
Il faut quand même faire un distinguo très important entre les nuisances sonores perçues comme
subies, et les nuisances sonores "
gommées" par notre cerveau.
Je m'explique : il faut partir de niveaux sonores
égaux (mesuré par un sonomètre, donc - Je passe sur les théories et constructions intellectuelles et physiques diverses pour faire court).
. un évènement ponctuel sera toujours "remarqué" et le cerveau va l'enregistrer comme une modification de l'environnement.
. un bruit de fond va progressivement "faire partie du décor", et ne sera plus perçu ni différencié.
Pourtant, l'oreille est soumise, et donc le cerveau, à une stimulation ; le bruit "ponctuel" sera reconnu, pas le bruit permanent.
Il s'ensuit :
. une fatigue plus ou moins grande selon l'intensité du bruit permanent, et
. une fatigue de type "stress" si le bruit ponctuel intervient subitement.
S'ajoute aussi l'aspect psychologique : notre cerveau admet plus facilement des bruits permanents "faisant partie d'un environnement", contre lesquels il met en place un mécanisme de défense par "gommage", et "s'énerve" contre les bruits ponctuels qui perturbent un raisonnement en cours.
Egalement sur cet aspect psychologique, les bruits "contre lesquels on ne peut rien" comme le ronronnement du frigo ou de la chaudière, les ventilateurs de l'usine d'à coté, etc... seront plus facilement gommés que ceux "contre lesquels il est possible d'agir" (soit en faisant déguster les géraniums en pots au générateur de décibels tunés, soit en portant plainte contre le voisin bruyant, etc...) qui eux, seront perçu comme insupportables.
Enfin, pour revenir sur ton post, il y a pour moi une différence très importante entre
travailler et
habiter près d'une infrastructure de transport ; en général, tu ne choisis pas ton job en fonction de cet environnement (ou alors, tu es particulièrement chançard...) mais tu peux plus facilement changer d'appartement, dans certains cas, si l'environnement s'est vraiment détérioré (sauf que la valeur du bien n'est évidemment pas la même, d'une part, et qu'il n'y a pas eu depuis plusieurs dizaines d'année de création de voiries et d'infrastructures ferrovaires à Lyon d'autre part ; donc la situation était déjà connue avant d'habiter ou de travailler à cet endroit).
J'ajoute qu'en ville, les récriminations sur le bruit sont souvent rejetées avec le principe du "si ça ne vous convient pas, achetez vous 35 hectares en Ardèche ou en Corrèze et plantez vous au milieu ..." au lieu d'actions correctives coûteuses.
