Salut,
Rémi, ton fil de discussion est passionnant. Oui, la Suisse est la Suisse et le réseau ferroviaire y a une toute autre dimension que dans la Région Rhône-Alpes, comparable en dimension.
Le gouvernement fédéral, comme les cantons, n'ont jamais délaissé les dessertes ferroviaires. En France, le réseau ferroviaire a longtemps dépendu du seul Etat, qui n'accordait pas une importance démesurée à la question. La régionalisation a amélioré les choses, mais que de retard à rattraper (ici on parle des fiches horaires, c'est aussi la Région qui accepte cette complexité) ... L'Etat reste indifférent au réseau sur le fond, comme le montre le manque d'intérêt accordé aux nouvelles infrastructures ou au ferroutage ou aux dessertes voyageurs "inter-régionales" ("aux régions de se débrouiller").
Bien évidemment le cadencement est intrinsèquement bon... mais l'opérateur, la SNCF, s'y est longtemps opposé ici, tout comme il n'investissait pas sur le matériel roulant régional, sans aucun intérêt pour lui. Et certains choix techniques étaient aberrants. Par exemple: faible accélération pour des raisons qui restent à démontrer, alors que les Suisses ont toujours privilégié des accélérations rapides qui permettent d'intercaler des trains locaux et des trains de marchandises. La capacité d'une ligne est également calculée visiblement très différemment en Suisse en en France. Genève - Lausanne (une troisième est quand même en cours d'implantation si ce n'est déjà fait entre Genève et Coppet) serait, selon les normes françaises, "saturée". Et pourtant, ça marche !
Ajoutons un réseau intégré, pas seulement entre les CFF et les autres entreprises ferroviaires, mais aussi avec les compagnies d'autocars (essentiellement exploités par la poste, parfois par les entreprises ferroviaires) ou es transports urbains. Il est possible d'aller en tout point du territoire avec un ticket, facilement. Ici, comment aller à Morestel? A-t-on une correspondance en 5 minutes à Bourgoin ou à la Tour du Pin? On n'arrive même pas à acheter un ticket Sathonay + Transports urbains... Bref, voyage en Suisse = espoir pour les optimistes, déprime pour les autres