Le Progrès, 31 mai
[align=center]CGPME : « Il faut désenclaver le territoire et se mobiliser pour l’A45 »[/align]
Loire. Lors de son AG, la CGPME a réélu Daniel Villareale à la présidence
>> Quel est le rôle de la CGPME ?
C’est un syndicat du patronat des TPE-PME dont je suis président depuis trois ans. On accompagne les entreprises dans les étapes de leur évolution.
En même temps on dialogue avec les grands groupes, la CCIT… et ce dialogue de proximité permet d’avoir une cohérence entre les différents programmes de développement économique.
>> Vous accompagnez surtout les entreprises, vous avez dû ressentir les effets de la crise ?
Entre 2009 et 2010 on a aidé une cinquantaine d’entreprises à bâtir un plan stratégique de redressement par le diagnostic de leur structure et la mise en place de solutions.
Sans parler de crise, on a aussi aidé une vingtaine de dirigeants de PME à transmettre leur entreprise à de nouveaux patrons. Psychologiquement, c’est parfois difficile. On les aide aussi à recruter des publics handicapés, des jeunes, des seniors.
>> Est-ce que le département est attractif pour les nouveaux entrepreneurs ?
Pour qu’un territoire soit attractif, notamment pour les cadres, il faut offrir un panel de services. C’est la démarche initiée par Maurice Vincent, et on s’implique à ses côtés.
Le département souffre d’un déficit d’image qui vient de son passé industriel et populaire. Pourtant on recense ici plus de 80 leaders européens et mondiaux.
L’union entre les collectivités, et les syndicats patronaux et de salariés est primordiale pour hausser cette attractivité. Il est impératif de se mobiliser pour l’appel à concession pour l’A45. C’est la seule façon de désenclaver le territoire.
>> Quel est votre projet principal ?
Lors de notre assemblée générale, le 26 mai, nous avons débattu sur la relation donneur d’ordre/sous traitant, ou encore sur l’application de la recherche dans les PME.
Dans nos projets, il y a une place prépondérante donnée à la réflexion sur l’éthique et le dialogue social.
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: Mardi 31 Mai 2011 à 14:48:45[hr][/hr]Le PS de la Loire roule pour l'A45
[align=center]« Que Sarkozy ne fasse pas de moulinets, mais lance l’appel d’offres de l’A 45 ! »[/align]
Le président est attendu mardi à La Fouillouse vers 11h
« On a perdu assez de temps sur le dossier de l’A 45 », tempête, une fois encore, Jean-Louis Gagnaire. Si le député socialiste de la Loire n’est pas le seul à s’impatienter sur ce projet autoroutier entre Saint-Etienne et Lyon, il espère son haussement de voix entendu en plus haut lieu. Notamment par le président Sarkozy. Et que lors de sa visite à La Fouillouse ce mardi, le chef de l’État « ne fasse pas de moulinets dans la Loire, mais lance l’appel d’offres de l’A 45 » comme l’exhorte Jean-Louis Gagnaire.
Une position que partage bien sûr la majorité des élus du département. Et en particulier son collègue socialiste Régis Juanico. Lui, en bon trésorier national du PS, tient les comptes. De la rue de Solférino, mais aussi des déplacements élyséens. « Ce mardi, ce sera le 205 e de Nicolas Sarkozy depuis le début de son mandat. Et parmi les 8 départements qu’il n’avait pas encore visités, figurait la Loire. » Si cette visite en terres ligériennes « est donc tout sauf une surprise » pour le député Juanico, « elle demeure tardive, alors que la Loire a tellement besoin des aides de l’État ».
Alors, ce n’est pas peu dire que les deux parlementaires, accompagnés du sénateur Jean-Claude Frécon, attendront de pied ferme Nicolas Sarkozy sur le tarmac de l’aéroport d’Andrézieux-Bouthéon, ce mardi matin. D’autant que leur temps est compté, ils ont un rendez-vous à Paris ce même mardi vers 15 heures avec… Nicolas Sarkozy. « En une seule journée, nous avons deux rendez-vous avec lui, à deux endroits différents », s’amusent les deux députés socialistes.
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: Samedi 03 Septembre 2011 à 18:57:42[hr][/hr]Le Progrès, 6 septembre
[align=center]Nicolas Sarkozy attendu aujourd’hui au tournant… de l’A45[/align]
En visite dans une entreprise de transports à La Fouillouse, la Loire attend un acte fort du président de la République sur l’A 45
Pour sa première visite présidentielle dans la Loire, Nicolas Sarkozy a choisi d’aborder la thématique liée au transport routier. À l’Élysée, on indique que lors de ses déplacements en province, le Président aborde des sujets nationaux.
Malgré cette précision, on voit mal le chef de l’État occulter le dossier de l’A 45 au point mort depuis la déclaration d’utilité publique prise par son gouvernement en juillet 2008. Comme pour faire traîner ce dossier, en octobre 2010, Matignon demande une nouvelle étude au conseil général de l’Environnement et du développement durable portant sur les conditions d’arrivée de l’A 45 sur l’agglomération lyonnaise et sur l’équilibre financier de cette autoroute.
Depuis, silence radio. Élus et décideurs s’égosillent pour demander le lancement de l’appel d’offres à concession. Aucune réponse.
Alors peut-être aujourd’hui devant les transporteurs routiers qui sont, avec les automobilistes, des milliers à emprunter chaque jour une A 47 vétuste et accidentogène. La grande majorité réclame l’A 45 depuis des décennies. L’A 45, qui rappelons-le, est un maillon essentiel d’un axe routier national Lyon/Toulouse. Comment le Président pourrait-il garder le silence en venant à La Fouillouse, commune qui devrait voir l’arrivée de l’A 45 ? Un mutisme présidentiel apparaîtrait presque comme un affront pour la Loire qui a besoin d’une accessibilité digne de ce nom dans sa partie sud.
Après l’annonce du Premier ministre, François Fillon, le 3 décembre 2007 à St-Etienne, qui avait assuré que l’A 45 serait opérationnelle en 2014 (on sera loin du compte), la Loire attend un acte fort de la part de Nicolas Sarkozy sur ce dossier.
Le président de la CCI, André Mounier, se dit « optimiste » pour que Nicolas Sarkozy donne « le coup de pouce nécessaire à l’A 45 dans le cadre du développement de l’industrie qu’il défend ». Bernard Bonne, président du conseil général, promet d’évoquer en direct avec le président ce dossier « vital pour la Loire », tout en précisant qu’il est « agaçant d’attendre depuis des mois une décision des services de l’État » sur le lancement de l‘appel d’offres.
Bien que n’étant pas invité à cette visite présidentielle, le maire de St-Etienne et président de St-Etienne Métropole, Maurice Vincent ne comprendrait pas que Nicolas Sarkozy ne parle pas de l’A 45. Il demande « le lancement de l’appel à concession sans délai », rappelant les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de ce projet.
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: Mardi 06 Septembre 2011 à 11:17:31[hr][/hr]
Qui sera à la table du président ?
Impossible de savoir avec certitude qui fera partie du cercle très restreint des invités qui déjeuneront aujourd’hui avec Nicolas Sarkozy au Champvert à Veauche. Outre le député Paul Salen, un autre élu devrait être convié : il s’agit du maire de Veauche, Monique Girardon.
Parmi les professionnels du transport, le président départemental de la FNTR Louis Vialon et le président national Jean-Christophe Pic devraient participer à ce déjeuner de travail. Trois chauffeurs routiers dont l’identité n’a pas été révélée auraient aussi été invités. Les deux ministres, Nathalie Kosciusko-Morizet et Thierry Mariani, ainsi que trois conseillers du président Sarkozy devraient également se joindre à la table présidentielle.
Une addition salée
Le coût du déjeuner de Nicolas Sarkozy ne devrait pas grever le budget de l’Élysée : l’addition pour lui et ses treize invités ne devrait pas excéder 170 euros. Avec le menu habituel servi au Champvert, le restaurant choisi par la présidence de la République, il n’en coûtera pour chacun que 12 euros, buffet, plat, fromage, dessert et vin compris.
Pour le reste, impossible de chiffrer les dépenses pour ce déplacement. Mais le député socialiste de l’Aisne, René Dosière, spécialiste des dépenses de la présidence de la République française, évalue deux heures de déplacements de Nicolas Sarkozy à 400 000 euros. S’il reste quatre heures, le calcul est simple.
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: Mardi 06 Septembre 2011 à 11:22:01[hr][/hr]
[align=center]Les transporteurs guettent la sortie de crise et attendent l’A45 [/align]
La Loire souffre d’une mauvaise desserte routière
Loire. En dix ans, le nombre d’entreprises et de salariés a chuté de 12 %
Malgré ses 375 sociétés de transports de marchandises, le secteur ne tourne pas à plein régime dans le département. En dix ans, le nombre d’entreprises et de salariés a ainsi baissé de 12 %. Première fautive pointée par les professionnels : la crise.
« Les transporteurs ressentent les conséquences du ralentissement de l’économie. Et si la plupart d’entre eux s’adaptent à l’activité, ils restent inquiets sur les prix pratiqués », confie Emmanuel de Bienassis, secrétaire général de la Fédération des entreprises de transports et logistique de France (TLF) pour la région Rhône-Alpes Auvergne.
Mais la crise n’explique pas tout. Enclavée entre la vallée du Rhône et le massif Central, la Loire souffre d’une mauvaise desserte routière. D’après Emmanuel de Bienassis, « l’A47 est une autoroute très ancienne. Elle n’a subi aucune transformation depuis sa construction et n’est plus adaptée au trafic actuel. La liaison entre le sud et le nord de la Loire reste également assez faiblarde ».
C’est pourquoi TLF « milite pour la création de l’A45, car les conditions de circulation ne sont pas assez satisfaisantes pour les transporteurs ».
Néanmoins, certains signes poussent à croire que la situation va s’arranger. De 5 500 salariés en 2008 dans ce secteur, la Loire en compte aujourd’hui près de 6 000. Et seules 27 procédures de redressements judiciaires ont été prononcées par le tribunal de commerce en 2010. Un chiffre bien inférieur à la moyenne nationale. De bon augure pour la suite.
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: Mardi 06 Septembre 2011 à 11:26:35[hr][/hr]
[align=center]Un déplacement cadencé dans un périmètre de 10 km en moins de 4 heures[/align]
Le déplacement présidentiel ne devrait pas excéder quatre heures, pause déjeuner comprise.
Nicolas Sarkozy, accompagné sans doute de Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports, et de Thierry Mariani, le ministre chargé des Transports doivent atterrir à l’aéroport d’Andrézieux-Bouthéon vers 11h30.
Dix minutes plus tard, c’est parti pour la visite des locaux de LTR Vialon, installés à un jet de pierre. 450m 2 à parcourir au pas de course. Car à midi, un temps d’échange informel de seulement une demi-heure est prévu dans cette même entreprise, avec les salariés et les représentants de la filière de transports de marchandises. Puis direction Veauche pour déjeuner au Champvert. Symbolique le choix de cette table ! C’est un « routier », le seul dans ce périmètre.
La délégation ne parcourra pas plus de dix kilomètres au total pour ce déplacement en terres ligériennes.
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: Mardi 06 Septembre 2011 à 11:29:35[hr][/hr]Le Progrès, 7 septembre
[align=center]Sarkozy : « l’A45 Lyon-Saint-Etienne se fera »[/align]
Hier, dans la Loire, le président de la République a indiqué que tout sera décidé avant la fin de l’année
En se rendant hier à l’entreprise de transports Vialon à La Fouillouse, dans la Loire, le président de la République a voulu « rendre hommage à une profession courageuse ». Devant les salariés de l’entreprise, des professionnels des transports et des élus, Nicolas Sarkozy a mis en avant ces hommes et ces femmes qui tous les jours sur la route font « un métier exigeant, difficile ».
Mais beaucoup de ces professionnels attendaient que le président de la République s’exprime sur l’A 45. Pas un mot en public sur ce sujet si sensible. Il a fallu attendre la fin du déjeuner. Pas d’annonce transcendante. En fait une sorte de service minimum, en rappelant la situation actuelle du dossier, tout en fixant les décisions finales pour la fin de l’année. Nicolas Sarkozy a compris qu’il y avait « un désaccord entre les élus de la Loire et ceux de l’agglomération lyonnaise. Les uns parce qu’ils veulent développer leur département avec une bretelle autoroutière d’une cinquantaine de kilomètres. Les autres parce qu’ils ne veulent avoir plus de véhicules sur leur territoire ». Pour mettre tout le monde d’accord, le président de la République a demandé au préfet de la Loire et au préfet de la région Rhône-Alpes de réunir les élus.
Selon le vœu présidentiel, cette réunion devra déboucher sur un accord dans un délai de trois mois. Si tel n’était pas le cas, « c’est l’État qui tranchera », affirme Nicolas Sarkozy.
Quant au lancement de l’appel d’offres à concession réclamé par les Ligériens depuis plus de deux ans, avant de le lancer, le président de la République pose une condition : « Il faut que les clés de répartition financière entre les collectivités locales et l’État soient précisées, non pas en euros puisqu’on ne sait pas combien ça coûtera, mais en pourcentage ». Là aussi le président Sarkozy veut connaître d’ici à trois mois la décision de chaque collectivité (conseils généraux de la Loire et du Rhône, conseil régional et Saint-Etienne Métropole). « Une fois que nous connaîtrons ces clés de répartition, nous lancerons l’appel d’offres à concession ».
Quant au coût de l’autoroute, Nicolas Sarkozy a reconnu qu’il ne pouvait pas être connu avant le lancement de l’appel d’offres à concession. Car c’est le concessionnaire qui fixera le prix. D’où une certaine hésitation des collectivités à se prononcer sur un pourcentage avant de connaître le coût réel de cette autoroute. S’il faudra patienter encore jusqu’à la fin 2011pour le lancement de l’appel d’offres, Nicolas Sarkozy a rappelé que « l’enquête publique a été réalisée et que l’ensemble des recours a été purgé » et le chef de l’État d’en conclure « qu’avant la fin de l’année tout sera décidé et cet équipement se fera ». En fait ce que le chef de l’État a exposé hier, c’est la confirmation de l’étude supplémentaire demander par Matignon, en octobre 2010, au conseil général de l’Environnement et du développement durable. Après la parole présidentielle, on peut penser que le délai de trois mois sera respecté. Si ce n’était pas le cas, le sort de l’A 45 serait au mieux renvoyé après l’élection présidentielle. Et la Loire attendrait toujours.
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: Mercredi 07 Septembre 2011 à 11:52:18[hr][/hr]
[align=center]Le Point de vue des opposants. Après le discours présidentiel, aucune avancée pour les opposants à l’A 45[/align]
François Catalano (Association Défense des Coteaux du Jarez), Raymond Faure (Frapna) et Pascal Garrido (maire de La Talaudière) voient ici le signe du peu d’entrain de l’État pour ce projet autoroutier
François Catalano, Défense des Coteaux du Jarez : « L’État ne sait pas comment s’en débarrasser »
Pour le président de l’association Défense des Coteaux du Jarez, pas de surprise. « Le discours de Nicolas Sarkozy reprend ce qui a déjà été dit par François Fillon. Les deux points : arrivée sur Lyon et financement du projet sont ceux qui devaient faire l’objet d’une enquête supplémentaire demandée par le Premier ministre ». Une enquête supplémentaire qui n’a toujours pas été rendue publique « alors que cela était programmé pour fin 2010, puis courant 2011. Nous n’avons rien vu venir. On n’est donc pas plus avancé aujourd’hui. Ces deux points majeurs restent inachevés », souligne François Catalano. Cela ne le surprend pas : « rien d’étonnant, en effet, car ce projet autoroutier n’est pas un projet du XXI e siècle. Il est contraire à la marche du progrès. Il est obsolète ». Cela confirme à ses yeux que « l’État joue donc la montre car il ne sait pas comment se débarrasser de l’A45 ».
Pascal Garrido, maire de La Talaudière : « L’Etat n’a pas les moyens de s’engager »
L’élu qui réclame depuis belle lurette que soit revu l’impact environnemental de ce projet A45 sur sa commune tient le même langage. « Rien de nouveau dans ce discours. Pourquoi avoir attendu trois ans pour se pencher sur les problèmes ? Et voilà qu’on redemande aux collectivités de mettre la main au bassinet. Or, le président du conseil général du Rhône (Michel Mercier) a déjà dit qu’il ne donnerait pas de sous. Il ne va pas changer d’avis ». Pour Pascal Garrido, le problème sera donc réglé : « Comme l’État ne peut pas imposer aux collectivités de s’engager financièrement, il décidera alors de ne pas faire cette autoroute, n’ayant pas lui-même les moyens de s’y engager. De toute façon, c’est un projet d’une autre époque » conclut-il.
Raymond Faure, président de la Frapna Loire : « Il aurait dû faire son discours dans le Rhône »
Le président de la Frapna, aurait aimé « que le président de la République vienne dans Loire pour visiter l’Ecopole du Forez, ce qui se fait de mieux en France pour la défense de la nature ». Quant à l’intervention de Nicolas Sarkozy sur l’A45, il considère « qu’il aurait dû faire ce discours dans le Rhône, sur les terres de son ministre, Michel Mercier, car l’arrivée sur Lyon le concerne directement. L’A45 ne se fera pas tant que le contournement de l’Ouest Lyonnais (COL) ne sera pas décidé et le président du conseil général du Rhône a son mot à dire sur le sujet ».
Pour Raymond Faure, les propos du Président de la République, démontrent « à mon avis, que l’État n’est pas aussi favorable sur ce projet, parce que les caisses sont vides ». Un avis qui le conforte dans l’idée que l’A45 « est inutile. On veut nous faire croire qu’avec des idées vieillottes, on va relancer notre économie. On pourra très bien se servir de l’arrivée de l’A89 au nord de Lyon, pour fluidifier le trafic de transit et aménager l’A47 pour le local ».
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: Mercredi 07 Septembre 2011 à 11:57:01[hr][/hr]
[align=center]« Oui à l’A45 si la route débouche au sud de Givors »[/align]
L’avis de Gérard Collomb, président du Grand Lyon
« Le Président de la République avance vite comme d’habitude » commentait hier ironiquement Gérard Collomb, sollicité par Le Progrès, après les déclarations de Nicolas Sarkozy sur l’A45. Le président du Grand Lyon s’étonne, en effet, de cette annonce alors qu’un inspecteur général, mandaté par la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet avant l’été pour analyser la problématique de l’A45, prévenait dans un courrier reçu lundi par le Grand Lyon qu’il reviendrait peut-être à Lyon pour de nouveaux entretiens avant la fin du mois. Avant de mettre la touche finale à son rapport.
Sur le fond du dossier, Gérard Collomb précise que la proposition du Grand Lyon formulée à cet inspecteur général est de réaliser un barreau permettant de faire déboucher l’A45 au Sud de Givors.
« Il est hors de question que l’A45 arrive dans le méli-mélo de la circulation qui est déjà saturée au sud de Lyon. Les personnes venant de Saint-Etienne qui veulent aller en direction du Sud, n’ont aucune raison de déboucher aux portes de Lyon. Ce barreau ferait également fonction de contournement Sud de Givors et apporterait ainsi une solution à un autre problème existant ». Dans les documents élaborés par le Grand Lyon, il est envisagé une mutualisation de certains tracés avec le Contournement ferroviaire de Lyon. C’est à hauteur de Mornant que le tracé du Grand Lyon obliquerait vers le sud de Givors.
Et si Nicolas Sarkozy décidait dans trois mois de maintenir une arrivée de l’A45 dans le prolongement de l’A450 ? « Ce serait insupportable. Soit c’est au sud de Givors, soit c’est niet. J’ai reporté une opération d’occupation du tunnel de Fourvière parce qu’il y avait un nouveau préfet, mais là, on se mobiliserait » menace le maire de Lyon.
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: Mercredi 07 Septembre 2011 à 12:01:39[hr][/hr]
[align=center]DECRYPTAGE. « Début janvier, au plus tard, l’appel d’offres à concession de l’45 sera lancé »[/align]
La suite du processus
Comment va se traduire concrètement l’annonce faite hier, par Nicolas Sarkozy, sur l’A45 ? Quel est désormais le calendrier exact ? D’abord, il faut attendre la réception du courrier de Nathalie Kosciusko-Morizet. « Cette missive de la ministre de l’Ecologie devrait arriver mi-septembre sur le bureau de Jean-François Carenco, le préfet de Rhône-Alpes compétent pour cette infrastructure à cheval sur la Loire et le Rhône », estime Pierre Soubelet, le préfet de la Loire. Les cinq collectivités territoriales (le conseil régional, les conseils généraux de la Loire et du Rhône, Saint-Etienne Métropole et le Grand Lyon) seront alors invitées à se prononcer sur une clef de répartition pour la subvention d’équilibre de la construction de l’A45. Leurs réponses doivent donc être plus affinées que celles données début 2010, où elles s’engageaient seulement sur une participation de principe, sans entrer dans le détail. Sur un montant total d’1,2 milliard pour la construction de cette autoroute, les collectivités pourraient être appelées à contribution à hauteur de 500 000 à 700 000 millions d’euros. Mais cela reste qu’une évaluation, vieille de près de deux ans. Dans trois mois au plus tard, selon le délai fixé hier par le chef de l’Etat, Jean-François Carenco devra disposer du pourcentage que chacune des collectivités est prête à mettre dans l’enveloppe. « Quand toutes les collectivités auront donné une réponse, soit début janvier au plus tard, l’appel d’offres à concession sera lancé », table Pierre Soubelet. Toutefois, si elles ne s’entendent pas, Nicolas Sarkozy a promis de trancher. Même si ce dossier prenait un coup d’accélérateur, difficile d’envisager de circuler sur l’A45 en 2015 comme l’avait annoncé François Fillion en décembre 2007 lors de sa visite à Saint-Etienne.
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: Mercredi 07 Septembre 2011 à 12:03:41[hr][/hr]
Réactions
André Mounier, président de la Chambre de commerce et d’industrie : « Une perche du président qu’il faut saisir »
« Nicolas Sarkozy a pris le pari de l’A 45. C’est une bonne chose. Mais ce que je regrette, c’est la méthode. Avant de demander aux collectivités ce qu’elles peuvent payer, il vaudrait mieux savoir combien le futur concessionnaire investira. Et non pas l’inverse. Aujourd’hui, les collectivités qui veulent l’A 45 doivent aussi s’engager, que ce soit dans la Loire ou dans le Rhône, car l’A 45 n’est pas un problème uniquement stéphanois. Elle concerne aussi toutes les entreprises du Rhône et bien au-delà, puisqu’il s’agit bien de l’axe Lyon/Toulouse. Alors, attendre trois mois avant le lancement de l’appel d’offres, ce n’est rien, quand on attend depuis 40, voire 50 ans ! Le président de la République tend une perche qu’il faut saisir, au nom de la compétitivité des entreprises et de l’attractivité du territoire ».
Jean-Louis Gagnaire, Régis Juanico, députés, Jean-Claude Frécon, parlementaires PS : « Une visite qui nous laisse sur notre faim »
« Le président de la République n’a pas répondu aux inquiétudes des entreprises et des salariés de la Loire, ni aux attentes des Ligériens. Il a ainsi fallu attendre la sortie du restaurant pour que Nicolas Sarkozy aborde l’avenir de l’A 45. On ne sait toujours pas si le gouvernement va lancer la procédure d’appel d’offres. En résumé, le menu du jour concernait davantage la campagne présidentielle que le sort des Ligériens. »
Paul Salen, député UMP : « Une vraie volonté de sa part »
« Visiblement, Nicolas Sarkozy connaissait très bien le dossier de l’A45. Il a dit que cette autoroute devait se faire. Ce sont ses mots. J’ai ressenti une vraie volonté de sa part. »
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: Mercredi 07 Septembre 2011 à 13:17:58[hr][/hr]
[align=center]Dossier de l’A45 : le serpent de mer navigue dans la Loire depuis 1935[/align]
Histoire sans fin. On en parle depuis 75 ans et l’on ne voit toujours rien venir…
Déjà, en 1935, la Société des autostrades françaises présentait son projet de liaison rapide entre Saint-Etienne et Lyon. Un projet qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’actuel tracé. Depuis, rien n’a bougé !
À l’époque, l’affaire était tellement dans la poche qu’il y restera 75 ans ! Et aujourd’hui, l’A 45 est sans aucun doute la doyenne des autoroutes virtuelles de France…
1996 : Anne-Marie Idrac, secrétaire d’État aux Transports annonce le 3 juin à Saint-Étienne l’inscription de l’A45 au Schéma directeur routier national.
1999 : Jean-Claude Gayssot, ministre de l’Équipement, affirme le 8 octobre à Saint-Etienne que « ce nouvel axe est indispensable ».
2004 : le ministre des Transports, Gilles de Robien dévoile la fameuse bande des 300 mètres, affirmant « que l’A 45 se fera dans les meilleurs délais de telle sorte qu’elle soit mise en service avant 2015 ».
2004 : à Saint-Etienne, le 14 novembre, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin annonce que l’A45 fait partie des priorités nationales et que le calendrier doit être respecté.
2007 : en visite officielle à Saint-Etienne le 3 décembre, le premier Ministre François Fillon fixe clairement l’ouverture de l’A 45 pour 2015 « conformément aux engagements de l’État ».
2008 : le ministre de l’Écologie et de l’Aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo, signe la déclaration d’utilité publique le 17 juillet. Une étape importante vient d’être franchie.
2009 : Réunis à l’occasion du derby AS Saint-Etienne/Olympique Lyonnais, les présidents des CCI de Lyon, Saint-Etienne, Le Puy, les CGPME de la Loire et Rhône-Alpes, mais également les présidents de l’ASSE et de l’Olympique Lyonnais, adressent une lettre ouverte le 31 octobre, au président de la République, publiée dans le Progrès, rappelant que l’A 45 est un enjeu stratégique pour le territoire, les entreprises et l’emploi.
2011 : le 28 juillet, Michel Mercier, ministre de la Justice en visite à La Talaudière, répond à un élu de la Loire qui l’interroge sur le projet de la future autoroute : « L’A 45, ils en ont tous parlé, mais personne ne l’a faite. Ne te casse pas la tête… »
2011 : En visite dans la Loire, hier, Nicolas Sarkozy a affirmé « que l’A 45 doit se faire ».
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: Mercredi 07 Septembre 2011 à 13:32:01[hr][/hr]
[align=center]Ces élus qui vont devoir se déterminer sur le financement de l’A 45[/align]
Bernard Bonne, président UMP du conseil général : « L’A 45 conditionne le futur de la Loire »
« Le président de la République tend la main aux collectivités : saisissons-la ! Je reste convaincu que l’A 45 est une infrastructure rentable. Lorsque l’appel d’offres sera lancé, la capacité pour le concessionnaire choisi, de financer en grande partie, voire en totalité l’A 45 apparaîtra clairement. Le financement public nécessaire sera donc minime et sans doute inexistant.
Je demande donc maintenant au préfet de Région de réunir les collectivités concernées, sachant qu’il appartient aux élus locaux d’être unis et volontaires, autour de l’A 45 qui conditionne la compétitivité future de la Loire. »
Maurice Vincent, président PS de Saint-Etienne Métropole : « l’A 45, c’est le statu quo »
« Le Président nous laisse dans la situation confuse que nous vivons depuis trois ans maintenant. En résumé : l’A 45 doit se faire mais il faut que les collectivités locales acceptent par avance de payer une subvention d’équilibre qu’elles ne connaissent pas ! Je rappelle qu’un accord de principe entre collectivités a déjà été donné le 29 janvier 2010 devant le Préfet de région de l’époque, M. Gérault. Cet accord est largement suffisant pour lancer l’appel d’offres, lequel dira si une subvention d’équilibre est nécessaire. Les collectivités pourront alors se prononcer en toute connaissance de cause.
Cette séquence aurait pu être lancée depuis près de deux ans au lieu de quoi nous restons dans le statu quo. »