Non, c'est bien le même sujet.
Sans ouvrir le débat politique, je suis forcé de reconnaitre que la situation telle qu'elle se présente est lisible à l'horizon de 10 ans ; le parallèle avec le schéma grec est quasi obligatoire, en particulier en ce qui concerne le ferroviaire (malgré quelques différences de détails, très secondaires).
La "crise" fait que l'option de vente des chemins de fer grecs (réseau, exploitant, tout ce qui tourne autour de près ou de loin) est devenue une réalité, tout autant que l'intérêt extrême oriental pour ces actifs... et finalement, ce qu'on apprend aujourd'hui sur les pistes explorées chez nous est exactement le même discours que celui servi aux grecs il y a environ 5/6 ans.
Gênant...

Donc à mon sens, les infos disponibles maintenant sur les réflexions en cours montrent que la préparation est active pour cet horizon. Et le maintien de lignes / sauvetage de kilomètres avec le minimum d'euros est une intention louable, mais c'est juste une vision qui arrive un peu tard.
Je vois également de plus en plus la possibilité d'un tout autre scénario, consistant à mettre le tandem RFF et SNCF structurellement en faillite* pour une liquidation et une remise en marche avec un tout autre cadre, purement privatisé par lignes cette fois-ci. Ce modèle étant déjà actif dans le monde automobile ou aérien, il est devenu transposable au ferroviaire (avec ses effectifs en réduction constante).
Et il a l'immense avantage de s'assoir sur les questions "épineuses" du dialogue social.
* déjà réalisé pour le fret, c'est en cours pour les liaisons voyageurs non rentables et transférables à la route. Pour tous les autres services, au hasard auto-train, messagerie, service postal, etc... il suffit d'organiser la fuite des clients et d'attendre que le défaut de recettes produise le même résultat.[br]
: Lundi 10 Septembre 2012 à 22:46:30[hr][/hr]Quelques chiffres pour illustrer . Synchronisation parfaite, un article justement sur le sujet de l'avenir proche des transports (au sens large) ferroviaires et autoroutiers :
http://www.marianne2.fr/Transports-le-s ... 22312.htmlEn faisant le tri du ton polémique, il y a quelques données intéressantes à extraire.
Le nouveau ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, hérite d'un budget empoisonné. Le gouvernement va devoir réévaluer tous les financements... et procéder à des arbitrages drastiques.
Frédéric Cuvillier, le nouveau ministre des Transports du gouvernement Ayrault, a beau afficher une carrure de rugbyman et n'être pas un perdreau de l'année en politique, il n'encaisse pas le budget empoisonné que lui a laissé, en héritage, le gouvernement Fillon.
A savoir : plus de 245 milliards d'euros d'investissements annoncés (hors Grand Paris), des dizaines de partenariats publics-privés signés à la volée en 2011, quelques mois avant la présidentielle... financés par seulement 2 petits milliards annuels de rentrées !
«Vous rendez-vous compte, ironisait, avec dépit, il y a quelques jours, le maire de Boulogne-sur-Mer, à ce rythme, il va me falloir cent vingt ans pour tenir ces engagements !»
Conséquence de cette incurie, le gouvernement Ayrault va devoir imposer des arbitrages radicaux. Tous les programmes d'extension de lignes TGV – Marseille-Nice et Bordeaux-Hendaye notamment – vont être réévalués à l'aune de leur utilité sociale, et non plus, comme autrefois, en fonction du poids politique de l'élu qui les défend.
Projets non financés
Afin de favoriser économies et synergies, les deux frères ennemis du rail, la SNCF et RFF – en charge de l'exploitation d'un réseau dégradé –, vont enfin être réunis dans une holding. Et un nouveau sauvetage du fret ferroviaire, à l'agonie, sera tenté. En revanche, si 2 milliards de financement manquants ne sont pas dégagés, le canal Seine-Nord, vaste corridor fluvial qui doit relier les bassins de la Seine et de l'Escaut, risque d'être suspendu. Au grand dam des collectivités qui ont déjà investi dans l'aménagement de ses berges afin d'inciter des entreprises de conditionnement à s'y installer.
Afin de desserrer cet étau budgétaire, le gouvernement Ayrault va donc devoir puiser dans les poches profondes des sociétés d'autoroutes, qui dégagent 1,2 milliard d'euros de bénéfice annuel depuis qu'elles ont acquis, à prix bradés, ces équipements publics. Une première taxe de 150 à 200 millions d'euros leur sera imposée cet automne. Avec une clause de revoyure en 2013... Il ne reste qu'à formuler le voeu d'une réalisation effective de ce qui est annoncé.
