
Un HS 'achement balèze, dites donc...
Ce qui est hallucinant, par contre, c'est que ce type de discours ronflant et pétaradant était déjà bien rôdé dans les années 60/70/80... et suivantes ; il a fait un tort considérable depuis.
Il suffit de regarder les revues d'Architecture et d'Urbanisme de ces années là (qu'il fallait impérativement avoir dans sa bibliothèque -à cette époque d'avant internet- en allégeance à la bonne parole moderniste /avant gardiste) pour se rendre compte que les verbeux d'aujourd'hui manquent tout aussi cruellement d'imagination. Et ce n'est pas propre à la profession, la contamination est totale partout (voir les emballages discursifs autour de l'Hyperloop par exemple... tout à fait étonnants !

)
Un exemple : quand on regarde un tableau, on n'a pas de notice explicative de l'auteur sous la main... sauf pour les créations contemporaines qui vendent tout autant le discours (parfois balèze, presque une oeuvre littéraire en soi

) que la présentation de matériaux assemblés et éclairés dans un espace d'expo, qui sont en situation de dégager une émotion chez le spectateur / observateur / critique.
Les discours s'envolent, mais le résultat construit reste : quand on circule dans un espace urbain, on n'a pas sous la main le mode d'emploi, les explications, les intentions (réelles ou supposées) des concepteurs.
Et à la limite... on s'en fout un peu, non ?
On perçoit, on ressent, on 'habite' un espace urbain. On y est bien, ou pas. On s'y repère, ou pas. On apprécie des perspectives, des vues, des coins dynamiques, des zones de reflux et de calme... ou pas.
Il n'y a pas (ou très peu) de panneaux de présentation de ce qu'il faut voir... avec le très bon contre exemple de la promenade de la gare de Villeurbanne, avec ses panneaux disséminés sur le site.
Nanar> oui, l'héritage du béton à la con (confisqué par les bétonneurs) est particulièrement lourd à porter (façon pneus de 4x4 accrochés par une ficelle au coureur pour lui faire galoper le 600mètres haies). Oui, on sait faire mieux, plus fin, plus aérien aujourd'hui : les deux derniers ponts sur le Rhône et la Saône, pour ne citer qu'eux en exemple local, démontrent qu'on peut traiter le franchissement 'obligé' autrement que le pont Morand ou que l'autopont du pont Pasteur !
Oui, on pourrait imaginer qu'une structure aérienne pour porter une infra soit pertinente. Et qu'elle ait de l'allure ! Du jus.
Du sens. Qu'elle soit une
Oeuvre en plus d'être un outil. Qu'on ne parle pas seulement de relier un point à un autre avec seulement l'aspect techniciste à résoudre. Qu'on permette de faire tourner l'imaginaire de l'observateur raffiné comme du simple péquin qui traverse l'espace généré par la structure pour aller bosser, tous les jours, sur un trajet contraint.
Sous réserve qu'aucune autre solution ne soit plus pertinente soit subjectivement (le politique...

) soit financièrement (le comptable... qui n'y connait rien mais qui contrôle

)... Et là, le concepteur qui a un peu de talent doit se coltiner le 600m haies. Avec le pneu.
Sans oublier que concevoir ce type de projet nécessite du temps.
De la réflexion. De la maturation de l'idée et du concept pour ne rien oublier et apporter la nuance et la subtilité au spectateur ! Ce qui est totalement antinomique avec la logique des appels de candidatures, où au final, le prix de la prestation (qui ne devrait pas être prépondérant malgré les dénégations des organisateurs 'soucieux de qualité') décide du choix.
Et cela conduit à des raisonnements à la hache puisque il n'y a "pas assez de temps" en face du prix (et que l'agence retenue est une entreprise comme une autre, avec des charges et des dettes à mettre en face de recettes !), conduisant à des renoncements aux résultats pathétiques, dramatiques parfois, pleins d'occasions manquées la plupart du temps.
Mais même en supposant qu'enfin les paramètres changent, comment s'y prendre, même avec un discours épastrouillamment topissime ? On a 'vendu' il y peu de temps le concept de la suppression des autoponts de Vivier Merle, du secteur Mermoz Pinel comme une solution d'avenir et
nécessaire à la qualité de l'espace urbain (avec retour à la solution 'tout le monde par terre')...
Et pourtant, malgré le béton désactivé, peut-on désormais parler de qualité urbaine et d'ambiance avec du sens, sur ce même boulevard Vivier Merle ? Se passe t-il depuis plus de choses dans le secteur Mermoz qui soit digne d'intérêt, tant que le tram n'y arrive pas, d'ailleurs ? Le bruit routier par exemple y est toujours aussi violent (avec une composante supplémentaire d'infrasons générés par les véhicules à l'arrêt)...