"nanar" a écrit :entourée de maisonnettes à vitrine rose, avec des dames dedans, et genre très "zone".
Ah oui vraiment? Je prends note

ops:
Mais sinon Nanar a raison: Bruxelles est sympathique à visiter en un week-end, juste le temps de voir la Grand Place et les quelques rues autour qui valent le coup, de se faire arnaquer dans la rue des Bouchers et ses restaus pas très typiques, et d'admirer le Manneken Pis, statuette grotesque de 40cm de haut qui fait le bonheur des Coréens de passage qui se massent devant la grille pour mitrailler. Sorti de ce périmètre grand comme le Vieux Lyon, il n'y a vraiment plus grand chose à voir, si ce n'est un urbanisme massif, hideux et inachevé.
Il faut savoir que Bruxelles partage sans doute avec Bucarest le privilège d'être une des villes d'Europe les plus "massacrées" au cours des 150 dernières années, au point de faire passer les lyonnais pour des amateurs en matière de carnage. Il me tarde presque de retrouver Fourvière, Garibaldi et Perrache, erreurs monumentales certes mais rattrappables :?
Rien de récupérable à Bruxelles... La senne, rivière qui traversait tout le centre de la ville a été tout simplement recouverte vers 1870 et transformée en égoût. Les quartiers anciens qui la bordaient ont été tout simplement rasés et remplacés par d'anodins boulevards à la parisienne... Si l'intention d'assainissement était certainement louable à l'époque, on se plairait à imaginer ces quartiers pittoresques réhabilités dans le contexte actuel :?
Plus récente, la construction de la célébrissîme jonction Nord-midi a sans doute constitué le massacre le plus infâme. Deux gares en cul-de-sac, l'une au Nord, l'autre au Sud. L'intention de réaliser l'interconnexion était certes louable, mais elle s'est faite au prix de travaux pharaoniques étalés sur plus de trente ans, consistant à raser tous les vieux quartiers qui ont eu le malheur de se trouver sur le tracé, de percer un boulevard Nord-Sud sous lequel passent en tranchée couverte six voies au gabarit ferroviaire. (tronçon ferroviaire le plus dense au monde, à voir tout de même) Les terrains laissés libres en surface ont laissé place à l'architecture massive des années 50, du palais des congrès laid au possible à la banque nationale, bâtiment aux allures de palais du peuple est-allemand jusqu'à la gare centrale à l'indéniable influence soviétique. Seule épargnée de la percée, la magnifique cathédrale Saint-michel qui se retrouve aujourd'hui cernée de tours de bureaux dont certaines tentent maladroitement d'imiter le style gothique... imaginez Saint-Jean au coeur de la Part-Dieu.
Notons que les deux gares originelles ont subi le même sort que nombre d'autres bâtiments historiques, remplacées par d'anonymes bâtiments modernes certes fonctionnels.
A y vivre Bruxelles semble bien moins engorgée en automobiles qu'une ville comme Lyon, il faut dire aussi que la transformation des boulevards périphériques en voirie de type autoroutière aide à écouler le trafic... Rajoutons aussi à cette longue liste d'aberrations le rasage pur et simple d'un autre quartier typique cher aux artistes flamands pour y édifier un édifiant Parlement Européen fort laid... J'en viendrais presque à me féliciter que mes compatriotes strasbourgeois n'aient pas rasé la petite France pour y construire le parlement local.
Bon je vais m'arrêter là, il me faudrait des journées entières pour décrire totalement les divers aménagements de la capitale belge qui ont donné naissance au terme de
Bruxellisation dans les pays d'Europe du Nord. Il reste tout de même à Bruxelles quelque intérêt, des beautés cachées qui nécessitent de connaitre la ville de manière plus approfondies, et parmi elles sans doute un réseau de tramway magnifiquement préservé
