Salut,
La question du financement est très complexe. On est d'accord pour dire que les transports urbains sont un service public. Dès lors, on a plusieurs logiques à gérer en même temps :
. un service public doit être financé sinon il s'arrête (il s'agit donc de choisir les moyens de le financer)
. la notion même de service public évoque qu'on cherche à ce que tout le monde puisse en profiter en fonction de ses besoins (et non pas de ses envies)
. la particularité de ce service (mais c'est finalement le cas de presque tous les autres), c'est aussi qu'on ne peut pas le multiplier à l'infini car, même si les TC polluent moins que d'autres véhicules, ils polluent quand même (rejets et/ou consommation énergétique)
Dès lors, on doit avoir à la fois :
. une logique commerciale pour ceux qui ont des alternatives
ET
. une logique sociale pour ceux qui n'en ont pas
ET AUSSI
. une participation de l'usager suffisante pour ne pas dépasser le besoin et consommer sans limite (c'est pour ça que je ne suis plus pour la gratuité)
Ensuite, on a la question de la participation :
Est-ce que ne devraient payer que ceux qui prennent les TC ? Dans ce cas, la voiture deviendrait intéressante financièrement pour plein de monde et les plus pauvres ne pourraient plus payer... A moins qu'ils aient des réductions mais, dans ce cas, sans subventions, ce seraient les autres qui payeraient encore plus cher et une frange encore plus importante de la population verrait l'alternative automobile comme intéressante.
A l'opposé, si tout était payé par les impôts, on observerait probablement ce qu'on a vu dans d'autres agglomérations : les TC prendraient des parts de marché aux modes doux et l'augmentation de la fréquentation liée au report modal (bonne chose) serait aggravée par cette mobilité supplémentaire (moins intéressante car mode doux = zéro pollution ou presque). On aurait le risque de rentrer dans une spirale sans fin. On pourrait penser augmenter les taxes sur les voitures mais moins elles seraient prises, plus il y aurait de gens dans les TC et moins il y aurait de rentrées d'argent. J'ai cru comprendre que c'était une des conclusions du péage londonien (et que c'est le risque de faire financer l'audiovisuel publique par la pub sur le privée

). La solution viable est donc que les financements soient reportés d'un mode à l'autre.
La logique actuelle est pour moi peu satisfaisante. D'un côté, on a des réductions de statut (étudiant, retraité, etc. mais on sait que c'est faute de mieux) et de l'autre, on a des réductions "sociétales" (familles nombreuses, anciens combattants...). Résultat, certains ont des réductions alors qu'ils n'en ont pas besoin et d'autres ont plus de difficultés.
Alors, on pourrait parler du pain ou du lait mais l'alimentation n'est pas un service public.

A +
Amaury