Salut
@phili-b, évitons stp de faire de cette conversation une opposition de personnes, car elle mérite beaucoup mieux.
Mais c'est un sujet difficile où chacun doit chercher le chemin qui peut mener vers une comprehension commune (nous n'y sommes pas encore), à défaut d'un accord parfait. Il ne s'agit pas de créer des écoles de pensée, avec des gourous d'un côté et des disciples béats derrière.
Il me semble que Paris est étouffée non du fait de sa seule densité (20 000 hab/km2 sur 80 km2 bâtis) mais parce qu'entourée de 9 millions de personnes qui ne jouissent pas de centralités et densités pratiques et dont beaucoup vont chercher ce qui leur manque dans les 80 km2 au milieu de 3000 km2 informes.
C'est vrai aussi à des niveaux inférieurs, pour des agglos de moindre taille.
@BBArchi peux tu clarifier la phrase
"tu exclus.. le droit des "urbanités rurales" à exister en tant que modèle différent de l'hypercentre ? Et donc devant être sevré de tout financement et de toute mise en place des moyens de fonctionnement cohérents ?"
Nous parles-tu du bourg rural, de la petite ville ?
Et si oui, d'une ville indépendante, capable de fonctionner "seule" genre Calvi, Briançon, Pontarlier, Thiers, Dinan, Morteau, Rochefort, ...
(je n'ai pas pris le temps de vérfier la validité de chacune des villes citées à donner les aménités standard à 95 % de leurs habitants) ?
ou d'une petite ville plus ou moins noyée dans une agglomération ou un bassin d'emploi nettement plus vaste (Brignais, Saclay, Saint Médard en Jalles, Carry le Rouet, St-Jean de Védas...) et soumettant de ce fait ses habitants à tous les inconvénients que subissent les banlieusards des grandes agglomérations sans avoir les avantages d'autonomie et de proximité des unités plus petites ?
En écrivant "unité" j'espère employer une expression relativement adaptée : les "urbanités rurales" du premier groupe peuvent être "UNE", le deuxième groupe n'y arrive pas, sa population risque à tout moment d'être disloquée dans un "PLUS GRAND".
Dans un deuxième point, j'estime personnellement que les villes du premier groupe (les urbanités rurales viables toutes seules)
ont quand même intêret à être denses, un peu comme l'étaient les villes avant la révolution industrielle et des transports :
3000 à 20000 habitants et leurs activités quotidiennes ordinaires
(autre qu'agriculture, pêche et industries polluantes ou très spécifiques) peuvent être regroupés dans un cercle de rayon 10 minutes de marche, et toujours à mon humble avis, s'ils pratiquent effectivement à pied, les conséquences n'en seront que meilleures pour leur santé, l'environnement, l'économie générale (
sauf celle du secteur automobile), la sociabilité, la conscience de citoyenneté, etc...
Inversement si ces 3000 à 20 000 habitants sont étalés à raison de 1000 hab/km2 voire moins, il n'y aura pas "d'urbanité rurale" dans la meilleure signification qu'on puisse lui donner, il n'y aura que la reproduction (à plus petite échelle) du phénomène banlieue, "suburbia", avec des migrations trop motorisées pour rejoindre des services trop éloignés, trop dispersés, pas réunis dans un noyau qui du coup n'atteint pas la taille adéquate par rapport à la population totale.
Or depuis en gros la deuxième guerre mondiale c'est ce modèle d'étalement gaspilleur d'environnement, de temps, et de finance qui prédomine, et ce pour tous les regroupements qualifiés d'urbains, qu'ils comptent 2000 personnes ou 10 millions.
Il n'y a pas de mal à vivre à la campagne, si on y pratique le gros de ses occupations, comme les vrais ruraux.
Mais seulement dormir à la "campagne" et rouler des dizaines de km pour pratiquer des occupations urbaines en journée, c'est une pratique qui, quand elle est généralisée à la plus grande majorité de la population, génére des inconvénients ... graves.
C'est pourquoi, globalement, je préfère la densité, au sens qu'elle permet d'aller presque partout au moyen des ses propres forces.
Sans même caricaturer :
Le 6ème où j'habite compte 48 000 habitants et pas mal d'emplois et services à la population regroupés sur 2 km2 bâtis, bordés de 1,2 km2 d'espace vert (
remarquable, l'espace vert) et de 3 km de rives fluviales, desservis par une vingtaine d'arrêts de TC relativement forts.
Je suis plutôt convaincu que si 480 000 ou 960 000 habitants sont installés 10 ou 20 fois de façon semblable, leur qualité de vie, celle de leur environnement, etc... sera nettement supérieure à celle(s) qui en résulterait si on les étalait sur 200, voire 1000 km2.
Par contre, si on prétend vivre "comme et avec les agréments de la campagne" on n'a - toujours à mon avis - rien à faire et on est complètement dans l'erreur en s'installant dans les périphéries d'une région urbaine de 500 000 ou 1000 000 habitants
A+
nanar
"Si vous ne considérez pas le vélo urbain comme une partie de la solution pour l'aménagement des villes, vous êtes une partie du problème."