amaury a écrit :Tout est une question de degrés !
BBArchi a écrit :d'hygrométrie ?
On se demande quelle base ont-ils pris....
Ces entreprises accros aux kilomètres absurdes
Ecologie
Ramener de l’eau des îles Fidji ou faire voyager le lait suisse: l’Initiative des Alpes pointe du doigt les champions des transports inutiles. Le public est appelé à voter.
Quelle entreprise impose à ses produits le trajet le plus improbable avant d’arriver dans nos magasins? L’Initiative des Alpes lance son Prix Pierre du diable pour couronner les rois du gaspillage. «Les transports dans le monde se développent plus rapidement que l’économie. Cela s’accompagne d’une augmentation des émissions de CO2, explique Manuel Herrmann, responsable politique de l’association écologiste. Le but de ce prix est de mettre en lumière cette problématique.» Pour la première fois depuis sa création en 2002, la «Pierre du diable» sera choisie par le public. «Nous voulons sensibiliser les consommateurs, qui n’ont pas forcément conscience des kilomètres cachés contenus dans les produits.» Le sésame sera décerné à l’automne.
De l’eau à 20 000 km
Le premier nominé est la marque d’eau de luxe Fiji, importée par l’entreprise Trivarga et vendue dans les magasins Globus et Manor. Pour arriver chez nous, l’eau prélevée dans un lac de l’île Fidji, menacée par le réchauffement climatique, est conditionnée sur place puis traverse la planète sur 22 000 kilomètres, jusqu’en Angleterre. Elle est ensuite acheminée en train en Suisse – autrement nommée «château d’eau de l’Europe».
Arturo Sutter, directeur général de Trivaga, explique que la Fondation Fiji Water, qui vend ces fameuses bouteilles, est «l’une des plus grandes organisations philanthropiques sans but lucratif des îles Fidji». «Elle y a apporté une grande amélioration de la qualité de vie, via le développement d’innombrables projets qui concernent directement des dizaines de milliers de personnes.» Ceux-ci sont entièrement financés par la vente mondiale des bouteilles d’eau.
Arturo Sutter estime donc que «l’Initiative des Alpes pèche sur la perspective». «C’est dommage. Les consommateurs du XXIe siècle ont délaissé les frontières il y a longtemps – nous vivons tous sur la même planète. Si nous voulons construire un monde meilleur, cela doit passer par des réalisations qui englobent un contexte mondial.» Arturo Sutter rappelle en outre que depuis 2010 les emballages carton sont 100% recyclables tout comme 40% des bouteilles en PET.
Le voyage du lait suisse
La deuxième nomination revient à Emmi et ses canettes en aluminium Caffè Latte Extra Shot, produites en Allemagne avec du lait suisse. Celui-ci accomplit donc un aller-retour entre les deux pays de 1360 kilomètres en camion. Selon l’Administration fédérale des douanes, des milliers de tonnes de lait suisse effectuent le voyage chaque année.
L’entreprise a expliqué à l’Initiative des Alpes qu’il n’existait pas d’autre alternative. L’organisation juge cette explication «très étonnante pour une entreprise qui affirme vouloir réduire ses émissions de CO2 de 25%» et possède dans son assortiment un produit similaire, dont la production représente 13 fois moins de CO2.
«Nous avons examiné en détail toutes les options en Suisse. Malheureusement, il n’existe pas de machines qui permettent de remplir ces canettes, explique Esther Gerster, cheffe de la communication de l’entreprise. En Suisse, les exigences sur le remplissage des produits laitiers en canettes sont compliquées. Nous aurions donc dû acheter une nouvelle machine juste pour ce produit, ce qui aurait représenté un investissement de plusieurs millions de francs pour un taux d’utilisation très faible.» Esther Gerster ajoute que l’alternative d’utiliser du lait allemand n’était pas satisfaisante non plus, l’entreprise souhaitant privilégier des produits locaux. «Nous réévaluerons la situation, conclut-elle. C’est prévu depuis longtemps, cela n’a pas de conséquences directes avec la nomination de l’Initiative des Alpes.»
Du cerf néo-zélandais
Le troisième pointé du doigt par l’organisation est le cerf néo-zélandais vendu par Migros. L’animal est abattu en Nouvelle-Zélande, puis sa viande congelée réalise une traversée de 22 000 kilomètres en bateau jusqu’à Bremerhaven, en Allemagne. Restent encore 900 kilomètres pour arriver sur les étalages du géant orange.
«Nous avons effectué un calcul approximatif du bilan CO2 et sommes arrivés à un chiffre plus faible situé entre 39 et 74 g d’équivalent CO2 (ndlr.: contre 99 g selon l’Initiative des Alpes)», rectifie la porte-parole de Migros Aurélie Deschenaux. Le géant orange rappelle les nombreux efforts que l’entreprise fournit afin de garantir un transport de marchandises le plus écologique possible, tant en privilégiant la part de transport ferroviaire, en réduisant les émissions de sa flotte de camions ou encore en augmentant la part des caisses réutilisables. «Cependant, étant donné le manque de surfaces boisées et la petite taille des structures agricoles d’exploitation pastorale, nous sommes tributaires des importations de gibier, tout comme le reste de la branche, concède Aurélie Deschenaux.
Migros ajoute que l’entreprise s’est fixé pour objectif – «indépendamment de cette nomination» – de faire passer à 100% la part européenne de nos importations de civet de cerf d’ici deux ans.
Critères d’évaluation
Les prévisions pour le futur ne sont pas très bonnes. La Confédération estime à 37% l’augmentation des transports sur la route d’ici à 2040. L’OCDE table en outre sur une augmentation de 160% des émissions de CO2 pour 2050. «Ces transports font peut-être sens pour les entreprises en termes économiques, note Manuel Herrmann. Mais les entreprises ne paient pas le coût infligé à la société, tels que la pollution, l’asthme ou encore le manque de sommeil.»
En 2002, Coop et Migros ont remporté le Premier Prix, en vendant des crèmes suisses transportées en Belgique et en Italie pour être conditionnée en bombes aérosol. Coca-Cola et ses canettes importées d’Italie malgré l’existence de sites de production suisses ont quant à eux raflé l’édition 2015. Difficile de dire si des progrès ont été réalisés depuis. «Nous savons que la production des petites crèmes se fait toujours de la même manière, répond Manuel Herrmann. Nous sommes peu au courant de l’évolution des autres entreprises. Notre objectif futur est de mieux suivre leur évolution.»
Votez sur http://www.alpeninitiative.ch ou sur la page Facebook http://www.facebook.com/alpeninitiative. (TDG)
L’Initiative des Alpes salue également le travail de l’entreprise zurichoise ImagineCargo, qui s’est associée avec les CFF pour mettre en place un service «vélo-train-vélo» destinée au commerce en ligne. Celui-ci a permis d’établir une chaîne de livraison durable entre les régions urbaines de Suisse, d’Allemagne et d’Autriche. Le gain niveau CO2 s’élève à 99% si la marchandise est acheminée à vélo jusqu’à un train de voyageurs, puis réacheminée jusqu’à sa destination finale sur une bicyclette. Les vélos électriques de l’entreprise peuvent transporter jusqu’à 250 kilos de marchandises.
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