Près de chez nous, la ville de Lausanne envisage de tenter l'expérience...
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Ce centre-ville piéton rêvé par la Municipalité
URBANISME | Petit à petit, la ville lève le voile sur la grande révolution urbanistique qu’elle prépare pour le cœur de Lausanne. Aperçu du périmètre qui pourrait être entièrement dédié aux piétons et aux bus.

© PHOTOMONTAGE | Pour maintenir le trafic est-ouest, les voitures pourraient s'engouffrer dans un tunnel sur l'avenue du Théâtre et ressortir à l'entrée nord du parking de Montbenon.
GÉRALD CORDONIER | 18.11.2009 | 00:08
Des milliers de pavés entièrement dédiés aux badauds et aux cyclistes, des bus et de rares voitures. Comme annoncé à la mi-octobre, la Municipalité rêve d’augmenter drastiquement son réseau de rues piétonnes. Au cœur de la ville, mais aussi à Ouchy et aux alentours de la gare CFF, les zones réservées aux bipèdes et aux vélos offrent actuellement quelque 5 km de chaussée exempte de circulation automobile. Si le nouveau projet se réalise, ce sont près de 7,5 km qui pourraient être interdits à la circulation à Lausanne.
Principales clés de ce changement? La fermeture des accès vers les places Saint-François et de l’Europe. A Chauderon, à la hauteur des parkings souterrains existants à la rue de Genève, au sommet de la rue Centrale, au milieu de la rue Benjamin-Constant ainsi qu’à l’avenue du Théâtre. «Les aménagements à l’étude visent à diviser par deux le transit automobile au centre», annonce le directeur des Travaux, Olivier Français.
«Sur la place Saint-François, notre objectif est de réussir un équilibre d’espaces piétonniers entre le nord et le sud, puisque le bâtiment de la BCV et celui de la Poste, surtout, pourraient à terme changer d’affectation.» A l’heure actuelle, 40 000 véhicules transitent chaque jour par la place, avec un bus toutes les 20 secondes.
Accompagné du développement d’axes forts supplémentaires de métro ou de tram, le réaménagement urbain souhaité par les autorités devrait permettre, à terme, de contenir l’augmentation de circulation prévue d’ici à 2020. Dans l’agglomération, 70 000 nouveaux habitants-emplois sont effectivement attendus.
Tunnel sous Saint-François
Depuis sa première mouture, dévoilée il y a quelques semaines, le projet a toutefois déjà évolué pour ne pas froisser, entre autres, certains milieux économiques. Devant le Lausanne-Palace, par exemple, les voitures seront interdites de passage.
Concrètement, outre le projet d’une nouvelle ligne de transports publics vers le nord de la ville (24 heures d’hier), toute cette nouvelle organisation repose sur un tunnel prévu sous Saint-François. De quoi autoriser, ensuite, une fermeture des gros axes routiers alentour. «Avec ce tunnel, notre but n’est pas de créer un aspirateur à voitures, se défend le municipal radical, déjà mis en cause par certains partis politiques lausannois qui y voient un retour au «tout-voiture» des années soixante. Cet équipement devra nous permettre de mieux gérer le transit est-ouest.»
Le comité directeur du Plan d’agglomération Lausanne-Morges (PALM) a, d’ailleurs, choisi d’intégrer ce dossier à ses réflexions globales, menées depuis plusieurs années, au sujet de l’accessibilité multimodale dans l’ensemble de l’agglomération.
Quand les voitures étaient reines
Lors du dernier grand réaménagement de la place Saint-François, dans les années septante, architectes et autorités communales rêvaient déjà d’un espace grandement dédié aux piétons. Mais à une époque où la voiture restait reine, pas question pour autant de supprimer totalement le trafic. Au contraire, même. Dans ses directives, la ville souhaitait installer, directement sous la place, un vaste parking souterrain – finalement bâti plus loin à la rue du Grand-Chêne. De quoi doper l’imagination des concourants, qui avaient pour mission principale de réorganiser le trafic automobile encerclant encore l’église bâtie sur la moraine de Bourg. Chaque projet y allait alors de ses galeries marchandes ou terrasses piétonnes surélevées, de ses tunnels routiers ou viaducs. Car bien que l’on y dénombrât déjà 38 000 véhicules traversant chaque jour la place en deux sens, l’exécutif souhaitait maintenir l’accès automobile aux activités du centre, «aucune limitation de circulation n’y étant envisagée», précisait la Municipalité. Une époque révolue.
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