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Il y a quelques semaines, la une du New York Post faisait polémique. On y voyait la photo d'un homme essayant de remonter sur le quai du métro après avoir été poussé sur les voies par un individu. Malheureusement, sans l'aide des voyageurs présents à quelques mètres de lui, il n'avait pas réussi. Le photographe, auteur des clichés, avait alors déclaré qu'il avait actionné le flash de son appareil pour tenter d'alerter le conducteur de la rame... En vain. Par contre, il a bien touché de l'argent pour la vente de ses photos au journal... Que dire.
Depuis, je me pose la question : les voyageurs témoins de la scène avaient-ils un moyen d'éviter l'accident ?
C'est en pensant à cette histoire que je me suis demandé si les usagers du métro connaissaient les dispositifs de sécurité mis à leur disposition dans ces cas-là. J'ai donc posé la question aux personnes qui me suivent sur Twitter et me suis aperçu qu'une majorité de voyageurs ignorait tout ça.
Bien entendu, ce billet n'a pas vocation à donner de mauvaises idées à des personnes mal-intentionnées mais plutôt de vous sensibiliser à des situations qui sont loin d'être rares.
En effet, il est très fréquent de voir des voyageurs descendre sur les voies du métro pour des raisons aussi simples que dangereuses : une envie irrésistible d'uriner (mais à l'abri des regards indiscrets), une erreur de direction et donc un changement de quai, un téléphone portable tombé sur les voies, une course-poursuite avec la police ou l'envie d'aller graffer entre deux stations...Le tout en plein service avec des rames toutes les trois ou quatre minutes et un rail de traction avec du 750 Volt... Toutes ces situations ne sont pas du tout exagérées, je les ai toutes vécues lorsque je conduisais le métro et il en existe bien d'autres.
Lorsqu'un conducteur aperçoit une personne (non-autorisée à circuler) sur les voies, il demande immédiatement la coupure du courant en utilisant le THF (Téléphone Haute Fréquence) tout en effectuant un freinage d'urgence. Le chef de poste du PCC appuie sur un bouton d'urgence, ce qui provoque la mise hors tension du rail de traction sur toute la ligne. Dans chaque cabine de conduite, le voyant « courant coupé » s'allume sur le pupitre, ce qui ordonne aux conducteur d'effectuer un freinage d'urgence. Le chef du PCC cherche alors à localiser l'incident pour pouvoir remettre le courant sur les parties de la ligne qui ne sont pas concernées. Les rames se trouvant dans la zone stationnent parfois sous tunnel avec les néons sur secours (un sur deux) alimentées par les batteries de la rame. Une fois l'incident terminé, le courant est remis et les rames repartent.
Si vous êtes témoins de la chute d'une personne sur les voies, vous pouvez tenter d'avertir un conducteur avec votre flash de téléphone portable mais c'est pas ce qu'il y a de mieux. Vous avez la possibilité (et le devoir) de couper le courant. Pour cela, vous devez actionner un rupteur d'alarme qui se trouve à la borne d'alarme (peinte en jaune) en milieu de quai. Après avoir cassé une petite vitre de protection, juste au-dessus de l'extincteur, vous n'avez qu'à tirer sur la poignée pour couper le courant. Encore au-dessus, le bouton rouge d'appel en station vous permettra se rentrer en contact avec un agent pour préciser la raison de la coupure.
Si une rame se trouve à l'approche de la station, elle pourra peut-être, grâce à vous, s'arrêter à temps.
Dans tous les cas, il est indispensable de prévenir l'agent de station qui se mettra en relation avec le Chef du PCC.
Dans les gares du RER, les procédures sont différentes. Sur les quais, les voyageurs ne disposent que du bouton d'appel en gare. Le courant (1500V) étant capté par les pantographes directement dans la caténaire, il y a moins de danger d’électrisation. Par contre, le danger d'écrasement existe bien. Là encore, en cas de danger immédiat, ne perdez pas de temps et avertissez vite l'agent en appuyant sur le bouton « Appel » et allez à l'essentiel. Il y a au moins deux bornes d'alarmes sur chaque quai. En plus, des défibrillateurs équipent de nombreuses gares (dans certaines stations également), il vous suffit d'entrer en contact avec un agent pour y avoir accès.
Toutes ces situations se passent souvent en quelques secondes, je vous conseille, lors d'un prochain trajet, d'aller jeter un œil à ces bornes d'alarme. Le jour où quelqu'un en aura besoin, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
J'ai de très gros doutes sur la capacité du public transporté à savoir comment utiliser ces équipements. J'en ai encore plus sur la connaissance de l'existence de ces équipements...
Et se pose la question schizophrénique de base : doit on faire plus de communication la dessus, au risque que les zonzons "habituels" fassent une démonstration en réussissant à connecter leur trois neurones, et plantent le métro, ou ne pas faire de communication au risque de comptabiliser des vies ?
Ceci étant, j'ai beaucoup, beaucoup apprécié les commentaires sur ce sujet.
