@alecjcclyon : La question en arrière-plan de cette discussion n'est pas vraiment de savoir si le métro est plus confortable et plus rapide que le tram. C'est comme si on demandait si, toutes choses égales par ailleurs, il est plus confortable de se déplacer en voiture avec chauffeur qu'à pieds.

Dans ce raisonnement, le problème réside dans le "toutes choses égales par ailleurs". En matière de politiques publiques de mobilité, il n'y a justement pas de "toutes choses égales par ailleurs".
On prend de plus en plus conscience des problèmes liés au tout-voiture. Après la congestion dans les années 60/70/80 (qui a pu faire émerger le métro), on a pensé à la pollution atmosphérique (loi LAURE) dans les années 70/80/90 puis au changement climatique (plans climat) depuis les années 90 et on ajoute progressivement la qualité de vie (Berges du Rhône, Rives de Saône, réaménagement de la rue Garibaldi, déclassement A6/A7...). Les politiques publiques ont donc cherché à réduire l'utilisation de la voiture ou, au moins, sa part modale. On a donc une augmentation des fréquentations en TC... mais dans un contexte où l'éparpillement périurbain se poursuit.
Or l'essentiel du budget transport est porté par le Versement transport et une part minoritaire par les recettes des usagers (même si en volume, elle est très loin d'être insignifiante à Lyon). Pour mémoire, le VT, c'est un prélèvement sur la masse salariale des employeurs de plus de 11 salariés (publics ou privés). Depuis des années, le ministère des finances essaie de réduire ce VT. Jusqu'en 2015, ce VT était d'ailleurs prélevé au-delà de 9 employés. Apparemment, sa suppression pure et simple a été envisagée dans le projet de loi LOM (dont le détail n'a toujours pas été annoncé, il me semble) mais ce serait écarté. Le VT est donc contraint.
En ce qui concerne les recettes des usagers, partout où on peut massifier l'offre, le ratio recettes/ dépenses peut s'améliorer mais dans le même temps, on dessert de plus en plus de coin en raison de l'éparpillement périurbain. Du coup, ce R/D baisse à ces endroits.
ça fait donc des années qu'on cherche de nouvelles sources de financements. Si elles étaient simples et politiquement facilement acceptables, au moins une agglo française les auraient mises en oeuvre...
Si on revient au cas du SYTRAL, de mémoire, le budget d'investissement pour 6 ans est d'environ un milliard d'€uro. Ce budget ne comprend pas que des tronçons de TCSP mais également l'ensemble des investissements : renouvellement de bus, métros, trams + systèmes embarqués comme billettique + travaux divers. Et si on en reste aux TCSP, les investissements ciblés depuis 1997 (ou apparus progressivement) et non encore réalisés sont nombreux : axe A2 (Francheville - Presqu'île), passage probable d'A3 en tram (voire en souterrain entre Gorge-de-Loup et Part-Dieu), fin du tram T6, traitement des tronçons de rocade extérieure A8... Alors que ces projets ne sont pas finis (voire pas entamés) et que certains naviguent entre deux eaux (problématique du débouché de la ligne de Trévoux, problématique de l'intégration du TTOL dans l'offre TCL, problématique de l'extension de T3 vers le Nord-Isère sur l'emprise du CFEL...), on a dépensé 180 M€ pour accompagner le déménagement du stade à Décines et on s'apprête désormais à faire un métro d'1,2 milliards d'euros pour 60.000 voyages par jour.
La question à poser serait donc : puisque le métro E empêcherait de faire autre chose que le prolongement de T6 (si j'ai bien suivi), est-ce qu'on peut repousser à plus tard que 2030 (!) tous les autres investissements de TCSP sur les axes non réalisés ? C'est la question de l'efficicence des choix qui est posée. Pour revenir à une métaphore automobile, pour un déplacement automobile, vaut-il mieux emprunter un monospace haut de gamme ou une voiture compacte classique ? Si on est 5, la question peut se poser. Mais si on est deux ?! C'est dans cette même logique qu'il convient, de mon point de vue, d'adapter la dépense au besoin. Le seul avantage du métro automatique sur pneu, c'est l'automatisation immédiate. Mais l'inconvénient, c'est qu'à Lyon, on ne le fait qu'en souterrain (donc à coût prohibitif) et sans aucune possibilité de partager les infras. En faisant le métro E tel que prévu, on a de fortes chances de reproduire le schéma de la ligne D.