Ci joint un article du Provençal sur du retour d'expérience entre les transports Marseillais et les transport Génois.
Il y a quelques petites idées : comment faire respecter des couloirs de bus en augmentant les ressources.
Publié sur La Provence http://www.laprovence.com
Transports : et si Marseille suivait l'exemple de Gênes ?
Par Hervé VAUDOIT
Créé le 22/12/2010 12:07
De toutes les villes de Méditerranée, Gênes est sans aucun doute la plus proche de Marseille : une population très importante (630 000 habitants côté italien, 850 000 côté français), un port de commerce de taille mondiale, une agglomération très étendue et des difficultés liées à une mutation économique et sociale mal anticipée -la fin de l'empire colonial français pour Marseille, la quasi-disparition de l'industrie lourde traditionnelle pour Gênes. Autant de points communs qui ont poussé le président (EE-LV) de la RTM, Karim Zéribi, à aller voir comment étaient gérés les transports publics gênois et, le cas échéant, si des solutions mises en oeuvre là-bas étaient transposables ici.
Après une journée sur place à observer et à discuter avec leurs homologues de l'AMT (Azienda municipale di trasporti), les représentants de la RTM sont convaincus que oui. Notamment pour ce qui concerne la lutte contre l'envahissement des couloirs de bus et des voies de tramway, une des plaies du réseau de transports marseillais. À Gênes, la tentation d'utiliser les couloirs réservés pour contourner les embouteillages a quasiment disparu. Rien de miraculeux à ça : depuis 4 ans, l'AMT a mis en place et gère un système de surveillance par caméra qui repère les véhicules fautifs et envoie automatique une contravention à leur propriétaire. Les recettes générées par ce système sont intégralement reversées à l'AMT, qui a encaissé l'année dernière plus de 7 millions d'euros, pour un coût global (installation de 15 télécaméras plus gestion du système) de 3 millions. "Avec une amende à 70€, les automobilistes hésitent à franchir la ligne jaune", observe Franck-Olivier Rossignolle, directeur délégué de Transdev-Italia, l'entreprise filiale de Véolia qui gère l'AMT depuis 5 ans.
Selon lui, le gain en termes de vitesse commerciale moyenne des bus et des tramways n'est pas spectaculaire, mais il est plus lié à l'insuffisance des couloirs réservés (seulement 23 km sur toute la ville) et au petit nombre de télécaméras, qui laisse encore l'essentiel des couloirs réservés sans surveillance. "Je vais sans doute proposer à Eugène Caselli une étude de faisabilité pour mettre en place un système identique à Marseille", promet Karim Zéribi, séduit par l'aspect dissuasif de ce système et par les recettes supplémentaires qu'il générerait pour la RTM s'il était adopté de la même façon à Marseille qu'à Gênes.
Autre exemple à suivre, la meilleure complémentarité des différents modes de transports publics gênois, avec des interconnexions plus nombreuses et plus efficaces entre le rail et la route sur l'ensemble de l'agglomération. À Gênes, plus de 10% des usagers utilisent ainsi quotidiennement à la fois les bus et les trains avec le même titre de transport. Dans ce domaine, Karim Zéribi concède que "beaucoup de progrès restent à faire", dans la grande région marseillaise, où l'offre intermodale demeure très insuffisante.
Enfin, les Batobus (NaveBus en italien) qui desservent le littoral à partir d'embarcadères situés derrière la grande digue du large, à l'intérieur de la zone portuaire, ont particulièrement retenu l'attention de la délégation marseillaise. L'exemple gênois est d'autant plus intéressant que la RTM envisage, depuis quelques mois, de mettre en place un service de même nature entre l'Estaque, le Vieux-Port et la Pointe-Rouge. Là-bas, où ce système a été mis en place en 2007, on note que les conditions de mer obligent à supprimer jusqu'à 50% des trajets en décembre, janvier et février, et on juge les NaveBus "extrêmement chers pour très peu de passagers". Pour autant, "les usagers qui utilisent régulièrement ce système y sont très attachés, au point d'avoir créé deux associations de défense, alors qu'il n'en existe aucune pour les autres modes de transport", constate le directeur délégué de Transdev Italia. Reste maintenant à convaincre les autorités de Marseille Provence Métropole de la pertinence d'un tel service en rade de Marseille.
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