Travail d'Anthony Bost sur le tram en 1926 et 2026

[nanar]

Salut

Anthony m'a contacté il y a un an ou un peu plus pour éventuellement adhérer à Lyon Métro TP,
mais du fait de son emploi du temps et du confinement, on n'a pas encore eu l'occasion de se rencontrer.
Il m'avait demandé il y a quelques mois des adresses de spécialistes du réseau de tramway historique.

https://actu.fr/auvergne-rhone-alpes/ly ... 02933.html

https://twitter.com/AnthonyBost/status/ ... _&ref_url=

Je vois qu'un LELien l'a aidé dans ce boulot.

L'évocation de la rapidité de pose des voies du premier réseau m'a fait me souvenir que j'ai dégoté par hasard dans les vieux papiers du bureau où je bossai un petit manuel de spécifications techniques pour cette pose, datant d'environ 1890. Ça tient en quelques pages.

Le plus ahurissant est une série de 2 coupes en travers d'une chaussée pavée (avant/après) :
Le travail consiste à enlever quelques pavés, jamais plus de 3 ou 4, dans l'alignement du futur rail (idem à 1,435 m à côté), creuser la sous couche de 15/20 cm, remettre des pavés calés plus bas sur un lit de gravier, poser le rail dessus, caler à droite et à gauche avec des pavés plus petits. Des entretoises tous les qqs décimètres assurent seules le maintien de l'écartement 1,435 m.

Ça a permis de construire les 40 km des lignes 1 à 10 (souvent en VU avec évitements) en moins de 2 années.

Je ne sais pas quelle était la "tenue de route" (mais les chevaux ne dépassaient pas 7 ou 8 km/h) et combien de temps ça a tenu sans devoir être refait.

Quelques vielles cartes postales : https://www.cparama.com/forum/lyon-tram ... 17493.html

A+
nanar
"Si vous ne considérez pas le vélo urbain comme une partie de la solution pour l'aménagement des villes, vous êtes une partie du problème"

[nim]

Bonjour,

C’étaient des caisses légères en bois aussi. La ferraille et le verre c’est autre chose !

Cordialement

[nanar]

Salut

Effectivement. Les premiers trams à chevaux font 2,5 tonnes à vide, moins de 5 pleins.

A+
nanar
"Si vous ne considérez pas le vélo urbain comme une partie de la solution pour l'aménagement des villes, vous êtes une partie du problème"

[BBArchi]

En ce temps là, le coût de la main d'oeuvre n'était pas celui d'aujourd'hui, et les bras étaient disponibles en échange de "quelques sous".
Ça a forcément un peu changé entretemps, et en particulier toute l'approche technique de l'entretien et des prérequis...

Les vitesses pratiquées, tant en traction hippomobile qu'avec les premiers trams électriques, étaient assez faibles, et surtout, les efforts en démarrage / freinage, dans l'axe de la voie, étaient nettement moins violents qu'avec le matos actuel...

Les technos développées n'étaient peut être pas aptes au passage de TGV à V250 mais l'entretien régulier et les réglages pouvaient se faire simplement par des équipes de 5 à 10 personnes et leurs outils manuels (pioches, pelles, râteaux et balais), d'autant plus facilement que le format des pavés répondait au principe de manutention et pose à la main, et leur remise en place sur sable, comme pour leur pose initiale, ne nécessitait que très peu d'apport de nouveaux matériaux (réutilisation pure et simple après tamisage simple). Le pavé est adapté au rapiéçage ponctuel "sans que cela se remarque", sans déplacement de matériau sur de grandes distances, et convient parfaitement au remplissage entre les 2 files de rails, y compris dans les courbes.

Le poste des coûts n'est plus réparti de la même façon aujourd'hui, et simple détail, l'enrobé nécessite une évacuation de la croûte avant de pouvoir faire quoi que ce soit en dessous... croûte qu'il faut ensuite refaire.
Pas forcément très heureux comme résultat esthétique ensuite, mais passé au second plan pour favoriser la sécurité et l'adhérence des véhicules. C'est l'autre aspect du problème, les pavés ne savent pas faire.
(épicémoche, l'enrobé. Beurk, d'abord.)



Votre brochure m'intéresse, cher Monsieur ; c'est un vrai document historique !

Tu pourrais envisager de la mettre en ligne, dis ? Promis, on s'ra sages tout plein...

[nanar]

Oh mon pôvre, faut que je la retrouve

A+
nanar
"Si vous ne considérez pas le vélo urbain comme une partie de la solution pour l'aménagement des villes, vous êtes une partie du problème"

[Rémi]

Salut

Sur les voies historiques, il faut aussi se replacer dans le contexte de l'époque où on apprenait en marchant... quitte parfois à faire des erreurs. Sur nombre de réseaux, les voies primitives ont eu une durée de vie limitée, par une qualité insuffisante du métal ou des défauts de géométrie du fait de la légèreté de la pose. Déjà, le passage à la traction électrique à partir de la fin des années 1890 a entraîné de gros changements, avec les retours de courant, l'augmentation de la masse liée au changement de traction et tout simplement le fait d'avoir des tramways de taille plus importante (même si Lyon n'est que rarement allé bien loin avec le culte du format Buire / Baume-Marpent). Certains réseaux, dès le début du 20ème siècle, mettaient du rail Broca à 50 kg au m. Quand on en retrouve à la faveur de travaux de voirie, ça n'a pas bougé...

Evidemment avec des tramways modernes dont les plus légers font environ 5 tonnes à l'essieu et les plus lourds autour de 7 tonnes (hors tram-train), forcément, il faut quand même quelque chose de plus costaud. Ce qui ne veut pas dire que la dalle de 90 cm de béton est un horizon indépassable...

Rémi