[align=center]Intercommunalité : « Il est urgent que l'on ait une réflexion sur notre identité et notre devenir »[/align]
Récemment élu président de la communauté de communes Arve et Salève (CCAS), Louis Favre, le maire de Pers-Jussy, nous livre les priorités de son mandat.
Quelles sont les raisons de votre candidature au poste de président de la CCAS ?
Nous en avons longuement discuté avec les maires et ma candidature n'est en tout cas pas une candidature d'ambition personnelle mais une ambition collective et de territoire. Nous sommes aujourd'hui à un tournant ; le Grand Genève avance à grands pas, que l'on soit pour ou contre, avec tout ce qu'il y a de positif pour la recherche, pour l'emploi, pour l'économie, etc. Vu ce qu'il se passe, il est urgent que l'on ait une réflexion sur notre identité et notre devenir dans ce grand ensemble qui se dessine. Car demain, nous serons à une heure de Genève...
Et quelles sont les questions à se poser à ce sujet ?
La première, c'est est-ce que les compétences de la CCAS correspondent toujours à une attente du futur ? Notre périmètre correspond-il toujours ? On y répondra tous ensemble avec mes collègues. Parallèlement, des dossiers ont été laissés de côté volontairement et nous devons les reprendre. Je pense à l'aménagement du pôle gare de Reignier et nous travaillons dessus. Il avait été discuté à une époque un renforcement des voies entre Annemasse et La Roche et ce dossier devra être repris en urgence ; nous y ajouterons la question de la gare de Monnetier car nous devons avoir une réflexion à trente ans et cette dernière s'inscrit parfaitement dans le développement futur d'un pôle métropolitain. Nous allons donc réfléchir avec RFF autour de ces sujets et les aménagements du passage à niveau de la gare et de la première couronne de la gare. Et puis, un dossier avait été momentanément mis en stand bye, c'est celui du TGV car initialement, lors de la campagne pour les Jeux olympiques d'Annecy, on parlait d'un TGV Annecy-Genève ; nous n'étions pas contre mais sans que le TGV passe avant la desserte locale. Donc sommes-nous crédibles, nous seule petite communauté de communes, pour porter ces dossiers ensemble au sein de l'ARC SM et du Grand Genève ou doit-on avoir des passerelles avec les autres ou des rapprochements ? C'est une réflexion. En sachant qu'à terme, nous devrons réviser notre schéma de cohérence territoriale (Scot) et il y aura lieu d'étudier d'une manière précise la loi Alur, qui modifie plus de 177 articles du Code d'urbanisme, de l'environnement, de la construction et de l'habitat. Et cela avec deux points forts : le plan local d'urbanisme, PLU, qui au plus tard en 2017 doit devenir plan local d'urbanisme intercommunal, PLUi et la révision de notre Scot.
Pourrons-nous faire seul notre Scot ou non en fonction du délai imparti ?
[...]
Vous évoquiez le pôle gare, concrètement où en êtes-vous ?
Nous avons mandaté un cabinet qui travaille avec nous sur l'aménagement du pôle gare. Dans un premier temps, c'est la gare et le parking, sachant que l'objectif serait d'être prêt avec le cadencement du Ceva à l'horizon 2019-2020 et je rappelle que nous avons déjà payé 500000 euros pour que le Ceva puisse aller jusqu'à Annemasse. C'est la première étape et notre souci est d'y adjoindre ce qui avait été entrepris sur le travail des voies afin que les trains puissent se croiser, avec un passage en double voie. Il faut aussi une réflexion sur le passage à niveau avec la SNCF. L'étude se fera donc en deux temps : d'abord le pôle gare et ensuite la première couronne du pôle gare et comment l'aménage-t-on de façon concertée et sur le long terme avec l'idée du lien social.
Concernant le passage à niveau, quelle est la solution, un passage souterrain ?
Je ne peux le dire car c'est complexe mais on n'arrivera pas à un cadencement efficace avec un passage à niveau qui est sans cesse fermé. Le conseil général devra d'ailleurs être autour de la table.
[align=center]Le Grand Conseil genevois a rejeté la création de commissions d'enquête sur le CEVA et les SIG[/align]
Le Grand Conseil genevois a dit deux fois "non" à la création de commissions d'enquête parlementaires (CEP) sur la construction de la ligne ferroviaire entre Cornavin et Annemasse (CEVA) et sur les Services industriels de Genève (SIG), samedi lors d'une séance demandée par le MCG et l'UDC. Le chantier du CEVA est bien géré et le risque de retard était connu, selon la majorité des parlementaires, qui ont rejeté la CEP par 53 voix contre 33. La motion relative aux SIG a elle-aussi été rejetée, mais les députés ont accepté de la renvoyer à la commission de contrôle de gestion.
[align=center]Pas d'enquête parlementaire sur le CEVA et les SIG à Genève[/align]
Le Grand Conseil genevois a refusé samedi a création de commissions d'enquête parlementaire sur la ligne ferroviaire Cornavin-Annemasse (CEVA) et les Services industriels genevois (SIG).
Une majorité du Grand Conseil a dit deux fois non samedi à la création de commissions d'enquête parlementaire (CEP) lors d'une séance demandée par le MCG et l'UDC. Les deux partis avaient déposé deux motions.
La construction de la ligne ferroviaire entre Cornavin et Annemasse (F) (CEVA) est bien gérée, selon la majorité des parlementaires. Le risque de retard était connu dès le début des travaux du chantier. Il est dû aux recours des opposants soutenus par le MCG.
Manœuvre électoraliste
Tous les partis non signataires de la motion ont considéré que les commissions existantes permettent d'obtenir des réponses à leurs questions. Ils ont accusé le MCG de manœuvre électoraliste à 30'000 francs, le coût de la tenue de cette séance extraordinaire.
Une CEP sur les Services industriels de Genève (SIG) a aussi été rejetée. Mais les députés ont accepté de renvoyer la motion du MCG et de l'UDC à la commission de contrôle de gestion, afin d'identifier la responsabilité du gouvernement.
Gouvernance du chantier conforme
La commission de contrôle de gestion dispose d'un rapport de l'Inspection cantonale des finances et du contrôle fédéral des finances. Ce document conclut que la gouvernance de ce chantier est conforme aux bonnes pratiques, a souligné le président du Conseil d’État François Longchamp.
L'exécutif a aussi récemment mis en place un comité d'experts externes, constitué de l'ingénieur civil et conseiller national vaudois Olivier Français, de l'ingénieure Beth Krasna, de la spécialiste en gestion des conflits Birgit Sambeth Glasner et de l'ancien chef du Service valaisan des routes et cours d'eau Albert Fournier. Il fera le point sur la situation tous les trois mois, a promis le ministre des Transports Luc Barthassat.
[align=center]Ceva : une ligne RER entre Evian et Genève[/align]
Le Ceva : 16km de voie entre Cornavin et Annemasse (dont 7km de voies nouvelles), et quatre extensions dont une jusqu'à Evian, sur des rames plus rapides avec un bien meilleur cadencement.
La liaison ferroviaire entre Cornavin et Annemasse se traduira par un cadencement plus fort jusqu'à Evian et des trajets moins longs. Mais le chantier accuse déjà un important retard.
.. De fréquentes allusions dans le discours des politiques, une exposition (à Thonon en janvier 2010) et même deux enquêtes publiques (à Evian et Thonon en septembre 2012) sur un projet annoncé comme « le dossier de la décennie, aussi important que le contournement de Thonon », selon les mots de Jean Denais en 2007 : le Ceva devrait être aussi présent dans les esprits que le désenclavement routier du Chablais.
Cependant, force est de constater que ce qui constituera au final un RER entre Evian et Genève est encore mal perçu par la population. Sans doute parce que, à l'instar de celui du désenclavement, le dossier du Ceva accumule retard sur retard (lire ci-dessous)... Et pourtant, l'impact attendu de ce projet ferroviaire sur le Chablais ne sera pas négligeable. A l'origine, il s'agit d'une réalisation franco-genevoise visant à relier la gare principale de Genève à celle d'Annemasse pour éviter des ruptures de charge, d'où le nom de cette ligne nouvelle : Cornavin - Eaux-Vives - Annemasse, à partir de laquelle a été formé l'acronyme "Ceva". Mais les conséquences de ce chantier genevois se feront sentir jusqu'à Evian.
Plus vite, plus souvent
En effet, quatre extensions du Ceva sont prévues : vers Bellegarde, Annecy, la vallée de l'Arve et Evian. Pour cela, le conseil général annonçait en mai 2012 l'achat de 19 rames nouvelles, d'un montant total de 150 millions d'euros. Pour la ligne du Chablais, l'extension du Ceva doit ainsi permettre de réduire le temps de parcours jusqu'à Genève.
Ainsi la liaison entre Evian et la gare des Eaux-Vives devrait passer de 56 à 90 minutes actuellement à 49 minutes seulement, et le trajet entre Thonon et Cornavin ne devrait plus prendre que 53 minutes. Les travailleurs frontaliers apprécieront. De même, le cadencement sur la voie sera augmenté, avec un train prévu toutes les heures dans la journée, et même un train toutes les demi-heures en période de pointe.
Naturellement, des aménagements seront nécessaires sur et autour des infrastructures existantes. La ligne du Chablais étant à voie unique et ancienne, il faut prévoir des modernisations et des doublements pour permettre le croisements de rames plus fréquentes. Dans le même temps, des travaux d'aménagement dans les gares sont à prévoir, notamment pour l'allongement des quais (sur 600 m dans le cas de Thonon !) ou pour l'agrandissement des parkings existants (comme à Bons) en prévision d'une augmentation de la fréquentation.
Enjeu de territoire
Compte tenu de l'ampleur des travaux et de leur importance en matière de structuration du territoire, le Syndicat intercommunal d'aménagement du Chablais (Siac) a logiquement souhaité se doter d'une "compétence Ceva" : « Elle permettra de participer au financement des travaux sur toute la partie française, y compris sur ceux réalisés à Annemasse, annonce Jean-Pierre Fillon, président du Siac. Pour l'heure, notre participation s'élève à environ 4,3 millions d'euros. » Notons enfin qu'au-delà de la seule question du transport ferroviaire, le RER chablaisien est pris en compte dans bien des dossiers locaux. Par exemple, à Thonon, le réaménagement complet du quartier de la gare se fera dans la perspective de l'arrivée annoncée du Ceva.
A Perrignier, la réalisation de la zone intercommunale d'activité de Planbois a aussi été étudiée en ce sens : « Autour de cette zone nous aurons d'une part une bretelle d'accès à la voie de désenclavement, rappelle Joseph Déage, président des Collines du Léman, et d'autre part le passage du Ceva en gare de Perrignier. » Autrement dit, deux gages de développement économique. Enfin... si le RER ne tarde pas autant que la 2x2 voies.
A voir : www.ceva-france.fr
De report en report, il faudra patienter jusqu'en... 2022 ?
« Le prochain gros morceau, pour Thonon, c'est l'arrivée espérée du Ceva en 2012 », expliquait Jean Denais en 2007. Sept ans plus tard, les travaux ont bel et bien commencé (en 2011) sur l'agglomération genevoise, mais les dates de mise en service du RER lémanique ont déjà connu bien des reports : de 2012 à 2016, puis à la fin de 2017, avec peut-être un délai jusqu'à 2018 pour l'arrivée des rames à Evian.
Or des recours contre le chantier à Genève et des problèmes techniques imprévus sur le futur tunnel de Champel ont conduit les autorités genevoises à annoncer, le 26 mars dernier, un retard cumulé de vingt et un mois : le Ceva ne sera donc pas mis en service avant 2019. Et pour le Chablais, il ne faudra sans doute rien espérer avant... 2022 au mieux.
Car en plus des problèmes administratifs ou techniques liés au chantier lui-même, l'extension du Ceva jusqu'à Thonon et Evian se heurte aussi à des difficultés politiques bien françaises. En charge des trains régionaux, le Département a ainsi décidé, il y a deux ans, des travaux en gare d'Evian pour 2016 ; certes, mais dans le même temps le tableau de financement établi dans le cadre du contrat de plan Etat-Région pour 2013-2020, la priorité a été donnée aux aménagements ferroviaires en direction de La Roche et d'Annecy : des travaux programmés de 2015 à 2018, d'où un report des chantiers sur la ligne chablaisienne à l'horizon 2019-2022. Choix que des élus chablaisiens ont alors vécu comme « une véritable douche froide ».
Autre complication : le Siac s'est bien doté d'une compétence de financement du Ceva, mais en la liant à une compétence de financement du très haut débit (THD). Or les deux projets n'ont pas la même priorité selon qu'on est un élu "du haut" ou "du bas" : après tractations, les nouveaux statuts du Siac assumant ces deux compétences ont été finalement approuvés par tous les adhérents du grand syndicat chablaisien... « mais il y a eu un grain de sable, raconte Jean-Pierre Fillion : le Sieerte s'est fendu d'une remarque sur le THD, ce qui n'a pas échappé au préfet, qui aujourd'hui ne veut pas valider nos statuts, alors qu'ils sont approuvés par tous ! » Une situation d'autant plus incompréhensible que le Siac devrait recevoir prochainement un appel à participation au financement du Ceva. « Nous ne serons donc pas en mesure de payer, comme nous nous y étions engagés, alors que nous avons l'argent nécessaire dans nos caisses ! » Le président du Siac préfère en sourire : « Au fond, heureusement que le chantier du Ceva a du retard... »
Au bout de la ligne : le Tonkin !
En matière ferroviaire, il faut avoir de la patience et de la persévérance, semble-t-il. Le projet d'une liaison entre Genève-Cornavin et Annemasse ne date pas d'hier puisque la première convention en ce sens a été signée en... 1881 ! Mais après un premier tronçon inauguré en 1888, il a fallu plusieurs fois relancer la machine (1909, 1912, 1949) avant un vrai redémarrage du dossier en 2001.
Or ce RER lémanique moderne entre Genève et Evian est aussi attendu à l'est de la Dranse par les partisans - patients et persévérants - de la réouverture de la vénérable ligne du Tonkin, entre Evian et Saint-Gingolph : la jonction avec le Ceva permettant de clore la boucle du Léman par le rail (en constituant la liaison "sud-est lémanique"), eux aussi espéraient beaucoup du RER chablaisien pour le retour sur les rails du Tonkin d'un train touristique en 2013, avant une réouverture commerciale aux voyageurs en 2016... Il faudra finalement attendre un peu plus longtemps pour que le Ceva vienne conforter la reprise du trafic sur la ligne Evian - Saint-Gingolph. Mais l'enjeu reste important, car selon certains observateurs, si le Tonkin peut bien apparaître comme un prolongement facultatif mais naturel du Ceva, il ne pourra plus se faire sans lui.
[align=center]Stadler Rail vise le marché du CEVA[/align]
L'entreprise Stadler est également sur les rangs pour construire les rames du CEVA et du RER genevois. Quelque 40 rames sont nécessaires pour parcourir les 230 kilomètres du futur réseau. Un train étant devisé à près de 10 millions de francs, la commande totale s’élève à 400 millions de francs. Chaque acteur achète des trains en fonction de l’étendue du trajet sur son territoire. Ainsi, les CFF estiment avoir besoin de près de 21 rames pour rouler entre Coppet, la Plaine et jusqu’à Chêne-Bourg. Pour relier Annemasse, Evian et Bellegarde, la Région Rhône-Alpes doit acquérir environ 19 trains.
La commune de Valleiry à quelques kilomètres à l'ouest de Saint-Julien pourrait accueillir une usine du constructeur argovien. «Nous sommes idéalement situés. Ni trop loin ni trop près de Genève», indiquait Marc Favre, président de la Maison de l’économie et du développement. «Un espace de 9,5 ha, raccordé au chemin de fer, c’est extrêmement rare», poursuit l’ancien maire, évincé aux dernières municipales.
Grâce à ses surfaces importantes, quatre fois moins chères qu’à Genève, et au réservoir de main-d’œuvre, moins chère elle aussi, Valleiry se rêve en base arrière de Genève. L’implantation de Stadler entraînerait la création de 350 à 500 emplois à terme. » Évincé de la mairie de sa commune ce printemps, l'ex-édile avait déclaré à la Tribune : «Je vais continuer à me battre pour que ce projet arrive à bon port. »
[align=center]Les futures gares du Ceva pas concernées[/align]
Le scandale des rames "trop larges" de la SNCF survient alors que le Regiolis du constructeur français Alstom est en concurrence directe avec le Flirt France de l'entreprise suisse Stadler Rail pour remporter le marché de la future ligne Cornavin Eaux-Vives Annemasse (Ceva).
"Les gares construites pour le Ceva ont été prévues en fonction des normes européennes PEL4", a déclaré à la RTS Caroline Monod, chargée de communication pour le Ceva. "La largeur des trains ne sera donc pas un problème sur le parcours du futur RER franco-genevois", a-t-elle ajouté.
Quelque 40 rames seront nécessaires pour parcourir les 230 kilomètres du futur réseau. La commande totale pourrait s'élever à 400 millions de francs.
[align=center]CEVA : les quais sont trop étroits pour le train Regiolis d’Alstom[/align]
Quatre gares du futur RER devront être adaptées. Un argument en faveur du matériel roulant suisse ?
Le RER du Grand Genève attend la mise en service de son «chaînon manquant», la future ligne Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA), pour déployer son potentiel. Dans l’intervalle, les autorités suisses et françaises négocient le choix du fournisseur des 40 rames de trains qui y circuleront. Si la flotte unique est l’option favorisée pour des raisons de coûts, chacun peut choisir son constructeur et une flotte mixte n’est pas exclue.
Dans ce bras de fer, l’affaire des quais de gare français trop étroits pour accueillir le millier de nouveaux trains Regiolis d’Alstom pourrait avoir un impact. En effet, la Suisse souhaiterait acheter des trains Flirt au constructeur helvétique Stadler, déjà homologués pour rouler en France. La région Rhône-Alpes pencherait quant à elle pour les Regiolis, qui se sont révélés «trop larges» suite à une erreur de commande du Réseau ferré de France (RFF).
Ce nouvel argument peut-il convaincre la région de porter son choix sur les rames suisses ? «Nous sommes actuellement en procédure d’achat public; cette situation ne permet pas de s’exprimer, à ce stade, sur le choix à venir sur le matériel roulant du RER franco-valdo-Genevois», répond une porte-parole de la région Rhône-Alpes.
Voilà pour la question politique. Reste la question technique. Des quais vont être rabotés dans quatre gares du futur RER du Grand Genève. «Des travaux sont planifiés en décembre 2015 sur deux quais à Evian, à Sallanches, à Saint-Gervais-les-Bains et un quai à Valleiry, liste la porte-parole du RFF, Caroline Le Guellec. Les autres gares ne posent pas de problème.» Toutes les interventions n’auront pas la même importance, précise-t-elle, mais il faut compter «en moyenne 40000 euros par quai, soit 280000 euros (342000 fr.) pour les sept plates-formes, à la charge de RFF.»
Y a-t-il un lien entre ces travaux et le déploiement du futur RER ? Non, car «ces gares accueilleront aussi les TER de la région Rhône-Alpes», poursuit Caroline Le Guellec. La région vient de passer une commande pour 40 Regiolis afin de renouveler sa flotte.
Et si la France choisissait ces mêmes trains pour rouler sur le RER du Grand Genève, peut-on être sûr qu’ils ne seraient pas trop larges pour entrer dans les gares suisses ? «Si ces trains devaient être appelés à circuler en Suisse, ils devraient, comme tous les nouveaux trains, passer par le processus d’homologation de l’Office fédéral des transports», rappelle Frédéric Revaz, porte-parole des CFF.
[align=center]Les métiers du bâtiment s'en prennent au CEVA[/align]
Les CFF ne respecteraient pas la loi sur les marchés publics, accusent-ils
Les associations professionnelles en ont assez. La Fédération genevoise des métiers du bâtiment (FMB), la Métallurgie du Bâtiment Genève (MBG) et les professionnels de la consruction métallique, Métal Genève, sont sûrs que l’attribution des lots relatifs au second œuvre sur le chantier du CEVA, est en train de passer sous le nez des entreprises genevoises et suisses. Le sort du lot des cinq gares de la ligne Cornavin, Eaux-Vives, Annemasse (CEVA), devisé à plus de cent millions est en cause : «Les CFF ont mis au concours les cinq gares en un seul lot, tempête Daniel Hofmann, président d’honneur de Métal Genève. C’est un mandat à cent millions. Sa masse exclut de fait des entreprises genevoises qui, unies en consortium, auraient pu en réaliser une sans difficulté».
Selon diverses sources, la lutte opposerait un consortium suisse et deux entreprises étrangères et l’adjudication pencherait en faveur de ces dernières. Du coup, les lobbyistes réclament une pause : «L’appel d’offres en cours doit être suspendu», explique le secrétaire général de la FMB, Nicolas Rufener. «Il faut réexaminer les appels d’offres et les résultats.»
[/align]En Suisse, on a voulu que tous circulent un peu plus lentement plutôt que certains puissent le faire très vite. C’était une vision anti-moderne, anti-technologie mais absolument démocratique
Robert Cramer
le nouveau réseau de train entre Annemasse et Genève entre en service le 15 décembre après 2,2 milliards d’investissement
Nous allons passer de 70 trains quotidiens à 240 en Haute-Savoie
Pour voir passer le Léman Express, rien de mieux qu’une autoroute
Paris a donné son feu vert à la construction d’un tronçon à péage dans le Chablais français. La ville de Genève va recourir contre ce projet qui concurrence le RER transfrontalier. Les écologistes crient au scandale
«Un cadeau de Noël.» La formule est de Christian Monteil, le président du département de la Haute-Savoie. Elle vient saluer la signature le 24 décembre dernier par le premier ministre français d’un décret déclarant d’utilité publique (DUP) les travaux d’un tronçon autoroutier entre Machilly et Thonon-les-Bains. Cet avis favorable a réjoui l’élu, qui parle «d’importante avancée, et à la clé le pari en passe d’être gagné du désenclavement du Chablais».
Le projet de liaison à péage de 16,5 km, géré par un concessionnaire privé, doit permettre de relier Thonon à Annemasse et ainsi faciliter l’accès à Genève pour les frontaliers. Le décret gouvernemental tombe neuf jours après la mise en circulation du Léman Express, dont le tracé est quasi identique. Voilà qui heurte bon nombre d’associations de défense de l’environnement dans la région.
Les élus locaux arc-boutés sur ce projet vieux de 30 ans sont aveugles au point de ne pas voir que le tout-voiture, c’est fini
Alain Coulombel, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts
Alain Coulombel, natif de Saint-Paul-en-Chablais et porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, évoque «un cadeau climaticide au moment où le RER transfrontalier ouvre la voie à une mobilité durable en Haute-Savoie et vise à désengorger le bassin genevois». Le responsable vert ne mâche pas ses mots: «C’est un scandale et une absurdité. Les élus locaux arc-boutés sur ce projet vieux de 30 ans sont aveugles au point de ne pas voir que le tout-voiture, c’est fini. Ces mêmes élus se vantent de s’être engagés en faveur du Léman Express, mais sans la volonté des Suisses et la persévérance des écologistes ce projet n’aurait jamais abouti. Ils ont déjà oublié le train. Ils vont pouvoir sortir leurs grosses bagnoles.»
Mobilisation «balayée d’un revers de main»
L’association Inspire, active à Chamonix et sur la vallée de l’Arve, juge de son côté que la mobilisation massive des citoyens pour le climat «est balayée d’un revers de main». Anne Lassman-Trappier, sa présidente, indique que 500 véhicules de plus par jour aux heures de pointe vont rejoindre les 20 000 qui actuellement circulent. «Ce chiffre n’est pas le nôtre, il apparaît noir sur blanc dans la DUP», souligne-t-elle. Autant d’automobiles qui vont se diriger vers Genève mais aussi la vallée de l’Arve, région parmi les plus polluées de France à cause des émissions de particules fines. «Les instances européennes ont condamné la France pour dépassement en dioxyde d’azote dans dix zones dont la nôtre», rappelle Anne Lassman-Trappier.
Lire aussi: Nouveau plan de lutte contre la pollution dans la vallée de l’Arve : https://www.letemps.ch/suisse/nouveau-p ... llee-larve
En 2008, le contournement de l’agglomération de Thonon par une rocade a constitué le premier chaînon visant à désenclaver le Haut-Chablais. Une 2×2 voies a ensuite été inaugurée en septembre 2014, reliant Annemasse à Machilly. La desserte Thonon-Machilly devait assurer une continuité routière pour remédier à un réseau ferroviaire archaïque et inadapté aux exigences des pendulaires. Dans le Chablais français, 80% des déplacements domicile-travail se font en voiture. Mais tout cela était avant la mise en circulation le 15 décembre dernier du Léman Express.
L’autoroute nous semble davantage complémentaire que concurrente du rail
Roland Godel, porte-parole au Département genevois des infrastructures
Les gares ont été rénovées, des parkings P+R ont été ouverts et le cadencement a été adapté aux horaires des travailleurs frontaliers. Le matin, un train part d’Evian toutes les trente minutes et rallie en moins d’une heure la gare Cornavin (via Thonon, Annemasse, Eaux-Vives, Champel, etc.). Voilà qui a donc incité la ville de Genève à recourir contre le projet autoroutier. Le cabinet d’avocat parisien Huglo Lepage, spécialisé en environnement et droit public, a été mandaté pour faire appel devant le Conseil d’Etat français. «Nous considérons que ce tronçon n’est pas indispensable et concurrence directement le Léman Express», précise Philippe d’Espine, le responsable de l’information du Conseil administratif.
Le canton n’est pas défavorable à l’autoroute
Guillaume Barazzone, lui, s’est opposé à ce recours. Le Conseil d’Etat genevois n’est pas défavorable à ce tronçon «inscrit dans le projet de territoire Grand Genève 2016-2030 avalisé par les collectivités françaises et suisses». Roland Godel, porte-parole au Département des infrastructures, précise: «A supposer que l’autoroute se construise, elle nous semble davantage complémentaire que concurrente du rail et elle ne répond pas aux mêmes besoins. S’agissant des travailleurs pendulaires, le RER restera pour beaucoup d’usagers un moyen plus efficace et moins coûteux pour rejoindre les grands bassins d’emploi genevois.»
Les pro-autoroute représentés par l’association Oui au désenclavement du Chablais ont exulté après le feu vert gouvernemental. Activiste de la première heure, Jean-Christophe Bernaz, ancien candidat aux élections législatives, rappelle que la route actuelle qui traverse des villages est très accidentogène. Il a prévenu qu’il attaquerait avec ses avocats «pour mise en danger d’autrui» ceux qui déposeront des recours contre la DUP. Y compris la ville de Genève. «De quoi se mêlent les Suisses? enrage-t-il. C’est de l’ingérence internationale. Nous allons faire comme Trump en Irak ou en Iran et foutre le bordel là-bas avec des actions coups-de-poing!» Outrance qui ne surprend pas particulièrement les opposants au tronçon, habitués aux frasques de celui qu’ils appellent «le promoteur immobilier». «Son argument ne tient pas, la pollution de l’air représente 9% de la mortalité en France, quinze fois plus que les accidents de la route», argue Anne Lassman-Trappier.
Les élus genevois tentent de rester zen face aux ultimes déconvenues du Léman Express. Le réseau transfrontalier doit réduire ses cadences de moitié entre Genève et Coppet, en raison d’une pénurie de conducteurs aux CFF (lire nos éditions de jeudi). Cet aléa alourdit le destin déjà sinistre que cette pièce maîtresse de la mobilité régionale a subi depuis sa mise en service intégrale, le 15 décembre 2019, avec une grève, des pannes et une pandémie.
BBArchi a écrit :Petit apparté pour Auron : conduire des Flirt ou des Régiolis, ça ne te tenterait pas ?
Avec good salaire muy bien dollars...![]()
Mais pour ça, il faut accepter l'idée de bosser en Suisse...
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