Merci pour l’arrivée inopinée sur le sujet de la végétation en ville v/ le tram.
Ce qui va suivre ne s’adresse pas uniquement à Airbus...
Sérieusement, si on considère qu’un platane de plusieurs dizaines d’années n’a aucune valeur sur le plan patrimonial comme sur le plan technique (biodiversité / ombre technique / animation du paysage urbain autrement que par des panneaux de pub clignotant, c’est qu’on a comme un problème spacio temporel.
Pradel, sors de ce(s) corps !
On est en 2019, ne pas avoir compris ça et continuer à raisonner en termes du siècle passé ‘un arbre adulte abattu = un poireau dans un bac (en béton ou en bois durable certifié PEFC ou FSC)’ ce n’est même plus une faute de goût : c’est carrément assumer d’être un gros balourd posé à coté de la plaque.
J’en profite pour rassurer tout le monde, avec un tout petit HS :
Je - ne - suis - pas – Greta !
La coterie pour laquelle elle a (de plein gré ou qu’on a obligé à) enfilé le costard de vrp de la planète, est totalement en train d’embistrouiller tout le monde et d’emmener les vraies bonnes volontés dans des chausses trappes infestées de chats noirs. Le temps que ces bonnes volontés se réveillent du berlurage, ce sera toujours autant de gagné pour éviter de faire bouger les lignes, bizness as usual.Revenons à Lyon.
Ho. Il est temps de travailler sur notre Ville en prenant en compte des fondamentaux réels, et pas seulement des à-prioris et des raccourcis conceptuels, pour fournir des prestations à minima avec une rémunération de moins en moins réaliste !
Concepteurs sélectionnés comme décideurs en poste, mais sortez enfin de ce schéma de baltringues consistant à dénigrer tout ce qui existe, et assimiler ‘la modernitude’ au fait de faire table rase… avant de reconstruire les mêmes situations
On ne devrait plus réchauffer de vieilles recettes mal digérées avec une nouvelle collection d’éléments de langage pétaradants !
Ben oui, dans le paysage urbain, il y a des éléments singuliers à réutiliser, détourner, mettre en forme, valoriser (et pas uniquement en terme financiers !) avec une autre sensibilité que celle du tas de tôle motorisé avec une lame qui pousse devant.
Ben oui, le paysage urbain de qualité comporte systématiquement une part d’imprévu, de ‘différence’, de petits ou gros détails qui viennent surprendre le regard et la perception, créer une animation ponctuelle, un repère, une accroche urbaine. Et ce petit détail de trois fois rien parfois suffit à rendre un peu moins débilitant et anxiogène une ambiance contrainte…
Ce petit détail, immeuble biscornu et rigolo, petite maison enchâssée dans un alignement anonyme avec sa grille, ses lilas ou sa glycine enroulée autour de sa grille, deux ou trois platanes résiduels au milieu d’une rue, délaissé en creux avec sa végétation spontanée, placette avec son arrêt de bus, rupture dans l’alignement obligeant la voirie à quitter la ligne droite, etc. permet d’humaniser la ville.
Permet à la ville d’avoir une esthétique propre à elle, singulière, reconnaissable et identifiable, différente des autres villes.
D’ailleurs il paraîtrait que les touristes viennent à Lyon parce que la ville comporte encore ce genre de détails, contrairement à d’autres villes qui n’ont pas su les garder, et ont commis l’erreur tragique de vouloir se singer.
L’hyperminéralité de la ville est un leurre : sans arbre, sans végétation, l’empilement / la juxtaposition de boites à habiter ou à travailler se résume à une seule utilité : faire du cash avec la construction, et certainement pas créer un lieu convivial et vivant dont le cycle de vie va au-delà du temps de construction …
Ce principe n’est qu’escroquerie intellectuelle dans la situation actuelle. La répétition de la tabula rasa produit désormais un résultat débilitant, avec le remplacement du tissu urbain organique par des objets urbains aux codes bien répétitifs et calibrés
Stérilisant leur environnement proche. Des objets urbains propres. Mais stérilisants.
Dans la même ligne, imaginer que la plantation de quelques poireaux puisse donner dans des délais rapides une ambiance ombragée, conviviale, vivante, relève tout autant de l’escroquerie intellectuelle. Le vendre à coup de visuels virtuoses et bluffants, subitement, l'intellectuelle devient quasi pénale.
Le besoin / la nécessité de cette ambiance de qualité sont immédiats, dès la fin des travaux ;
certainement pas trente ans après. Et encore plus pour obtenir l’équivalent des platanes supprimés (au développement déjà majeur à l’époque de la caserne de la Part Dieu) plusieurs dizaines d’années après !
La suppression d’un arbre est rarement inévitable. Il est totalement faux de penser qu’il n’y a pas d’alternative. C’est juste que par paresse, rentabilité, ou tout autre motif souvent mesquin et inavouable, la décision est prise de s’éviter un ‘surcroît’ de réflexion, en se dédouanant la plupart du temps par des arguments pas très glorieux ni flambards.
Mais problème : l’arbre est par terre.
Les gens à qui ont été confiées les clefs de la programmation, de la conception, de la validation du projet, du financement et de la réalisation de T6 sont à mes yeux des quasi-traitres à leur métier et/ou fonction, qui ont imaginé, planifié, validé et délibérément sacrifié des arbres, des êtres vivants.
Il me reste en travers de la gorge l’indécence obscène de l’abattage des platanes du boulevard Pinel le long des Vinatiers, pour un résultat final d’une médiocrité confondante. Une sorte de victoire par forfait … alors que l’exemple du traitement de T1/ T4 à la Doua aurait dû à minima ouvrir les yeux (mais peut-être les intervenants ne connaissaient-ils pas ?)
https://www.google.fr/maps/@45.7429107, ... 312!8i6656A ouvrir dans un nouvel onglet, histoire de suivre en même temps …
Des êtres vivants sacrifiés, mais qui ont l’avantage de ne pas être équipés pour oser ouvrir leur gu… bouche.
Pour gagner trois francs six sous.
Des êtres vivants, faut il le préciser,
qui étaient là avant nous.
Qui ne bénéficient pas de caméras espions braquées sur eux pour témoigner de leur traitement : l’abattoir est en plein air.
Alors de constater que pour une simple question de ‘tiroir à créer’, il ait été ‘impossible’ d’imaginer que celui ci puisse être implanté différemment, ou à quelques dizaines de mètres près, c’est clairement de cynisme dont il faudrait parler…
Reprenons les plans, en ignorant délibérément ce qui a été réalisé, et sans faire de discute façon Mimile au Bistrot des Amis.
Ou plutôt, non. Transportons nous directement sur le site :
https://www.google.fr/maps/@45.7607208, ... bfov%3D100A ouvrir dans un nouvel onglet, histoire de suivre en même temps …
Quel était le questionnement, en terme de place et de positionnement de ce tiroir ?
Alors sans avoir le programme détaillé qui a certainement été rédigé préalablement aux études, contenant probablement des indications (rédigées à la va vite ou pas) qui ont conditionné l’abattage comme prérequis, je peux imaginer que d’autres approches étaient possibles :
Variante 1 :Etait-il impossible, et si oui pour quelle raison, de créer le tiroir simplement en parallèle de la voie direction Perrache, au droit de la section le long des platanes ? Simple, calme, rationnel. ET pas touche aux arbres.
Variante 2 :Etait-il ‘impossible’ d’implanter ce tiroir en l’imbriquant dans la station (ce qui aurait pu être fait avec un minimum d’interception d’exploitation, limitée à la pose de l’aiguillage et du raccordement des lacs) ?
> de transformer la voie actuelle direction Perrache en tiroir, un peu comme cela a été imaginé et réalisé pour le terminus T6 Debourg, avec un aiguillage de chaque coté (‘tiroir’ avec quai permettant retournement ET exploitations partielles)
> de créer une nouvelle voie et un nouveau quai en parallèle, du coté de la tour
Variante 3 :Au cas ou une logique technique aurait interdit les variantes ci avant, était il impossible de créer une virgule le long de Garibaldi, en modifiant trottoirs et SP bus ?
Ici :
https://www.google.fr/maps/@45.7606732, ... 312!8i6656L’exemple de la virgule de Charpennes, dont l’utilisation oblige à traverser le carrefour deux fois, ne semble pas être particulièrement traumatisant pour le service comme pour la prise en compte par les automobilistes des contraintes afférentes ...
Dans les variantes 1 & 2, le principe impose de modifier le positionnement de la voirie (2 voies) en la déportant vers la tour, et sur le parking utilisé très occasionnellement par quelques autocars déchargeant la clientèle de l’hôtel (utilisé le reste du temps par des ventouses et véhicules de service qui pourraient utilement aller encombrer ailleurs).
C’est d’un compliqué...
Alors ce qui est à l’oeuvre à la Part Dieu mériterait un correctif pour revenir à un peu plus d’humilité, faire la ville et la vie belle, et surtout pour revenir au présupposé de départ : on construit la ville POUR les habitants, utilisateurs, occupants, visiteurs, etc.
Et pas CONTRE.
