matrix a écrit :Chris et Amaury, vous avez vu ce que ça donne avec Orlyval ? C'est tellement cher, qu'il n'y a personne (sans compter les incommodités de correspondance en banlieue).
Et vous voulez reproduire la même chose à Lyon ?
Je ne suis absolument pas sûr que le prix soit vraiment la cause du fait qu'il n'y ait personne. Le cas de l'Orlyval est sensiblement différent :
1/ La correspondance à Antony sur une branche du RER B
2/ La concurrence de l'Orlybus qui est plutôt bien rempli malgré sa tarification spécifique
Personne ne va à l'aéroport pour le plaisir d'aller à l'aéroport ( sauf nous, trépanés, pour aller prendre des photos mais ça représente un flux de déplacements très marginal ). Rien ne laisse à penser qu'une baisse du prix aurait une incidence sur la fréquentation de ce genre de ligne car au regard du prix du taxi, du péage d'autoroute ou des parkings, RhônExpress restera tout de même le moyen le moins cher pour aller à Satolas.
Tu peux baisser le prix autant que tu veux, celui qui ne travaille pas à l'aéroport et qui ne prends pas l'avion n'a aucune raison de se retrouver dans Leslys.
Baisser le prix signifierait faire payer le contribuable. Que tout le monde le comprenne bien !
Que ceux qui ont envie de payer des impôts pour un service qu'ils n'utiliseront quasiment jamais et qui profitera essentiellement aux businessmen le disent. Personnellement, je préfère que le budget transport du département serve plutôt au développement des lignes qui maillent le territoire que ce soit en autocar ou en train (le conseil général du Rhône aide la Région à financer ses TER).
matrix a écrit :@ Chris : peut-être qu'éthiquement parlant, c'est pas très bien de subventionner cette ligne, c'est discutable ; mais quand tu parles du prix réel du coût des TC en général, je dis très bien, sauf que si on faisait payer le prix réel des TC, ben on aurait plus personne dedans (sauf les plus riches).
C'est un peu hors-sujet mais effectivement, je pense que les TC en général sont trop subventionnés.
Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait plus rien subventionner non plus mais quand on voit la saturation de la plupart des réseaux urbains des grandes villes, on peut légitimement se poser la question de l'utilité d'un tel déversement d'argent public par rapport au résultat.
Qu'il faille une incitation financière pour favoriser le report modal de la voiture individuelle vers des transports collectifs, je ne le conteste pas, c'est d'intérêt public. Par contre, lorsque le prix de l'énergie (et en particulier du pétrole) augmente, que les axes routiers sont saturés et que le réseau de TC n'est plus capable de suivre par manque de moyens d'investissement, je me pose la question de l'utilité de toutes ces aides publiques qui servent à financer des mesures qui sont immédiatement contrebalancées par le fait que les gens n'ont de toutes manières guère d'autres choix.
Non seulement ça prive la collectivité de marges de manoeuvre budgétaires ( ne perdons pas de vue que ces subventions ne tombent pas du ciel mais sortent de notre poche de contribuable) mais ça contribue aussi à dévaloriser la perception du service de transports en commun ( et indirectement la pression sur les salaires de ses acteurs ). Après, il ne faut pas s'étonner que lorsqu'on crée un service type Leslys dont le prix frôle le coût réel, les gens trouvent que c'est très cher. Ben oui, le transport en général coûte cher !
A force de noyer les coûts des TC dans la fiscalité locale générale, vous ne vous rendez même plus compte de ce que vous payez déjà réellement au final !