Après la crise -prévisible- de la desserte du stade de 40000 places par des trams... viewtopic.php?f=1&t=11305#p194852
... et en parallèle, l'agglo de Bordeaux a mené une étude dont les résultats décoiffent totalement les habitudes et les à priori bien ancrés. Des leçons et des conclusions qui pourraient être utilement appliquées à Lyon, tant les similitudes sont grandes...
Rien que le titre de l'article, déjà... on sent le malaise.

http://www.20minutes.fr/bordeaux/163479 ... rs-passage
http://www.20minutes.fr/bordeaux/163479 ... rs-passage
TRANSPORTS Le groupe Keolis vient de présenter son étude Keoscopie, qui analyse l'évolution des déplacements et des modes de vie des habitants de la métropole...
Bordeaux: «Nous avons un peu perdu de vue les usagers de passage»
Le groupe Keolis a présenté ce jeudi à Bordeaux une étude inédite sur les déplacements et les modes de vie des habitants de la métropole. Elle montre que les transports publics vont devoir s’adapter de plus en plus aux voyageurs occasionnels.
750.000 habitants et quatre millions de voyageurs par an
Le réseau de transport bordelais voit passer chaque année quatre millions de voyageurs, alors que la métropole ne compte que 750.000 habitants. « Ces voyageurs viennent pour certains de la région Aquitaine, mais il y a aussi des touristes, des congressistes… » énumère Frédéric Baverez, directeur général de Keolis France. Il estime que « nous avons un peu perdu de vue ces usagers de passage, et il va falloir aller davantage vers eux. » Cela passera par des titres de transport spécifiques à la journée, des tickets combinés entre les grandes agglomérations de la région, des pass-congrès, et la mise en place dès la rentrée d’une nouvelle application mobile en français, anglais et espagnol.
Seulement 20 % de trajets domicile-travail
C’est l’autre grand enseignement de Keoscopie : seuls 20 % des déplacements au sein de la métropole bordelaise sont liés à des trajets « domicile-travail ». « Nous avons une vision de la mobilité trop centrée sur le domicile-travail, estime Eric Chareyron, directeur prospectives modes de vie et mobilités chez Keolis, et s’il est normal que nous soyons préoccupés par les heures de pointe, il va aussi falloir bâtir des solutions efficaces pour répondre à la diversité des citoyens. » Ainsi, 43 % des plus de 25 ans habitant la métropole ne travaillent pas, comme les demandeurs d’emploi de longue durée, les retraités… « De plus, ajoute Eric Chareyron, beaucoup de gens qui travaillent n’embauchent pas forcément à l’heure de pointe, car les horaires sont de plus en plus flexibles, et les emplois de demain vont encore accroître ce phénomène. »
87 % de clients… mais seulement 15 % de part de marché
La fréquentation dans les transports en commun de la métropole a bondi de 54 % entre 2009 et 2014. Aujourd’hui, « 87 % des Bordelais en sont utilisateurs, pourtant les transports ne pèsent que 15 % de part modale » souligne Eric Chareyron. Keolis espère augmenter encore la fréquentation de 34 % ces prochaines années. « Pour cela, il faut convaincre les utilisateurs occasionnels de les prendre davantage, et cela passe par une simplification de l’offre et des plans, car c’est encore trop compliqué à ce jour », analyse Eric Chareyron.
Mieux desservir les centres commerciaux
« Dès lors qu’il y a des flux de personnes, cela intéresse le transport public », estime Frédéric Baverez. C’est pour cela que Keolis planche sur la desserte des centres commerciaux. « Ils ont tous été conçus pour un accès en voiture. Pourtant, 34 % des ménages bordelais n’ont pas d’auto. Surtout, nous avons mené une étude qui montre que 60 % des clients de ces centres en ressortent sans chariot… Donc qu’ils n’ont pas forcément besoin de voiture. » Un tiers de la clientèle du centre Auchan-Lac s’y déplace uniquement pour la galerie marchande, et 10 % y vient en transport en commun.
Ce qui est aussi en filigrane de cette étude, ce sont les déplacements professionnels que l'on pourrait qualifier de "semi-occasionnels" : trop peu de trajets pour que l'abonnement soit intéressant pour l'utilisateur, mais suffisamment pour que les carnets de tickets défilent à rythme soutenu.
Des déplacements qui se produisent sur la totalité de la journée, indépendamment des flux pendulaires. Des déplacements rarement prévisibles, jamais réguliers sur une ligne précise ou un trajet précis, ni sur un jour précis.
Donc non connectés aux rythmes scolaires, par exemple.
On peut considérer que cette typologie de déplacement est très proche de celle des touristes, qui n'ont pas (eux non plus) un crédit temps extensible, permettant de consacrer aux transports une part importante...
Cette demande est pour l'instant relativement ignorée dans les schémas et les principes.
Matière à réflexions multiples et croisées...
