La situation n'est pas la même en milieu rural qu'en milieu urbain, tout à fait d'accord.
Cela dit, il ne faut pas confondre le maire d'une commune avec un maire d'arrondissement. A ce titre, je trouve la loi PLM (Paris Lyon Marseille) particulièrement hypocrite puisque l'élection se fait par arrondissement alors qu'en parallèle, les conseils d'arrondissement n'ont qu'un rôle consultatif et non décisionnaire. En clair, les personnes que vous avez élues directement n'ont aucun pouvoir et ne servent qu'à vous expliquer que les décisions qui sont prises ne sont pas de leur faute. Elles sont prises au 2ème, 3ème voire 4ème degré. Donc oui, je pense qu'on peut aisément supprimer les conseils d'arrondissement (pour la démocratie participative locale, on a mis en place des conseils de quartiers, autant aller au bout de la logique d'autant plus que les quartiers, pour le coup, ont une réelle identité visuelle) et revenir à un scrutin à l'échelle de la ville de Lyon.
Après, on peut à juste titre se poser la question de l'intégration dans Lyon de Villeurbanne d'abord puis Oullins, Ste Foy et la Mulatière ensuite. Là encore, cela ne se fera pas sans un large consensus des populations. Il ne s'agit pas de tirer des traits sur une carte mais d'unir éventuellement des habitants dans un destin commun. Il n'y a pas d'un côté ceux qui ont raison et ceux qui ont tort mais simplement des choix à faire.
Au delà de ces limites, je considère que chaque commune a bien son identité propre et qu'il faut conserver ces lieux de démocratie locale. Même s'il est essentiel que les communes puissent travailler ensemble, le Grand Lyon d'aujourd'hui ou la Métropole de demain n'ont pas à se substituer au pouvoir des équipes municipales. Tout comme un syndicat de copropriété sert à gérer les parties communes, pas à décider de la couleur de votre tapisserie, l'intercommunalité sert à la base à fournir des outils pour servir les communes, pas à les subordonner.
Quant aux petites communes rurales, elles ne relèvent pas simplement du folklore mais elles correspondent à des spécificités locales avec des gens qui y habitent. Ce n'est franchement pas les conseillers municipaux qui coûtent cher : ils ne sont pas payés ! Mais là où je suis d'accord, c'est que la contrepartie de l'autonomie politique, c'est la responsabilité fiscale. A ce titre, les dotations de l'Etat devraient être strictement proportionnelles au nombre d'habitants.
Pour finir, je souhaite réagir à ça :
Gil-Puy26 a écrit :Au secours tout va mal... mais surtout ne changeons rien. Concrètement, les réformes plus on en parle moins on les voit. Et quand elles se font c'est pour dans le meilleur des cas ne rien améliorer, mais parfois faire pire qu'avant.
C'est exactement ce que j'écris depuis le début : à chaque fois qu'on veut simplifier, on crée une couche supplémentaire et un statut particulier qui accroit les disparités entre les territoires.
On est parti d'une structure simple - commune, département, Etat - où les différences d'échelle étaient tellement évidentes qu'on ne se posait pas la question des compétences des uns et des autres (ça évite des frustrations), où l'on n'avait pas de doublons de services à peu près équivalents (ça évite l'explosion du nombre de fonctionnaires territoriaux) et où l'on n'avait pas des élus naturellement cumulards ( ça évite le clientélisme).
Revenons à cette architecture simple : Un seul niveau intermédiaire entre la commune et l'Etat. Cette collectivité intermédiaire, dotée à la fois d'une autonomie suffisamment importante pour réussir une vraie décentralisation et d'un rôle de conseil et d'assistance pour permettre aux communes de mutualiser leurs moyens, aura une véritable visibilité et un véritable poids politique au sens noble du terme.