Je rejoins Nonopoly sur la question de la densification des espaces traversés par les TCSP.
En France, en matière d'urbanisme, on est aujourd'hui dans un système politique de marché. Contrairement à la reconstruction d'après-guerre et aux "Trente Glorieuses", c'est désormais essentiellement le marché qui construit. La puissance publique détermine les secteurs (et parfois, de façon assez précise, les types de construction) mais c'est surtout le marché qui construit. Par chez nous, il y a une forte pression foncière. On pourrait donc imaginer qu'automatiquement, le métro aboutirait à une densification des espaces traversés.
On sait depuis longtemps qu'en pratique, il n'y a pas d'automaticité entre infra de transport rapide et développement territorial. ça peut même être l'inverse : certains quartiers desservis par le métro à Lille ont continué à péricliter jusque dans les années 1990 (au moins). Sans accompagnement multifactoriel, l'arrivée d'un transport rapide n'est donc qu'un accélérateur des tendances préexistantes (y compris négatives, le cas échéant, cf. Jean-Marc Offner).
Mais, comme dit plus haut, la question ne se pose pas trop aujourd'hui à Lyon puisqu'on connait une forte pression foncière / immobilière. On bute là, néanmoins, sur un autre écueil : la volonté politique. Prenons le cas de LEOL pour lequel la question du mode s'était posée à l'époque : tram(-train) ou BHNS ? Le diagnostic initial a été mené par l'Agence d'urbanisme de Lyon pour le compte du SYTRAL. Je ne sais pas si c'est la raison qui a fait choisir le site propre bus mais une des conclusions du diagnostic était que les perspectives d'urbanisme (telles qu'encadrées par les documents comme PLU et SCOT) ne permettaient pas de dire que le besoin estimé
imposait une infrastructure de tram à l'horizon 15/20 ans. Même si ça s'est bien densifié une dizaine d'années après, on sait qu'on peut faire du tram (on est dans son créneau de pertinence) mais on sait aussi qu'on n'y est pas contrait (pas de saturation définitive du mode bus).
Pour moi, c'est là que que se situe le paradoxe intrinsèque des affichages pro-métro actuels. Je ne reviens pas trop sur ce que je dis à longueur de messages mais, en résumé :
alors qu'il y a des besoins de TCSP efficaces irriguant les 4 points cardinaux avant 2040, on n'a pas les moyens de faire du métro dans toutes ces directions-là dans ce délai. Si on se lance dans l'aventure, on va privilégier certains territoires par rapport à d'autres et le bilan global sera négatif parce que des secteurs entiers devront attendre plus de 20 ans (donc une éternité !) avant de voir une amélioration significative. Entre temps, les gilets Jaunes auront renversé la République...
Mais le paradoxe ne se situe même pas là ! Sauf erreur de ma part, je n'ai pas encore vu d'élu s'engageant à faire beaucoup (beaucoup) plus de densité sur son secteur s'il y avait le métro. Il me semble assez clair que dans la plupart des secteurs concernés, on est dans des postures "défensives".
Ces postures sont assez logiques : dans des espaces qui se sont densifiés, il y a tôt ou tard une coalition entre les anciens et nouveaux habitants pour dire que "le niveau atteint est un bon équilibre entre ville et campagne" ou, le cas échéant, qu'on est dans une "ville à taille humaine"". Du coup, mon impression, c'est que les élus qui prônent le métro l'envisagent surtout en souterrain (ça dérange personne et ça gâche pas le paysage), surtout dans une perspective de densification
limitée (cf. planification) pour répondre aux habitants des secteurs concernés (même si leur densité, en tant que telle, n'est pas suffisante pour justifier du métro, a fortiori souterrain) et pour des rabattements voiture en amont (même si les flux concernés sont, dans l'absolu, très faibles et très loin de justifier du métro en tant que tels).
Bref, une politique irréaliste en matière d'investissement, inefficace (de par la durée pour la mettre en œuvre à l'échelle du périmètre géographique et les effets induits de cannibalisation, par ex., des TER) et pas du tout optimisée / efficiente. 
Si on veut faire du métro, soyons prêts à densifier pour arriver à des quartiers aussi denses que le cœur de Lyon/Villeurbanne. On ne règlerait pas les autres problèmes (dont l'investissement...) mais, au moins, on serait cohérent...
... et quitte à demander des projets, il serait utile de dire comment on compte les financer... ça permettrait de positionner le débat là où il devrait, en principe, se situer...