Quand JC Decaux fait des affaires, les Lyonnais applaudissent
Source :
http://www.leprogres.fr mardi 13 septembre 2005
C'est donnant-donnant entre l'afficheur et le Grand Lyon; A moi le marché des panneaux publicitaires dans l'agglomération, à toi les services qui l'accompagnent : des abribus design et 4 000 vélos mis à la disposition des Lyonnais
JC Decaux n'a certes, plus le monopole du mobilier urbain depuis que l'Américain Clear Channel vient chatouiller le N° 1 mondial sur le marché français.
Sa situation n'en reste pas moins enviable. Pour preuve, le marché d'une durée de treize ans qu'a remporté JCDecaux à l'automne 2004, pour implanter 2 200 nouveaux abribus dans l'agglomération lyonnaise (il y en avait 1 380 auparavant), 500 mobiliers urbains publicitaires d'informations (Mupi) plus connus sous le nom de « sucettes » (440 auparavant), cent mobiliers pour affiches grand format (96 jusqu'ici).
Un marché pour lequel l'afficheur rétrocède à la communauté urbaine 18 220 529 euros, mais qui lui permettra d'accroître son chiffre d'affaires dans l'agglomération, lequel était de l'ordre de 15 millions d'euros en 2004.
Ceci a toutefois un coût pour JC Decaux. Celui des services exigés par le Grand-Lyon, en échange de l'occupation de l'espace public. Il s'agit d'abord des nouveaux abribus en cours d'installation, dessinés par l'architecte et designer lyonnais Jean-Yves Arrivetz et qu'on ne verra dans aucune autre ville au monde. Leur coût : près de 3 000 euros l'unité.
Ensuite les fameux vélo'v. 2 000 sont en circulation, 2 000 autres le seront avant la fin du mandat de Gérard Collomb. Coût du vélo, à la charge également de JCDecaux : 1 000 euros pièce et par an. Le chiffre n'effraie pas ses dirigeants. « Il était aussi important quand on construisait des sanisettes » précise le directeur régional de la société, Franck Ponsonnet.
Il n'empêche, obtenir le marché de l'affichage publicitaire de l'agglomération lyonnaise coûte aujourd'hui à JCDecaux deux millions d'euros par an pour vélo'v (deux fois plus en 2008), près de sept millions d'investissement pour les abribus. C'est dire si le marché de l'affichage publicitaire est juteux !
Le Grand Lyon ne perd pas au change : Outre les dix-huit millions de contribution que JCDecaux lui reverse, la Communauté urbaine peut avancer à peu de frais sa politique de développement doux.
Le succès de vélo'v, que des villes comme Rennes, Nantes, Montpellier, Grenoble, Amsterdam ou Québec viennent régulièrement constater, rend le système du donnant donnant acceptable, y compris pour des élus comme Etienne Tête, d'habitude prompt à lever une armée dès qu'il s'agit des marchés publics. « Il s'agit d'un échange en marchandises, un système mis en place au cours d'une période bénie pour Decaux, heureusement placé aujourd'hui sous le régime de la concurrence » commente l'élu Vert.
Jacques Boucaud
Le premier abribus était lyonnais
Le premier Abribus français fut posé à Lyon, en 1964, au pont de la Guillotière. Jean-Claude Decaux, 27 ans, se déplaçait alors en Vespa verte, ses affiches roulées et un pot de colle accroché à la selle. Il avait réussi à convaincre le maire de l'époque, Louis Pradel, d'installer des abris aux arrêts d'autobus qui serviraient de support publicitaire. Quarante ans plus tard, Lyon compte 2 200 Abribus. Et la société JCDecaux est implantée dans plus de quarante pays. Elle a réalisé en 2004 un chiffre d'affaires de 1 627,3 millions d'euros (379,7 m au premier trimestre 2005).
REPERES
Vélo'v :
25 000 abonnés
Le succès de Vélo'v va bien au-delà des espérances les plus optimistes de JCDecaux.
Pour 2 000 vélos mis pour l'instant à disposition :
- La barre des 25 000 abonnés longue durée sera franchie cette semaine
- Les abonnées de courte durée (une semaine) sont régulièrement entre 6 et 8 000.
-1 200 000 kilomètres ont été parcourus en trois mois.
- Des bornes distribuent régulièrement 500 tickets de location en une demi-journée (c'est le chiffre atteint par JC Dacaux à Vienne, en Autriche, en une semaine).
- On a enregistré jusqu'à 13 000 locations/jour
-50 vélos ont été volés et retrouvés.
- En projet : l'amélioration de la location avec une carte bancaire qui pose encore quelques problèmes.