Je ne vais pas insister sur la philosophie économique et sociale qui nous sépare mais je présise simplement que l'argent est justement l'outil qui permet de mesurer la valeur des biens et des services vendus. En subventionnant ou en adaptant les tarifs aux acheteurs, on dénature la valeur du travail ou du risque. Ben oui, celui qui produit des choses qui se vendent peu gagne forcément moins que celui qui travaille dans un secteur porteur, même si la charge de travail de cette première personne peut être plus lourde que celle de la deuxième.
De là à parler d'injustice, je ne suis pas de cet avis.
Le social, ce n'est pas de permettre à certains de s'offrir des choses qu'ils ne peuvent pas se payer. Celà s'appelle de la redistribution. Le terme "social" à ce niveau là est un abus de langage démagogique. ( Il sous-entends que celui qui n'est pas pour la redistribution généralisée ne fait pas dans le social et que c'est donc un sans-coeur égoïste )
Revenons-en au sujet.
Déjà, le transport n'est pas un besoin comme la nourriture ou l'accès aux soins.
Je te cite : "Pas pour se déplacer quand on veut mais pour se déplacer quand on en a besoin".
Comment tu fais la différence ? Tu fliques chaque voyageur pour savoir s'il va bien au boulot ou s'il prends le bus pour aller voir des amis ?
J'ai du mal à voir comment on peut concrètement "aider" ceux qui prennent le bus pour aller chercher du boulot sans subventionner ceux qui le prennent pour leurs loisirs.
Entre le "ils n'ont qu'à se débrouiller" et le "on leur paye tout sans contrepartie", il y a un juste milieu.
C'est pourquoi je préfère que l'on aide les individus, les personnes, avec un suivi social ( au sens humain, cette fois ) plutôt que de subventionner massivement les services publics.
Car, il ne faut pas se leurrer, si "la part des impôts permet de proposer des tarifs attractifs", il ne faut pas oublier que l'argent des impôts ne vient pas du ciel mais des prélèvements sur notre pouvoir d'achat.
En d'autres termes, ce que l'on ne paye pas en bénéficiant des tarifs attractifs, on le paye de toutes manières via nos impôts.
Pour bénéficier réellement de transports en commun moins chers ( et donc plus compétitifs par rapport à la voiture individuelle), il n'y a pas de secret : il faut baisser les coûts d'une part et je souscris parfaitement à ton idée de " réindividualiser les coûts collectifs engendrés par des choix individuels"
Pour ce qui concerne le PTU, je considère que la création d'une institution unique sur l'aire urbaine serait une erreur. Dans le respect du principe de subsidiarité, le syndicat mixte permet en effet d'associer les besoins locaux à la cohérence plus globale d'un "réseau".
Le problème de "l'aire urbaine", c'est qu'elle ne repose sur aucune structure territoriale existante qui permettrait de travailler à la fois avec l'échelon supérieur et l'échelon inférieur.
D'autre part, je considère qu'une politique de transport doit prendre en compte tous les transports qui sont à son niveau et ne pas se limiter aux transports en commun qui permettent d'aller au travail.
Il y a aujourd'hui un fossé qui se creuse entre les urbains et les ruraux et j'ai bien peur que la définition d'une "aire urbaine lyonnaise" ne fasse qu'emplifier le phénomène.
Le transport doit être pensé de manière plus générale, les collectivités, chacunes à leur niveau, devraient pouvoir faire davantage d'arbitrages entre le rail et la route et ce, pour le transports des Hommes comme pour celui des marchandises.
Aucun territoire ne doit être laissé à l'abandon et c'est bien pour cette raison que je souhaite renouer avec le bon vieux département Napoléonien qui rattache chaque commune de France à une ville-centre.
Penser les transports en commun du XXIème siècle.