L'énergie électrique est-elle bien adaptée à une mobilité du
Publié : 22 mai 2013, 08:59
Salut
Je poste, sans être à même d'évaluer la qualité technique de l'article
Rencontres scientifiques de BRON: la mobilité électrique n'est pas forcément durableMichel DEPROST | 16.05.2013 - 22:48
L'énergie électrique est-elle bien adaptée à une mobilité durable ? Pour Serge Pélissier, chercheur au Laboratoire Transports et Environnement (LTE) de l’Institut Français des Sciences des Transports et des Réseaux, l'électricité ne suffira pas à rendre durable une mobilité organisée d'une manière non durable. Bron accueillera le samedi 8 juin, une journée sur la mobilité dans la ville durable.
« Chercher à électrifier une mobilité non durable, ne le rendra pas durable. Une mobilité électrique ne sera durable que parce qu’elle a été pensée durable ». Telle est la conclusion proposée par Serge Pélissier, chercheur au laboratoire Transport et Environnement de l’IFSTAR, lors de la quatrième Rencontre des savoirs, organisée à Bron, dans le cadre des Rencontres Nationales Scientifiques de Bron.
Serge Pélissier est spécialiste des batteries. Il explique comment les batteries, les réservoirs des voitures électriques, sont la clé, ou du moins le verrou de la mobilité électrique. Et même le frein ! Très clair, très rigoureux, dans le ton des Rencontres scientifiques de Bron, Serge Pélissier, démontre.
Serge Pélissier rappelle d’abord qu'il faut être prudent devant les révolutions annoncées. « En 1990 sur 5 000 automobiles, 1681 étaient des véhicules à vapeur, 1575 électrique et 936 à essence"
L’électricité va-t-elle détrôner les énergies fossiles ? Pas sûr. Bien sûr les moteurs électriques ont beaucoup de qualités : ils sont silencieux, s’usent peu. « Ils ont peu de pertes. Leur rendement est de 90 à 95% contre 25% pour un moteur thermique. Un moteur électrique a un couple nul, il est immédiatement efficace, alors qu’un moteur thermique a besoin d’un système de changement de vitesse pour développer sa puissance » explique Serge Pélissier. Les moteurs électriques sont aussi réversibles: ils peuvent au freinage produire presque autant d’électricité qu’ils en ont consommé.
La batterie, point faible de la voiture électriqueMais le point faible des voitures électriques n’est pas le moteur. C’est la batterie. Une batterie ne peut emporter autant d’énergie qu’un réservoir. « Une batterie lithium ion emporte 200 Wh/ par kilo, contre 13 000 Wh pour un litre d’essence. Les batteries sont lourdes, et ne sont pas plus légères lorsqu’elles sont vides. Elles s’usent en fonction de leur utilisation, mais s’usent aussi lorsqu’on ne s'en sert pas. Et elles s’usent plus vite quand elles sont soumises à des conditions de température élevées."
Les batteries offrent une autonomie limitée. Pour un prix élevé. Si le prix de l’énergie électrique est moins élevé que celui des carburants fossiles, c’est grâce à une fiscalité encore très faible. Les batteries sont en revanche onéreuses, et leur prix ne devrait pas baisser énormément. Il faut compter environ 20 000 euros pour une batterie d’une capacité de 1 000 KWh. Même avec une chute des prix, une batterie de 20 KWh à 300 euros le KWh reviendra à 6 000 euros. Et il n’est pas sûr qu’elle dure autant que le véhicule qui la porte.
Recharge: la phase critique
Ces inconvénients de poids ne seraient pas rédhibitoires si une autre limite ne venait entraver le chemin de la mobilité électrique. D’une capacité limitée, les batteries doivent être rechargées souvent. Et la charge prend du temps, sauf, si l’on choisit une charge accélérée.
Mais alors qu’il suffit de cinq minutes pour remplir un réservoir qui permet de rouler 600 kilomètres, une charge rapide fournir moins d’énergie. Surtout, elle sollicite énormément un réseau électrique déjà soumis à d’innombrables usages. Une voiture qui se charge en une heure appelle la puissance d'un immeuble de quatre appartements. De quoi faire sauter le réseau et d'imposer un accroissement de la puissance disponible.
Objectif entre 1,8 et 1 min. en 2020. Bien sûr, des progrès seront réalisés pour les batteries, avec par exemple des batteries lithium air. Mais la question de la recharge restera un obstacle. Il faudra mettre en place des réseaux intelligents et des voitures communicantes capables de dialoguer, pour établir la manière dont la charge doit être effectuée sans faire sauter le réseau.
La physique de l’électricité a quand même ses limites infranchissables. Les solutions sont ailleurs, dans une nouvelle mobilité. La mobilité future remplacera l’utilisation d’un seul véhicule, aujourd’hui à essence, non pas par un véhicule électrique. Nous devrons privilégier non pas la possession d’un véhicule pour tous les usagers, mais l’usage de plusieurs véhicules, et le recours à plusieurs modes de mobilité en fonction : marche, vélo, vélo à assistance électrique, voiture de ville, voiture d’entreprise, voiture thermique pour les longues distances. Les véhicules hybrides, pourraient aussi apporter une solution. Le rapport à la propriété ne devra évidemment plus être le même. Pas question de posséder tous ces véhicules. On devra aussi louer des voitures en autopartager, covoiturer, La mobilité de demain, n'est pas qu'une affaire de technique.
michel.deprost@enviscope.com
A+
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Rencontres scientifiques de BRON: la mobilité électrique n'est pas forcément durableMichel DEPROST | 16.05.2013 - 22:48
L'énergie électrique est-elle bien adaptée à une mobilité durable ? Pour Serge Pélissier, chercheur au Laboratoire Transports et Environnement (LTE) de l’Institut Français des Sciences des Transports et des Réseaux, l'électricité ne suffira pas à rendre durable une mobilité organisée d'une manière non durable. Bron accueillera le samedi 8 juin, une journée sur la mobilité dans la ville durable.
« Chercher à électrifier une mobilité non durable, ne le rendra pas durable. Une mobilité électrique ne sera durable que parce qu’elle a été pensée durable ». Telle est la conclusion proposée par Serge Pélissier, chercheur au laboratoire Transport et Environnement de l’IFSTAR, lors de la quatrième Rencontre des savoirs, organisée à Bron, dans le cadre des Rencontres Nationales Scientifiques de Bron.
Serge Pélissier est spécialiste des batteries. Il explique comment les batteries, les réservoirs des voitures électriques, sont la clé, ou du moins le verrou de la mobilité électrique. Et même le frein ! Très clair, très rigoureux, dans le ton des Rencontres scientifiques de Bron, Serge Pélissier, démontre.
Serge Pélissier rappelle d’abord qu'il faut être prudent devant les révolutions annoncées. « En 1990 sur 5 000 automobiles, 1681 étaient des véhicules à vapeur, 1575 électrique et 936 à essence"
L’électricité va-t-elle détrôner les énergies fossiles ? Pas sûr. Bien sûr les moteurs électriques ont beaucoup de qualités : ils sont silencieux, s’usent peu. « Ils ont peu de pertes. Leur rendement est de 90 à 95% contre 25% pour un moteur thermique. Un moteur électrique a un couple nul, il est immédiatement efficace, alors qu’un moteur thermique a besoin d’un système de changement de vitesse pour développer sa puissance » explique Serge Pélissier. Les moteurs électriques sont aussi réversibles: ils peuvent au freinage produire presque autant d’électricité qu’ils en ont consommé.
La batterie, point faible de la voiture électriqueMais le point faible des voitures électriques n’est pas le moteur. C’est la batterie. Une batterie ne peut emporter autant d’énergie qu’un réservoir. « Une batterie lithium ion emporte 200 Wh/ par kilo, contre 13 000 Wh pour un litre d’essence. Les batteries sont lourdes, et ne sont pas plus légères lorsqu’elles sont vides. Elles s’usent en fonction de leur utilisation, mais s’usent aussi lorsqu’on ne s'en sert pas. Et elles s’usent plus vite quand elles sont soumises à des conditions de température élevées."
Les batteries offrent une autonomie limitée. Pour un prix élevé. Si le prix de l’énergie électrique est moins élevé que celui des carburants fossiles, c’est grâce à une fiscalité encore très faible. Les batteries sont en revanche onéreuses, et leur prix ne devrait pas baisser énormément. Il faut compter environ 20 000 euros pour une batterie d’une capacité de 1 000 KWh. Même avec une chute des prix, une batterie de 20 KWh à 300 euros le KWh reviendra à 6 000 euros. Et il n’est pas sûr qu’elle dure autant que le véhicule qui la porte.
Recharge: la phase critique
Ces inconvénients de poids ne seraient pas rédhibitoires si une autre limite ne venait entraver le chemin de la mobilité électrique. D’une capacité limitée, les batteries doivent être rechargées souvent. Et la charge prend du temps, sauf, si l’on choisit une charge accélérée.
Mais alors qu’il suffit de cinq minutes pour remplir un réservoir qui permet de rouler 600 kilomètres, une charge rapide fournir moins d’énergie. Surtout, elle sollicite énormément un réseau électrique déjà soumis à d’innombrables usages. Une voiture qui se charge en une heure appelle la puissance d'un immeuble de quatre appartements. De quoi faire sauter le réseau et d'imposer un accroissement de la puissance disponible.
Objectif entre 1,8 et 1 min. en 2020. Bien sûr, des progrès seront réalisés pour les batteries, avec par exemple des batteries lithium air. Mais la question de la recharge restera un obstacle. Il faudra mettre en place des réseaux intelligents et des voitures communicantes capables de dialoguer, pour établir la manière dont la charge doit être effectuée sans faire sauter le réseau.
La physique de l’électricité a quand même ses limites infranchissables. Les solutions sont ailleurs, dans une nouvelle mobilité. La mobilité future remplacera l’utilisation d’un seul véhicule, aujourd’hui à essence, non pas par un véhicule électrique. Nous devrons privilégier non pas la possession d’un véhicule pour tous les usagers, mais l’usage de plusieurs véhicules, et le recours à plusieurs modes de mobilité en fonction : marche, vélo, vélo à assistance électrique, voiture de ville, voiture d’entreprise, voiture thermique pour les longues distances. Les véhicules hybrides, pourraient aussi apporter une solution. Le rapport à la propriété ne devra évidemment plus être le même. Pas question de posséder tous ces véhicules. On devra aussi louer des voitures en autopartager, covoiturer, La mobilité de demain, n'est pas qu'une affaire de technique.
michel.deprost@enviscope.com
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