chris a écrit :Les Trente Glorieuses, ce n'est pas, comme tu le dis, " les TC au centre et les voitures en périphérie" mais " la voiture partout, y compris au centre des villes".
Ben non : le métro lyonnais et le métro marseillais ont été pensés au cœur des Trente Glorieuses, dans les années 60. Cela dit, il était effectivement parallèlement envisagé également de grosses percées routières dans le centre des villes, certaines réalisées (autoroute à Perrache) et d'autres non (Morand-Martinière), et ma formulation n'était pas claire à ce sujet.
chris a écrit :La voiture n'est qu'un moyen de transport, ce n'est pas le mal en soi. C'est son usage intensif et excessif qui pose aujourd'hui des problèmes énergétiques, des problèmes d'occupation d'espace, des problèmes de pollution et peut-être de CO2. Mais elle reste le seul mode de transport pertinent pour assurer la mobilité en dehors des villes sur l'ensemble du reste du territoire.
D'accord sur le début, mais absolument pas sur la dernière phrase : la voiture hors de la ville est plus pertinente que dedans, mais ce n'est certainement pas le SEUL mode de transport pertinent.
chris a écrit :Je refuse l'idée qu'une ville composée uniquement de gratte-ciel et d'un no man's land autour serait plus durable que des villes moyennes avec des villages.
Moi aussi. Et je constate que bien des pays qui ont un réseau de villes hiérarchisé et équilibré arrivent à gérer les déplacements interurbains avec les TC, ce qu'on n'est pas foutu de faire en France.
chris a écrit :L'étalement urbain est un vrai problème. Ce n'est pas non plus ce que je prône. Mais il n'est que la conséquence d'une part de la concentration des activités dans le centre de Lyon ( la Presqu'île compte 632 résidents de moins qu'en 1990, les logements familiaux continuant de céder la place aux bureaux et aux commerces) et d'autre part d'un cadre de vie qui se dégrade en ville pour les classes moyennes au moment où l'immobilier y a flambé parce que la demande a augmenté.
Les lyonnais qui sont partis habiter en périphérie savaient que leur voiture serait désormais indispensable pour aller travailler et profitent effectivement des infrastructures routières pénétrantes pour rejoindre leur lieu de travail en ville.
C'est un raisonnement qui date un peu, non ? Comme si toutes les activités économiques de l'agglomération lyonnaise étaient localisées entre la Saône et le Crayon... Le problème de l'étalement urbain ne touche pas que la localisation résidentielle, mais également la localisation des emplois ! Ce n'est pas parce que la Presqu'île perd des habitants que c'est le seul endroit où l'emploi se développe. Qui plus est, si on raisonne agglomération, ce que je constate, c'est que Lyon/Villeurbanne gagne des habitants...
chris a écrit :Tout ça nécessite de dissocier les flux et de construire les aménagements routiers périphériques en même temps qu'on réduit, voire qu'on supprime les axes routiers pénétrants. Je suis pour le développement durable, pas pour la décroissance ( qui est un terme utilisé en opposition au mot "croissance" et qui sert habilement à prôner sans le dire la récession économique ).
Encore une fois, en construisant des axes routiers, tu fais tout sauf du "durable", que ce soit en radial ou en rocade.
chris a écrit :Un axe périphérique n'aura aucune utilité pour celui qui est parti habiter en milieu péri-urbain et qui travaille dans le cœur de Lyon. Il ne servira qu'à éloigner le trafic qui transite aujourd'hui par le centre ville et à améliorer les déplacements de banlieue à banlieue qui ne peuvent pas, de toutes manières, être assurés correctement en transports en commun.
Plusieurs choses.
1-Le trafic qui transite par le centre-ville a déjà des moyens d'éviter ledit centre-ville. Plutôt que chercher constamment le salut par de nouvelles infrastructures, on ne pourrait pas chercher à utiliser un peu mieux l'existant ? Autrement dit, faire en sorte que celui qui fait Vaise - La Doua en VP le fasse plutôt en TC ?
2-J'ai l'impression que tu pars résigné d'avance, sur le thème du "toute façon, le banlieue-banlieue, on saura jamais faire en TC, alors autant faire des routes". Je refuse pour ma part cette résignation et propose de commencer par créer une vraie desserte structurante de périphérie à périphérie en TCSP, maillée avec les réseaux radiaux et joignant des pôles d'habitat et/ou d'emplois importants. Il est certes vrai que massifier les flux est difficile, mais rien ne me semble impossible
a priori, surtout si l'on joue sur une bonne complémentarité VP/TC via des parcs-relais liés à ce type de lignes rocades. Evidemment, c'est sûr que si à côté de ce TCSP, on place une infra routière, on n'aura personne dedans... Par le passé, on a trop voulu développer à la fois les TC et la VP : cf. l'époque de Noir. Résultat : la part des TC a stagné lamentablement...
chris a écrit :Autrement dit, l'étalement urbain existera peut-être toujours pour tout un tas de raisons, mais il ne sera plus favorisé par des axes routiers qui permettent une liaison directe en voiture entre le centre et la périphérie.
Excuse-moi, mais sauf erreur de compréhension de ma part, c'est absolument énorme :
pour toi, l'étalement urbain n'est constitué que de gens qui travaillent dans le centre ?? 
L'étalement urbain a été, est et sera favorisé par TOUTE nouvelle infra, radiale comme de rocade, et qu'elle soit destinée aux VP ou aux TC. Si demain tu fais le TOP, tu vas automatiquement inciter des gens qui bossent à Vénissieux à s'installer dans l'ouest, etc. Et s'ils font le trajet en voiture, ça sera tout sauf du développement durable dans la mesure où avant, cette même personne habitait peut-être plus près de son boulot et/ou disposait d'un accès plus facile en TC.
chris a écrit :Tout le reste, démocratie participative, réunions publiques, concertation, etc... dans lesquels ne s'expriment bien souvent que ceux qui ont un point de vue radical voire que ceux qu'on veut bien laisser s'exprimer, n'est que poudre aux yeux destinée à faire semblant que l'on écoute le bas peuple soit pour un projet ficelé d'avance soit lorsqu'on trahit ses promesses électorales.
Pas d'accord. Il y a eu des précédents hautement symboliques où le "bas peuple" a fait mordre la poussière aux promoteurs d'un projet. Mais c'est un tout autre débat.
