Salut.
Rémi> Comment ça on ne parle que du viaduc des Fades ? :angel: C'est la version officielle des attentes exprimées, qu'il faut entendre ? :o
Je crois qu'à moins d'être volontairement sourd, il est difficile de faire l'impasse sur les récriminations multiples et constantes de la clientèle du fer en Massif Central, que l'on a sciemment détournée du train au profit de la route par des méthodes discutables mais éprouvées. Et je ne parle pas que des petites lignes que l'on a suicidées par manque de trafic.
Je vais employer une image :
"Il était une fois..." Non, pas bon. >:D
Quand on amène un arbre à la scierie, c'est qu'il a été abattu après avoir prospéré suffisamment pour être débité en bois d'oeuvre, planches, madriers, chevrons, liteaux, bois utile dont la vente rapporte à l'exploitant. Vous êtes tous d'accord que cet arbre, pour pousser, a puisé dans le sol par des racines, et à développé à chaque saison un jeu complet de branches, ramures, brindilles, ainsi qu'une collection de feuilles en général du plus bel effet. Tout ça n'a strictement aucune utilité à la scierie, et ne "sert" à rien sur le plan comptable.
On pourrait donc, avec une bonne certification ISO 9000, accompagnée par un raisonnement juridiquement, psychologiquement, mathématiquement et financièrement imparable basé sur une approche cognitive et heuristique, justifier de l'élimination définitive de ces accessoires improductifs. Et en plus c'est plus propre.
En matière d'outils ferroviaires, il est regrettable de constater que le raisonnement appliqué ces dernières années a été exactement celui que je viens d'imager.
Et tout l'organigramme complet des responsables, du haut en bas et de droite à gauche y compris les transverses interprofessionnelles, et dans sa quasi totalité à l'exception de quelques [s]illuminés[/s] visionnaires, a participé à considérer, à l'instar de l'arbre à la scierie, que seul le tronc principal était rentable.*
En oubliant juste que les branches, ramures, brindilles, ainsi que les racines, si elles sont absentes, font que le tronc principal peut manifester quelques difficultés à pousser... et à devenir rentable.
Aujourd'hui, on se retrouve en Auvergne et plus largement dans le Massif Central, et puis même au delà, avec une très belle collection de bois mort, au mieux figé, au pire condamné, sans ramure, sans branche, sans brindille. Alors les élus, se rendant compte que leurs arbres sans feuille ne donnent plus d'ombre et ne seront plus vraiment rentables à la scierie, commencent à faire part avec humeur des exigences minimum qu'ils sont chargés de transmettre de la part de leurs électeurs... et en prime on en rajoute dans les complaisants et si pratiques "développement durable" et Haute Qualité Environnementale qui devraient être la norme de fait depuis longtemps.
Nous sommes en 2008, et il est urgent de faire évoluer les outils de transport ainsi que la méthode juridico européenne mise en oeuvre pour compliquer leurs rapports autrement que par la méthode de la table rase. A mon sens, ce rapport indispensable arrive trop tard, d'une dizaine d'années au moins, pour que l'application des mesures qui pourraient en découler soient effectives et inversent la trajectoire descendante.
Et difficile de faire avaler qu'on va remplacer par une ligne ferroviaire un 2x2 voies tout neuf ou presque, tracé dans les montagnes, fréquenté par 20 véhicules / heure en moyenne, surtout quand il n'y aurait plus un sou.
*(Par tronc principal, comprenez Grandes Lignes, et TGV, dont la part de trafic par rapport aux nains des secondaires et TER permet de les ignorer et de refuser les moyens nécessaires à une existence décente).
PS : aujourd'hui, les associations existent et se bougent pour les lignes que tu évoques si proches de nous ; mais si personne n'ouvre le micro, ils ne seront pas audibles dans les écouteurs : avec les MP3, si tu veux être entendu, il faut d'abord passer sur les canaux enregistrés et autorisés.