Auron a écrit :LyonMag a écrit :Tout le monde s’accorde sur le fait que l’avocate, par ailleurs en charge du Commerce et de l’Economie à la Ville de Lyon et à la Métropole, n’y connaît rien en transports.
Superbe nouvelle...

Si, si. C'est marrant, mais pas surprenant.
N'ayons aucun jugement hatif.
Comme on dit, il faut laisser d'abord travailler, on verra à l'usage si elle fait le job. Au point où on en est, autant regarder à voir qu’on voit, on aura peut-être de bonnes surprises.
Je n'ai pas d'à priori, mais j'attends des résultats ; s'ils ne sont pas là dans les mois qui viennent, je m'octroierai le droit [s]de taper[/s] d'exercer une critique acerbe, teintée de mauvaise foi le cas échéant, mais bien évidemment, toujours dans la notion de bien collectif et d'attachement à ma ville.

Plus sérieusement, en fait, ce qui me dérange, c'est que ce principe
- de « faire appel à des parcours individuels et des sensibilités non conventionnelles par rapport au thème de la tâche confiée à l'élu-e », en clair choisir des personnes, des personnalités, des équipes (des prestataires oserais-je dire) n’ayant qu’un très lointain rapport avec l’objet, en vue d'effectuer une tâche au nom et pour le compte de la collectivité,
- ne trouve absolument pas son équivalent au moment de choisir des prestataires privés pour les fournitures et les services non assurés par la collectivité.
Une sorte de 2 poids / 2 mesures, ou une déviance du « faites ce que j’impose, pas ce que je fais ». Et là, ça ne va pas.
Quand vous candidatez à un marché public, il vous est systématiquement demandé de prouver que vous êtes capables de produire, de fournir, de vendre, d'effectuer les prestations du cahier des charges ; c'est logique (pas parfaitement, mais cela suit une logique).
Parfois, le libellé du cahier des charges conduit certes à marcher sur la tête, mais sans les mains et sans les dents. Parfois, c’est très rigolo, surtout quand on est noté et jugé par des "compétents" qui sont assez éloignés du sujet.
Pour ce que je connais bien, en matière d'architecture, de maîtrise d'oeuvre, de prestations intellectuelles, en 25 ans, on est passé du grave au lourd. Ou l’inverse, comme vous voulez.
Passons sur les libellés des cahiers des charges des consultations, qui nécessitent une réelle maîtrise administrative (à des années lumières du travail de conception). Si vous avez l’occasion, regardez les dossiers d’appel de candidatures / appel d’offres pour la maîtrise d’oeuvre… ça vaut quelques bonnes séries US, et vous passerez un bon moment. Du suspense, de la tension, des situations impossibles et embrouillées, un seul héros retenu à l’arrivée pour sauver le monde.
Systématiquement, il est demandé de produire des références sur le thème traité. Normal.
… du genre 30 ans d’expérience, et une vingtaine de réalisations sur le même sujet dans les trois ans précédents, pour des marchés de maîtrise d’oeuvre de 10 à 80k€, suivi des travaux inclus
"en apportant une réelle qualité architecturale et innovante"...Là, déjà, on s’éloigne du normal, parce que ce type de profil, aujourd’hui, devient exotique. Mais bon.
En réalité, avec ces critères de choix, les équipes présentant des références sur des thèmes proches mais non identiques, sont systématiquement écartées au profit des quelques professionnels de la profession qui peuvent aligner les références. Mais qui vont s’investir différemment ; pas forcément moins, hein, mais différemment. En reproduisant ce qu’ils savent faire, par exemple, mais pas systématiquement, pour ne pas perdre de temps, [s]et rentabiliser au maximum 4 mots supprimés parce que ça, c'est terminé depuis longtemps[/s] et ne pas perdre trop d’argent.
Le résultat est très simple à comprendre : au lieu d'avoir des multiplicités de regards, des approches "neuves", des solutions fonctionnelles et esthétiques, donnant à voir un résultat capable de surprendre et plein de richesses, cela conduit à une banalité et des postures stéréotypées bien tartes au final.
Au fond, c’est assez ce qui se passe en ce moment pour l’avenir de la Part Dieu.
Cela conduit aussi à l’hyperspécialisation de quelques équipes sur un thème précis, produisant le même résultat esthétique. Outre le fait que le cadre bâti devient partout le même et trop souvent sans saveur, les concepteurs finissent rapidement par avoir fait le tour du sujet, et tournent en boucle.
Pour un sujet que l'on connait bien, c'est assez remarquable avec les lignes de trams... quasiment toutes pareilles quelle que soit la ville ! Et d’autres exemples sur d’autres thèmes...
Alors voila, j’aimerais assez que les élus, et en particulier ceux en charge de tout ce qui fait le cadre bâti de la ville et "le lieu physique des coexistences urbaines", fassent « comme pour eux » :
+ En faisant appel à des compétences «indiscutables» sur le sujet,
+ + Mais aussi en osant confier le bien public à des sensibilités et des capacités tout à fait équivalentes à celles « autorisées » à répondre.
Ces professionnels « différents » sont très loin d’être des « inadaptés » ou des « inaptes », comme le principe pourrait insidieusement le laisser croire...