Remi + Rail1435> La réponse est un poil orientée.

Permettez moi "d'insister".
La [s]
grogne[/s] rogne des élus auvergnats (qui sont quand même dans leur rôle de représentation de leurs concitoyens...) ne date certainement pas d'hier matin. Dire qu'ils se sont réveillés subitement en gueulant, vociférant, etc... c'est faire de l'amnésie sélective sur les multiples remontées d'infos et de demandes successives depuis plusieurs années, et qui ne portent pas seulement sur une question de point d'arrivée / départ des trains à destination ou en provenance du Centre.
C'est plutôt faire le constat que leurs interlocuteurs se sont plantés : et sur la méthode, et sur la pertinence des choix, et sur la réactivité vis à vis de la demande de cette clientèle, et sur l'inertie des parcours décisionnels. Et tout ça, uniquement parce que le réglage des critères a été fait sur "tgv" et pas sur "trains standards", en considérant de facto que le menu fretin local n'était pas rentable.
La localisation en Gare de Lyon, puis la délocalisation hors de la Gare de Lyon, c'est un peu la cerise sur le gateau, surnageant au milieu de la chantilly : chantilly des multiples discours et réunions d'informations avec promesses vagues et incertaines, garniture des trains comme des fruits non dénoyautés coincés au milieu des voies, nappage des horaires composés avec une énergie farouche pour ne surtout pas correspondre. Une sorte de point d'orgue d'une stratégie conduite depuis longtemps par les interlocuteurs de ces élus et de ces usagers / clients du rail, pour sortir l'Auvergne (mais pas seulement) d'une logique ferroviaire.
Il est donc très facile de gloser sur les élus qui n'y connaissent rien à rien, mais qui "...geulent. Ca, ils savent faire !" Le procédé est cependant limite.
Quand un élu "gueule" pour obtenir un financement pour un giratoire, une rocade, ou autre équipement "utile" ou "structurant" qui va améliorer un existant, c'est une attitude normale. Pour le ferroviaire, un élu qui "gueule" (et en l'occurence, ce n'est pas un élu, mais un groupement d'élus de tous horizons qui représentent une partie non négligeable du territoire), là, ce serait un bouffon...
Il faut vite que ces interlocuteurs sortent de cette situation ou chacun est persuadé que l'autre est un emmerdeur qui fait du cinéma, dépensier, et qui ne connait pas son affaire.
Il ne s'agit pas de taper par principe sur les collègues. Il s'agit juste d'imaginer de remettre si possible les comportements dans le sens productif : et c'est bien ce que les élus disent très clairement à travers leur réaction. Tirer la conclusion qu'on est face à une saturation de la Gare de Lyon, et que "c'est comme ça", qu'on ne peut rien faire à part des bricolages cosmétiques, et se contenter d'envoyer bouler les élus avec un argumentaire qui se réduit en résumé à cette constatation, c'est aux antipodes de ce qu'ils attendent. Et de ce qui est attendu par tous les administrés qui grondent derrière, parce qu'ils ne sont pas sachants, ni techniciens, ni ingénieurs, et qui n'ont pas les clefs pour comprendre (forcément...)
Ces administrés ont des besoins qui sont strictement les mêmes que ceux de leurs parents et des générations d'avant : se déplacer autrement qu'en voiture, le mieux possible, pour le moins cher possible, avec une offre si possible rationnelle en face...
Et qui ont le sentiment très net que la méthode tgv/transilien à l'oeuvre ne correspond pas du tout à leur demande...
Ca semble relativement abordable, comme concept à traiter, quand même...
Après, on peut aussi considérer que c'est une sorte de signal d'alerte qui indique que l'idée de faire grossir démographiquement et économiquement l'Ile de France est peut-être bien une grosse boulette. Et qu'il serait temps de rééquilibrer les poids respectifs des terminus des tgv dans le fonctionnement national.
Mais c'est un peu en contre indication avec les critères actuels...
