Je m'étais posé la question, pour mes projets, de la possibilité de faire autre chose que coller des panneaux solaires sur le toit, une éolienne dans le jardin, et isoler en fibre de chanvre / ouate de cellulose, et d'une manière générale faire en sorte que mes bâtiments neufs puissent être en bonne intelligence avec les principes d'une architecture saine, bien construite, et si possible en accord avec son environnement...
En particulier en matière de production d'énergie, pour laquelle des solutions existent désormais, et sont parfaitement documentées et rôdées.
En zonant dans les métros, je m'étais demandé comment on pourrait exploiter ce gisement de calories assez important, voire épouvantable parfois (cf le métro parisien en ce moment...


L'idée de la pompe à chaleur vient à l'esprit assez naturellement, mais il existe d'autres possibilités (circulation d'air, convertisseur air / eau, etc... plus ou moins expérimentales, certaines étudiées depuis les années 70... mais pas assez coûteuses, donc jugées compliquées et non rentables)
Pour rester sur le principe de la pompe à chaleur (capture des calories, transfert dans un liquide, transport, restitution au milieu via un radiateur) cela permet, avec un niveau de consommation et des charges de maintenance assez réduits, de produire des kilowatts, qui peuvent être utilisés tels quels ou combinés à d'autres modes de restitution (en moyenne 1kW consommé permet de restituer entre 4 et 5.5 kW)
Et bien, c'est fait ; très logiquement, de nombreux chercheurs se sont penchés dessus, et ont fini par trouver comment procéder ; pas très loin d'ici, le Léman Express sert de démonstrateur pour un principe génial, dont l'avenir, s'il se confirme que la techno est au point, sera évident pour d'une part les projets neufs, mais aussi pour les projets de rénovation d'existants...
https://www.20min.ch/fr/story/un-projet ... 2444298607
Genève
Un projet-pilote veut exploiter la chaleur du Léman Express
Une initiative veut mettre à profit la chaleur du Léman Express pour produire de l'énergie qui sera partagée avec les bâtiments aux alentours de la gare genevoise de Lancy-Bachet.
Les Services industriels de Genève ont lancé avec les CFF et d'autres partenaires un projet-pilote à la gare de Lancy-Bachet (GE). Il vise à exploiter la chaleur du Léman Express pour produire de l'énergie et fournir en chaleur et en froid les bâtiments aux alentours.
Premier de ce genre en Suisse, ce projet de géothermie a démarré en 2013 lors de la construction de la gare de Lancy-Bachet, sur demande de l'Office cantonal de l'énergie. L'objectif est de récupérer de l'énergie gaspillée. «Il fait souvent trop chaud dans les gares», illustre Sandra Mamboundou, maître d’ouvrage déléguée aux Services industriels de Genève (SIG), en arpentant les lieux flambant neufs.
Cet essai à petite échelle nécessitait deux conditions de base: un tunnel pas encore construit et un projet urbain aux alentours. Lancy Bachet remplissait toutes ces conditions, puisqu'un programme immobilier va être mis en place en face de la gare d'ici 2023-2025, a-t-elle expliqué.
Pompe à chaleur
L'idée est d'exploiter des géostructures énergétiques. Une technique novatrice qui consiste à implanter des tubes dans le radier- une épaisse dalle de béton sous les rails – ainsi qu'au sein des parois du tunnel, afin de valoriser la chaleur dégagée par les trains.
Noyés dans le béton, les tubes en polystyrène ont été équipés par SIG en 2018. Ils ont été remplis d'un fluide caloporteur qui échange la chaleur avec l'environnement, souligne la responsable. Cette source est reliée à une pompe à chaleur dans le but de produire du chaud et du froid, lesquels seront injectés dans le réseau de chauffage à distance.
Equilibre thermique
Différents flux sont utilisés: la chaleur du béton et du sol via la géothermie, celle des parois, celle dégagée par l'éclairage et le passage des trains ou provenant de l'air ambiant, détaille Mme Mamboundu.
Mais l'énergie captée ne doit pas déséquilibrer la température à l'intérieur de la gare. La modélisation effectuée par les ingénieurs du CEVA permet d'atteindre cet équilibre thermique.
Confort du voyageur
«Nous avons participé à la construction du système ainsi qu'à la pose de sondes», relève David Calderara, directeur adjoint du projet CEVA. «L'objectif était que les gares ne se transforment pas en congélateurs en hiver ou en four en été. Nous avons ainsi vérifié que le voyageur ne soit pas importuné».
La phase de test a duré de juillet 2019 à juin 2020 sur une petite partie du tunnel long de 130 mètres. Elle s'est déroulée sur une année afin que les résultats puissent être analysés durant un cycle de saisons complet, poursuit Sandra Mamboudou.
Rentabilité analysée
En charge du monitoring, l'EPFL a vérifié l'impact du changement de température sur le tunnel: «C'est très sûr. Il n'y a aucun risque», a relevé Alessio Ferrari, associé de recherche au Laboratoire de mécanique des sols.
Quant à la rentabilité de l'installation – en cours d'analyse-, «elle est très intéressante. Il suffit d'ajouter quelques tubes en plastique et l'on crée une contribution énergétique qui ne coûte presque rien», explique le chercheur.
Complémentaire
Une fois le rapport définitif obtenu, SIG pourra estimer précisément la puissance du système et en optimiser la performance. L'énergie récupérée de l'ordre 200 kwh, devrait permettre d'alimenter une vingtaine de ménages pendant une année.
Cette technique novatrice est complémentaire aux autres solutions qui accompagnent la transition énergétique, relève Mme Mamboundou. Le canton exige en effet 80% d'énergie propre dans les nouveaux bâtiments, rappelle la responsable.
Pour David Calderara, la technologie est intéressante dans les zones urbaines. Des possibilités de développement existent pour d'autres ouvrages souterrains, pour autant qu'ils ne soient pas encore construits. Lausanne, par exemple, y réfléchit pour sa nouvelle ligne de métro M3.
Si le Sytral veut s'intéresser à la technique et la transposer dans les tunnels du métro de Lyon, parce qu'il reste un peu de place autour des rames, je suis disponible pour piloter l'étude !

