BBArchi a écrit :Comment se fait il qu'a la base, il était prévu des Régiolis en location, et que la structure soit obligée de se rabattre sur des riblons moisis garés au fond d'un tiroir
Rémi a écrit :Dans le dernier numéro de Mobilités Magazine, on apprend que Railcoop envisage l'achat de 16 X72500 tricaisses (10 à AURA et 6 à la Normandie). C'est quand même beaucoup pour 5 allers-retours ! Et je suis toujours aussi perplexe sur la capacité à les remettre en service aussi rapidement, sachant qu'il va falloir les rénover et que cela ne peut passer que par un appel d'offres.
Soit ils sont très optimistes, soit au contraire on leur a fait comprendre que ce matériel était pourri jusqu’à la moelle, et ils comptent cannibaliser les pires du lot pour prolonger les autres plusieurs années (stratégie largement mise en œuvre par l’armée).
Transports
La Région Aura va aider Railcoop à acquérir neuf trains pour son projet de ligne Bordeaux-Lyon
Une ligne réclamée par les usagers de l'Allier
Devant de nombreux élus de l’Allier – l’ensemble des collectivités du département sont sociétaires de Railcoop –, Nicolas Debaisieux, directeur général de la SCIC a souligné « le vrai besoin » pour les usagers d’une desserte ferroviaire entre Montluçon et Lyon.
Projetant au départ deux allers-retours, Railcoop prévoit « un renforcement jusqu’à quatre allers-retours quotidiens », qui ne seraient pas forcément sur l’intégralité de la ligne mais entre Limoges et Lyon ou Montluçon et Lyon.
La reprise de la ligne permettra aussi de rouvrir la gare de Gannat.
Railcoop à la recherche de rames de train
Ce qui manque à Railcoop, c’est le matériel. Pour aider la SCIC, la Région Aura va donner son accord à SNCF Voyageurs pour que cette dernière vende neuf anciennes rames X72500 de la région à Railcoop. Ces rames devraient être rénovées par l’entreprise clermontoise ACC.
Comment ne pas se réjouir du projet de Railcoop ? Je ne suis pas favorable à la privatisation mais avec ce projet on rouvre des lignes que la SNCF a fermées. On se fiche du statut de Railcoop, d’autant que le projet est porté par une société coopérative.
nim a écrit :Après c’est sûr qu’il aurait pu aussi décider de torpiller le projet en bloquant (ou laissant bloquer) la vente. Ç’aurait été mesquin mais nos politiques ne sont pas à une mesquinerie près.
nanar a écrit :- l'idée de supporter un service "concurrent" ** assuré sans avoir à composer avec les dirigeants et syndicats cheminots ne peut que le séduire.
La nouvelle qualification européenne - E.C.E - (Entité en charge de l'entretien) a été obtenue par ACC M.
L'E.C.E en quelques mots :
"Tout véhicule, avant qu'il soit mis en service et utilisé sur le réseau, se voit assigner par son détenteur, une entité chargée de son entretien (ECE).
Celle-ci instaure un système de maintenance de sorte que tout véhicule dont elle a la responsabilité de l’entretien soit dans un état de marche assurant la sécurité. "
sources : www.securite-ferroviaire.fr et pour en savoir plus : https://securite-ferroviaire.fr/node/6393
. Petites séries qui n’intéressent pas les grands constructeurs
Tous les travaux consistant à adapter, améliorer ou faire évoluer le confort du voyageur et la durabilité d’un matériel ferroviaire
Ensuite, si la composition doit fluctuer, on fait quoi comme horaire avec une rame tractée ? On trace comment ? Pour 3, pour 5, pour 7, pour 10 voitures ? On fait combien de variantes ? Quels jours ? Parce que sur un parcours comme celui-là, ça va se traduire par des dizaines de minutes d'écart. Avec les sections en voie unique, les minutes ne valent pas forcément 60 secondes au point de croisement. Et évidemment, cela va aussi jouer sur le dimensionnement du parc, avec des voitures qui vont être sous-utilisées car engagées réellement quelques jours dans l'année... et parlons aussi des engins de traction, parce qu'en fonction de leurs aptitudes, tu vas devoir quand même gérer les tonnages remorqués sur un parcours pas forcément facile. Tiens, la rampe des Sauvages. On fait quoi pour éviter de planter la ligne à chaque train ? Pour 10 voitures, dans un passé pas si éloigné, il fallait 2 CC72000 en double traction (2 conducteurs). Une UM BB67400 prenait 9 voitures. Aujourd'hui, vu les engins disponibles, 2 machines pour 7 voitures et 3 pour 10. Et avec une vitesse au sommet de la rampe qui sera au mieux de 50 km/h. Et on peut continuer avec le parcours bien casse-pattes entre Gannat et Périgueux, où ça regorge de rampe de 15 à 20 / 1000.
Rémi a écrit :Donc pour qu'un AGC / Régiolis qui grimperait les Sauvages à 90/95 selon sa charge,
Frédéric Haublein, président de l'Association pour le développement du fret ferroviaire et des voyageurs pour le département de la Loire, poursuit son engagement pour la réouverture de Boën-Thiers.
page saint-galmier-région21
Une éclaircie se profile à l'horizon ?
« En effet, nous avons obtenu que ce tronçon Boën-Thiers de SNCF Réseaux ne soit pas déclassé. Lorsqu'un tronçon n'existe plus, il est impossible de le reclasser ni a fortiori de le rouvrir. »
Avez-vous pesé dans la balance ?
« Bien sûr, grâce à la mobilisation très forte de notre association et du collectif dont nous faisons partie (300 membres au total). Les récentes manifestations en gare de Thiers et de Boën ont bien montré que nous faisions bouger les choses. Il faut mentionner aussi le soutien de tous les élus locaux. »
« Nous demandons que la remise en état soit inscrite au prochain contrat de plan État-Région »
Vos regrets
« En 2016, la SNCF demandait aux collectivités 44 millions d'euros pour la remise en état de Boën-Thiers. Somme logique puisqu'elle correspondait à un retard d'investissement de 20 ans sur cette portion. Dans le même temps, les collectivités provisionnaient 400 millions d'euros pour l'A45 dont le projet a ensuite été abandonné. Un dixième de cette somme aurait suffi à la remise en état de la section. »
Des arguments financiers pour la réouverture
« Un pacte ferroviaire de 280 millions d'euros a été établi pour la Région. Nous espérons ne pas passer à côté sous prétexte de non-rentabilité alors que des lignes TGV sont déficitaires. »
Que demandez-vous ?
« Que la remise en état soit inscrite au prochain contrat de plan État-Région. Au-delà de la réouverture, nous demandons la remise en service de trains directs Lyon-Clermont avec la desserte de toutes les gares et un cadencement suffisant aux heures de pointe ainsi qu'un alignement des tarifs des billets sur les péages Saint-Etienne-Clermont. Enfin nous réclamons des trains, le week-end, sur la portion rouverte Montbrison-Boën. »
La nouvelle fait les gros titres de la presse régionale du Sud-Ouest. Mercredi 28 avril, le Premier Ministre Jean Castex a indiqué que l’Etat s’engage à hauteur de 4,1 milliards d’euros en faveur de la ligne grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse. Ce projet mettra Toulouse, quatrième ville de France, à 3h10 de Paris, soit une heure de moins qu’actuellement. Cette annonce a suscité des réactions jusqu’en Auvergne. En octobre 2020, lors d’une visite à Clermont-Ferrand, Jean Castex était venu annoncer un plan d’investissement supplémentaire de 130 millions d’euros pour la ligne Paris-Clermont-Ferrand.
Jean Castex à Clermont-Ferrand pour évoquer la mobilité et la rénovation énergétique https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 80782.html
Pour le maire (PS) de Clermont-Ferrand, cette différence de traitement passe mal. Olivier Bianchi indique : « On nous a expliqué au moment où on a mis fin au POCL (Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon. NDLR) qu’il n’y aurait plus de stratégie LGV et qu’on allait mettre des moyens sur les Intercités qui étaient en difficulté. Ces Incercités en difficulté, c’est suffisamment de notoriété publique pour dire que celle de Clermont-Paris en est la quintessence, voire le paradigme national. A partir de là je trouve assez insupportable de ne pas trouver à la hauteur des moyens financiers pour Clermont-Ferrand. Pour Clermont-Ferrand, on ne demande pas les 15 milliards de la LGV, mais on dit qu’entre ce qui a été prévu et annoncé par Djebbari (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports. NDLR) et ce dont nous aurions besoin pour être à peu près dans les clous, il nous faudrait 2 à 3 milliards. Quand on donne 4,1 milliards pour Toulouse, on doit pouvoir trouver 2 à 3 milliards pour Clermont-Ferrand. J’attends qu’on soit tous mobilisés ensemble ».
Le maire poursuit : « J’espère que ce n’est pas lié à des choix politiciens. De plus, ce qui compte c’est la question du poids du territoire. Nous devons continuer à développer notre métropole et notre Massif central pour peser au niveau d’un choix d’arbitrage gouvernemental ou étatique. Il y a évidemment démographiquement et peut-être économiquement un poids toulousain et de son arrière-pays particulièrement fort vu de Paris. Notre travail est à la fois de muscler notre milieu économique et notre poids démographique, et d’en même temps sensibiliser Paris sur le fait qu’on n’est pas rien : 7 000 chercheurs privés, 6 000 publics, 40 000 étudiants, Michelin, de la pharmaceutique, de l’industrie de pointe. On a largement des raisons qui justifieraient d’ores et déjà l’argent de l’Etat ».
On se moque de nous
Du côté des chefs d’entreprise du Puy-de-Dôme, même sentiment d’incompréhension. Claude Vincent, président du MEDEF du Puy-de-Dôme, cache mal sa colère : « C’est une nouvelle incompréhensible. On ne va pas être jaloux du bonheur des Toulousains. J’ai du mal à comprendre pourquoi Toulouse peut être à 3 heures de Paris et pas Clermont-Ferrand. Comment peut-on mettre d’un coté 4 milliards et 130 millions de l’autre pour avoir un peu de confort, gagner quelques secondes sur un trajet ? On se moque de nous. On a un président de Région qui s’est bien engagé, on a une association qui bouge mais on n’est pas écoutés, alors que de l’autre côté, a priori sans le dixième du combat qu’on a eu, ils ont obtenu 4 milliards. Je ne comprends pas ».
Des investissements attendus
Le président du MEDEF du Puy-de-Dôme attend désormais des actes pour remettre la ligne Paris-Clermont-Ferrand sur les rails : « La question est de savoir pourquoi on a perdu autant de service sur cette ligne. Si on l’avait entretenue comme il faut, il ne s’agirait pas d’investir autant aujourd’hui. Pour les chefs d’entreprises, le mauvais trafic du train perturbe 60% de nos entreprises. On est énormément pénalisés par des problèmes d’accès à Paris, aussi par l’avion. C’est catastrophique. Quand on voit ce qui se passe à Toulouse, on se demande ce qu’on a loupé. J’espère qu’on est seulement oubliés et pas méprisés. Mettons sur la table ne serait-ce qu’un milliard. Avec ça, on va à Paris en 2h30 et on règle une grosse partie du problème. On a perdu depuis longtemps l’idée qu’il fallait un TGV ».
Président de l’association Objectif Capitales, qui lutte contre l'enclavement de Clermont-Ferrand, Patrick Wolff, nuance : « Il n’y a pas de jalousie avec Toulouse parce que c’était ce qui était prévu et annoncé depuis longtemps. Actuellement, on est concentrés sur le projet post 2023, pour des rames et des voies remises à niveau et sur les investissements pour la phase qui suit ». Pour lui, les investissements sur la ligne Paris-Clemont-Ferrand arrivent : « Le programme qui avait été annoncé est tenu. Il n’est pas de 130 millions d’euros mais de beaucoup plus. L’accélération de façon à remplir un objectif de moins de 3 heures entre Paris et Clermont-Ferrand est dans les tuyaux pour la suite. On n’est pas en train de faire un concours de TGV, et on a vu ce que ça a donné quand il s’agissait d’avoir un TGV direct entre Paris et Clermont-Ferrand. On y a laissé 20 ans dans tout ça. On reste très pragmatiques. Mais il faut commencer à sortir de ce raisonnement que, parce qu’il y a le prolongement du TGV Paris Bordeaux Toulouse, il doit forcément y avoir un TGV à Clermont-Ferrand ». Patrick Wolff est plutôt confiant en l’avenir : « On espère faire Paris-Clermont-Ferrand en moins de 3 heures à l’horizon 2027-2028. On est en train de le négocier. Le Paris-Toulouse sera livré en 2030. Si on se débrouille bien, on sera à 2h30 un peu avant ce délai-là ». Le président d’Objectif Capitales veille à ce que les travaux de rénovation figurent dans le cadre du plan de relance et du commissariat au plan.
Transport
Quel avenir pour la ligne SNCF Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ?
Publié le 02/05/2021 à 06h50 - Suite à l'annonce d'efforts financiers conséquents pour mettre Toulouse à trois heures de Paris... via Bordeaux, l'avenir de la ligne POLT se pose à nouveau.
Quel avenir pour la ligne ferroviaire Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ? La question mérite bien d'être à nouveau posée avec l’annonce, cette semaine, de la dotation de plus d’un milliard d’euros pour un TGV entre Toulouse et Bordeaux qui mettra à terme la cité rose à trois heures de la capitale. Du coup on peut se demander si la ligne historique entre Toulouse et Paris via Limoges et Orléans ne va pas tomber définitivement aux oubliettes de l’histoire.
Pour Europe Écologie Les Verts et Génération. S en Haute-Vienne, il n’y a pas de doute. Cette nouvelle ligne TGV _ « une aberration écologique » par ailleurs _ signifie le sacrifice de la ligne POLT, l’abandon du Limousin et la désertification inéluctable du centre de la France.
Une ligne boudée par les Toulousains
D’autres, à gauche, ont largement commenté la nouvelle sur les réseaux sociaux, déplorant l’abandon du projet LGV et pointant la responsabilité des opposants d’alors à cette alternative.
Tous ces rendez-vous manqués, dont l’État n’est pas forcément le seul fautif, ont conduit Toulouse et sa région à imaginer depuis belle lurette d’autres façons de se rapprocher de Paris. D’ailleurs, on pourrait enlever le T de POLT depuis plusieurs années tant les Toulousains rechignent à prendre cette ligne pas assez rapide, pas assez cadencée et pas assez fiable en terme d’horaires.
Les chiffres clés des investissements ferroviaires 2021 de la Région, de l'État et de SNCF Réseau en Nouvelle-Aquitaine https://www.lepopulaire.fr/limoges-8700 ... _13935655/
Ligne SNCF Paris-Orléans-Limoges-Toulouse : une fusion et un transfert qui agacent https://www.lepopulaire.fr/limoges-8700 ... _13900811/
Malgré tout le mal qu’on a pu dire des TGV ces dernières années, ils ont eu un vrai effet modal sur beaucoup de trajets, et ils ont plutôt bien résisté à la pandémie.
Les lignes de montagne comme celle de Clermont seront toujours plus difficiles à rentabiliser.
BBArchi a écrit :Et puis la notion de rentabilité... là aussi, à un moment, il faudra penser à en sortir de temps en temps.
BBArchi a écrit :Dernier point : en quoi les tgv ont 'bien résisté à la pandémie' ? Que sous-entends tu par là ?
BBArchi a écrit :Est ce que les critères de rentabilité et de calcul doivent impérativement, en matière ferroviaire, être les mêmes pour les troupeaux innombrables à déplacer en IdF (6% de la surface du territoire national) que pour les vastes espaces et les 'territoires' qui représentent les 94% restants, qui eux ne souffrent pas des mêmes carcinomes ?
Et oui les critères de rentabilité doivent être les mêmes en IdF qu’ailleurs, ça s’appelle de l’équité, la population urbaine qui vit dans un milieu pas toujours agréable a pas à subventionner le mode de vie de celui qui veut retaper une ferme au milieu de nulle part.
La réalité c’est que le territoire est couvert de communes qui n’ont plus de raison d’être maintenant que l’agriculture emploie très peu de monde, ça passait avec de l’essence pas cher et du bitume à gogo (en ignorant les conséquences qu’on commence à payer cash maintenant), les petites lignes sont pas un substitut, il y aura des regroupements sur des pôles urbains, faut arrêter de promouvoir le mitage généralisé.
L’aménagement du territoire, c’est pas de promettre qu’on peut vivre au fin fond du massif central avec le même niveau de service que dans une grande ville, parce qu’on veut se la jouer roi du monde dans un pavillon au milieu de la forêt loin de tout. Ça coûte beaucoup d’argent d’éparpiller la population et un moment l’argent il y en a plus.
la population urbaine qui vit dans un milieu pas toujours agréable a pas à subventionner le mode de vie de celui qui veut retaper une ferme au milieu de nulle part.
les petites lignes subventionnées à bout de bras
BBArchi a écrit :OK...
Désolé, il y a de la matière, je vais être un peu long...![]()
Mais le discours où quelqu’un affirme que le mode de vie urbain est en dessous de lui, avant de demander de l’argent aux urbains pour lui éviter de subir leur sort, est égoïste et dégueulasse.
4. La France est déjà un pays qui subventionne grassement l’éparpillement urbain, ce qui fait l’admiration des visiteurs (qui refuseraient de payer le coût associé dans leur propre pays).
3. Il n’y a pas de droit absolu à habiter n’importe où en France, ni de droit absolu à obtenir de l’argent public pour financer cette habitation (comme démontré chaque année par les personnes qui ont construit en zone inondable).
BBArchi a écrit :Euh... Ca va ?![]()
J'imagine que tu parles de façon générale ?
BBArchi a écrit :Il faut quand même être sacrément gonflé pour oser vendre des terrains inondables, en pariant sur la naïveté relative et les contraintes budgétaires des acheteurs, pour se faire une pelote perso en oubliant de dire à des personnes NON SACHANTES que ce n'est pas parce qu'il ne s'est rien passé pendant 50 à 70 ans à cet endroit qu'il ne se passera jamais rien.
BBArchi a écrit :Il n'y a pas de droit absolu à habiter n'importe où en France, mais à priori, l'injonction de vendre ce qu'on a n'importe où pour acheter n'importe où, associé à une obligation de mobilité professionnelle * n'est pas non plus un droit ou un devoir et n'a pas d'assise légitime.
LGV Bordeaux-Toulouse : le Limousin encore oublié
Le Premier ministre a annoncé la semaine dernière le déblocage de 4 milliards d'euros pour que Toulouse soit enfin raccordée à Paris par une ligne grande vitesse. Sauf que le tracé passe par Bordeaux et surtout pas par Limoges. Le centre de la France est-il boudé ?
Le Limousin et par extension le centre de la France est-il condamné à être le parent pauvre des politiques d'aménagement du territoire en terme d'infrastructures ferroviaires ? C'est la question que l'on peut legitimement se poser au regard des dernières décisions gouvernementales. 1,4 milliards pour la LGV Marseille-Nice, 4 milliards pour la ligne Bordeaux-Toulouse. Les élus du Limousin, même quand un des leurs était à l'Elysée, n'ont jamais eu cette efficacité pour décrocher leur ligne grande vitesse.
Les interventions n'ont pourtant pas manqué. Ce qui est étonnant ces derniers jours, c'est la volte face du gouvernement Macron. Les projets de LGV étaient gelés depuis 2017 et tout d'un coup les milliards affluent.
Jean-Jacques Lozach, sénateur PS de Creuse.
Qu'est devenue la priorité données aux lignes du quotidien et l'arrêt du tout TGV prônés notamment par Nicolas Hulot lorsqu'il était ministre ?
Sur le site du ministère de la transition écologique, les futures lignes se dessinent. Aucune ne concerne le centre de la France. Pendant des années pourtant, les élus de ces territoires se sont mobilisés pour la modernisation de la ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), la construction d'une LGV sur le tracé du POCL (Paris-Orléans-Clermont-Lyon) et la construction d'une LGV Poitiers-Limoges. Deux lignes LGV qui ne sont plus du tout à l'ordre du jour. Le barreau a été enterré. La ligne POCL est repoussée à 2035 ou 2040. Quant à la ligne POLT, cette nouvelle liaison par Bordeaux va-t-elle sonner le glas du tracé par Limoges ?
"Cette LGV va assècher la ligne historique notamment au sud de Limoges. Ce qui est assez irritant, c'est de voir que l'Etat va donner quatre milliards mais les régions et métropoles aussi. La Nouvelle Aquitaine va certainement donner deux milliards quand elle rechignait encore à donner 30 millions pour moderniser la ligne POLT." confie Jean-Jacques Lozach.
Inquiétude tempérée par Jean-Claude Sandrier le président de l'association Urgence Ligne POLT.
" Je ne la pense pas en danger à cause de cette nouvelle ligne. Il y aura toujours besoin d'avoir des déplacements entre régions, entre Limoges, Brive et Toulouse par exemple. S'il y avait dix trains par jours sur le POLT, la LGV par Bordeaux entraînerait peut-être la suppression d'un ou deux trains, mais là il n'y en a que deux ou trois par jour. Des trains qui sont indispensables car ils resteront au moins moitié prix par rapport au TGV pour qui accepte de faire le trajet en deux heures de plus mais beaucoup moins cher".
Vision partagée par Jean-Marie Lagedamont, adjoint au maire de Limoges en charge des réseaux. "La question du prix va peut-être ramener sur terre pas mal d'utilisateurs qui préfereront passer par Limoges".
La construction de la LGV par Bordeaux ne remet pas non plus en cause les investissements qui ont été lancés pour la remise en état du POLT. Dès 2023, les nouvelles rames vont arriver. Elles seront d'ailleurs présentées à la mi-mai. Elles seront majoritairement déployées en 2024.
Par contre l'annonce du financement de la LGV a donné du grain à moudre aux élus membres d'Urgence ligne POLT. Avec les travaux en cours Limoges sera à 2h50 de Paris. Une modernisation supplémentaire, dont le coût est estimé, à 370 millions d'euros mettrait Limoges à seulement 2h30 de la capitale et Brive à 3h30. Une goutte d'eau maintenant que l'on sait l'Etat et les Regions capables de sortir des milliards en claquant des doigts.
"Ce sont des durées qui représentent un point de bascule à partir duquel nous devenons attractifs. Avant les travaux, la ligne commençait à regagner des voyageurs. Je suis persuadé qu'elle aura un bel avenir après" explique Jean-Claude Sandrier.
L'Etat s'est déjà engagé à financer à hauteur des deux tiers ce plan de modernisation. Le tiers restant c'est 30 millions à débourser pour chacune des quatre régions du tracé.
"Nous avions déjà l'accord de principe de la region Centre Val de Loire. Bizarrement celui de la région Occitanie est arrivé vendredi et nous attendons toujours la réponse de la Nouvelle-Aquitaine. J'attends dans les prochaines semaines de voir les présidents des régions concernées se réunir pour faire une belle annonce" explique un brin ironique le sénateur de Creuse.
La même ligne est tenue à Limoges par Jean-Marie Lagedamont : "Nous avons dit à la région. La modernisation de la ligne POLT c'est vos 2 milliards pour la LGV plus 30 millions".
L'aménagement du territoire à repenser
Par contre une question reste posée en terme d'aménagement du territoire. Cette Nouvelle-Ligne qui va donc mettre Toulouse à 3 heures de Paris ne va-t-elle pas continuer à concentrer la population dans des grandes métropoles déjà engorgées alors que plusieurs villes du centre de la France se vident peu à peu de leurs habitants et pourraient facilement en accueillir de nouveaux ? Donner leur chance à nos régions ne semble pas être une priorité de la haute administration. Lors d'une conférence de presse à Guéret en 2018, Didier Lallement qui était à l'époque préfet de la Grande Région avait quelque peu soufflé son auditoire en présentant comme une fatalité le fait que les activités se concentrent sur la bande littorale de la région et que l'intérieur des terres dépérisse lentement.
Vous savez ces personnes qui nous ont expliqué dans les années 2000 que ça allait être formidable de tout concentrer dans les métropoles à l'échelle européenne sont les mêmes que ceux qui nous expliquaient il y a trente ans que d'avoir une industrie en France, c'était dépassé. On ne peut pas dire qu'ils ne soient pas visionnaires. Ils ont bien une vision mais qui ne va pas dans le sens de l'intéret général Jean-Claude Sandrier, par ailleurs ancien maire de Bourges et ancien député du Cher.
Jean-Claude Sandrier, par ailleurs ancien maire de Bourges et ancien député du Cher.
La LGV n'arrivera donc pas de sitôt en Limousin, ni dans le centre de la France. Mais peut-être est-ce là, en fait, un avantage qui préserve nos régions de transports certes rapides mais coûteux, de la flambée des loyers et des tags anti-parisiens qui peuvent fleurir ailleurs. Un enclavement qui ne semble pas non plus rebuter les nouveaux arrivants, venus nombreux depuis la crise sanitaire et qui viennent précisement rechercher ici un autre art de vivre.
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