Le Forum de Lyon en Lignes

http://www.leprogres.fr/rhone/2015/06/2 ... n-ce-jeudi

L’option la plus paralysante pour Lyon est celle retenue par les organisations de taxis. Quatre convois partiront de la plaine des jeux de Gerland, de l’aéroport Saint-Exupéry, de la barrière de péage de Beynost et des Portes de Lyon à Dardilly aux alentours de 8 heures pour converger vers la tour Oxygène, siège d’Uber à Lyon, vers 11h30-12 heures.

Ça promet !
Je suis impatient d'avoir des retours d'info du café du Commerce dans le style "ces feignants de taxis y font rien qu'à faire grève et à embêter le pauv'monde", un peu comme on en trouve des brouettes à la moindre grève dans les trains ou les transports urbains...

Si ça se trouve, ils vont mettre un bronx monumental en pleine période d'examens (à moins que ce ne soit déjà terminé ?) parce qu'en ce moment, c'est le bac, mais pas que. Partiels en facs, diplômes divers de fin d'année, etc... And so on.


Et, alors comme ça, le siège d'Uber Lyon est dans la tour Oxygène... Ce ne sont pas dans ces mêmes locaux que se trouvent pleins de services de la SNCF ? Quelle coincidence...

Le lien Uber - SNCF est très ténu... Il est rare que la SNCF entre en concurrence avec les taxis (urbain vs interurbain). Elle leur fait même appel en cas de perturbation !
Hormis le siège lyonnais,le seul lien que je verrais serait la possibilité pour la SNCF de passer des taxis aux VTC, mais ça ne me paraît ni suffisant ni être la vraie menace pour les taxis...

Si on veut débattre de taxis et TC, on pourrait regarder le potentiel lobbying sur les trajets de nuit par exemple, notamment dans les grandes agglos hors PLM. De plus, les taxis ont quand même souvent accès aux sites propres TC contrairement aux VTC (le cas de la voie réservée sur l'A1 est néanmoins en cours de jugement). Le problème ne vient donc pas de là.

Ce qui me choque, c'est la tournure que ça prend et l'absence de remise en question. Même la SNCF a fini par revoir sa copie sur un grand nombre de points depuis des années, même si c'est sûrement perfectible. Tout espoir n'est donc pas perdu... Après, s'il doit y avoir concurrence, il faut qu'elle reste correcte vis-à-vis de la loi et de la participation aux frais collectifs (je pense notamment aux impôts et charges sociales).
En attendant, je note que le gouvernement n'hésite pas à envoyer les cars dans les jambes de SA SNCF, et que le covoiturage ne fait pas l'objet d'actions des cheminots en colère malgré l'impact réel qu'il a sur leur activité.

Ce que je trouve dommage dans ce qui est en train de se passer, c'est que la revendication initiale des taxis est légitime : à partir du moment où on les soumet à une réglementation spécifique et où on les oblige à payer une licence hors de prix, si on leur fait une concurrence directe, il faut que ce soit avec les mêmes règles. Soit on interdit Uber, soit on change les règles des taxis (et on leur rembourse leur licence...). L'entre deux n'est pas possible.

Ceci étant dit, déjà que je n'avais pas une très haute opinion des taxis à cause des comportements de certains sur la route (notamment vis-à-vis des cyclistes et des piétons) et de leurs actions lorsqu'ils ne sont pas contents, je crois qu'ils ont trouvé le meilleur moyen possible de se mettre l'opinion publique à dos : s'attaquer physiquement aux chauffeurs Uber, voire à leurs clients (récente affaire lyonnaise). J'entendais dire ce matin à la radio de la part d'un taxi : "Il faudra qu'il y ait un mort pour que le gouvernement fasse quelque chose ?!". Croient-ils que s'il y a un mort, c'est dans leur sens que le gouvernement va agir ?!

@BBarchi : Quasiment au pied de la tour Oxygène, il y a un Quick. Coïncidence ?!

Ah ben, je pensais que l'info allait rester confidentielle...
Tu as donc remarqué aussi... c'est louche, s'pas ?

Pour revenir au psychodrame, moi ce qui me gène dans le débat, c'est qu'on a un fonctionnement règlementaire (qui est ce qu'il est, et qu'on peut changer par voie législative, référendaire, ou même par décrêts et arrêtés) qui fait force de loi ; à l'image d'Uber, n'importe quel bastringue libéral qui estimerait que ça ne lui convient pas pourrait arriver, comme ça, tranquillou, et forcer jusqu'à imposer sa vision des choses d'une part, et à mettre en vibration des gens qui n'ont certainement pas demandé à l'être d'autre part.

Ce qui est intéressant, c'est que pour y arriver, les faits divers sont mis à contribution pour ostraciser une catégorie "d'affreux" et glisser un coin dans la construction ; le problème n'est pas d'avoir des comportements et des prix "psychologiquements inacceptables" de la part des taxis en face d'un outil différent dont on ne peut pas maîtriser le modèle actuellement, ça n'aurait jamais dû arriver. Le problème, la question, est : et, au fait, pourquoi Uber débarque et met directement en œuvre sa stratégie qui au passage est mondiale sans passer par la case règlementaire comme tout un chacun ? Pourquoi cette société s'exonérerait des obligations légales ?

Et il y a maintenant Uber, mais d'autres trucs tout aussi "différents" de nos usages, de nos règles, et de nos habitudes légitimes sont eux aussi sur la rampe de lancement, et n'attendent que le retour d'expérience.

Et puis quoi encore ? Il n'y a aucune raison acceptable pour que tout ce que nous connaissons de stable (ou à peu près) puisse être mis en vibration sur le même principe, avec les mêmes méthodes, par des gens au fond inadaptés au fonctionnement en société, et qui veulent faire plier les choses à leur façon. Un genre asocial, en quelque sorte.

Parce que c'est très exactement çà qui est en phase d'essais pratiques... Les accords tralala en préparation ne visent qu'à donner un cadre sécurisé à ce comportement, parce qu'actuellement, il y a encore des règles. Ça risque de ne pas durer, la simple clause permettant à une structure privée d'attaquer un gouvernement sous prétexte d'entrave au commerce suffit à elle seule pour mettre un terme à cette sécurité.

la Confédération du Commerce devient de plus en plus fatigante.

D'autres pays ont clairement annoncé la couleur, et ont commencé à sortir le goudron et les plumes sans demander l'autorisation à m'sieu Uber, et sans attendre que leurs structures soient mises en danger. INterdiction, direct. Et astreintes disuasives. Et leurs taxis ne sont pas entrés dans un fonctionnement rugueux, malgré les similitudes de comportement avec "les ceusses de part ici".



Pour rester sur le territoire national, une lecture intéressante :
http://leconome.blogs.liberation.fr/201 ... le-social/

À une époque pas si lointaine, le problème c'était les licences, pas Uber. Uber n'est finalement que la cerise sur le gâteau.

Il faut se souvenir que les licences délivrées par l'État le sont gratuitement mais en nombre limité. La pratique de la revente a été mise en place au sein de la profession comme investissement-retraite.
Il y a quelques années, c'est l'augmentation du nombre de licence, en particulier dans les secteurs tendus comme Paris, qui avait mis le feu aux poudres. Selon le vieux principe "ce qui est rare est cher", une diminution de la rareté entraînait potentiellement une baisse des prix à la revente de la licence. Ceux qui ont manifesté alors le faisait parce qu'ils subissaient une moins-value sur leur plaque. Vu que l'on a voulu ménager la chèvre et le chou, les taxis et leurs clients (français ou étrangers), les licences créées depuis ne sont plus valables que cinq ans (si mes souvenirs sont exacts) et ne peuvent être revendues.

Quoiqu'il en soit, Uber a au moins permis de provoquer une remise en question un peu plus forte que par le passé (même le patron des Taxis G7 semblait le reconnaître sur France Info aujourd'hui). Espérons qu'elle soit salutaire. Ce n'est pas dans l'intérêt commun qu'UberPop se développe, ni que certaines pratiques encore trop courantes dans le monde des taxis "légaux" perdurent.

Il n'empêche que quelle que soit l'évolution, il n'est pas normal qu'elle se fasse en générant un climat de guerre. Il y a des règles, elles s'appliquent, point barre.
Il n'est pas normal qu'on doive subir des agitations de cette nature, alors que tous les outils de discussion et de négociation sont disponibles pour en éviter l'apparition.
Uber est "pressé" ? Eh bien qu'il attende. Comme beaucoup de monde sur plein d'autres sujets autrement cruciaux...

Actuellement, la loi et la règle interdisent Uber.
Avec les accords en négociation, Uber pourra porter plainte contre l'état pour faire ce qu'il veut, y compris s'affranchir des règles.
Est-ce ce qu'on veut ?

En attendant, le point d'attaque est le monde des taxis, qui, comme par hasard, collectionne les points négatifs et le ressentiment collectif sur ses pratiques, qu'ils n'ont pas sur ou pu réguler ; ça tombe bien, tout le monde va leur tomber dessus...


Mais ensuite, à qui le tour ?
C'est un fonctionnement de barbares qui se profile...

Il y a quand même un point qui n'est presque jamais soulevé... Celui des clients.
Combien de fois sur Lyon on m'a refusé un Confluence => Jean Macé en taxi car cela faisait trop court ? Avec Uber, jamais ce type de problème. Avec un temps d'attente entre 5 à 10 minutes, c'est imbattable.
Je ne vais pas parler de la bouteille d'eau ou des bonbons, cela, honnêtement, on s'en fout un peu. Peu importe la destination, UberPop t'amènera à ton point d'arrivée sans discuter de la longueur du trajet.

Et puis désormais, on peut partager le prix de la course entre plusieurs utilisateurs lorsqu'on partage un Uber donc que demander de mieux. On a désormais du service, de la rapidité et de l'offre, même à 4 heures du matin...

Aujourd'hui, vers 14h, blocage des voies bus et trams à la Part-Dieu par des taxis. Alors que je trouve la revendication légitime (je le redis), la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de détourner les yeux et me dire que si c'est la seule solution intelligente qu'ils ont trouvé pour faire comprendre où se situe le problème, j'espère qu'ils n'ont pas réfléchi bien longtemps pour la trouver...

HS / anecdote : Je ne prenais jamais le taxi : trop cher, trop compliqué et jamais réellement indispensable à Lyon dans mon cas. J'ai dû prendre l'avion il y a 2/3 ans à Genève. J'y suis arrivé en train avec un copain. Tous les taxis refusaient de nous emmener à Ferney-Voltaire. Finalement, quand il n'y avait plus aucun client, l'un d'entre eux a consenti à nous emmener. Le lendemain matin, c'est l'hôtel qui a nous a réservé le taxi : genre limousine luxe, bouteille d'eau, chauffeur très poli et serviable... Après-coup, je me demande si c'était pas un VTC...

valentin a écrit :Il y a quand même un point qui n'est presque jamais soulevé... Celui des clients.
Combien de fois sur Lyon on m'a refusé un Confluence => Jean Macé en taxi car cela faisait trop court ? Avec Uber, jamais ce type de problème. Avec un temps d'attente entre 5 à 10 minutes, c'est imbattable.
Je ne vais pas parler de la bouteille d'eau ou des bonbons, cela, honnêtement, on s'en fout un peu. Peu importe la destination, UberPop t'amènera à ton point d'arrivée sans discuter de la longueur du trajet.

Et puis désormais, on peut partager le prix de la course entre plusieurs utilisateurs lorsqu'on partage un Uber donc que demander de mieux. On a désormais du service, de la rapidité et de l'offre, même à 4 heures du matin...

Très bien valentin, mais dans ce cas revendiquons que les taxis soient plus serviables, plus polis, et acceptent tous les clients ! Mais ne laissons pas une libéralisation complète s'installer comme c'est le cas actuellement. Comme BBArchi le dit très bien, c'est une remise en cause totale de la loi et donc des règles nécessaires pour que l'on puisse avoir une sécurité sociale, une justice de l'emploi.

Bref, si Uber souhaite devenir une compagnie de taxi dont le « mot d'ordre » de la marque soit la qualité de service, c'est leur droit et je serai ravis qu'ils le fassent (car moi aussi j'ai déjà eu affaire à des taxis qui t'emmènent au mauvais endroit, et autre genre de surprise...)