant due à la conception des trottinettes électriques, il serait possible d'influer sur celles-ci en améliorant la collecte et la mise en place de ces deux roues dans les différentes villes où elles sont présentes, mais aussi en améliorant leur durée de vie.
“Nous illustrons le potentiel de réduction des impacts du cycle de vie sur le réchauffement de la planète par l'amélioration des méthodes de collecte et de recharge des trottinettes, y compris l'utilisation de véhicules éconergétiques pour la collecte (avec un rendement de 177 g CO2-eq/passager-mille), la limitation de la collecte à ceux dont la batterie est faible (164 g CO2-eq/passager-mille) et la réduction des distances à parcourir pour collecter et distribuer les trottinettes électriques (147 g CO2-eq/passagermille). Les résultats s'avèrent très sensibles à la durée de vie des trottinettes électriques ; l'utilisation des trottinettes électriques partagés pendant deux ans réduit les émissions moyennes du cycle de vie à 141 g CO2-eq/passager-mile”, est-il écrit dans l'étude.
Plus polluant que le bus et le vélo, moins que la voiture
Jusqu'ici d'après une étude menée en août 2018 à Louiseville dans le Kentucky la durée de vie moyenne de ces véhicules en libre service était de 28,8 jours. Une faible résistance qui fait encore de la trottinette électrique un moyen de transport plus polluant que d'autres. “Les trottinettes électroniques sans quai ont toujours un impact plus important sur le cycle de vie du réchauffement de la planète que l'utilisation d'un autobus à forte fréquentation, d'un vélo électrique ou d'un vélo par passager-kilomètre parcouru”, assurent les auteurs de l'étude. “Cependant, le choix d'une trottinette électronique plutôt que de conduire une automobile personnelle”, nuancent-ils. Et d'ajouter : “Pris dans leur ensemble, ces résultats suggèrent que, bien que les trottinettes électroniques puissent être une solution efficace à la congestion urbaine et au problème du dernier kilomètre, ils ne réduisent pas nécessairement les impacts environnementaux du système de transport”.
Centraliser la collecte
Les scientifiques font des propositions pour les villes et les opérateurs pour améliorer la qualité énergétique des trottinettes électriques. Ils suggèrent notamment de permettre aux deux-roues “de rester présents en ville la nuit”, notamment ceux presque complètement chargés, “d'exiger une gestion centrale ou des processus améliorés de collecte des trottinettes électroniques pour réduire le nombre de kilomètres parcourus pour la collecte et la distribution” et “d'adopter ou appliquer des politiques de lutte contre le vandalisme afin de réduire l'utilisation abusive ou les mauvais traitements des trottinettes électriques”.
Concernant les fabricants, les auteurs leur conseillent “de prendre des mesures significatives pour réduire la charge du cycle de vie de leurs produits”, “de réduire le fardeau de la collecte et de la distribution en encourageant ou en exigeant l'utilisation d'automobiles efficaces” et aussi de “réduire le nombre de kilomètres parcourus par les véhicules pour la collecte et la distribution grâce à une gestion centralisée ou en permettant aux chargeurs de "réclamer" des trottinettes électroniques pour éliminer la conduite inutile et concurrentielle pendant la collecte quotidienne”.
Un jeune Villeurbannais de 19 ans a été grièvement blessé lundi matin alors qu’il circulait sur une trottinette électrique. L’accident s’est produit vers 9 h 30 à l’angle de la place Fourvière/Rue Roger-Radisson à Lyon 5e. Les circonstances de l’accident sont très floues.
Selon les premières constatations, la trottinette arrivait sur la piste cyclable rue Radisson quand elle a (ou a été) percuté une voiture conduite par une habitante de Caluire. Cette dernière a déclaré aux enquêteurs de la BADR (brigade des accidents et délits routiers) qu’elle regardait du côté droit, en raison des règles de priorité, et qu’elle n’a pas vu arriver la trottinette.
Le choc s’est produit à l’avant gauche. Grièvement blessé, le jeune était dans le coma lundi avec un pronostic vital engagé.
Pour éclaircir les circonstances de cet accident afin d’en déterminer les responsabilités, la police recherche des témoins visuels. Ces personnes peuvent contacter la brigade des accidents et délits routiers division ouest de Lyon au 04 72 88 78 30
E-trottinettes en libre-service: bilan mitigé
Ville de ZurichZurich offre le plus de trottinettes électriques en libre-service, une densité qui pose des problèmes de sécurité et d'ordre dans l'espace public.
Des trottinettes électriques encombrant les trottoirs, impliquées dans des accidents ou jetées à l'eau: Zurich tire un bilan mitigé de l'arrivée de plusieurs sociétés de location en libre-service au printemps dernier. Le bilan CO2 de ce système est en outre contesté.
En Suisse, seules les villes de Zurich, Bâle, Winterthour (ZH) et St-Gall ont donné, pour l'heure, leur feu vert à la location d'e-trottinettes proposées par des sociétés privées, par l'intermédiaire d'applications pour smartphone. Sur les bords de la Limmat, l'offre est la plus large avec un total de 2300 trottinettes électriques proposées par quatre opérateurs.
Corollaire, c'est à Zurich que leur densité pose le plus de problèmes de sécurité et d'ordre dans l'espace public. Une trentaine d'accidents impliquant des trottinettes électriques y ont été rencensés cette année, dont la quasi-totalité étaient causés par leurs utilisateurs. Au moins 28 d'entre eux ont été blessés, selon un premier bilan tiré début décembre par la ville.
Utilisateurs à éduquer
Autre souci, les usagers circulent parfois sur les trottoirs ou en duo sur la même trottinette, ce qui est interdit et dangereux. La police a infligé une septantaine d'amendes pour ce type de raison depuis le 1er août dernier, date d'entrée en vigueur de leur recensement.
La police municipale a diffusé entretemps deux vidéos de prévention. Des mesures particulières visant à faire respecter les règles de la circulation seront introduites à l'essai au printemps prochain.
Deal avec les opérateurs
Troisième impact négatif, de nombreux piétons se plaignent de la présence de trottinettes garées en pleins trottoirs. Aucun des quatre opérateurs ne dispose en effet d'une concession lui permettant d'installer un réseau de stations. Elles doivent en revanche payer une taxe leur permettant d'exercer leur activité et s'en tenir à un nombre maximum d'exemplaires de location.
Les opérateurs ne reçoivent d'autorisation que s'ils assurent notamment un service quotidien de ramassage des trottinettes encombrantes. L'octroi d'autorisations et le paiement de la taxe permet d'empêcher que les trottinettes envahissent totalement l'espace public et place les opérateurs face à leurs responsabilités, observe le département municipal de la sécurité.
En revanche, ces mesures n'empêchent pas les actes de mauvaise humeur ou de vandalisme de certains. Depuis l'arrivée des opérateurs au printemps, une cinquantaine de trottinettes électriques ont été repêchées dans le lac, la Limmat et la rivière Sihl. Le même phénomène avait été constaté en 2017 lorsque les vélos de location en libre-service sans station se sont multipliés à Zurich.
Pas d'invasion à Bâle
A Bâle, les autorités ont aussi défini des règles contraignantes pour les opérateurs. Elles tirent un bilan moins préoccupant que leurs homologues de Zurich. Le nombre de trottinettes mises en libre location dans la cité rhénane atteint toutefois moins du quart (600 unités) de la flotte zurichoise pour une population atteignant pourtant la moitié de celle de la plus grande ville de Suisse.
Au chapitre positif, le département des transports de Bâle-Ville rappelle que les trottinettes prennent bien moins de place dans l'espace public que les voitures. On peut en outre les utiliser sans avoir à en acheter. De plus, elles sont silencieuses et ne produisent pas de gaz d'échappement, rappelle la porte-parole Martina Hilker à Keystone-ATS.
Pas si écolos que ça?
L'enthousiasme vert pour la trottinette électrique n'est pourtant pas partagé par tous les spécialistes. Certains pointent du doigt les camionnettes servant à récupérer les trottinettes électriques pour les recharger, les déplacer ou les entretenir, sans parler de la durée de vie limitée des engins.
Au final, le bilan des émissions de CO2 des trottinettes «suisses» en libre service seraient ainsi indirectement moins favorable que celui des transports publics ou de l'achat d'une trottinette personnelle. C'est du moins le constat de Denis Bochatay, consultant de la société Quantis, conseillère en matière de bilans écologiques.
Pour les villes suisses, de petites tailles à l'échelle internationale, il ne faut pas promouvoir les solutions électriques en libre service, mais plutôt développer les transports publics et soutenir l'achat personnel de vélos ou de trottinettes, estime-t-il. A moins que le réseau de transports publics ne soit saturé.
En Suisse romande, la location d'e-trottinettes n'est en tous cas pas d'actualité. Approchée par plusieurs opérateurs, la municipalité de Lausanne n'est pas entrée en matière et ce, pour des raisons de sécurité, d'occupation de l'espace public et de durabilité. A Genève, les autorités préfèrent mettre l'accent sur le vélo. (ats/nxp)
Créé: 08.12.2019, 09h20
Les trottinettes en libre-service sont souvent décriées à cause des pratiques des utilisateurs. Les règles basiques de la sécurité routière sont souvent oubliées, et les accidents nombreux. En mai dernier, la mairie avait demandé aux opérateurs de trottinettes de prendre des dispositions afin d'améliorer la présence de ces engins, tant dans la circulation que le stationnement.
Pour essayer de changer les habitudes, BlaBla Ride, ex-VOI, organise ce samedi 4 juillet, à Lyon, un après-midi de sensibilisation à la sécurité routière.
"L'objectif est de mettre en avant les règles de sécurité et de permettre aux usagers de voyager dans les meilleurs conditions", explique l'entreprise.
Au programme, de 14 à 17 heures sur la place Antonin Jutard dans le 3e arrondissement de Lyon, des animations autour de la sécurité à trottinette avec un parcours à réaliser. Il y aura également un rappel des règles de sécurité et une distribution gratuite de casques.
Lyon-St-Clair a écrit :J'attends surtout les clignotants sur les trottinettes.
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