On nous explique pourtant tous les jours que l'avenir de Lyon est à l'Est...

Sinon j'ai fini par comprendre l'autre jour pourquoi on avait flanqué le côté Est du faisceau ferroviaire de la Part Dieu avec des immeubles de bureaux : c'est beaucoup plus facile à racheter le jour où il faudra l'élargir. Ca c'est de la vision à long terme.
A comparer à la vision de ceux qui ont dimensionné la Gare de la Part Dieu, et qui devaient certainement penser que construire une gare pour plus de 100000 voyageurs / jour n'avait aucun intérêt technique ou territorial.
Je ne dis pas que la réflexion a le moindre intérêt à court terme, mais si elle peut permettre de préserver certaines possibilités pour le très long terme (comme par exemple ce magnifique triangle entre la rue Raspail et la rue Emile Zola), elle n'est pas dénuée d'intérêt.
De la même manière, le prolongement du métro A à confluence n'a certainement aucun intérêt à l'heure actuelle vu son coût, mais c'est surtout par un manque de vision à long terme. Si on avait laissé le métro en souterrain à Perrache, le coût du prolongement à la confluence devenait marginal en regard des enjeux : on se laissait la possibilité de continuer à l'horizontale en tranchée couverte, en on s'arrêtait assez loin du bout pour préparer une plongée sous-fluviale dans une direction impossible à prévoir à l'avance. Mais on a accumulé deux erreurs : faire remonter le métro, et poser une ligne de tram sur la réserve foncière correspondante, ajoutant deux surcoûts rédhibitoires le jour où l'on considèrera que le prolongement au sud de

a un intérêt stratégique. Du coup on se retrouve à devoir prolonger la ligne

à la place, alors qu'elle est elle-même bloquée à Charpennes. Bravo la vision à long terme.
Un tunnel de métro, ça vit plusieurs siècles, surtout quand la géologie est compliquée comme par chez nous. Il est donc important, dans la limite de l'économiquement raisonnable, de se garder des options d'évolution pour le très long terme. C'est pour ça qu'il faut y réfléchir très longtemps à l'avance.
A proximité de chez moi, on remplace tout doucement chaque grande maison individuelle par un immeuble de 15 à 20 appartements. Même si l'évolution souhaitable à terme est de réduire drastiquement le besoin en transport par habitant, les infrastructures, tant routières que TC, vont rapidement devenir ridiculement sous-dimensionnées, et leurs concepteurs, gens raisonnables et bon gestionnaires, passeront rétrospectivement pour des guignols.