Message non lupar chris » 09 déc. 2011, 15:33
Je pense qu'il y a une réelle réflexion à avoir sur l'évolution des parcs relais métro en ouvrage.
Ces parcs sont effectivement victimes de leur succès car on se gare à une station de métro à partir de laquelle on est sûr d'arriver rapidement au centre-ville. C'est la solution de facilité par excellence et probablement la moins coûteuse pour l'utilisateur.
En revanche, ce sont les parcs relais qui ont un coût de fonctionnement le plus important : éclairage, nettoyage, ventilation, personnel de surveillance.
Par ailleurs, ce sont également des parcs de stationnement qui sont situés bien souvent dans des quartiers qui évoluent ou ont évolué du fait de la présence du métro. De fait, des besoins de stationnement locaux, "hors TCL", se font sentir.
Pour faire face à la saturation de ces parcs relais en ouvrage, on voit progressivement se créer de petits parcs relais non couverts, en amont sur des lignes de bus, de tram et de trains TER. Si les parcs relais des gares TER semblent séduire de nombreux automobilistes (là encore, la notion de rapidité du mode de transport utilisé est sans doute un critère déterminant), les parcs relais TCL bus et tram peinent à trouver leur clientèle.
Pourtant, c'est bien sur ce genre de petits parkings qui ne demandent que peu d'entretien que l'on aurait intérêt à faire garer les voitures des personnes qui habitent dans des zones peu ou pas desservies par les transports en commun.
Dans un esprit de cohérence, il me semble qu'on ne peut plus d'un côté inciter les automobilistes pendulaires à venir se garer gratuitement dans un quartier pour prendre le métro et de l'autre dissuader ce même genre de déplacements pendulaires quand il s'agit de venir travailler ou faire une course dans ce quartier.
Même si le cas de la personne qui se gare toute la journée sur un parc relais sans utiliser les TC peut sembler une pratique abusive du point de vue du Sytral, il n'en demeure pas moins que dans la mesure où cette personne paye son ticket TCL pour sortir, elle ne génère pas plus de nuisances (pollution, encombrement) que la personne qui vient y prendre le métro. Et elle paye même un service de transport qu'elle n'utilise pas.
Il ne serait pas logique que l'offre de "stationnement seul" soit plus cher que l'offre "stationnement+transport".
Je souligne au passage qu'un parc relais toujours complet perd son intérêt d'incitation à l'usage des TC : A la base, le rôle des parcs relais est d'offrir une alternative au stationnement en centre-ville. Dès lors qu'il n'y a plus de place, on ne peut plus inciter d'autres personnes à les utiliser.
Par ailleurs, le fait qu'on ne puisse pas laisser y sa voiture la nuit génère des déplacements vers les parcs de stationnement du centre-ville qui proposent des forfait 8 jours ou des abonnements valables 24h/24.
Ma réflexion aboutit donc à envisager une évolution de ces parcs relais en parcs de stationnement classiques dont la tarification serait quand même adaptée à une utilisation des TC.
Je m'explique : Dès lors qu'il existe des petits parcs "en amont" (ou du stationnement facile et gratuit) sur les lignes de bus ou de tram qui rabattent sur la station de métro et un besoin de stationnement local pour le quartier, le stationnement devrait devenir payant (pas forcément très cher, mais simplement un peu plus cher que pour ceux qui ont fait l'effort de se garer avant et qui ont pris le bus ou le tram) et donc utilisable également pour le stationnement local. Par contre, ces parkings resteraient gratuits en soirée et le week-end.
On pourrait envisager un système de forfait ou d'abonnement, pour les personnes qui restent plusieurs jours.
On peut aussi proposer 12h gratuites pour les véhicules qui arrivent avant 6h30 du matin en raison de la faible offre bus et tram tôt le matin à l'ouverture du réseau.
On peut également s'adapter aux besoins locaux, du genre "20 minutes gratuites" et un tarif progressif pour la vie économique du quartier.
En clair, il s'agit de d'inscrire le stationnement relais dans une politique de stationnement cohérente et générale dans les quartiers, dans la ville et dans l'agglomération.
Je viens de voir les tarifs du parc relais de Vienne, situé en plein cœur de la ville tout en ayant quand même une vocation de parc relais pour les usagers du TER. Il me semble que certains de nos parcs relais métro sont exactement dans la même situation et qu'un apport de financement supplémentaire ne sera pas de trop dans les caisses du Sytral.
Penser les transports en commun du XXIème siècle.