Enfin !
Après des années (des siècles ?) de on-dits, de "y parait" et de certitudes controversées, de points de vue antagonistes et de commisération en tous sens, le problème est enfin mis sur la table, et formalisé / verbalisé, avec des mots et des phrases pour décrire Le Mal... et essayer de changer ça.
[align=center]Les mauvaises manières des Parisiens mobilisent les autorités[/align]
L'info n'est pas sortie en France (comme c'est bizarre) pour le moment, mais ça ne devrait pas durer...

Arrogants, impolis, égocentriques: le comportement des Parisiens oblige les transports publics à lancer des campagnes pour tenter de restaurer le savoir-vivre et l’hospitalité dans la capitale française.
Selon une enquête, 97% des utilisateurs du métro parisien ont déclaré avoir été témoins d’au moins une incivilité dans le mois écoulé
Les Parisiens traînent une mauvaise réputation en termes de savoir-vivre auprès des touristes - et des autres Français. Du coup, les transports publics de la capitale ont lancé des campagnes pour tenter de restaurer les bonnes manières et l’hospitalité dans la ville-lumière.
A Paris, tout commence à Roissy-Charles-de-Gaulle, classé en novembre 2011 comme le pire aéroport au monde sur un blog du site de la chaîne de télévision américaine CNN, non seulement pour les tunnels étouffants de son terminal 1 mais aussi pour l’"indifférence du personnel" à l’égard des passagers en transit.
Paris, l’une des villes-phare du tourisme mondial, dont l’image est associée à des produits éthérés comme le parfum, le champagne et la haute-couture, suscite de violentes désillusions chez les touristes qui découvrent la rudesse de ses habitants.
«Syndrome de Paris» au Japon
Un psychiatre japonais, installé sur les bords de Seine depuis 30 ans, a d’ailleurs diagnostiqué un "syndrome de Paris" qui frappe ses compatriotes confrontés aux rues sales, aux métros bondés et au regard vide des Parisiens.
"Ils arrivent avec une image décalée, après avoir lu beaucoup d’articles sur la France. Ils ne peuvent pas imaginer l’accueil agressif et indifférent. Ils éprouvent de la peur et des symptômes d’angoisse", dit-il, préférant garder l’anonymat pour ne pas être assailli de sollicitations médiatiques.
Les visiteurs ne sont pas les seuls à se plaindre des entorses au savoir-vivre. Un mot s’est imposé dans le vocabulaire politique français: les "incivilités", à savoir ces petits gestes déplacés qui finissent par perturber l’ordre public: raconter sa vie à voix haute au téléphone, fumer où c’est interdit, mettre les pieds sur les banquettes, bousculer d’autres passants dans la rue sans s’excuser...
Problème de société
"C’est un problème de société assez français", a récemment déclaré le PDG de la société nationale des chemins de fer (SNCF), Guillaume Pepy, qui a prévu de recruter avec l’aide de l’Etat une centaine de "médiateurs" pour lutter contre les incivilités à bord des trains.
"Ils devront rappeler que non, on ne fume pas dans le train, on ne met pas les pieds sur la banquette, on ne détériore pas le matériel parce que ce matériel c’est le vôtre", selon le patron de la SNCF.
Même constat du côté de la RATP, qui gère le réseau très dense des bus et des métros parisiens: 97% de ses utilisateurs interrogés déclarent avoir été témoins d’au moins une incivilité dans le mois écoulé - et 63% se sont déclarés parfois incivils.
Crachats et insultes
"Les crachats, les doigts d’honneur et les insultes, c’est monnaie courante", témoigne Tarik Gouijjane, chauffeur de bus à Asnières-sur-Seine (ouest de Paris) et syndicaliste. Le pire, selon lui, se déroule la nuit dans les bus "Noctiliens" qui ramènent chez eux les noctambules: "les gens boivent de l’alcool, fument des joints, mettent les pieds sur la banquette".
La RATP a lancé cet automne une campagne d’affichage sur le thème "qui échange un sourire voyage avec plaisir". Fin juin, des affiches comparaient les usagers à des animaux: la poule qui papote bruyamment au téléphone, le phacochère qui laisse ses déchets sur le siège voisin ou encore l’âne qui empêche la fermeture des portes.
"Je ne sais pas si ces campagnes peuvent avoir un effet, mais elles répondent à un besoin", analyse Dominique Picard, sociologue auteur du livre "Politesse, savoir-vivre et relations sociale" en 2007. "Tout le monde se plaint de la hausse des incivilités. Toutes les catégories sociales".
Face à ce problème de société, chacun a sa méthode. A Marciac (sud-ouest) l’été dernier, lors du célèbre festival de jazz, un cafetier, Patrick Laubignat, a instauré une taxe sur l’impolitesse: "un café" valait deux euros. "Un café, s’il vous plaît": le prix tombait à 1,80 euro.
Moi qui pensait benoîtement être allergique à l'IDF, mais être un des rares à trouver l'ambiance franchement pénible...

Oh purée. Mais qu'est ce qu'on est bien, à Lyon !
