Salut,
Rémi, tu dérives un peu.

Tout comme Manu69, le débat du forum n'est pas celui du privé ou du public. La question pour les TC est bien : "à partir du moment où des lieux générateurs de trafic existent, doit-on les desservir en fonction de leur statut public ou privé ?". L'autre débat est un débat de société et on sera HS.

@ Manu69 : Je trouve que tu jettes bébé avec l'eau du bain. A. Gérin est très fier de son tramway, c'est un fait. Maurice Charrier est tout aussi fier de son métro, au point de demander (d'après ce que j'ai entendu) que "Carré de Soie" devienne "Vaulx-la-Soie" pour que les gens réalisent que le métro va à Vaulx-en-Velin*... A. Gérin fait partie de la majorité. Tout comme, il me semble, les maires de l'est lyonnais lorsqu'on a fait T2... Maintenant, ramener la décision politique à un seul facteur, c'est méchamment se tromper. Il y a des votes dans des Conseils Régionaux qui rassemblent l'extrême-droite et la gauche (pour des raisons différentes). On devrait changer d'avis ? Autre exemple, se sont opposés au "Traité établissant une Constitution pour l'Europe" des souverainistes/nationalistes et des anticapitalistes/antilibéraux**. Où est le problème ? Ce n'est donc pas parce que A. Gérin est très content de son tram que la seule et unique raison qui a amené le tram est la volonté de faire plaisir à A. Gérin.

Avant la décision politique de lancer les travaux, il y avait une proposition technique/technico-économique. Sur ces plans-là, on a évalué que le tram était pertinent. Là où la décision politique a été influencée par les rapports entre élus, c'est probablement dans le choix des priorités. On sait que B. Rivalta et Lucien Durand étaient très attachés au CFEL. On sait que Jean-Louis Touraine et A. Gérin étaient très attachés à A4. Mais là encore, cet argument n'a pas pu jouer tout seul. Il se trouvait aussi qu'il y avait le projet urbain des Minguettes et qu'on parlait de la desserte d'un quartier avec un fort pourcentage d'habitat social. On peut donc relever ces facteurs d'adhésion au projet :
- pertinence technique et technico-économique garantie
- forte demande d'élus qui ont une place importante dans la majorité
- desserte d'un quartier d'habitat social et sensation que le service sera amélioré, de même que son image
Il y a au moins ces trois facteurs qui ont joué. Un projet complet dans les dernières années à Lyon est rarement une lubie***.
Quant à l'argent qu'il n'y a plus à Vénissieux pour les bus, je suis quand même surpris car c'est le SYTRAL qui doit payer les bus, pas Vénissieux...

Pour le contact avec la clientèle, je ne parlais pas de toi. J'avais bien noté que c'était quelque chose qui te paraissait indispensable. Je parlais d'autres conducteurs. J'imagine que dans le lot, il y en a plusieurs qui seront contents de ne plus avoir de contact avec la clientèle. Des gens comme Dédé, je crois.

Du coup, comme l'intention n'est pas de supprimer le bus (qui a sa place dans le réseau), la possibilité de conserver ce rapport à la clientèle existe sur d'autres lignes.
"
C'est quand même pas de ma faute si le bus est mieux adapté que le tram pour une desserte de qualité et de proximité., S'il garanti des emplois, s'il est plus maléable et donc facile à faire évoluer dans le temps en fonction de l'urbanisation,s'il est encore un lieu ou le contact humain existe, s'il est moins polluant que le tram (ben vi , ce que rejette un euro5 et moins dangereux pour la santé humaine que les déchets des centrales nucléaires Tire la langue ), etc, etc, etc."
Ce n'est pas le tram qui est polluant mais la grande majorité de la production électrique française. Là aussi, ça a de l'importance parce que ça relève d'un débat national. Mais ce n'est pas le mode qui est en cause.
Concernant l'argument sur l'urbanisation, je ne suis pas d'accord. L'urbanisation n'est pas un phénomène spontané et immédiat. Il est largement encadré par les pouvoirs publics. A ce titre, le site propre mis en relation avec l'urbanisation n'a pas de raison de devenir inutile plus tard. Ou alors, le métro connaitrait le même problème... Je pense que tu voulais dire qu'à l'inverse, le bus peut s'adapter à des constructions nouvelles mais c'est là qu'on revient à la question de la place du pouvoir politique. Ces constructions ne se font que dans le cadre des documents d'urbanisme. Elles ne remettent pas en question le site propre existant. Elles demandent une nouvelle desserte. Elle peut être faite par des bus. Le seul avantage que je vois à la flexibilité du bus, c'est la possibilité de modifier les itinéraires en cas d'avarie. Vu que ce sont des phénomènes exceptionnels, doit-on considérer que ce serait la règle ?
Pour la question des emplois et du contact, je redis ce que j'avais déjà dit. A la situation actuelle :
- bus partout
- montée en capacité difficile (à part articulés et... site propre)
- faible lisibilité du réseau et mauvaise image du bus
... je préfèrerais une situation comme ça :
- tram sur l'axe le plus fréquenté
et qui a un fort potentiel de report modal si exploité en tram- desserte de proximité en bus sur toutes les liaisons nécessaires, voire en transport à la demande pour les cas très particuliers
- 1 accompagnateur dans les trams (relation clientèle, contrôle préventif, présence rassurante...)
Ce qui se joue-là, c'est bien deux visions : une vision "lissante" (on fait un service qui servira à tout le monde, quelles que soient les situations, quitte à ce que la majorité en pâtisse) et une vision de prise en compte des cas particuliers. Si la majorité a quelque chose à gagner
et qu'on prend en compte la minorité, qu'on ne la laisse pas sur le carreau, où est le problème ? Prenons le cas des PMR : la majorité des aménagements destinés avant tout aux PMR (planchers-bas, ascenseurs...) profitent à tous. ça me parait donc normal qu'on parte des besoins des PMR pour définir la norme standard. En revanche, on n'empêche pas de voir sous prétexte qu'il y a des aveugles.

On essaye plutôt de trouver comment permettre aux aveugles de profiter des TC sans devoir dépendre d'un accompagnateur.
J'en reviens donc à ma conclusion précédente : les choix qui sont faits ne sont pas incompatibles avec ce que tu défends. C'est la méthode qui change. Je préfèrerais dire que le fond a changé plutôt que défendre la forme, c'est-à-dire :
- demander de la présence humaine dans les trams pour compenser
- proposer d'intégrer dans la RRS certaines dessertes qui auraient été oubliées
- éventuellement, si besoin est, développer des TAD
Et si au bout du compte, on n'a pas fait d'économies, tant pis ! On aura surtout redéployé les emplois, redéployé l'offre et permis les conditions d'un report modal que le bus ne permet pas.
"
Mais tu as raison, peut être que le tram est un élément essentiel du transport de masse déshumanisé, et un élément moteur de cette économie financière ( pas celle qui donne du travail aux hommes, celle qui rapporte aux actionnaires). Ces deux critères je te l'accorde sont dans le vent, et les dénoncer c'est has been. M'en fou j'aime bien être has been." "
On est dans un débat sur "tram ou bus sur la partie sud de l'axe A4", c'est-à-dire d'un débat sur les outils et leurs conséquences. Ce n'est pas le tram qui sert tel ou tel type de politique. C'est tel ou tel type de politique qui se sert du tram. Je suis convaincu (cf. ci-dessus) que le tram est un
bon outil technique pour le report modal et le transport à grande capacité qui
n'empêche pas la mise en place de certaines politiques.
A +
Amaury
* ... alors même que ce quartier, la plupart des gens ne savent pas qu'il est sur Vaulx-en-Velin...

C'est donc une bonne chose pour faire connaitre les limites de la commune mais aussi une source de méprise.
** Je ne dis pas que souverainistes = nationalistes...
*** On peut considérer que le CFEL en était une mais ce qui en a été fait donne une légitimité parfaitement acceptable a posteriori...