GX327 a écrit :Effectivement, prendre 0,5 secondes pour valider, c'est quelque chose de très contraignant, bien plus que de préférer marcher des kilomètres à pieds ou chercher vainement une place de parking à un tarif prohibitif. Valider est un acte effectivement très coûteux, pénible et insupportable.
GX327 a écrit :Il se dit même qu'un chaton meurt en Asie à chaque validation.
GX327 a écrit :Soyons sérieux quand même... Si on refuse les règles d'un réseau, on utilise d'autres modes de transport.
GX327 a écrit :La baisse de fréquence de passage de la 25 peut sans aucun doute s'expliquer par l'arrivée de liaisons complémentaires avec Atoubus et la présence de lignes renforcées à proximité, et des chiffres de fréquentation pas aussi importants que ce qu'en tant qu'usager naturellement mécontent à cause d'une plus grande attente on imagine qu'ils étaient. Mais là n'est pas le sujet.
GX327 a écrit :Les enquêtes OD resteront nécessaires tant que les futurs système de portiques aux portes des autobus et tramway ne seront pas développés (on a encore quelque années) avec détection des cartes à la montée et à la descente en passant les portes, permettant donc d'associer un arrêt de descente à celui de montée. Inutile de dire que c'est plus que coûteux et qu'il est strictement impossible avec 1,4 million de voyages quotidiens de questionner tout le monde, la validation et les cellules compteuses permettant de mieux cerner certains éléments nécessaires aux analyses.
GX327 a écrit :L'arrivée de la billettique a permis d'avoir beaucoup plus d'éléments sur la fréquentation par montée, la répartition par titre, ainsi que les correspondances qui sont réalisées. On sait grâce à la validation obligatoire par exemple quelle part d'usagers de la C11 vont ensuite sur le métro, sur un bus ou ont achevé leur déplacement sur le réseau. Et ça, sans validation, impossible de le savoir.
GX327 a écrit :Enfin, si cela n'avait que pour seul but de vérifier si les clients ont payé, on ne demanderait pas aux titulaires de titres gratuits de valider.
GX327 a écrit :Et bonne nouvelle : les valideurs à compartiment du métro disent "merci !" donc oui certains ne se content pas d'un simple bip![]()
GX327 a écrit :En parlant de C11, vous aurez peut-être remarqué les tests en cours : les contrôles sur la ligne sont préalablement annoncés sur les bornes Visulys aux arrêts, bandeaux dans les véhicules et par annonces sonores. Mais toute annonce de contrôle imminent peut ne pas être suivi par l'arrivée de contrôleurs, ou à l'inverse des contrôles inopinés peuvent également se produire.
GX327 a écrit :J'imagine sans peine que c'est inutile de partir sur la montée par l'avant ?![]()
Les tribulations d’un titulaire de passe Navigo
Par ERIC LORET Journaliste à Libération
Libération
Chère RATP,
Je suis parisien. J’ai un passe Navigo. Je prends le bus. Beaucoup. Trop, sûrement. Depuis des mois, j’ai des brûlures de cerveau en montant dedans. Des messages délirants, défiant les lois de la logique et les usages du commerce me sont assénés, par haut-parleurs, placards, sons et lumières : «Tous les titres de transport doivent être validés» ; «La non-validation est une infraction».
Au début, je me disais "ça va, je suis en règle". Le passe Navigo (j’explique pour les non-Parisiens) est une carte à puce qui se recharge pour une semaine, un mois ou un an et qui fonctionne comme «passe», c’est-à-dire que je paye par exemple 65,10 euros pour voyager dans Paris sur tous les bus, métros et trams à toute heure et du 1er au dernier jour du mois. Je me disais, chère RATP, par définition, un passe chargé est valide. Pourquoi ? Si j’achète un ticket, mon voyage n’est pas réellement payé au moment où je te donne 1,70 euro mais au moment où je composte mon billet. En effet, le ticket ne comporte aucune date, aucune heure. Or, un voyage ne peut être acheté, tu es bien d’accord, que s’il possède une étendue, temporelle et spatiale. En validant mon billet, j’imprime dessus une date et une heure qui correspondent au début de mon voyage. Je ne peux pas l’utiliser avant, je ne peux plus l’utiliser au bout d’un certain temps («une heure trente entre la 1ère et la dernière validation» dans les bus).
Or, dans le cas d’un passe mensuel chargé d’avance, je ne peux pas excéder les droits temporels et spatiaux qu’il m’octroie. Tous mes voyages sont payés d’avance au 1er du mois, date qui constitue en soi un compostage, pour un nombre de «zones» déterminé. C’est exactement comme un billet géant qui, au lieu de durer une heure trente, durerait un mois.
Puis tu as précisé : «Validation obligatoire de votre passe Navigo». En quoi cela consistait-il ? A brandir mon passe devant un engin qui fait «bip». Ensuite, tu m’as menacé d’une amende de 5 euros si je n’obtempérais pas à tes exigences. Excuse la trivialité de la comparaison, chère RATP, mais ça m’a fait comme si mon boucher m’accusait de lui avoir volé un bifteck payé, parce qu’au lieu de le manger avec de la moutarde, j’y mettais du ketchup. Te rendant sans doute compte que ta demande ne voulait rien dire, tu as parlé ensuite d’une mesure «pédagogique». Là, tu m’as carrément énervé. C’est la pédagogie d’Ubu, alors ? Tu me vois expliquer à mes gosses que composter un ticket et «valider» un passe valide, c’est la même chose ?
Du coup, tu as tout balancé, par la voix de ton président Mongin, à ma collègue Vincendon : «C’est un choix du Stif [Syndicat des transports d’Ile-de-France, ndlr] qui l’a exigé dans le cadre du contrat qui nous lie. Cela va lui permettre d’avoir un suivi beaucoup plus précis de la fréquentation que les modes de comptage actuels qui sont rudimentaires. Cela permet d’avoir une adaptation constante aux besoins afin d’améliorer l’offre.» Là, la logique est sauve, ou presque. Il ne faut pas «valider» un passe par définition déjà valide. Il faut se soumettre à un recensement qui permet au Stif d’améliorer le service que tu me vends. C’est un drôle de principe commercial : je t’achète un service, mais je dois le fabriquer moi-même ? A ce moment-là, il va peut-être falloir prévoir de verbaliser «à titre pédagogique» les usagers qui refusent de regonfler les pneus du bus avant de partir ou de mettre un petit coup au pare-brise, toutes mesures fort utiles pour «améliorer l’offre».
Et sinon, avec toutes les caméras qu’il y a déjà dans le bus, ça ne permet pas de savoir combien de personnes tu transportes ? Et puis, pour connaître la fréquentation, c’est moins le nombre de personnes qui montent que celles qui sont dedans, non, qui importe ? Il faudra donc penser à faire «valider» le passe en sortant, sinon, hop, une amende (des contrôleurs seront chargés de poursuivre les contrevenants dans les rues de Paris). Distribuer des prunes à ses clients parce qu’ils refusent de se soumettre à une opération de comptage, chère RATP, c’est en général plutôt une prérogative policière. Il est vrai qu’en arguant d’une loi de Vichy, «portant règlement d’administration publique sur la police la sûreté et l’exploitation des voies ferrées d’intérêt général et d’intérêt local», à savoir le paragraphe 74 du décret numéro 730 du 22 mars 1942, tu n’as pas très bien joué.
Je relis le texte en question : «Il est interdit à toute personne […] de voyager dans une voiture sans être munie d’un titre de transport valable complété, s’il y a lieu, par les opérations incombant au voyageur telles que compostage, validation ou apposition de mentions manuscrites.» Dans l’état de la technologie de 1942, on comprend ce que cela veut dire : je n’ai pas fabriqué un faux ticket ou passe (le support est «valable», numéroté, identifié avec ma photo, ce n’est pas celui de quelqu’un d’autre) et je l’ai composté ou validé (éventuellement par une mention manuscrite d’un contrôleur) afin de marquer l’étendue temporelle de son utilisation. Et puis aussi, chère RATP, je voulais te dire, concernant le décret 730 dont tu te prévaux, j’ai une mauvaise nouvelle : les bus ne roulent pas sur des «voies ferrées».
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