"On est chez les fous !" ...

Pour participer aux discussions du forum, il faut tout d'abord créer un compte en vous enregistrant
Avatar de l’utilisateur
BBArchi
Passager
Messages : 14686
Inscription : 13 avr. 2007, 21:55
Localisation : Complètement à l'Ouest...

"On est chez les fous !" ...

Message non lupar BBArchi » 11 févr. 2013, 22:01

:ptdr:

En-fin ! Dans un grand éclair de lucidité, les Hommes prirent enfin conscience de la monstruosité qu'était devenue leur lieu de vie ... ;D


http://actu.orange.fr/france/quand-le-r ... 49150.html

Quand le RER ne marque pas l'arrêt... pour "fluidifier le trafic"
Certains trains du RER A ne marquent ponctuellement pas l'arrêt dans trois gares de Seine-et-Marne pour, selon la RATP, "fludifier le trafic", une stratégie qui a suscité l'ire du monde politique francilien.


"Dans certaines stations, quand il y a un retard de train, à l'heure de pointe, on peut être amenés à supprimer un ou deux arrêts sur le tronçon de Chessy. C'est une mesure de régulation très ponctuelle qui permet de fluidifier la ligne et de rééquilibrer la charge de trains", explique à l'AFP Cyril Condé, directeur du département RER à la RATP, confirmant une information d'Europe 1.

Plus d'un million de voyageurs empruntent tous les jours la ligne RER A, la plus chargée d'Europe, avec 661 trains chaque jour, selon la RATP.

"La desserte des gares de Lognes, Noisiel et Noisy Champs est assurée par deux trains sur trois sur une période de dix minutes à la demande même du STIF (Syndicat des transports d'Ile-de-France, ndlr)", ajoute le groupe dans un communiqué.

Pour le député UMP des Yvelines Pierre Morange, auteur d'un rapport sur les transports franciliens, il s'agit d'"une sorte de tromperie sur le service auquel le transporteur, en l'occurence la RATP, est tenu", puisque le voyageur "quand il paye son ticket" est en droit d'attendre "un service conforme à sa participation financière".

"Chez les fous!"

Jean-Paul Huchon, président du Stif, s'est indigné lundi dans un communiqué: "A aucun moment, le Stif ne demande à l'exploitant de sacrifier la desserte des arrêts pour satisfaire aux objectifs de régularité. Une telle pratique serait contraire à l'esprit du contrat qui a été conçu pour améliorer le service rendu aux usagers".

"On est chez les fous !", s'était exclamé auparavant sur Europe 1 M. Huchon, qui dirige l'autorité régulatrice des transports franciliens, se disant "absolument furieux". Il recevra mardi les présidents de la RATP et de la SNCF, Pierre Mongin et Guillaume Pépy.



"On a signé des contrats donnant des obligations à la RATP et la SNCF (qui co-exploitent les RER, ndlr) moyennant un bonus ou un malus selon le respect de ces obligations, et la première est d'arriver à l'heure", a rappelé M. Huchon.

Le contrat 2012-2015, signé entre la RATP et le Stif, représentera au bout des quatre ans un total d'environ 15 milliards d'euros versés par la Région. Une des mesures symboliques est le dispositif de bonus-malus financier pour respect ou non de ses obligations: cette enveloppe est augmentée de 21 à 28 millions d'euros sur cette période. La régularité et la ponctualité du service y pèsent pour 50%.

"L'objectif sur le RER A est de 94 % de voyageurs arrivant à l'heure. Le résultat pour 2012 est de 85,6%", précise la RATP.

Les voyageurs sont considérés comme en retard dès qu'ils dépassent de 5 minutes l'heure d'arrivée prévue à destination.

Sur les lignes de SNCF Transilien, "les omissions volontaires d'arrêts pour régulation de trafic ne sont pas pratiquées chez nous depuis trois ans. C'est formellement interdit et écrit. C'est marqué dans le règlement de la sécurité", a martelé un porte-parole du groupe.

Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP au conseil régional, a dénoncé une "situation totalement scandaleuse" déposera dès le prochain conseil d'administration du Stif, mercredi, un voeu réclamant la révision du calcul du bonus-malus", a-t-elle ajouté, estimant que "le bonus sera réservé à une régularité constatée à tous les arrêts, sur l'ensemble de la ligne".




La course du toujours plus en idf a t-elle un sens ? Toujours plus de monde, plus d'équipement qui arrive à saturation, de plus en plus de besoins, plus de problèmes et de plus en plus de contraintes sur tous les plans, de plus en plus d'atteintes à l'équilibre humain et à une qualité de vie légitime... et tout ça pour quoi?

???
nanar
Passager
Messages : 11467
Inscription : 15 nov. 2004, 10:07
Localisation : lyon 6è - www.darly.org & www.lyonmetro.org
Contact :

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar nanar » 11 févr. 2013, 22:42

Salut

Tu as bien raison. C'est peut être parce qu'il comprend bien cela, lui aussi, que le Sytral a diminué la fréquence du 25.. ::)
Je sais, c'est bête

A+
Rémi
Passager
Messages : 6146
Inscription : 21 nov. 2004, 20:38
Localisation : Nanterre

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar Rémi » 12 févr. 2013, 11:02

Salut

Quand on paie un maçon pour construire une maison de 150 m² et qu'il fait une cabane de jardin de 6 m², on peut ne pas être content. Là c'est pareil.

Il est facile de dire "y a qu'à mettre les villes à la campagne", mais on a un état de fait et ce n'est pas prêt de changer. Quand bien même des décisions seraient prises pour modifier radicalement l'aménagement du territoire francilien qu'elles ne seraient réellement visibles que dans 20 à 25 ans. En attendant, on fait quoi ?

Aujourd'hui, il y a une logique malsaine qui vise à contourner systématiquement les relations contractuelles entre un client (ici le STIF) et un prestataire de services (ici la RATP).

A+
Rémi
Avatar de l’utilisateur
BBArchi
Passager
Messages : 14686
Inscription : 13 avr. 2007, 21:55
Localisation : Complètement à l'Ouest...

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar BBArchi » 12 févr. 2013, 14:54

Nanar> ta réflexion ouvre un abîme vertigineux de questions sans réponse... :o
Mais alors... T3 au Montout... Atoubus... et tout ça... :o
;D

Remi> l'illustration du maçon est terrible. Si le problème est de ce niveau, c'est effectivement dramatique. Mais si, ce que j'aurai tendance à penser, le problème est tout simplement l'illustration de l'arrivée sur un seuil / butée / mur (rayer la mention inutile) de cette fameuse expansion de l'idf, alors quel que soient les solutions mises en place, elles ne feront que reporter la butée plus loin sans rien régler.

Si on augmente (de quelque façon que ce soit, et quelle que soit l'ampleur) l'offre de transport sans prendre énergiquement le problème dans un sens différent, on se retrouve de toutes les façons 25 / 30 ans plus tard avec strictement le même problème à régler : l'inadéquation entre l'offre et la demande.

Mettre les villes à la campagne, pour faire court, ça n'est pas plus la solution que de maintenir cette stratégie de fuite vers la densification hystérique de l'idf (qui ressemble de plus en plus à un carcinome, vu d'avion. Avec les mêmes problèmes de vascularisation et de dégradation des tissus sains environnants). Alors on peut effectivement faire l'autruche, et ne surtout pas engager la moindre parcelle de vélléité d'idée de mettre un plan d'action en place ; ou bien passer à la phase active, pour que les solutions soient prêtes dans 20 / 25 ans. Et qu'on mette dès maintenant des stratégies en place pour que les mouvements de population cessent de venir s'empiler en idf. Pour l'amélioration de l'existant, toutes les structures de production sont prêtes pour mettre ce qu'il faut là ou il faut, à condition qu'on leur en donne les moyens. Comme de toutes les façons, les moyens sont en train de s'évaporer, autant prendre les devant pour maintenir ce qui existe, et organiser la décrue. (Pas la décroissance, attention, ne pas confondre).

Dans les pistes, comme on aime bien réfléchir uniquement en terme de fiscalité : toute implantation en idf doit supporter triple ou quadruple taxation sur le foncier à titre dissuasif, histoire d'envoyer la production (maigre) et surtout les parties administratives des entreprises ailleurs qu'en idf, un ailleurs où le même travail peut être aussi bien, voire mieux fait, la fatigue, le stress et la tension en moins...

Ou bien, sans être aussi caricatural, proposer aux personnes souhaitant se délocaliser en province (ou tout simplement retourner dans un cadre convenant mieux sur le plan personnel et affectif) un allègement de fiscalité pendant une période à préciser (5 ans ?)

Etc...

Et encore, il ne s'agit que de réflexions "à chaud" ; nul doute que de savants spécialistes en tous genres pourraient carburer sur ce sujet passionnant... et sur les pistes autres que celle de la fiscalité ! ;D
Rémi
Passager
Messages : 6146
Inscription : 21 nov. 2004, 20:38
Localisation : Nanterre

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar Rémi » 12 févr. 2013, 17:30

Salut

Il faut être lucide : quand bien même une politique radicalement différente serait décidée en matière d'aménagement du territoire, elle ne ferait que contenir la croissance tout au plus. Je ne crois pas à la possibilité de déplacer massivement des entreprises et des populations au titre de la répartition des activités et des individus dans un espace, ce qui ne ferait que déplacer en partie le problème car les agglomérations régionales ont - toutes proportions gardées - les mêmes difficultés.

Par contre, en Ile de France, on subit une concentration spatiale des fonctions qui génère ces déplacements et ces flux considérables. Cela dit, c'est le propre d'une capitale, et on peut dire la même chose de Londres, Tokyo, New York...

Il est vrai qu'on atteint les limites de ce que sait faire un réseau de transport, mais on sait qu'on a encore de la marge parce qu'entre le service théorique et la réalité, il y a de la perte en ligne parce que les outils ne sont plus adaptés à la densité du trafic. Après tout, le réseau ferré de Tokyo sait transporter au moins autant de monde avec un niveau de ponctualité record... tout en ayant d'énormes fragilités conceptuelles (passages à niveaux par exemple)... mais avec des entassements eux aussi record.

Ceci dit, même avec une agglomération parisienne à 7 millions d'habitants au lieu de 12, on aurait peu ou prou le même sujet d'exécution d'une relation contractuelle.

La RATP s'est fendue d'un communiqué de presse pour donner sa version des faits, qui tendrait à démonter le reportage diffusé sur Europe 1 et à considérer que Huchon est monté sur ses grands chevaux sur un faux sujet.

Nonobstant, il y a quelques vrais sujets qui eux demeurent orphelins sur l'information des voyageurs, la propreté des gares et des trains, la maintenance du matériel, l'exécution réelle de l'offre (aujourd'hui sur le RER A, passent dans la pointe 26 à 27 trains par heure contre 30 payés par le STIF, soit 6000 à 8000 places perdues...).

Par ailleurs, un nouvel article est paru pointant une pratique ancestrale : le service partiel. On y parle des mesures de régulation du flot de bus sur la ligne 39, témoignage d'un conducteur à l'appui, expliquant que le régulateur de ligne lui demande au moins une fois par semaine de limiter son parcours avant le terminus.

Là, pour le coup, on nage en plein délire médiatique... puisque le service partiel est une mesure inéluctable compte tenu des problèmes de circulation dus au laxisme de la Préfecture concernant le respect des couloirs, des arrêts, des heures de livraison etc...

A+
Rémi
Avatar de l’utilisateur
BBArchi
Passager
Messages : 14686
Inscription : 13 avr. 2007, 21:55
Localisation : Complètement à l'Ouest...

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar BBArchi » 12 févr. 2013, 22:39

Avatar de l’utilisateur
amaury
Passager
Messages : 4975
Inscription : 12 nov. 2004, 12:19
Localisation : Lyon 5e
Contact :

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar amaury » 13 févr. 2013, 08:52

Là où je rejoins BBarchi, c'est qu'il y a effectivement eu un changement de politique à un moment donné. On est passé de l'aménagement du territoire (DATAR et tout le toutim, vision "organisatrice/planificatrice") à une vision plus "accompagnatrice". C'est un mouvement qui rejoint un état d'esprit plus général (le parallèle est évident avec la relation avec l'économie : vision "planificatrice" de Gaulle/Pompidou à la vision libérale Giscard/Mitterand (à partir de 83) et successeurs.

Depuis quelques années, bien que les discours continuent à parler d’aménagement du territoire (avec parfois des discours aberrants reposant sur des politiques de grands travaux type autoroutes et TGV destinés à "désenclaver" les territoires et assurer un "effet structurant", etc.), on a eu le développement d'un point de vue considérant que dans le cadre de la métropolisation, seules certaines agglos françaises pourraient véritablement tirer leur épingle du jeu : Paris dans le concert des métropoles mondiales (objectif : Londres / New-York / Tokyo) et Lyon au niveau européen (objectif : Milan / Barcelone / etc.). Dès lors, le mouvement consistant à déconcentrer la France en enlevant à Paris certains de ses avantages pour les envoyer en province (ex. Écoles/Universités : ENS... mais aussi création de pôles tels que l'aéronautique à Toulouse...) a peut-être connu un point d'arrêt.

Le débat est en fait là : si Paris lutte pour essayer de jouer dans la cour des grands au niveau mondial et Lyon dans la cour européenne, qu'est-ce qu'on doit faire ? Est-ce qu'on doit rééquilibrer le territoire français ou soutenir les métropoles ? Voilà un vrai débat ! :)
A quand le retour des trolleys sur l'axe A2 ?!? Pourquoi attendre le TOP ??? En attendant, RDV sur les traces du FOL: http://folsaintjust.free.fr.
Avatar de l’utilisateur
BBArchi
Passager
Messages : 14686
Inscription : 13 avr. 2007, 21:55
Localisation : Complètement à l'Ouest...

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar BBArchi » 13 févr. 2013, 19:04

... Pour essayer de jouer dans la "cour des grands"...


Oui, et ? Pour quoi faire ? ???
Avatar de l’utilisateur
amaury
Passager
Messages : 4975
Inscription : 12 nov. 2004, 12:19
Localisation : Lyon 5e
Contact :

Re: "On est chez les fous !" ...

Message non lupar amaury » 13 févr. 2013, 19:58

... parce que certains considèrent que la seule évaluation possible est la comparaison... ;) cf. "la France a perdu son rang" et autres "la Chine est à la place x", etc.

Ou alors, c'est parce qu'on estime que si d'autres accèdent à un certain niveau de richesse économique (selon des indicateurs bien spécifiques), il n'y a pas de raisons qu'on n'y accède pas nous non plus...

Si on considère qu'on est dans une économie mondialisée où les places se gagnent ou se perdent les uns par rapport aux autres, c'est une conclusion logique. ::)
A quand le retour des trolleys sur l'axe A2 ?!? Pourquoi attendre le TOP ??? En attendant, RDV sur les traces du FOL: http://folsaintjust.free.fr.

Revenir à « Le forum de Lyon en Lignes »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Bing [Bot], Semrush [Bot] et 29 invités